En cette année 1885, il était une vérité que personne ne pouvait ignorer ou contester. Celle que Londres était la ville la plus puissante au monde.
En effet, au fil du temps, l’empire britannique, gouvernée par la Reine Victoria depuis plus de quarante-huit ans, était parvenu à étendre son pouvoir sur plus d’un quart du globe et sa magnificence n’en avait été que renforcée par de nombreux facteurs tels que l’incroyable succès de l’Exposition Universelle, le développement de commerces florissants ou encore les multiples progrès découlant de la Révolution Industrielle.
Oui, Londres était le symbole de la puissance britannique et cette fin de XIXème siècle marquait assurément son apogée.
Cependant, ce majestueux joyau qu’était la capitale d’Angleterre n’était pas dénué de défauts. Car si nul n’ignorait son omnipotence, nul n’ignorait également que sous la façade de son éclat se dissimulait d’autres aspects bien moins reluisants. A titre d’exemple, Londres était un abominable nid de pauvreté. En effet, plus de la moitié de ses habitants était plongée dans une oppressante précarité, obligeant la majorité d’entre eux à vivre dans des taudis insalubres ou, pour les plus malchanceux, à dormir dans la rue, entassés les uns sur les autres, avec pour compagnie un brouillard dense et un froid inhumain. Un froid qui transperçait les os, rongeait les peaux et supprimait les sourires.
Toutefois, en ce premier jour d’octobre, la température glaciale était cette fois-ci le cadet des soucis des six millions de londoniens.
Effectivement, un évènement d’une importance capitale cristallisait l’attention de tout un chacun. Commerces, restaurants, usines, pubs, tavernes, jardins publics, foyers...Quel que soit le lieu où l’on se trouvait, tout le monde ne parlait que de cet évènement. Pour certains, il s’agissait d’une incroyable source d’effervescence, pour d’autres, d’un véritable cataclysme. Car dans deux semaines très exactement, les membres du Parlement allaient se réunir dans la Chambre pour débattre d’un projet de loi qui, il y a encore peu de temps, semblait impossible à être examiné sérieusement.
Et ce projet de loi, c’était celui du droit de votes des femmes.
Plus que jamais, ces dernières étaient déterminées à traîner leurs jupons dans les bureaux de votes et avaient entrepris tous les recours possibles pour faire entendre leur revendication à ce sujet. Leur élan inarrêtable ces derniers mois s'était révélé fructueux car des gouvernementaux avaient fini par accepter de débattre sur une proposition de loi qui permettrait d’accorder le vote aux femmes. Pour la seconde fois, celles-ci n’avaient jamais été aussi proches de pouvoir contribuer à l’élection des membres de la Chambre des Communes. La dernière fois qu’elles avaient été sur le point d’obtenir gain de cause au sujet de leur droit de vote, c’était il y a vingt-sept ans.
A l’époque, les Dédaignées Indignées, un mouvement féministe très populaire, avait investi tant d'implication pour faire entendre leur réclamation que des membres du gouvernement avaient accédé à une de leur multiples requêtes en élaborant un projet de loi concernant leur droit de vote. Malheureusement, une tragédie avait tout fait basculer le 3 novembre 1858, le jour même où cette proposition de loi devait être débattue : alors que des milliers d’adeptes des Dédaignées Indignées manifestaient en remontant la rue d’Abingdon Street qui menait au Parlement, une bombe avait explosé dans les alentours.
Le bilan avait été dramatique.
Cent soixante-douze personnes avaient perdu la vie, des centaines d’autres furent blessées et des dégâts matériels considérables furent dénombrés. Un jour funeste pour la nation britannique. Il fut alors décrété que le 3 novembre serait un jour férié et que chaque année à cette date, la Reine Victoria déposerait des fleurs noires devant le monument qui avait été érigé à Abingdon Street pour rendre hommage aux victimes du Jour de l’Explosion, comme l’avait baptisé les journaux.
A la suite de cet évènement tragique et de tout le désordre qu'il avait engendré, le mouvement des Dédaignées Indignées s’était complètement dissout, réduisant à néant les efforts et espoirs de millions de femmes. Espoir qui toutefois, renaissait maintenant avec cette nouvelle délibération devait se dérouler le 15 octobre prochain. La perspective le l’aboutissement de cette proposition de loi demeurait donc aujourd’hui la principale raison des sourires de chaque londonienne.
