1 Étouffante nuit.

Notes de l’auteur : Voici le véritable premier chapitre de mon premier livre. L'histoire de son écriture est complexe ; Crépuscule est en fait un patchwork de plusieurs chapitres de vie que j'écrivais sans liens au départ. Puis est venue l'idée de "pourquoi pas les réunir et en faire un livre?".
Crépuscule est donc ma toile vierge, expérimentale, simplement une introduction à mon univers. Ecrit, réécrit, poncé, revu et corrigé. Il n'a donc plus peur des retouches si vous avez des suggestions ;).
Étouffante nuit permet l'introduction de mon personnage "le plus principal", Rose, et de sa vie.

"En réécriture", j'essaie d'améliorer le mieux possible ce chapitre ;)

 Il faisait chaud en cette nuit de juin. Rose était dans une clairière, seule, sans rien à des centaines de mètres à la ronde. La terre était ocre et sèche, quelques rochers étaient dispersés sur le chemin desert. Elle était nue comme au premier jour. Rien ne l’entravait, et pourtant, elle semblait incapable de bouger, comme si son corps était extrêmement lourd, comme si l’univers entier exerçait une pression sur elle. L'air était extrêmement chaud ; cela semblait s’empirer au fil du temps. Sa gorge s’asséchait, elle suffoquait. Puis, tout devint orange et rouge autour d’elle; elle était au plein centre d’une tornade de feu. Elle entendit une voix au loin. Elle essaya de l'appeler, mais elle ne pouvait plus respirer. Elle cria.

   Rose jaillit des limbes, assise sur les draps froissés, la main posée sur sa poitrine, sentant les pulsions de son coeur battant à tout rompre. Calmant sa respiration dans un sifflement douloureux, elle reprenait conscience ; poisseuse, ses cheveux bruns lui collaient à la peau. Replaçant une mèche humide lui barrant le front, puis rejetant la couette de l’autre côté du lit, elle posa sa tête entre ses mains. Un soupir lui indiqua qu'elle était la seule réveillée. Elle se tourna vers la table basse en massant machinalement ses poignets. Sur la petite commode en métal, la bouteille d’eau était vide. Zut. Retrouver son debardeur noir dans la nuit ne fut pas chose aisé ; tout en l'enfilant, elle se dirigea vers la porte à pas feutrés.

   En sortant de la chambre, ses yeux plissés, elle navigua vers la cuisine sans trop de difficultée : les rayons de la lune passant à travers la fenêtre éclairaient le salon d’une pâle lueur, mais bien suffisante pour se repérer ; elle passa entre la table de salon et le canapé, et prit un verre dans le meuble au dessus de l’évier en s'élevant sur la pointe des pieds. Elle but d’une traite un premier verre d’eau bien fraîche et s’en servit un second.

   Les souvenirs de son rêve revenaient. Ils la hantaient. Elle entendait de nouveau les cris, les appels à l’aide. Tentant de fermer les yeux pour les faire disparaître, elle se concentra sur des évocations heureuses, mais en vain. Tout ce qu'elle voyait, c'était l'écarlate.

   Elle se posa sur le canapé, plaçant le verre d’eau sur la table en face, en n’omettant pas de placer un dessous de verre. En passant sa main dans ses cheveux, elle remarqua qu'ils étaient encore humides ; ses petits poils à la base de la nuque perlaient, de petites goutellettes se promenant sur sa colonne vertebrale. Se battant pour libérer son esprit, elle resta assise la pendant quelques minutes, le verre au coin des lèvres, sans rien faire d'autre que de fixer l'écran de télévision éteint. Son propre reflet noirci l'observait.

   Sa reflexion fut interrompue par l'apposition sur son épaule droite d’une main fraiche, saupoudrée de tâches de sons, suivit du contact de lèvres douces à la jonction de son cou et de sa clavicule. Cette fois-ci, les poils de sa nuque se hérissèrent.

   — Encore un cauchemar mon cœur ? lui demanda Sophie de sa voix douce.

   Sa chevelure rousse et satinée vint caresser le visage de Rose, embaumant son atmosphère d'effluves vanillés, cachant l'odeur rance de sa propre transpiration.

   — Oui, encore, soupira Rose légèrement honteuse.

   Respirant à plein poumon son bouquet, elle se tourna vers elle, et l’admira, comme chaque jour que la vie lui affublait. Elle apposa sa joue sur les doigts fins et délicats de sa compagne.

   — Je t’ai réveillé, dit-elle avec regret. Je ne le voulais pas.

   Sophie entoura son cou de son bras droit. S'approchant du creux de son oreille, son nez lui chatouillant l'hélix, elle murmura en lui tendant un téléphone de la main gauche : 

   — Non chaton. Tu as reçu un message. C’est cela qui m’a réveillé.

   Rose observa avec curiosité le smartphone, dévérouillant l'appareil pour connaitre l'expéditeur de la missive. Pierre. Ça ne pouvait être personne d'autre.

   — Merci, répondit Rose en levant les yeux pour les plonger dans les émeraudes de Sophie. Tu peux te recoucher, moi je ne vais pas réussir à me rendormir.

   Ses iris verts lui rendirent sa tendresse, et posant une main sur la cuisse de Rose, Sophie demanda, de la malice pendue à la comissure des lèvres :

   — Veux tu que j’essaie de te changer les idées ?

   — Non, répondit Rose avec dépit, je n’ai pas très envie.

