Diane luttait une fois de plus contre ses pulsions meurtrières. Face à elle, une aristocrate à l’indécent chapeau fleuri déblatérait des questions sans reprendre sa respiration et triturait un encrier sur le bureau. Diane le délogea de ses mains et le posa à sa place : entre la lampe à huile et le pot à crayons. Elle détestait qu’on dérangeât ses affaires.
Elle avait affiné son art de faire taire les clients pendant les quatre dernières voltes, mais ce jour-là elle était distraite par l’enveloppe qui avait été coincée sous sa porte durant la nuit. Elle était là, posée sur la table, cachetée avec le sceau de la Couronne. Ce n’était pas par idéologie que Diane rechignait à l’ouvrir — elle n’avait jamais participé aux murmures qui parlaient de renverser la royauté — mais parce qu’elle était certaine de ce que cette lettre annonçait ; elle l’attendait et la redoutait depuis le jour où elle avait claqué la porte du Conservatoire.
— Quand est-ce que vous aurez des nouvelles de Tâche ? insista la cliente, en martelant ses ongles sur le comptoir.
— Elle s’en sort très bien pour le moment.
La première fois que son patron lui avait hurlé dessus, c’était parce qu’elle avait fait une promesse qu’il n’avait pas pu tenir. Elle avait dit à l’enfant qui la harcelait depuis vingt minutes que son scarabée s’en sortirait parfaitement vivant si elle s’asseyait en silence. L’insecte était mort pendant l’opération. Il avait fallu des heures pour convaincre la petite fille que ça ne servait plus à rien d’attendre muette sur sa chaise et ses parents avaient hurlé au scandale, au mensonge, à l’imposture. Diane trouvait que c’était un peu exagéré pour un coléoptère, mais elle partait du principe que les capitalins s’ennuyaient ferme entre deux festivités nationales et qu’ils suivaient plus souvent leur caprice que leur bon sens.
Elle trouvait Arroyos, la capitale aux mille canaux, magnifique, mais sa population l’avait dégoûtée, humiliée, épuisée. Elle rêvait d’en partir, mais pas par la porte arrière, vers le village, avec sa mère, sa grand-mère, son frère et les habitués de la boulangerie ; elle voulait la quitter par la grande porte, l’océan, cet horizon de vagues qui promettait des rivages tendres.
La voix du vétérinaire perça le silence. Il injuriait les astres. Face au regard insistant du chapeau fleuri, Diane se leva avec un soupir, traversa le couloir, toqua à la porte et passa sa tête dans l’entrebâillement.
— Vous êtes sûr que je ne peux pas vous aider ?
— Mais vous descendez vraiment de la Lune, vous, vous voyez bien que je suis occupé, lui répondit l’imbécile dont le seul mérite était de toujours lui verser son salaire en temps et en heure, le dernier jour de chaque lunaison.
— Alors ? demanda la cliente dès que Diane se rassit à son bureau.
La secrétaire lui épargna une description traumatisante de son compagnon : des sortilèges le maintenaient immobile, tandis que d’autres brûlaient les zones infectées de sa peau. La Couronne diffusait des messages rassurants via les colporteurs officiels, mais Diane constatait que l’état des canaux était de plus en plus préoccupant. Elle avait vu des lézards dont les écailles s’étaient teintées d’un rose pétard et un alligator qui avait perdu toutes ses dents (« C’est merveilleux », s’était exclamé le vétérinaire au client éberlué, « il ne risque plus de mordre vos hiboux ! »).
La porte de la salle d’opération s’ouvrit, faisant sursauter les deux femmes. Le vétérinaire apparut dans le couloir et Tâche s’extirpa de ses mains, sautant dans celles de la cliente. Tandis que femme et grenouille frottaient longuement leur tête l’une contre l’autre, Diane se fit la réflexion qu’elle n’était aussi proche de rien ni personne. La solitude était un fléau commun dans les grandes villes, mais elle avait quand même eu le talent rare de ne donner aucune nouvelle à ceux qui avaient souhaité en prendre un jour.
Suite au départ du batracien, le vétérinaire annonça qu’il rentrait aussi et demanda à Diane d’en profiter pour ranger l’intégralité des dossiers par ordre chronologique depuis leur dernière visite. C’était le genre d’ordres stupides qu’il aimait donner, pour ensuite lui exiger, excédé, de bien vouloir les remettre par ordre alphabétique.