Enfin, de presque toutes.
Dans le quartier de Bloomsbury où se trouvait le British Museum, une jeune femme sortit d’une boulangerie en faisant tinter la clochette.
Elle s’appelait Sofia Snow.
Plongeant une petite boite rectangulaire dans sa sacoche ainsi qu’un sachet empli de pâtisseries, elle serra fermement son écharpe contre son cou afin de contrer l’attaque du vent polaire qui faisait virevolter ses mèches blondes dans tous les sens. Son nez était rougi par le froid. Les membres grelottant, elle se dirigea ensuite vers un fiacre.
-Tavistock Place s’il vous plaît, adressa-t-elle au cocher avec un sourire démesuré.
-Euh…Très bien Miss, répondit-il, visiblement surpris par cet excès d’enthousiasme.
Sofia monta à l'intérieur de l’hippomobile qui démarra ensuite à travers une symphonie de martèlements de sabots sur la chaussée.
Rarement pareil sourire avait drapé le visage de Sofia. Comme le cocher, nous serions disposés à croire que l’allégresse de cette dernière devait s’expliquer par la possible adoption de cette loi inspérée. Bien que Sofia fût très enthousiaste à ce sujet, cela ne demeurait toutefois pas la raison centrale de son éclatant sourire. Non, le bonheur de la jeune femme s'expliquait par le retour imminent de son cousin Aidan dans la capitale.
En effet, celui qu’elle aimait comme un frère rentrait d’ici quelques jours de son voyage en France après plus de trois mois de séparation. Il était temps !
Jamais tout deux n’avaient été séparés aussi longtemps. Il lui avait manqué si terriblement que Sofia était persuadée qu’elle aurait fini par perdre la raison si l’absence de celui-ci avait dû se prolonger. Cela dit, à y réfléchir, pouvait-t-on perdre quelque chose que l’on n’avait jamais vraiment posséder ?
Car s’il y avait une chose qui s’éloignait le plus possible de Sofia Snow, c’était bien tout ce qui avait trait à la raison. Un comble lorsqu’on portait un prénom signifiant « sagesse ».
Ceux qui connaissaient un minimum Sofia savaient que cette belle jeune femme aux cheveux blond ondulés se déversant le long de sa taille telle une rivière d’or et qui avait fêté ses vingt ans en mars dernier n’était pas ce que l’on pouvait appeler une personne raisonnable. Effectivement, la raison et elle n'avaient jamais fait d'efforts pour s'entendre et le moindre changement prévu à ce sujet ne semblait pas prêt d'arriver.
Quelques instants plus tard, le fiacre s’arrêta à Tavistock Place où s’alignait une longue rangée d’appartements mitoyens dans un mélange de briques orangées, de fenêtres guillotines et de portes noires. Sofia descendit de l'hippomobile, paya le cocher, frictionna tendrement la crinière du cheval attelé et prit la direction de son appartement qui était situé au numéro 18.
-Hop hop hop !
Pour la première fois de la journée, les traits de Sofia se crispèrent légèrement. Et pour cause, elle savait qui venait de lui adresser cette interjection. Elle se retourna.
Un jeune homme rondouillard d’une vingtaine d’années s’avança vers elle à travers une démarche nonchalante. Affublé d’un béret surmontant des oreilles décollées, il tenait sous son coude une pile de journaux.
-Oui, Ernest ?
-Bah alors Sofia, tu m’demandes pas le Times aujourd’hui ?
Il avait un accent cockney propre à de nombreux londoniens issus de la classe ouvrière.
« J’ignorais que tes journaux étaient si vitaux à la vie d’un être humain au point qu’il est considéré comme absurde d'oublier d'en demander un ! » était à deux doigts de sortir de la bouche exaspérée de Sofia. Mais bien décidée à ne laisser rien ni personne, pas même Ernest, écorcher son allégresse, elle se contenta de répondre un simple :
-J’étais distraite. Donne m’en un.
Tandis qu’elle sortit de sa bourse en velours les trois pence réclamés par le Times, elle vit un sourire en coin se dessiner sur le visage du vendeur de journaux.
-On peut savoir pourquoi ce sourire idiot ? s’enquit-elle en remettant l’argent dans la mitaine d’Ernest.
-Oh non rien, répondit-il avec un petit rire étouffé. J’me disais juste que pour qu’tu sois dans la lune comme ça, tu d’vais sans doute penser à ton doux soupirant, n’est-ce pas ?