   Sophie haussa ses épaules, lui sourit, reposa un baisé délicat sur sa joue, et s'éloigna du dossier en cuir.

   — Si tu sors, fait attention à toi.

   Repartant vers la chambre, seulement habillée de sa culotte rose pâle et de son t-shirt Hello Kitty, elle déhanchat généreusement sa démarche. Le coeur de Rose se serra entre ses cottes en observant l'élégante morphologie repartir dans l'ombre de la chambre. La serrure claqua gentiment dans la petite encoche en bois ; Rose redirigea alors son regard vers l'écran noir du téléphone, et lut le message. Il était on ne peut plus bref.

 

   J’ai du nouveau. Rappelle-moi au plus vite. Pierre.

 

   Pour enlever ses sueurs nocturnes, Rose s’accorda une douche glacée. Elle appela ensuite Pierre, qui lui annonça ce à quoi elle s'attendait : une nouvelle église avait été cambriolée. L'information ne précisait pas exactement laquelle, juste sa localisation proche : près de l’abbaye aux hommes.

   Ce n’est pas comme si il y en avait une centaine d’églises dans cette foutue ville, pensa-t-elle en se remémorant les alentours de l’édifice.

   En procédant par élimination, trois églises s'offraient à elle. Rose allait donc inspecter leurs environs, à la recherche d’indices. Elle n’avait pas envie de se recoucher de toute façon. Tout en enfilant sa combinaison et en bloquant dans leurs étuis ses deux couteaux fétiches, un blanc et un noir, elle réfléchissait à son itinéraire. Inutile de prendre le C15, les monuments se trouvaient proche les uns des autres. Alors tout se fera à pied, ce n’était pas si loin.

   Son masque blanc n'entourant que ses yeux, la combinaison entièrement noire, Rose ressemblait à un gros raton laveur. Elle disposa ses cheveux dans une queue de cheval très serrée, comme elle en avait l’habitude lors de ses sorties nocturnes. Comme toujours, une petite mèche légérement courbée retomba inlassablement sur son front. Fermant délicatement la porte pour ne pas réveiller une nouvelle fois son amoureuse, elle descendit les escaliers et se retrouva dans la rue éteinte. L’air de dehors lui fit un bien fou, le vent  lourd léchait son visage, l’odeur de la végétation en bas de l'immeuble était plutôt agréable.

   Elle commença à se déplacer comme un chat dans les rues étroites, de sorte que personne ne puisse s’apercevoir de sa présence. Cela faisait maintenant plusieurs mois que des églises se faisaient visiter. Il y avait à chaque fois, le même mode opératoire ; la porte était fracturée, mais rien n’était volé à l’intérieur. Pour un péquin non entraîné, on aurait pu croire que rien n’avait été touché, que ce n’était que quelques jeunes qui s’amusaient à rentrer dans les églises. Cependant, l'oeil aguisé y trouvait toujours un tombeau ouvert, puis refermé délicatement. Cela cachait forcement quelque chose de louche.

    Rapidement, Rose arriva à la première adresse, l’église Saint-Etienne le vieux. Se situant près de l’hôtel de ville, elle était dominée par l’abbaye aux hommes, sans nul doute l'oeuvre la plus monumentale de la ville. Majestueuse, implacable, presque menaçante. Elle s'en détourna et contempla l'église en ruine ; faisant rapidement le tour, elle grimpa près du portail blanc près de l’entrée, escaladant des grilles bleues surmontées de pics. Malgré son état délabré, la construction avait un certain charme. Après une inspection de quelques minutes, l’évidence tomba : le terrain était vierge de toute intrusion. Faisant une nouvelle fois le tour rapidement pour vérifier, et, ne constatant aucune effraction, elle reprit son chemin à bon train.

   L'avenue la dirigea cette fois-ci vers la rue Froide, où se tenait la deuxième adresse. Il n’y avait pas grand monde en cette nuit d'été. Les étudiants avaient déserté la ville depuis une semaine, les rues étaient tristement vides. Cela arrangeait grandement les affaires, les chances de se faire repérer avoisinnant le zéro. En une poignée de minutes, elle arriva au pied de l'édifice ; l'église était grande, d’une trentaine de mètres de haut, et tenait plus de la cathédrale que de la chapelle. Son seul cloché gigantesque dominait la place, et bien qu'habituée, Rose se laissa transporté par sa grandiose. La porte était à deux pas, et surprenamment, elle était ouverte. Y pénétrant en silence, Rose se faufila à droite de l’entrée, près d’une petite alcôve où se trouvait le bénitier. S’arrêtant et tendant une oreille aguerrie, elle écouta les murmures se reverberant sur l'enveloppe dure de la pierre, échos de basse fréquences, presque lugubres. Des chuchotements indistincts était perceptibles en direction de l’autel ; s’approchant discrètement, elle s'accroupit près d'un pilone brute, dans une ombre parfaite, afin d’observer la scène. Trois hommes encapuchonnés s’y tenaient et semblaient y chercher quelque chose.

   Rose sortit la tête de sa cachète tout en restant dans l’ombre de la pierre terne, et les observa longuement. Ils portaient tous une tunique bleu indigo, tirant sur le violet, avec un fil d’argent cousu à son bord. On ne discernait pas leurs visages sous leurs longues capuches. Une lune d’argent était brodée dans leur dos. Deux des individus étaient de corpulence moyenne, et le dernier était immense ; par sa stature, il était sans nul doute leur chef. Un rayon de lumière de la ville éclaira furtivement son visage, et Rose s’aperçut qu’une immense cicatrice le barrait. Ils ouvrirent le seul tombeau qu’il y avait dans l’église avec un pied de biche, et cela dans un silence étonnant ; après contemplation de son contenu, le lit éternel fut refermé, dans un mutisme pesant de déception.