La secrétaire le fixa tandis qu’il quittait la pièce, les yeux concentrés tantôt sa silhouette, tantôt sur ses filons colorés d’énergie et de mana dans la toile. Si elle en soutirait un peu trop, il perdrait connaissance. « On ne joue pas avec la magie », lui avait répété sa grand-mère Ludivina, dont la voix, même dans sa tête, la fit sourire. Elle lui en voulait encore de lui avoir tiré les oreilles et pincé les joues, de l’avoir réveillée à trois heures du matin en l’aspergeant d’eau froide et prise pour cobaye de pâtisseries aux goûts infects ; mais, malgré tout, elle lui manquait. Le temps que Diane ressortît de sa rêverie, la porte avait claqué et elle était seule avec les dossiers.
Elle décacheta sèchement l’enveloppe et y trouva sans surprise une convocation à l’Office Migratoire. Elle avait quelques heures avant de devoir se présenter sagement à son expulsion. Elle jeta un regard à son bureau, où elle avait lu tant de récits de navigateurs. Si elle acceptait son sort, elle se retrouverait de retour dans son patelin, mariée et engrossée, sans trop savoir comment c’était arrivé.
— T’arrives plus tôt que d’habitude, s’étonna le marchand de bijoux lorsqu’elle atteignit le bazar.
Il tenait un miroir devant une cliente qui essayait un pendentif de coquillage. Diane aperçut son reflet dedans, bien qu’elle fît une tête de moins que la dame, et fut consternée par le teint pâlichon qu’avait pris sa peau pendant l’hiver à la capitale. Avant son déménagement, quand elle vivait plus dehors que dedans, son visage tirait vers le même brun que ses yeux. Même ses cheveux châtains avaient perdu les mèches blondes qui les rendaient rieurs. « Ça ne fait du bien à personne, la capitale, restez plutôt aux Sept », répétait Ludivina aux colporteurs qui toquaient à la porte.
Excédée par la proximité de Diane, la cliente poussa un soupir qui tenait du grognement et s’éloigna, le porte-monnaie encore rempli. La jeune femme s’inclina vers le marchand pour s’excuser.
Tous la connaissaient parmi ces étals où marins, brigands, danseurs et colporteurs faisaient leurs affaires de jour comme de nuit. Quotidiennement, Diane enquiquinait chaque équipage, puis flânait entre les étoffes, épices, vases en céramique. Elle finissait ses virées portuaires sur le muret de la jetée, pour observer, à travers la toile chatoyante, l’océan, les navires et les matelots, liés les uns aux autres sans le savoir, à travers les départs et les arrivées, les arnaques et les gentillesses.
Si on lui faisait remarquer son comportement étrange, elle prétendait être simplette ou mélancolique, car c’était le propre des myfyrs de voir l’unité de tout ce qui existait à travers l’illusion des formes, et ça faisait belle lurette qu’être myfyr n’était plus un honneur mais une calamité. Diane suivait docilement depuis l’enfance le conseil de sa mère : ne pas parler de sa magie et ne pas se faire prendre.
— Faut ce qu’il faut, répondit enfin Diane en agitant l’enveloppe.
Le marchand eut un sourire crispé et détourna les yeux. Elle ne pouvait pas lui en vouloir : elle avait fait pareil lorsque d’autres exempts lui avaient montré leur convocation. Chez les septains — les habitants de la région de Salmuera, où trônaient les somptueux Sept Lacs — les superstitions pullulaient, dont celle indécrottable que tout était contagieux. En digne villageois des Sept, le bijoutier sortit une plume de son tablier et balaya l’air devant lui pour éloigner le mauvais sort.
— On n’est jamais assez prudents, s’excusa-t-il en haussant les épaules.
— Avec un peu de chance, un mousse sera mort, plaisanta Diane, obtenant en réponse un regard dégoulinant de compassion.
Elle continua sa route vers le troquet Au Bout du Quai, un établissement où, le soir venu, les tables collaient et les vannes fusaient. On y trouvait toutes sortes d’informations, à condition de savoir se délester d’une pièce au moment opportun. Diane y avait dépensé une partie considérable de ses salaires, cherchant, à travers les rumeurs et équipages, un navire qui voudrait bien d’elle.
L’ennui, c’était que les arts marins se transmettaient de parent en enfant et que le père de Diane n’était pas resté assez longtemps pour lui enseigner plus que trois noeuds et quatre vents. Personne ne voulait d’un matelot qui ne savait pas naviguer : ça encombrait le pont en pleine tempête et ça vomissait par-dessus la rambarde lorsqu’il fallait hisser les cocotiers. La voile, ça s’apprenait petit ou ça ne s’apprenait pas.