-Ernest !
Mais trop tard, le visage de Sofia s’empourpra. C’était sa réaction habituelle lorsque quelqu'un mentionnait plus ou moins Mercery.
-Oh mais ce serait pas un petit rougissement que je vois là ? se moqua Ernest.
Depuis que Sofia s’était éprise de Gene Mercery, le guide du département égyptien du British Museum, Sofia était en effet devenue plus rêveuse qu’à l’ordinaire, ce qui n’avait pas échappé à la nature observatrice d'Ernest. Ce dernier avait donc un jour demandé à Sofia si un homme occupait ses pensées et le rougissement de Sofia qui en avait suivi lui avait apporté la réponse. Depuis, Ernest s’amusait à la taquiner régulièrement à ce sujet.
-Allez vas-y, dis-moi comment qu’il s’appelle ton Roméo ?
-Est-ce que je te demande, moi, le nom de toutes les filles à qui tu passes ton temps à faire les yeux doux ? Je ne crois pas non, alors fiche-moi la paix !
-Roooh, si on peut plus plaisanter, dit-il en lui tendant un exemplaire du Times, toujours avec un sourire railleur.
Sofia lui arracha le quotidien des mains et le plongea énergiquement dans sa sacoche.
-De toute façon, ce torchon que tu vends n’arrivera jamais à la hauteur de La Voix au Chapitre.
Sofia sortit alors de sa sacoche un journal replié intitulé La Voix au Chapitre et le tendit avec mépris devant le vendeur à la criée. Sur la dernière de couverture était encadré le portrait d’une jeune femme métisse aux cheveux ondulés. Au-dessous s’alignait le nom de Néhémie Wilson.
-Ca, c’est du vrai journal, ajouta Sofia
Le sourire goguenard d’Ernest disparut alors pour laisser place à un air exaspéré.
-Oh non, tu vas pas r’commencer avec ta bêcheuse de Wilson.
-Si, je vais recommencer ! Et elle n’a rien d’une bêcheuse ! Néhémie Wilson est tout ce qui pouvait arriver de mieux au journalisme ! Elle…
-Et c’est reparti…, marmonna Ernest, conscient de la tirade dans laquelle Sofia allait s’engager.
-Non mais c’est vrai ! Elle est très différente de tous ces journalistes corrompus qui pullulent sur Londres ! Elle dénonce tous les travers de la société et elle donne la parole au peuple, quitte à se mettre les grands noms des élites fortunées à dos. Personne n’égale Néhémie Wilson ! Elle n’est pas seulement une brillante journaliste ! Elle est la défenseuse de la cla…
-…De la classe ouvrière, la porte-parole des femmes dans cette société marquée par la misogynie et blablabla et blablabla. Je sais, je sais Sofia. Ça fait des lustres que tu me sors la même chansonnette. Tu veux pas faire plaisir à mes esgourdes et changer de discours à la fin ?
-Pourquoi je changerais de discours alors que tout ce que je dis est vrai ? Néhémie Wilson a bien plus d’éthique que toute la clique de journalistes dont tu vends les feuilles de chou !
-Arrête de m’bassiner avec ta Wilson. Si tu l’admires tellement, tu n’as qu’à l’épouser.
-A présent, si tu veux bien m’excuser, je m’en vais faire la lecture d’un vrai journal ! dit-elle en refourguant l’exemplaire de La Voix au Chapitre dans sa sacoche avec plus de soin qu’elle ne l’avait fait avec l’exemplaire du Times.
Sofia se retourna et prit la direction de son appartement tandis qu’elle entendait Ernest crier à l’attention des passants : « Deeeemandez le journal M’ssieur Dames, Deeeeemandez le journal ! ». Elle gravit les marches du perron, rentra dans l’immeuble puis dans son appartement. A peine avait-elle franchi le seuil de la porte que Fely quitta son panier pour accueillir sa maîtresse.
Fely était le fennec de Sofia.
Il avait de grandes oreilles, deux petits yeux sombres ressemblant à des belladones noires et le pelage couleur sable, ce qui n’avait rien d’étonnant attendu que les fennecs étaient surnommés « les renards des sables ». D’ailleurs, tous ceux qui rencontraient Fely le prenaient pour un renardeau, ce qui avait la fâcheuse tendance à agacer Sofia. Cette dernière retrouva sa bonne humeur lorsque son petit animal se blottit contre elle et oublia l’exaspérant Ernest.