   L’homme qui semblait être le chef s'appuya sur la plaque de marbre. Ses ongles tapotèrent la matière, un raclement remonta le long de sa trachée proéminante. Ses paroles sortirent alors en une voix rauque et basse :

   — Il n’est pas ici. Cela fait trop longtemps que nous sommes de sortie. Je pense que nous devrions partir.

   Les autres acquiescèrent sans broncher, immobiles. Regardant les alentours, l'arcade basse, il indiqua la sortie.

   — Passez devant. J’efface nos traces.

   Les sbires obéirent. Rose resta tapie dans l’ombre, attendant le bon moment pour appréhender le grand scarifié. Observant toujours son environnement, il effaça quelques traces avec de l’alcool et un chiffon, et des empreintes au sol. Maugréant, il se dirigea vers la porte d’entrée, remettant son matériel dans sa toge. Rose, en embuscade, l'attendait, prête à lui bondir dessus. Arrivé à sa portée, elle lui sauta au cou, voulant enrouler ses jambes autour de sa gorge. Malgré sa petite taille, sa force était prodigieuse, ses cuisses, un véritable étau. L’homme, d’abord surprit par cette inconnue l’attaquant, lui attrapa les bras par reflexe, et sans trop d'effort, la fit basculer au dessus de lui ; elle retomba sur ses jambes en s’accroupissant, touchant le sol de ses deux doigts pour garder un certain équilibre. Se redressant avec indolence, elle fit face. Il n’y eut pas un mot, et les deux adversaires se jaugèrent du regard. Il n’y eut toujours pas de mot quand l’homme lança son immense poing vers le visage de Rose, qui s’abaissa, fit une pirouette pour se retrouver à côté de lui et, prenant appui sur les pierres d’une alcôve, opéra un salto arrière pour se retrouver de nouveau les cuisses autour du cou de l’homme, aggripée comme une araignée à sa proie. Lançant tout son poids en arrière pour essayer de le faire tomber, l’homme restait solide sur ses appuis, et avec ses puissants avant-bras, tapa de violents coups dans les cuisses de Rose qui dut lâcher prise de douleur. De nouveau en face de l’homme, elle retenta de lui sauter au cou, mais il fut plus prompt : avant qu’elle ne puisse lui infliger une quelconque prise, il l’attrapa en vol et l’envoya valdinguer de l’autre côté de l’autel ou elle retomba sur un meuble en bois qui se fracassa sous son poids. Sans un regard en arrière, il sortit de l’église comme une ombre, toujours en silence. Rose retrouva peu à peu ses esprits et se releva au milieu des débrits. Un long morceau de bois la traversait de part en part au niveau de l’abdomen.

   Et zut ! Ma combi toute neuve. Sophie va encore me tuer.

   Dans sa main, elle avait un bout de tissu qu’elle avait arraché à l’homme lorsqu'il l'avait envoyé dans les airs. Le rangeant avec précaution dans sa poche, elle se leva, regarda son ventre ; elle attrapa le bout de bois qui y était planté, tira dessus de toutes ses forces, les dents serrés, retenant un cri de douleur. L'époi bougea un peu, puis ressortit d'un coup de son corps dans un horrible bruit de succion. La plaie qui barrait son ventre se referma en quelques secondes. Le morceau de meuble ensanglanté rebondit au sol dans un bruit sourd, le souillant de liquide écarlate. Se retrouvant dehors, Rose ouvrit son téléphone et appela :

   — Pierre, je les ai vus. On se rejoint tous au hangar.

   Elle entendit un crépitement au dessus d'elle. Levant ses yeux noisettes vers la voie lactée, elle observa le ciel blanchâtre : il s’illumina pendant plusieurs minutes de différentes couleurs, flashs arc-en-ciel d'un immense feu d'artifice naturel. Des étoiles filantes. Tout en époussetant ses épaules, elle grommela.

   Je n’ai pas vraiment besoin de ça en ce moment.

   Puis elle partit en direction de la base.

 

    Les lunettes carrées vissées sur le bout du nez, sa blouse blanche ouverte, Laurent inspectait avec ses gants en nitrile la partie du corps où le pieu avait traversé Rose, comme à chaque fois qu'elle subissait une blessure potentiellement mortelle. Potentiellement, pour une personne normale. L’état de la combinaison faisait peur à voir. Un trou généreux dans le tissu permettait d’imaginer la taille de la blessure. Pourtant, derrière, sur son corps, aucune trace. Pas même une ecchymose. Il tata sa peau, au dessus du nombril, et dans le bas du dos. Jettant ses gants à la poubelle, et tout en sortant un battonnet en bois qu'il machouillait, il lui demanda :

   — Et tu n’as pas eu mal ?

   — Si, comme à chaque fois, répondit-elle en rabaissant son haut. Mais on s’habitue à la douleur.

   Elle se posa lourdement sur le canapé en face du bureau, enleva son masque, réfléchissant à ce qui venait de se passer. Elle se rememorra chaques détails, photographiant dans son esprit tout ce qui pouvait être utile.