C’était pourtant de son père qu’elle avait hérité de ce rêve de voir le monde entier, en particulier des carnets de voyage qu’il lui avait lus avant de disparaître dans ses récits. Les septains éprouvaient une méfiance historique envers les marées et ne tenaient pas à découvrir ce qui se tramait au-delà de leurs frontières ; son père y avait déménagé par amour mais ne s’y était jamais tout à fait senti chez lui. Il partait et revenait si souvent que Diane en avait eu le tournis et sa mère les larmes aux yeux. Après une énième dispute, il n’était tout simplement pas revenu. Diane s’était cachée dans l’embrasure d’une porte et l’avait regardé mettre son chapeau et prendre sa malle, pensant que peut-être, si elle ne lui disait pas au revoir, il serait obligé de revenir. Elle avait attendu huit ans, puis était partie étudier à la capitale. Elle n’y avait mené aucune recherche, de peur de le découvrir installé dans une vie tranquille où elle eût pu avoir sa place s’il l’avait souhaité.
Elle dut contourner un amas de clients qui lorgnaient sur des objets à l’effigie de dragons : des porte-clés, porte-monnaies, parapluies, éventails, jouets pour enfants. Diane secoua la tête, exaspérée par l’hypocrisie de cette population qui célébrait en permanence la victoire contre ces reptiles tout en s’affublant d’écailles pour leur ressembler.
Diane poussa un peu trop fort la porte du troquet vide.
— Voilà la petite qui revient, s’exclama le propriétaire du troquet à l’adresse de sa femme, qui préparait la cuisine pour le service du soir.
— Mais c’est pas l’heure ! s’écria-t-elle en réponse.
— Elle dit que c’est pas l’heure, répéta-t-il à Diane, comme s’il y avait la moindre chance qu’elle n’eût pas entendue.
— Il n’y aurait pas une expédition qui part là, aujourd’hui ?
— À qui il manquerait deux bras ? J’pense pas.
— Et les Loups de Mer ? demanda sa femme.
— Sont partis hier avec un duc qui n’avait plus un sou. Un qui a passé trop de temps à la Ceinture, si tu veux mon avis.
Diane grimaça : malheur à celui qui ne payait pas en temps et en heure ses dettes de jeux et autres divertissements nocturnes.
— J’ai besoin d’embarquer sur un navire fissa, désespéra Diane en posant l’enveloppe sur le comptoir.
Le propriétaire cessa de frotter le comptoir avec son torchon et fixa plutôt l’enveloppe en tirant sur sa moustache. Son silence intrigua son épouse, qui les rejoignit, suivit son regard, et tira la même tête d’enterrement.
— Pauvre gamine. En même temps, ça te fera du bien de retrouver ta famille, non ?
Diane savait qu’elle disait ça parce que ses enfants marins lui manquaient. Elle n’avait pas tort, ceci dit. Diane n’avait pas vu sa famille depuis quatre ans, lorsqu’elle avait commencé à leur mentir sur le Conservatoire. Quatre ans qu’elle trimait sur des tâches inintéressantes pour des patrons capricieux. Quatre ans qu’elle logeait dans la chambre humide d’un sous-sol avec le martèlement des vêtements que les blanchisseuses fouettaient sur le mur mitoyen. Quatre ans qu’elle renonçait à tuer les cafards qui vivaient avec elle, préférant leur tohu-bohu au bruit si solitaire de la goutte qui tombait irrémédiablement du plafond. Elle n’avait jamais essayé de décorer la chambre, parce qu’elle craignait que ça jette le mauvais sort sur ses envies de voyage. Résultat : elle avait passé quatre ans à quai, dans un taudis, sans un seul dessin au mur, avec les mêmes draps troués qu’à l’arrivée.
Prise en étau entre les quatre yeux du couple, Diane s’extirpa du troquet pour se rendre au dernier endroit qui pouvait lui sauver la mise.
Dans sa hâte, Diane bouscula une famille qui contemplait avec ravissement un spectacle de rue. Ils applaudirent lorsque l’artiste fit voltiger l’écume en couronnes au-dessus de leurs têtes. Les flotteurs étaient redevenus à la mode depuis qu’une terrible sécheresse s’étaient abattue sur les régions agricoles de l’ouest. Plutôt que de récolter des pièces auprès des touristes, se dit Diane amèrement, le saltimbanque ferait mieux d’aller aider les paysans ruinés. Mais ce n’était pas ses affaires. Ses affaires, c’était de trouver comment se tirer d’ici en bateau plutôt qu’en train.