Sofia ôta son manteau à cape grise qu’elle accrocha sur le porte-manteau du vestibule, retira ses bottines à lacets boueuses puis se rendit dans le living.
Elle sortit la petite boite rectangulaire à fente ainsi que le sachet de pâtisseries qu’elle avait plongé tantôt dans sa sacoche en quittant la boulangerie. Un petit morceau de papier était f
« Dons pour notre refuge animalier. Merci de votre générosité ».
Elle l’ouvrit et une petite poignée de pièces se déversa sur la table ovale en mérisier dans un cliquetis métallique.
« C’est pas fameux » pensa-t-elle. « Mais bon, il n’y a pas de petites économies. »
Elle se dirigea dans le réduit, souleva une latte branlante du plancher et en ressortit un gros bocal en verre soufflé sur lequel s’étalait un petit morceau de papier où il était écrit « REFUGE » en grosses lettres. Ce bocal était rempli au tiers de pièces et de billets. Elle y déversa sa récente cueillette financière, referma le bouchon en liège et rangea à nouveau le bocal sous la latte.
Sofia alluma ensuite un feu dans la cheminée, saisit les scones dans le sachet de pâtisseries qu’elle déposa sur une petite assiette en étain et s’installa dans le fauteuil estampillé du living. Tout en dévorant les scones, elle entama la lecture de La Voix au Chapitre.
Sur les centaines de journaux qui paraissaient à Londres, La Voix au Chapitre était le plus populaire, bien plus encore que le Times ou le Daily News, d’où la jalousie qu’Ernest avait manifesté. La particularité de cet hebdomadaire tenait au fait que sa créatrice et rédactrice en chef, Néhémie Wilson, y donnait la parole à ses lecteurs afin qu’ils puissent s’exprimer sur divers sujets tels que des travers de sociétés à dénoncer, des témoignages à partager, des sorties culturelles à conseiller et tant d’autres choses encore. Depuis sa parution il y a six ans, ce journal basé sur l’échange avait connu un succès retentissant et était devenu le meilleur ami des londoniens. Tout le monde voulait voir son témoignage passer dans La Voix au Chapitre, Sofia y compris. Chaque semaine, celle-ci envoyait d’ailleurs un courrier à la rédaction car elle voulait partager un écrit ayant pour but de sensibiliser les lecteurs à la cause animale qui était selon elle trop négligée, ainsi que de pouvoir parler du projet de refuge animalier qu’elle nourrissait avec son cousin. Assurément, cela serait la meilleure vitrine publicitaire dont ils pourraient bénéficier.
La Voix aux Chapitre était donc devenue incontournable pour des millions de londoniens et une forme de vénération générale s’était créé autour de sa créatrice. En effet, comme l’avait souligné Sofia auprès d’Ernest, Néhémie Wilson était considérée comme la porte-parole du peuple qui était méprisé depuis si longtemps par la noblesse. Et l’admiration que la journaliste cristallisait s’était considérablement renforcée ces derniers mois car grâce à elle, une nouvelle page de l’histoire britannique était peut-être sur le point de s’écrire. En vue des élections législatives de novembre, Néhémie Wilson avait rédigé dans son journal une ribambelle d’articles pour encourager les femmes à faire entendre leur voix de diverses façons quant au fait de pouvoir contribuer à l’élection des membres de la Chambre des Communes. C’en était alors suivie une ferveur sans pareille et les femmes s’étaient soudées comme jamais, entreprenant de multiples initiatives comme manifester en nombre dans les rues, organiser des conférences dans des lieux publics ou encore faire circuler des pétitions. Jamais une telle effervescence n’avait eu lieu depuis l’époque des Dédaignées Indignées. Cette effervescence nouvelle était devenue si importante qu’il y a peu, Gladstone, l’un des parlementaires les plus importants, avait élaboré ce projet de loi et ce, malgré qu’il eût toujours affiché sa réticence quant à accorder le droit de votes aux femmes.
En tout cas, si cette loi passait, ce serait alors une avancée majeure quant à la condition féminine qui pourrait être le point de départ d’autres nouvelles évolutions à venir.