   Assis sur un des tabourets qui faisait face, Pierre observait sa méditation. Son crâne chauve brillait comme un bronze sous les lumières du hangar ; sa moustache noire en brosse à dent ne fretillait pas d'un poil. Patiemment, il attendit quelques secondes que ses yeux croisent les siens. Quand se fut le cas, sa voix de chanteur de soul résonna :

   — Qu’est ce que tu as vu alors ?

   — Ils étaient trois, dit-elle. Deux acolytes et un chef, avec un visage balafré. Lui il était grand, et fort. C’est lui qui m’a envoyé contre le meuble. Ils cherchaient quelque chose dans une tombe, mais ils ne l’ont pas trouvé. S’épongeant le front avec une serviette et détachant ses cheveux, elle continua :

   — C’est la quatrième fois qu’ils cambriolent une église un soir de pleine lune. Ce n'est pas une coïncidence. J'aimerai en savoir plus sur eux.

   Laurent comprit tout de suite que cela lui était destiné. C'était le scientifique et l'informatitien de service. Cela ne lui déplaisait pas, au contraire.

   — Au moins aujourd’hui j’ai pu voir à quoi ils ressemblaient, soupira-t-elle en étirant ses bras muclés derrière la tête. Un profonde fatigue picota ses membres. Fouillant dans ses poches, elle sortit le petit morceau de tissu arraché à son adversaire qu'elle tendit vers Laurent :

   — Tiens, j’ai arraché ça au chef.

   Il prit le petit morceau de tissu bleu-violet, qu’il inspecta à la lumière. Le tissu était doux, entre la soie et le velours. Ce n'était pas quelque chose de commun, et manifestement pas le genre de vêtements que l’on utilise tout les jours.

   — Ils portent une espèce de toge à capuche, faite de ce tissu, lui indiqua Rose, en faisant le geste. Il y a une lune d’argent cousue dans le dos. Cela fait très secte si tu veux mon avis.

   — Je verrais ce que je peux faire pour en trouver l’origine, lui assura Laurent, toujours en regardant le tissu à la lumière du néon.

   Pierre se leva, et déplaça son corps massif en faisant des allers retour devant Rose, les bras derrière le dos, se frottant parfois le bas de la machoire du plat de la paume.

   — A cette allure là, nous allons être vite dépassés, fit-il remarquer.

   — On avancerait bien plus vite si tu arrivais à en interroger un, appuya Laurent, tapotant sur le clavier de l'ordinateur.

   — Pour cela il faut les attraper, leur retorqua Rose. Mais on a déjà du mal à les prendre en flagrant délit… Je me sens bien seule sur le terrain. Et je ne peux pas vous réquisitionner. C'est trop dangereux.

   Laurent acquiesçât. Pierre s'arrêta en la regardant, un peu plus perplexe, mais respecta son choix. Elle continua :

   — Il avait une force prodigieuse, je me suis fait surprendre; de part mon expérience, j’aurais dû avoir le dessus.

   Fixant le mur d'en face, elle et se rendit à l'évidence :

   — Il me faut un partenaire.

   Pierre se rassit, abaissa son buste, et les coudes sur les genoux, la tête posée dans ses mains d’ébène, demanda :

   — A qui penses-tu ?

     En serrant un coussin contre son ventre, elle échappa un soupir.

   — Je ne pense à personne, c’est bien cela le problème.

   — Un professionnel ? proposa Pierre.

   Elle secoua la tête.

   — Non, j’ai un mauvais souvenir de la dernière. Les mercenaires, ce n’est pas fiable. Non, ce qu’il nous faut, c’est quelqu’un de neutre, une tête nouvelle ; mais comme moi, avec un don.

   — On n’en a pas vu depuis l’Enclume, réfléchit Laurent, en se grattant la barbe naissante. Et pourquoi pas lui ?

   — Non, il est occupé en ce moment, coupa Rose. Il a déjà beaucoup de travail à Amiens. Il est seul aussi sur sa région. Non il me faut quelqu’un que je puisse former.

   Les étoiles filantes se rappelèrent à son souvenir dans le fond de son oeil. La pluie annonciatrice de malheurs.

   C’est peut-être une chance en fait ?

   Elle se tourna vers Pierre.

   — Je crois que j'ai vu une pluie de météore cette nuit.

   Il ricana.

   — Impossible. Cela ne fait même pas une dizaine d’années qu'il y a en a eu une vraie, et ce phénomène n’apparaît que quelques fois au cours des siècles. Et justement, l’Enclume est issu de la derniere. Je suis désolé de te décevoir, mais c'est tout bonnement impossible.

   Elle baissa la tête.

   — Je sais, fit-elle sur un ton dépité.

   Il n’empêche, je suis certaine que s’en était une.

   Rose regarda son costume, le trou béant. Une envie de s'étirer l'envahit de nouveau. Son corps était las, ses paupières lourdes. Elle bailla à s'en décrocher la machoire, et mastiqua une bouche pateuse. Le sommeil lui était revenu. 

   — Je suis fatiguée, déclara-t-elle. Je vais rentrer me coucher.

   Elle se leva d'un coup, délia son corps et enfila un gros pull. Elle changea de basket, s'appretant à une marche assez longue jusqu'à l'appartement.

   — On se voit plus tard les gars.