Elle arriva au mur d’annonces à la peinture écaillée, où les demandeurs écrivaient à même la façade. Elle le parcourut du regard et y trouva un espoir insensé : CONSERVATOIRE CHERCHE POLYGLOTTE — URGENT. Les entretiens auraient lieu le lendemain dès l’ouverture de l’école. Elle sentit son visage se tordre dans un mélange d’amusement et d’angoisse. S’il y avait bien un employeur au monde qui ne voudrait pas d’elle, hormis la centaine qui lui avait déjà demandé poliment, puis avec de plus en plus d’agacement, de quitter leurs bureaux, c’était le Conservatoire. Pour ne pas dévoiler son essence magique, elle s’était prétendue généraliste, sans spécialité, ce qui était extrêmement mal vu ; mais elle avait obtenu les résultats qu’il fallait pour rester en lice pendant les deux premières voltes. Puis, les examens étaient devenus trop difficiles pour elle et, après des échecs de plus en plus humiliants, plutôt que d’accepter les rares mains tendues, Diane avait abandonné. Elle avait enfermé ses cahiers soigneusement tenus dans une malle achetée pour trois pièces au bazar, s’était installée dans son sous-sol miteux et n’était jamais revenue s’expliquer ou dire au revoir. C’était il y a des voltes, cependant... Peut-être qu’ils ne s’en souviendraient pas ?
Un regard vers l’horloge lui indiqua qu’il était temps de se rendre à l’Office Migratoire. En remontant le port vers la Caserne, ce complexe militaire désaffecté et reconverti en bureaux administratifs, elle croisa deux matelots qui savouraient des sorbets à la framboise.
— Toujours pas ! dit l’un d’entre eux avant même que Diane lui demandât s’il restait un poste sur son embarcation.
Ils bûchaient sur un navire particulièrement distingué : celui de l’ambassade. Ils transportaient des hauts dignitaires de pays en pays, parfois pour le travail et parfois pour les vacances, payées par la Couronne, à Smiltë, la station balnéaire au sud de Madeira.
Diane avait rencontré l’un de leurs employeurs, à l’époque, lorsque, désespérée de s’être fait refuser le passage à chaque ambassade, ministère, office, négoce et temple, elle avait suivi une ambassadrice jusque dans un restaurant au sommet de l’unique tour d’Arroyos. Là, se débattant contre les serveurs qui tentaient de la faire sortir, elle avait plaidé sa cause et demandé :
— Pourquoi nous faire venir au Conservatoire et nous promettre qu’on aura le droit de rester ensuite, alors que nous n’avons aucune chance d’être recruté où que ce soit ?
L’ambassadrice avait fait une moue, signe qu’elle réfléchissait véritablement à la question, mais elle n’empêcha pas pour autant les serveurs de la jeter dehors et d’appeler les casqués. La marnée avait passé la nuit derrière les barreaux mais n’avait rien regretté : elle avait besoin, de temps en temps, de dire ce qu’elle pensait. À force de mariner en elle, sinon, ça lui donnait la nausée.
Diane fit un signe de tête aux casqués postés à l’entrée de la Caserne, de chaque côté du portail sinistre. Elle passa devant le temple d’Aurinko, le dieu-soleil, où des citoyens payaient leur taxe annuelle. Les uns, fièrement vêtus et la tête haute, réglaient la somme exorbitante qu’Arroyos demandait à ses résidents pour l’entretien des pavés, canaux et palais, tandis que les autres, harassés, avaient voyagé en personne depuis leur province éloignée pour régler les maigres sous que la Couronne leur exigeait. Des casqués accompagnaient les marnés depuis la gare, puis de retour jusqu’au train.
Diane se dirigea vers la bâtisse dont les hauts murs gris et le toit de verre accueillaient des hordes de marnés. Elle contourna la file d’attente des provinciaux fraîchement arrivés, et avança jusqu’au département de démigration.
Une pancarte définissait les droits et devoirs des exempts, cette catégorie de marnés — dont Diane faisait partie — qui avaient obtenu le droit de résider dans la capitale sans payer de taxe. En échange, ils devaient se rendre indispensables à la ville aux milles canaux. À chaque recensement, les fonctionnaires consultaient leur dossier et décidaient s’ils méritaient de rester une volte de plus à Arroyos. Certains recalés avaient tenté de se cacher dans les bas-fonds de la Ceinture mais ils avaient systématiquement été retrouvés et ramenés à la frontière : les récompenses pour délation dotaient l’administration de milliers d’yeux.