Après s’être délectée du nouveau numéro de La Voix au Chapitre, Sofia lut ensuite le Times afin de se renseigner sur les nouvelles du jour. Bien évidemment, le projet de loi concernant le droit de votes des femmes occupait la Une. Un article informait aussi les lecteurs que les derniers préparatifs de La Fête des Merveilles étaient presque parachevés. Cette nouvelle émoustilla Sofia. Cet évènement, qui avait été annoncé des mois plus tôt dans tous les journaux de Londres, avait pour but de célébrer les vingt ans de la parution du livre Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll. Et en tant que férue de ce roman, Sofia était impatiente de pouvoir se rendre à cette fête qui s’avérait sans nul doute être un festival de liesse. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’Aidan avait prévu de rentrer la semaine prochaine. Afin de pouvoir assister avec Sofia à cet évènement.
« Dommage qu’il ne m’accompagne pas à la Collecte de la Générosité » pensa Sofia.
En effet, dans deux jours, elle devrait partir pour Chesbury, le village de son enfance où résidait son père pour se rendre à La Collecte de la Générosité. Il s’agissait d’une œuvre de charité à laquelle son cousin et elle avaient toujours participé. Ce sera la première fois où elle devra y aller sans lui.
Ivre de bonheur, elle songea aux retrouvailles avec Aidan lorsqu’un cliquetis lui indiquant qu’elle venait de recevoir un télégramme la tira de sa rêverie. Elle posa le Times sur la desserte, se dirigea vers la commode où était posé le télégraphe et saisit le papier.
L’incrédulité virevolta dans son cerveau au travers d’une valse de points d’interrogation. A l’incrédulité succéda le choc. Et, pire que tout, au choc succéda une abominable douleur qui la transperçait de toute part.
Son cœur se déchira en miettes, piétiné par les talons impitoyables du chagrin. Elle devint alors prisonnière d’une souffrance terrassante à vous couper les jambes, vous ronger la respiration et vous donner l’impression d’être aspiré dans une dimension inconnue où seules les ténèbres régnaient.
Tout en froissant le télégramme, Sofia poussa un cri si terrible que Fely prit peur et alla se réfugier dans la cuisine. Elle s’effondra au sol et explosa en un torrent de larmes. Elle avait l’impression de n’être plus qu’une chose pétrie de douleur.
Elle pleura à s’en fendre les yeux pendant des heures, sans discontinuer.
Dans cet océan d’une insondable noirceur, Sofia parvint à y puiser une infime goutte de réconfort : son père était allé rejoindre son épouse, décédée vingt ans auparavant. La mère de Sofia. Elle savait qu’il ne s’était jamais remis de sa disparition. Et maintenant qu’il avait rendu son dernier soupir, c’était une partie d’elle-même qui venait de s’éteindre.
Je t'encourage vivement ! Force à toi !
Merci infiniment pour tes compliments et tes encouragements ! Tes mots me font vraiment très chaud au coeur 💖💖💖💖💖
Donc si je résume, ce que tu as écrit:
1. Prends place pendant l'époque victorienne, mention spécial 'revers de la médaille' avec les zones peu glamour.
2. A pour un des thèmes la cause animal et le féminisme (et ça semble se profiler comme une partie importante de l'intrigue? 👀)
3. A une protagoniste douce et forte, juste trop choupie, hâte de la suivre davantage!
Bref, J'adore!
P.S: FELY LE FENNEC! Tu m'as tuée 😂! Par pitié, qu'il la suive au cours de l'histoire
à bientôt!
Mais tu vas me faire rougir avec tous ces adorables compliments 🤗🤗😍😍🥰🥰🥰
Merci beaucoup ça me fais tellement plaisir !!!!
Héhé, ravie que Fely te plaise 😂 En effet, il va la suivre tout au long de l'histoire 😁😁
C'était un peu trop long, j'aurais raccourci ainsi.
Ton début me rappelle beaucoup Sally Lockhart, de Pullman !
Aurais-tu suivi une LLCER d'anglais, par hasard ?
Merci beaucoup pour tes corrections !!! 💖
Oh Sally Lockhart ! Depuis le temps que j'ai envie de le lire ! Il faut vraiment que je m'y mette. Surtout que j'adore les livres parlant de l'époque du XIX siècle.