 

   En rentrant chez elle, ses vêtements volèrent et elle s’allongea épuisée contre le corps blanc de Sophie, qui ne fit qu’entrouvrir un œil. Se retournant par reflexe, sa tête rousse se posa sur sa poitrine, des cheveux volant lui caressant délicatement les parties les plus sensibles. Les doigts de Rose pétrirent gentiment sa tignasse d'automne ; tout en la caressant, elle repensa au phénomène. Les flash lumineux n'avaient rien d'habituel. Les pluies étaient rares, certes, mais elle était celle qui en avait observé le plus ; une grande partie de sa longue vie avait même été consacrée à la chasse à ce phénomène. D'autres personnes étaient suscpetibles de recevoir un don, cette nuit. Quelqu'un qu'elle pouvait prendre sous son aile, si son âme était bonne. Dans le cas contraire... Mieux valait ne pas y penser, chaque problème en son temps. De toute façon, la probabilité était tout de même faible. Et Pierre pouvait avoir raison.

   Non, c'était bien ça. J'en suis certaine.

   Ses doigts tombèrent paresseusement sur les omoplates de Sophie. Ses yeux se fermèrent. Le crépitement résonna dans ses oreilles ; elle se rendormit avec les flashs lumineux qui occupaient son esprit, un espoir en tête.

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Edouard PArle
Posté le 15/06/2023
Coucou Laurence !
Premier chapitre haut en couleur, j'ai beaucoup aimé y suivre Rose. On devine déjà l'amour qu'elle porte à Sophie, alors que tu n'y consacres que quelques phrases, ça donne envie d'en apprendre plus sur leur relation. Cette histoire de secte dans les églises me plaît bien, je suis très curieux de ce qui peut se cacher derrière tout ça. La scène de combat était vraiment très immersive. Les adversaires de Rose ont l'air particulièrement redoutables. Le fait qu'elle se regénère peut sous-entendre pleins de choses sur ton univers que j'espère voir développées. Très curieux de découvrir le lien avec le prologue également...
Mes remarques :
"dispersés sur le chemin desert." -> désert
"Retrouver son debardeur noir" -> débardeur
"vers la cuisine sans trop de difficultée" -> difficulté
"se promenant sur sa colonne vertebrale." -> vertébrale
"de se faire repérer avoisinnant le zéro." -> avoisinant
"l'église était grande, d’une trentaine de mètres de haut, et tenait plus de la cathédrale que de la chapelle." peut-être simplifier la tournure : d'une trentaine de mètres de haut, l'église tenait plus de la cathédrale que de la chapelle
"Son seul cloché gigantesque" -> clocher
"Rose sortit la tête de sa cachète" -> cachette
"Arrivé à sa portée, elle lui sauta au cou," -> arrivée
"L’homme, d’abord surprit par cette" -> surpris
"lui attrapa les bras par reflexe, et sans trop d'effort," -> réflexe
"Elle se rememorra chaques détails," -> remémora
"chaque détail elle échappa un soupir." -> elle laissa échapper ?
"Elle changea de basket, s'appretant baskets," -> s'apprêtant
Un plaisir,
A bientôt !
Laurence Acerbe
Posté le 02/08/2023
Merci beaucoup pour ton commentaire et désolée pour la réponse MEGA tardive (un peu débordée en ce moment xD)
Merci pour les remarques d'ortho et de grammaire, j'ai TOUT le livre à corriger mais ça ne sera pas tout de suite, je voudrais d'abord me lancer dans le troisième x)
A bientôt !
Miss Harmonie
Posté le 29/01/2021
Hello de nouveau.

Waouh.....juste waouh !


Je ne sais pas quoi dire d'autres mises à part que j'ai vraiment hâte de lire la suite.


Avant que je n'oublie n'hésite pas à allez voir mes écrits ^^
Laurence Acerbe
Posté le 30/01/2021
Re-Bonjour!

Bon bah si ça continu à te plaire tant mieux :D.

J'ai commencé à l'écrire en 2012, alors des passages sont plus ou moins à niveau, j'essaie que ça soit le plus fluide possible! (et éviter l'effet patchwork).

Je vais lire tes écrits tout de suite ;)
Andrea
Posté le 02/12/2020
Bonjour Laurence !

Bravo déjà pour avoir écrit tout ça ! Si les chapitres suivants sont aussi longs, tu as sans doute déjà là la matière d'un roman (50 000 mots selon le nanowrimo c'est ça ? ;-)

Après, effectivement, les patchworks, c'est très difficiles à recoller en une histoire cohérente... Sauf si c'est un "effet patchwork" qu'on veut donner à un texte, mais c'est un style très particulier, faut vraiment le vouloir. Tu pourrais aussi considérer que tu as là une banque d'éléments, mais peut-être qu'il faut réécrire une histoire, from scratch, à côté, en reprenant au fur et à mesure des éléments dans ta banque, mais uniquement si c'est cohérent, et surtout en ne cherchant pas à tous les mettre (si tu élagues la moitié, c'est normal ; pas de regret ; ça fera partie du lore de toute façon, ce qui n'est pas écrit a servi à nourrir la cohérence de ce qui est écrit ; et ça donnera matière plus tard à spin-off ;-). Je n'ai pas encore tout lu, je ne sais pas si c'est faisable, mais je réagis à ta note de l'auteur.

D'ailleurs, le prologue que plusieurs ont trouvé décalé par rapport au premier chapitre, tu peux te le garder de côté pour le moment où Rose rencontrerait le chevalier, et là, il lui raconte ce qui se passe dans le prologue (qui sera un flashback).