Une employée triait des papiers à son bureau, face à une chaise vide que Diane s’empressa de remplir.
— Je vois qu’il vous reste vingt-quatre heures pour quitter la ville... À moins que votre situation professionnelle ait changé ?
Les neurones de Diane tournoyaient tandis qu’elle dévisageait le visage morne de son interlocutrice. Celle-ci ne voulait pas de monologues, excuses ou justifications. En scrutant ses traits, Diane fut certaine qu’elle non plus n’était pas née dans la capitale : en tant que marnée, elle devait veiller à sa propre survie dans les murs. Elle ne ferait pas d’exception sentimentale pour elle, ne s’occuperait que de faits. Si Diane disait que non, rien n’avait changé, c’était fini : l’employée allait noter l’horaire de cet entretien sur le dossier et ainsi lancer le compte à rebours. Le mur du port lui revint en tête, avec la calligraphie élégante du Conservatoire. C’était le dernier espoir, et il avait beau être ridicule, vain, et cruel, son cerveau s’y accrochait comme un poulpe à son rocher.
— J’ai un entretien d’embauche. Demain. Au Conservatoire.
L’employée acquiesça.
— Intéressant, décréta la fonctionnaire d’un ton plat et indifférent. Tout à fait le genre d’opportunités qui pourraient vous obtenir une prolongation.
Diane sourit, soulagée.
— N’hésitez pas à apporter votre contrat si vous êtes prise et nous apporterons les modifications nécessaires à votre dossier.
— D’accord.
— Le cas échéant, continua l’employée imperturbable en notant l’heure de l’entretien sur la première page du dossier, vous êtes priée de quitter la ville demain. Si vous ne partez pas de votre plein gré, ce sont nos forces de l’ordre qui vous escorteront à la gare et vous aurez interdiction ferme de revenir à Arroyos, hormis pour payer votre taxe annuelle. Est-ce que vous avez des questions ?
Diane fixait le document sur lequel l’heure était désormais inscrite. Il lui restait vingt-trois heures et cinquante-six minutes avant de se présenter à la gare pour sa démigration. Ainsi donc, la grouillante et humide capitale, telle une fleur carnivore, s’était lassée de la dévorer et, désormais rassasiée, la recrachait. Diane secoua la tête pour mettre fin à l’entrevue. Avec un sourire poli, l’employée conclut :
— Merci pour votre séjour parmi nous.
C’est parti pour mon ressenti (subjectif).
L’intrigue démarre sans temps mort.
L’héroïne a un caractère bien trempé. La construction du personnage est amenée progressivement (background, traits physiques, aspiration, habitudes et lieux de vie). Très bien.
On perçoit les premiers enjeux et c’est certainement le point le plus crucial.
Et le chapitre se termine sur une petite note de suspense bienvenue. Ce qui donne envie de continuer la lecture.
Je vais faire des remarques détaillées sur le fond. Mes notes sont prises au fil de l’eau. Il y a peu de tout : des remarques et des questionnements.
***
J’ai été un peu perdu au départ car tu as égrainé des informations descriptives à rebours. Il m’a donc fallu revenir en arrière pour reprendre le fil.
- D’abord, dans le premier paragraphe, j’ai eu l’impression que Diane était une jeune élève à son pupitre de classe, en train de répondre à l’interro sur table d’une examinatrice guindée. Je pense que ça vaudrait le coup de nous permettre de visualiser l’environnement au-delà du seul bureau. Par exemple en terme sonore ? Entend-on des animaux en cage ? Y a-t-il des prospectus de soins éparpillés sur le bureau ? D’ailleurs, est-ce bien un bureau et pas plutôt un comptoir ?
- Ensuite, j’ai eu l’impression que Tâche était le nom du vétérinaire. Et non de sa patiente-grenouille. Pour ma défense, je sors d’un livre de fantasy où les personnages possèdent un prénom et/ou un prénom « nom commun ».
Sans aller jusqu’à tout décrire, je pense que je serais plus à l’aise, avec quelques mots qui m’expliquent le décor, la situation. Je suis quelqu’un de très visuel. J’ai besoin de me rattacher à du concret pour ne pas m’égarer au lancement d'une histoire.
Mais pas d’inquiétude, après j’ai rattrapé direct les wagons ^^
***
« Elle rêvait d’en partir (…) avec sa mère, sa grand-mère, son frère et les habitués de la boulangerie »
« Diane se fit la réflexion qu’elle n’était aussi proche de rien ni personne. »
Conflit de pensées, non ?