C'est décidé, je vais l'acheter 😆
En tout cas, je prends ta comparaison comme un compliment 🥰
Héhé non, je n'ai pas suivi de LLCE anglais, pourquoi ? 😊
J'ai adoré le début de ce chapitre. Je reviens dessus après avoir lu quelques chapitres après. Ton personnage principal est tout de suite très attachant dans ce contexte. On sent une jeune femme libre et spontanée, prête à balayer l'ordre des choses presque "sans le faire exprès"...
J'aime la rencontre avec Ernest que je trouve pittoresque. Par contre j'ai un petit peu moins aimé l'évocation de son béguin pour "Gene Merecry". Je trouve que c'est une information qui pourrait peut être venir un peu plus tard pour le lecteur ? Ce chapitre est déjà très riche en informations et en rebondissement.
Continue comme ça !
je vais poursuivre ma lecture
à bientôt
Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait chaud au coeur !! Je suis très contente de savoir que ce premier chapitre t'ai plu et que tu en es lu d'autres 🥰🥰
Pour ce qui est de Gene, tu as raison, je donne peut-être un peu trop d'informations. Je vais voir comment je peux amener la révélation du béguin de Sofia plus tardivement.
Merci pour tes conseils 🥰
La première chose qui me vient à la lecture de ce chapitre, c'est que c'était top de remettre ton histoire dans le contexte historique. Ça se mêle très bien à la partie romancée et contribue grandement à l'ambiance de ton texte.
Pour ce qui est du déroulé de l'histoire sur ce chapitre, je n'ai que peu de remarques à faire. On en apprend beaucoup sur ton héroïne mais sans être noyé, l'équilibre et bon.
J'aurais de petites choses à te faire remonter sur la forme en revanche :
○ "Effectivement, la raison et elle n'avaient jamais fait d'efforts" -> je note une insistance un peu lourde sur le sujet de la raison dans ces deux/trois paragraphes. Tu forces beaucoup dessus, ça mériterait d'être allégé selon moi.
○ "Toutefois, en ce premier jour d’octobre, la température glaciale était cette fois-ci le cadet des soucis des six millions de londoniens." -> Le "toutefois" + le "cette fois-ci" combinés alourdissent la phrase. Je mettrais l'un ou l'autre.
○ "Et ce projet de loi, c’était celui du droit de votes des femmes.
Plus que jamais, les femmes étaient déterminées à traîner leurs jupons dans les bureaux de votes" -> Ici aussi la phrase mériterait d'être un peu allégée. En la contactant par exemple, pour éviter le côté répétition et ne pas trop sembler t'adresser directement au lecteur ? "Ce projet de loi, celui du droit de votes des femmes, les avaient déterminées à traîner plus que jamais leurs jupons dans les rues."
Autres remarques :
○ "qu’était la capitale d’Angleterre n’était pas dénué défauts." -> de* défauts
○ "à une de leur multiles requêtes" -> leurs multiples*
○ "A la suite de ce drame et de tout ce qu'il avait engendré par la suite" -> répétition "suite"
○ "La perspective le l’aboutissement de cette proposition" -> de* l'aboutissement
○ "de cette loi inspérée" -> inespérée
○ "quelqu'un faisait mention à Gene." -> de* Gene
○ "Depuis que Sofia s’était éprise de Gene Merecry, le guide du département égyptien du British Museum, Sofia était... + suite paragraphe" -> "Sofia" est beaucoup répété. Varier avec des pronoms ou des épithètes ?
○ "ce qui avait la fâcheuse tendance à agacer Sofia." -> je ne suis pas sûre à 100% ici, mais on ne dit pas plutôt "d'agacer" ?
○ "Après s’être délectée du nouveau numéro de La Voix au Chapitre, Sofia lut ensuite le Times" -> après + ensuite sont redondants au niveau du sens.
○ "Il s’agissait d’une œuvre de charité à laquelle son cousin et elle avaient toujours participé. Ce sera la première fois où elle devra y aller sans lui." -> Ce serait* (concordance des temps)
Voilà pour ce soir ! À bientôt pour la suite :)
Je te remercie mille fois d'avoir autant pris le temps de relever des fautes/tournures de phrases pour les corriger, c'est vraiment adorable et ça va beaucoup m'aider ! 🥰
Toutes tes remarques sont très pertinentes et du coup je vais m'empresser de retravailler mon chapitre en prenant en comptes tes conseils 😊
Merci également pour tes compliments et en ce qui concerne ma façon d'introduire le contexte historique et pour tout le rester ❤❤
A bientôt 😄
Hâte de lire la suite des aventures de Sofia, j’adore cette période à Londres, il y a plein de petites anecdotes historiques sympa, puis le côté féministe de Sofia me plait énormément.