Amusant qu'un personnage s'appelle 'Laurent' => ton double imaginaire ? ;-)

Pour ce qui est des fautes d'orthographe, j'en ai vu plusieurs, je te conseille de passer par un logiciel de traitement de texte (exemples : LibreOffice Writter ; OpenOffice). Ils ont des modules de correction automatique qui te permettront de passer en revue déjà un certain nombre de fautes. Puis si tu remodifies le texte, tu le fais dans ton fichier, tu relances une vérification, et ensuite tu copies-colles ici !

Bon courage pour ta relecture !
Laurence Acerbe
Posté le 02/12/2020
Bonjour!
Merci beaucoup pour ton message!
Oui, l'effet patchwork est atténué je pense, j'ai déjà pas mal élagué ! xD
Le livre est déjà écrit/fini, mais je le modifie en prenant compte les remarques (pertinentes bien souvent!) et en corrigeant les erreurs de jeunesse. C'est pour cela que je poste les chapitres au fur et à mesure!
Il fait 80000 mots (plus où moins) et 23 chapitres (plus ou moins aussi, j'en ai déjà fusionné). Si je vois qu'au dernier chapitre j'ai au moins une lecture (et donc, que quelqu'un à suivi l'histoire jusqu'au bout), ce sera déjà une énorme victoire pour moi.
Concernant les fautes, j'ai word (mais avec un cache-oeil et une jambe de bois, si tu vois ce que je veux dire :D ) et c'est pas mon fort... (je suis scientifique)
Laurent est une référence à un professeur qui m'a beaucoup marqué. Mon double imaginaire n'est pas celui/celle que vous croyez :D (et il y a d'ailleurs un peu de moi dans plusieurs personnages!)
En tout cas merci pour ton commentaire! Je pense que je vais reprendre encore une fois le tout quand j'aurai fini de poster tous les chapitres!
(PS : le prologue a été rajouté en dernier pour un effet suspens, sinon l'explication devenait trop lourde au milieu du livre)
Raza
Posté le 06/10/2020
Bonjour,

J'ai parcouru rapidement les commentaires, et je n'ai pas grand chose à ajouter, j'ai la même sensation que d'autres : où est donc passé le style du prologue ? La transition de thème est abrupte, mais pourquoi pas, on revient à cette idée de médiéval avec les églises vers la fin de ce premier chapitre, donc ça me va, mais l'écriture a baissé d'un cran.
En dehors de ce point, l'histoire est intéressante, on a envie de savoir la suite, la surprise de la régénération de Rose est totale, et fait basculer l'histoire qui commence comme un policier vers quelque chose de très intéressant.
Bon courage pour la suite, ne te décourage pas, le style, ça se travaille !
Laurence Acerbe
Posté le 07/10/2020
Re-bonsoir! Encore merci pour ton commentaire!
J'ai conscience pour le style, le problème étant que le prologue a été écrit BIEN APRES, ce qui fait que le premier chapitre était encore au tatonnage... Je vais tacher de l'améliorer, mais je dois bien avouer qu'il me pose problème...
Après, ce livre (mon premier, il est fini mais je l'améliore avant de le poster), est ce qui m'a apprit à écrire, alors parfois, c'est très très brouillon et patchwork.
Le deuxième (qui est la suite, terminé aussi) est déjà bien plus cohérent dans le style et plus poussé.
En tout cas je prends note, et je vais tacher d'en faire une merveille (enfin un truc qui se lit quoi :D )
Merci beaucoup !
AislinnTLawson
Posté le 12/08/2020
Hello toi ! J'espère que tu vas bien ! J'ai fait un petit tour dans les commentaires concernant les fautes et je note que celles que j'avais relevées ont déjà été signalées, du coup, je vais pas être redondante, parce que ça va être juste désagréable.

J'ai un petit point négatif à relever avant toute chose ; j'ai la nette sensation qu'on est au moins dans une période contemporaine, avec le smartphone notamment, mais du coup ça m'a un peu destabilisée, parce que je m'attendais à une histoire médiéavale

Attention c'est pas redhibitoire, et on peut tout à fait se plonger dans l'histoire sans problème, mais c'est vrai que de prime à bord, on peut se retrouver surpris.

Deuxième point qui m'a surprise, c'est le changement de ton drastique entre le prologue et le premier chapitre. J'ai eu l'impression que ce n'était pas la même auteure qui était au commande.

Au delà de ça, c'est bien, vraiment bien ! J'aime tout particulièrement le fait que ton héroïne soit un personnage issue de la communauté LGBTQI+. Rose me plaît, c'est le genre de protagoniste que j'aime suivre ; elle a de la ressource et ça change des héroïnes parfois passives ou des pseudos femme forte qui se dégonfle à l'arrivée d'un homme...

Ca tombe bien, des hommes y'en aura pas dans sa vie intime (ou alors pas de suite si elle est bi/pan mais bon)

Bref un premier chapitre efficace, qui introduit les premiers éléments du scénario (je pense à l'Enclume !) et le fait que ça me donne envie de continuer !