Je comprends que sa famille est restée au village, mais Diane semble y être attachée même à distance. D’où ma confusion.
***
« La Couronne diffusait des messages rassurants via les colporteurs officiels, mais Diane constatait que l’état des canaux était de plus en plus préoccupant. Elle avait vu des lézards dont les écailles s’étaient teintées d’un rose pétard et un alligator qui avait perdu toutes ses dents (« C’est merveilleux », s’était exclamé le vétérinaire au client éberlué, « il ne risque plus de mordre vos hiboux ! »). »
Vraiment bien ce petit passage. L’information (que je devine importante) s’enregistre très bien, par le biais de l’humour visuel.
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Attention au ping-pong de souvenirs. Tu insistes à plusieurs moments sur ceux mettant en scène Ludivina, ce qui atténue leur effet. Je pense qu’ils gagneraient en efficacité à être regroupés au même endroit avec un unique flash-back.
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« c’était le propre des myfyrs de voir l’unité de tout ce qui existait à travers l’illusion des formes »
Je ne suis pas sûr d’avoir compris cette phrase. Or j’ai l’impression qu’elle est essentielle. Concrètement, que voit-elle ?
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« les superstitions pullulaient, dont celle indécrottable que tout était contagieux. »
J’aime l’idée. Accompagné des moulinets de la plume, la scène est très parlante.
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Que va-t-elle faire à la bijouterie ? Vendre ses bijoux pour se faire de l’argent ? Tu ne l’as pas clairement mentionné, il me semble. J’ai eu l’impression d’une scène qui n’avait pas de raison d’être, du coup.
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« Elle avait attendu huit ans, puis était partie étudier à la capitale. »
Peut-être cette réponse viendra-t-elle après. Mais comment Diane a obtenu son permis de séjour la première fois ? Grâce aux études ? Et si oui, pourquoi avoir pris le risque de les abandonner (même si trop difficiles pour elle), si elle savait qu’elle risquait l’expulsion ?
***
« — Pourquoi nous faire venir au Conservatoire et nous promettre qu’on aura le droit de rester ensuite, alors que nous n’avons aucune chance d’être recruté où que ce soit ? »
N’a-t-elle pas eu la chance d’être recrutée à la clinique vétérinaire - sans diplôme d’ailleurs ? Son emploi ne vaut rien ?
***
« En échange, ils devaient se rendre indispensables à la ville aux milles canaux. »
Son travail actuel - secrétaire - est jugé dispensable ? Cela fait plusieurs années qu’elle a quitté le Conservatoire ? Pourquoi la juge non plus inapte maintenant ? Son patron s’est-il plaint d’elle ?
Voilà, j’espère ne pas avoir été trop « sans pincettes » haha.
À bientôt pour la suite.
Artichaut
-- Tu mets le doigt sur un apprentissage et un entraînement que je mets en pratique cette année : décrire les sensorialités diverses pour bien ancrer les scènes. Il faut que je refasse une passe dans les Funambules sur ce sujet, du coup, et ça m'aide beaucoup que tu signales quand ce n'est pas clair par conséquent.
-- Conflit de pensée, en effet : Diane a des proches mais a quasiment coupé les ponts avec eux. C'est ce qui fait tout son paradoxe à résoudre ; elle se sent seule mais elle s'est un peu mise dans cette solitude toute seule, et faut qu'elle apprenne à en sortir.
-- Contente que t'aies aimé l'humour qui envoie discrètement du politique, j'adore ça aussi.
- Trop intéressant ce que tu me dis sur les flashbacks. J'ai eu si peur d'écrire des flashbacks pendant des années que du coup je les parsème l'air de rien, mais en fait t'as raison : ils perdent un peu de leur saveur, du coup. Je fais vachement attention dans mes lectures aux mélanges des temporalités pour apprendre à bien naviguer entre passé, présent, futur.
-- On apprend comment marche le myfyrisme tout au long du roman, je ne voulais pas surcharger le début. Il faut que je trouve un juste milieu pour qu'on puisse visualiser à peu près sans pour autant m'étaler (c'est difficile à résumer comme concept, en plus).
-- Ahahaha tu as 100% raison, je me note de justifier la scène de la bijouterie ou de la remplacer par un lieu où elle doit se rendre (comme un miroir dans le troquet, par exemple).