Je rejoins Nello pour la partie dialogues, de mon point de vue les points d’exclamation ne sont pas forcément indispensables pour montrer que Sofia prend les choses très à cœur.
Je me demandais également, pour la partie explicative sur les Dédaignées Indignées, as-tu tenté de la séparer en deux parties ? Une première rapide, sur le début du chapitre, puis approfondir sur la deuxième partie, lorsque Sofia se retrouve seule et lit le journal ? Je suis curieuse de voir à quoi ressemblerait cette présentation du point de vue de Sofia, cela permettrait peut-être également de lisser l’apport d’informations ?
En tout cas hâte de voir où tout ça va nous mener !
Un grand merci pour ton retour sur l'histoire de Sofia et de tes compliments qui me font très plaisir ! 😍
Oh mais c'est très intéressant ta suggestion sur les Dédaignées Indignées ! :D
Je reparle justement de ce groupe de féministe deux-trois chapitres plus tard mais en effet, développer un peu plus du point de vue de Sofia dans ce chapitre pourrait être intéressante !
Je vais voir comment je peux réagencer le chapitre de cette manière et lorsque ce sera fait, je te préviendrais pour que tu puisses à nouveau me dire ce que tu en pense 😊
Merci encore !!! 🥰
Je suis satisfait de cette introduction à la détective et personnage principal, c'est exactement ce que l'on attends et ça fait plaisir. J'ai quelques remarques très diverses, rien de grave :
- Ta description de Londres au début est absolument essentielle et c'est très bien de l'avoir ajoutée, elle contextualise vraiment le livre. Je me demandais s'il était possible de l'ancrer dans la narration, par exemple, ça aurait pu être les pensées du cocher (que j'appelerai John pour l'exemple). John avait vu passer dans sa calèche plus d'un touriste, et savait toujours ce qu'il se disait sur Londres. "La plus belle ville du monde, resplendissante." Tout cela était renforcée par (blablabla ce que t'as écrit). Mais John n'était pas dupe. Il errait dans sa calèche les rues de Londres du matin au soir, et avait vu les rues délabrées, les (blablabla de ce qui est négatif). (puis a la fin du blablabla) la voix d'une jeune femme le sorti de ses rêveries. - Travistock place, s'il vous plait, dit-elle.
Voici un exemple de comment ça aurait pu être integré dans la narration. Par ailleurs, c'est aussi ici que j'aurais mis la description physique de Sofia, qui arrive selon moi de manière un peu opportuniste dans ton chapitre (je parle de la partie sur ses cheveux blonds).
- Quelques répétitions de noms évitables via des pronoms, en remplaçant notamment des "Sofia" par "elle". Dans la même veine, il y a quelques endroits où j'aurais rajouté une virgule, mais bon, la ponctuation est toujours un choix personnel il n'y a pas vraiment de règle fixe.
- Toujours sur la ponctuation, j'ai trouvé que les dialogues de Sofia étaient peut-être trop pleins de points d'exclamation. Quand elle discute du nouveau journal avec Ernst, tu remarqueras que Ernst utilise peu de points d'exclamation par rapport à Sofia (ex : de "non mais c'est vrai !" à "changer de discours à la fin"), et pourtant il est tout aussi vivant. Peut-être certains des "!" peuvent être des "." .
Cependant, en parlant de dialogues, ils sont comme je l'ai dit très vivants. Ils reflètent très bien les humeurs des personnages et sont un point fort de ce chapitre.
La deuxième moitié du chapitre m'a aussi plu (quand Sofia est seule), car elle est plus calme et permet de se reposer pendant la digestion de l'aflux fort (mais INEVITABLE) d'informations dans la première partie. Bon équilibre donc sur l'ensemble du chapitre.
Hâte de lire la suite !
Encore une fois, tes conseils sont vraiment très pertinents et très intéressant ! C'est vraiment très très précieux pour moi qui souhaite améliorer la qualité de mon manuscrit.
C'est vrai que je n'ai pas vraiment trop fait attention aux points d'exclamations un peu trop présent mdrrr et en effet il faut que je fasse attention aux répétitions !!
Merci aussi pour tes encouragements et tes compliments ! <3 <3
Je vais prendre la journée pour retravailler tout ça aussi !