Le vide s'étirait dans toutes les dimensions possibles. Un vide d'encre si épais, si profond, qu'on pourrait le comparer aux abysses océaniques. Se mouvoir dans cette masse de néant demandait une volonté surnaturelle. Chaque mouvement était contesté. Le vide n'acceptait pas le mouvement. Il était déjà complet. Stable. Remplis. Rien n'oserait contester sa force primordiale en voulant le mouvoir.
Un être se glissa dans l'encre en essayant de ne pas se faire remarquer. Non-sens. Tout n'était que vide, et l'absence de vide se fit remarquer partout et dans l'immensité du temps. Le néant essaya de repousser l'existant avec force, mais ça lui permis de se mouvoir avec plus d'agilité et de rapidité dans le rien. Anormal.
L'être traversait l'espace et le temps et allait quelque part. Où ? Partout ? Nullepart ? Inintéressant. L'ombre se concentra plus fort sur lui pour l'expulser le plus rapidement possible. Exister ? Une erreur. L'obliger à sortir. Le vide est plein. Le vide est déjà complet. L'existence perturbe l'inexistence. Il doit partir. Il doit sortir. Périr ? Non-sens. La mort existe. La mort n'a rien à faire dans le néant.
L'être toucha l'encre d'une de ses longues griffes. Le néant trésaillis. Ici. Il pouvait être rejeté du tout. L'encre se pressa dans le dos de l'existant pour faire pression. Il devait sortir. L'existant ouvrit le néant d'un coup de griffe et il se déversa ailleurs. Le vide se referma.
Le silence. L'encre partout. Remplis. Complet. Tout était redevenu normal. Le vide était satisfait.