-- Le permis de séjour vient des études. Pourquoi elle a abandonné les études est un point que je n'ai jamais réussi à résoudre. Ca me semble caractéristique de Diane de toujours avoir abandonné au moment où elle pourrait réussir ; elle a une dynamique de sabotage forte. Mais c'est une justification qui me semble faible par rapport à la peur réelle de la démigration. Il faut que je voie comment démêler tout ça.
-- Je pense que Diane envisage son emploi au cabinet de vétérinaire comme un boulot alimentaire qui ne lui apporte rien et qui ne correspond pas aux rêves qu'elle avait + quelque chose qui ne lui assure ni salaire important, ni possibilité d'avancement, ni cadre de travail agréable (son patron est désagréable), ni sécurité migratoire.
-- J'aime bien l'idée que le patron ait pu se plaindre d'elle. Ceci dit, d'après moi, il y a un aspect kafkaïen des politiques migratoires où mille facteurs entrent en jeu : l'humeur de la personne qui examine le dossier, les quotas de l'année liés à des dimensions économiques autres, etc. C'est ce côté arbitraire que je veux retransmettre ici. Peut-être que ça vaudrait le coup de clarifier cette intention dans le texte, du coup.
Merci infiniment pour ta lecture !
Pour les questionnements dont tu me fais part, je te fais une suggestion (qui vaut ce qu'elle vaut et qui combinent un peu tout ce que tu me dis plus haut) :
- Diane étudie pour avoir une entrée (autorisée) à la ville, se rapprocher du port, embarquer à bord d'un navire, et retrouver son père.
- Pour voyager, il faut de l'argent. Les études ne lui apportent que le gite et le couvert. Elle trouve un boulot à mi-temps, ça ne suffit pas à payer une place sur un bateau.
- Elle décide donc d'abandonner ses études non pas par désintérêt mais pour un travail à temps plein, plus lucratif. Le vétérinaire est un con, mais il paye correctement et dans les temps.
- Pour ne pas être reconduite aux portes de la ville, elle se fait maligne et utilise tous les aspects kafkaien des politiques migratoires contre les administrateurs eux-mêmes. Grosso-modo elle les arnaque avec leurs propres règles. Évidemment, ça ne peut marcher qu'un temps (un ou deux ans). Mais elle est persuadée que d'ici là elle aura embarqué et que le tour sera joué. Mais ce n'est pas le cas malheureusement.
- Et au moment où commence l'histoire, elle ne peut plus duper l'administration. Et elle reçoit la lettre finale. Celle qu'elle ne peut contourner par aucun moyen.
Évidemment cela se base sur ce que j'ai lu jusque là. Donc si ça se trouve ça ne marche pas avec ce qui suivra ^^
Je suis un peu lent à la lecture, vu la longueur de ma PAL (sur PA et sur ma table de chevet). Je vais essayer de faire un chapitre par semaine, si c'est pas trop lent pour toi ^^
Ce qui n’est pas clair à mes yeux :
Pourquoi est elle expulsée, en effet, elle a déjà un travail, ça m'a l’air très arbitraire la partie “il faut être utile” (avis perso, bien sûr!)
Que signifie “Si elle en soutirait un peu trop, il perdrait connaissance”, ce n’est pas très clair pour moi. En effet, dans la scène, elle ne semble rien faire d’autre que regarder, or ce texte laisse sous-entendre qu’elle est en train de soutirer quelque chose.
La partie sur le conservatoire n’était pas claire à mes yeux (de “Diane avait rencontré” à “À force de mariner en elle, sinon, ça lui donnait la nausée”.)
J’ai du relire pour bien saisir ce qu’étaient les marnés, mais j’ai compris (c’est à priori une inattention de ma part mais je te dis quand même)
Sur les axes que tu m’as demandé:
Histoire: pour l’instant, ça démarre, à part les petits points d’incompréhension listés ci dessus, ras.
Perso: on est avec une héroïne “ classique “ -> jeune, pas de parents à proximité, et une volonté d’aventure, pas très douée pour l’instant, bizarre juste ce qu’il faut, on l’aime déjà. J’aime le fait que tu donnes de l’historique au personnage, et donc qu'il n'est pas une page blanche.
Monde: riche en détails, peut être trop pour une introduction sur certains passages. Il n’y a pas d’incohérence flagrante. Je dirais qu’on est dans une fantaisie agréable, avec des royaumes et des contrées, des guerriers, des marins, des marchands ou des prêtres. Je suis bien sûr intrigué par le conservatoire, et comme je l’ai dit, emballé par la magie et ce que je vais voir se développer autour de ça!