GG !
Laurence Acerbe
Posté le 12/08/2020
Bonsoir!
Tout d'abord, merci pour ton commentaire, cela fait toujours plaisir!
J'ai conscience que le fossé entre les deux chapitres est grand, et pour cause: le prologue, je l'ai écris après le deuxième livre, donc j'avais un peu plus d'expérience (je l'ai rajouté pour qu'un chapitre plus tard soit plus compréhensif)
Rose te remercie, c'est son but d'être une battante ;). Elle a une histoire compliquée (et assez riche, elle est dans mes cartons x) ) dont je vais laisser quelques indices au fur et a mesure!
Pour l'enclume, sache que je suis AMOUREUSE du fusil de Tchékhov. J'adore introduire des éléments qui serviront plus tard, et certains arriveront que dans très, très longtemps... Pour l'enclume, (pour ne pas spoiler), on ne le verra vraiment qu'à partir du deuxième livre (et c'est un personnage que j'adore et qui me fait extrêmement rire ^^)
Bref, j'espère que tu continueras à aimer; j'ai conscience que le rythme et la prose peuvent être batard où décousu suivant les chapitres, c'est mon premier livre et il est expérimental, alors n'hésite pas a faire des remarques, j'encaisse ! (et si ça peut l'améliorer...)
En tout cas, je te remercie encore ! :)
Paige
Posté le 26/07/2020
les coquilles :
pas de virgule devant et
fais pas fait ;)
cachette
Et pourquoi pas lui ? -> cette question sort de nulle part, on ne comprend pas de qui tu parles

Alors si je comprends bien, on est dans un monde futuriste ? Le décalage avec le prologue est violent, il faudrait peut-être annoncer les années ?
Je ne suis pas encore attachée à Rose, à voir par la suite. En tout cas j'ai compris qu'elle avait un don et qu'elle bosse dans la police. Pour le reste, cette météore je suppose que c'est le chevalier ?
Le dialogue est trop "facile" : on sait exactement que Rose demande une tête neuve et sera contente d'avoir le chevalier.
Du coup, il y a peu de suspense dans ton histoire car on peut tout deviner :)
Tu devrais réduire ce dialogue à l'essentiel, à mon avis.
Paige
Posté le 26/07/2020
Maintenant l'idée est bonne, ainsi que l'histoire en fond ;)
Laurence Acerbe
Posté le 27/07/2020
re-bonjour!
Oui je pense que certaines tournures sont modifiable, je prends en note les remarques ;).
Non, le monde est "présent", et il y aura un indice plus tard pour l'année exacte (un film sorti au cinéma, dans tout mes écrits j'utilise cette technique^^)
Rose ne bosse pas dans la police :p
Et sinon, hey hey, tu as mal deviné :p
AsnMes
Posté le 03/07/2020
Hey , hey avec un peu de retard j'arrive avec mon commentaire. Attention ça va âtre long car j'ai plein de choses à dire.

Premièrement les bons points.
Ton écriture est toujours assez dynamique, ce qui permet d'avoir une lecture qui n'est pas trop pesante, ainsi on ne sent pas forcément la longueur des textes, ce qui peut être un frein pour certains lecteurs.

Je ne dis jamais rien et je n'émets pas de jugement sur les personnages au premier chapitre sauf s’il y a, à mon goût un gros problème, donc là je n'ai rien à dire. On se fait une bonne idée générale des protagonistes et de leur personnalités à l'aide de petits indices que tu laisses trainés ici et là, ce qui est très agréable et naturel pour le lecteur. J'aurais peut-être aimé avoir plus d'informations ou de détails sur Pierre et Laurent, ce qui aurait permis de directement bien les séparer dans mon esprit, mais je chipote. Petit plus pour l'utilisation de personnages principaux divers et la présentation d'un couple LGBTQ+ en tête d'histoire, ce qui est rafraichissant et agréable pour un livre qui n'est pas une romance LGBT.

Aussi, très bonne gestion des évènements dans ce chapitre, qui sont assez "léger" ce qui nous permet de bien nous concentrer sur le personnage de Rose, tout en découvrant un peu la ville et son univers. La logique d'enchainement est simple donc on n’est pas perdu, ce qui ne nous décourage pas à entrer dans ton univers. J'ai trouvé la fin juste un poil rapide, j'aurais peut-être aimé quelque chose de plus long pour vraiment bien conclure le chapitre et y mettre parfaitement fin et bien poser le décor de la base, car je trouve ce simple dialogue entre Rose, Laurent et Pierre un peu précipité.

Passons aux trucs qui pêchent. Ca va être long et j'en suis désolée, mon but n'est pas de te démoraliser sur ton travail, loin de là. D'après ta bio et ton prologue j'en ai déduit que tu n'étais pas une rookie de l'écriture et j'ai vu que tu pouvais nous servir du grand. Je vais donc être ultra critique, pas dans le but de te démoraliser, mais car j'espère retrouver ce que j'ai vu dans ton prologue dans chacun de tes chapitres. Comme je le dis tout le temps, je ne suis pas une pro de l'écriture, je ne suis pas un membre du jury des Goncourt, je ne suis qu'une simple personne adorant lire, écrire et faire la revue de livre et roman. Donc, ce que je vais dire n'est pas le Saint Graal, il ne faut surtout pas que tu changes quelque chose qui te plait, dont tu es fière, parce que ça ne me plait pas.

Je vais d'abord râler sur le style. Je t'avoue que j'ai été déçu par ton style d'écriture. Il n'est pas mauvais, il n'est juste pas au niveau de celui de ton prologue, ce qui est dommage. Bien que tu ne sois plus dans un univers médiéval, tu ne dois pas abandonner ton style romanesque pour autant. S'il te plait, limite l'utilisation des phrases construites d'une façon simple, ex : "Rose se réveilla en sursaut dans son lit.". J'ai compté assez distraitement, au sein de ton texte tu as environ 60 phrases qui commence par "Il, Elle, "prénom" + verbe + ...". Je trouve que ça casse tout, j'ai plus parfois l'impression que tu me racontes plus ton storyboard que tu me racontes l'histoire de Rose. A certains moments tu nous corriges toute seule cette faute, donc je sais que tu es plus que parfaitement capable de ne pas faire ça. Essaye vraiment de te forcer, de te mettre une règle ou quelque chose pour essayer de pallier à ça. Par exemple, quand j'écris, je me refuse de commencer deux phases qui se suivent de la même façon et au maximum un "elle" toute les trois phrases. Tu dis que tu adores Harry Potter, donc je te conseille vraiment de regarder comment la traductrice/ traducteur gère ce problème. Je trouve que ça n'est pas bénéfique à ton histoire car ça maintient une distance entre le lecteur et cette dernière, ça fait redondant donc coupe le dynamisme de ton écriture et on a l'impression que tu ne sais pas où tu vas, où tu es ou ce que ton personnage fait, donc on a juste l'impression que soit ton univers est un peu vide et que tu ne l'as pas travaillé ou soit que tu es totalement perdue dans ta narration, alors que tu n'es dans aucun de ces deux cas comme le montre ton prologue.

Comme il n’y a pas d'autre gros truc qui pêche, je vais juste continuer chronologiquement en fonction des notes que j'ai prise.

L'utilisation des phrases simples dans la première partie me dérange pas du tout, car ça peut être la narration de son cauchemar, donc quelque chose entre l'omniscient et l'interne qui autorise un style plus simple. Je pense même qu'il serait très intéressant de le garder comme ça pour vraiment créer une césure entre "son rêve" et le reste de ta narration.

Je pense que l'utilisation de l'écriture de Lune avec une majuscule a un lien avec une de tes intrigues et la secte. Autant dans le premier chapitre son utilisation ne me dérangeait pas car le chevalier était totalement au courant de l'existence de la secte, de leurs pratiques et de leurs agissements ce qui fait qu'il voyait l'enjeu de le Lune dans leur combat et donc la jugeait comme une entité spéciale. Ici, comme elle ne fait qu'office de décor et que Rose ne semble pas trop connaître la secte, ça fait un peu bizarre, ce qui pourrait plus laisser penser à une faute de typo.

"Elle fut interrompue dans ses pensées par la pose d’une main fraiche saupoudrée de tâches de sons, sur son épaule droite " , j'aurais personnellement inversé fraiche et main et enlevé la virgule pour rendre la phrase plus fluide. "Elle fut interrompue dans ses pensées par la pose d’une fraiche/froide main saupoudrée de tâches de sons sur son épaule droite, .."

"Ses cheveux roux vinrent caresser le visage de Rose, l’embaumant d’une odeur de fraise rafraichissante. " Pour moi, il faut que tu retournes à la ligne et ne pas coller cette phrase au dialogue.

" Et elle lui tendit son téléphone de la main gauche." il faut soit décoller cette phrase du dialogue ou tu peux utiliser un participe présent avant à la suite de répondit "Puis d’une voix faible, presque un murmure, elle lui répondit en lui tendant son téléphone de la main gauche : "

" Puis elle repartit vers la chambre, seulement habillée de sa culotte rose pâle et de son t-shirt Hello Kitty. " Encore, décolle cette phrase de narration du dialogue.

De " Pour enlever ses sueurs nocturnes" à " ce n'était pas si loin." ce passage est parfait, pour moi tu peux le laisser tel quel , juste quelques chipotages : Tu devrais mettre un point entre "cambriolée" et "l'information" pour fluidifier ton discours et raccourcir ta phrase. Enlève aussi juste le "trois" devant " les trois églises se trouvaient proche" car tu as déjà dit avant qu'elles étaient trois donc pas besoin de le répéter je pense.

"Elle commença à se déplacer comme un chat " et " Se déplaçant avec une agilité surprenante " veulent techniquement dire la même chose donc utilise peut-être un synonyme de "se déplacer" pour rendre la chose moins redondante.

Comme tu as mis avant " Trois hommes encapuchonnés s’y tenaient…" , "Il y avait trois hommes." ne sert à rien et alourdi ton texte, il est peut-être mieux que tu l'enlèves.

"Un rayon de lumière de la ville éclaira furtivement son visage, et Rose s’aperçu qu’une immense cicatrice lui barrait le visage. " Répétition de visage à enlever.
Laurence Acerbe
Posté le 03/07/2020
Re-Bonjour!
Tout d'abord, merci pour ce message super constructif. Dans les points positifs, le couple LGBT de Rose et Sophie (et la sexualité de Rose) est un élément clé pour comprendre son passé.
J'aime bien ce que tu me mets en point négatif, et je comprends tout a fait que par rapport au prologue, ce chapitre détonne, et il a de quoi ; c'est un des premiers que j'ai écris, j'ai du retravailler tout le style d'écriture, changer la narration, des dizaines et des dizaines de fois, ce qui le rend très "Patchwork", et pas joli. Il est moche, c'est vraiment pas mon préféré, mais je l'ai tellement retravaillé que je ne savais plus quoi en faire. Maintenant que j'ai ton avis, je vais pouvoir modifier ce qui ne va pas (et c'est, je trouve, ce qui fait tout l'intérêt de cette plateforme). J'espère que cela ne t'a pas trop dégoutté, mais sache que je vais l'améliorer dès cet après midi ;).
Je te remercie profondément en tout cas :)
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