Style: ta plume est vive, on avance vite. Je dirais parfois, attention, trop vite à mon goût, mais c’est un avis personnel, d’autres peuvent aimer! Aussi, l’emploi de “la secrétaire” au début est un peu étrange, car on est tellement avec elle, que le mot met une distance étonnante.
Rythme : Certains passages sont très “expositionnels”, je pense surtout à celui où on parle de son père. Dans ces cas là, je me demande si tu ne peux pas emmener ça plus loin dans le récit, à travers une anecdote ou autre. À l’inverse, il y a un passage qui fait très bien l’exposition, c’est quand elle croise les marins qui lui disent “toujours pas!”, on comprend plein de choses dans ces quelques mots.
Thème: on imagine ici le thème du voyage initiatique, car elle veut partir sur les traces de son père. J’aperçois un thème sur les capacités refoulées aussi donc a priori l’acceptation de soi et de sa différence.
Bien évidemment, tous ces points sont subjectifs, et j’espère que tu en prendras ce qui te sera utile.
J’ai à la fois essayé d’être exhaustif mais sans prendre trop de temps afin de te faire un retour rapide. N’hésite pas à me dire si ce n'est pas ce que tu attendais, ou si tu préfères que je prenne plus de temps pour un retour plus détaillé mais plus lent :)
Dans tous les cas, je suis content de lire ton histoire, ça me plaît ! Merci pour le partage :)
Merci beaucoup ♥
-- Je vois que la partie de démigration est nébuleuse encore, je vais clarifier le concept dans le texte. C'est basé sur le système d'immigration américain, où pour avoir un visa travail, tu dois prouver qu'aucun américain ne peut faire ce travail à ta place (secrétaire de vétérinaire ne marcherait donc pas). Je vais voir si j'explique mieux ou si je simplifie en : elle vient de se faire virer, et donc son statut est en danger.
-- Diane peut soutirer de la magie à qui que ce soit, c'est l'une des particularités du myfyrisme, et ça peut mettre en danger leur santé. Ici, elle regarde le vétérinaire avec colère et se dit qu'elle pourrait si facilement le faire s'évanouir.
-- Peut-être qu'il faudrait que la première occurrence de marné soit plus frappante et claire pour que le néologisme s'enregistre direct à la lecture.
-- Je note pour le passage peu clair de la confrontation avec l'ambassadrice. Qu'est-ce qui t'a semblé opaque ? Que je comprenne ce que je dois ajuster. C'est un flashback d'une fois où elle a supplié une ambassadrice pour du travail et elle a protesté sur le fait que donner le droit à la migration pour les études c'est bien, mais si c'est pour les virer ensuite, ça n'a pas de sens : c'est un quota vide, en fait (est-ce que 0% de ce que je raconte était captable à la lecture ahahaha ?).
-- Je note de diluer l'exposition au fur et à mesure, de ne pas trop surcharger le premier chapitre.
Merci pour tous ces points de réflexion, j'ai de quoi me mettre au travail !
Le passage avec l'ambassadrice n'est pas clair pour moi, parce qu'elle dit "pourquoi nous faire venir", mais qui est le "nous" ? Et si elle n'est recruté nulle part, ce n'est pas parce que la promesse est fausse, mais parce qu'elle n'a pas son diplôme. La promesse est quand même : venez au conservatoire, et vous pourrez rester. Pas entrez au conservatoire, et peu importe si vous finissez vos études ou pas vous resterez. De plus, en quoi ça concerne cette ambassadrice directement ? Il n'est pas très clair pour moi l'ambassadrice de quel pays et où se déroule la scène. J'aurai dit à la capitale, mais dans ce cas là l'ambassadrice n'est pas celle du pays.
A bientôt !
Ce premier chapitre est très prometteur ! On découvre tout de suite le caractère original de Diane, le personnage principal, que je trouve déjà très attachant. Ce point positif est d'autant plus accentué grâce à ta plume légère et belle. Je te félicite pour ce beau début d'histoire
Le titre de ton histoire est très accrocheur et poétique j'étais curieuse d'en découvrir plus et ne suis pas déçue. Cette entrée en matière haute en couleur est très agréable et nous plonge dans ton univers qui est d'ailleurs bien décrit. J'ai hâte d'en savoir plus.
À bientôt :)
J'étais curieux de découvrir ton texte, et je t'avoue que je ne suis pas déçu !
Le style d'écriture est fluide et agréable à lire, ce qui permet une immersion facile dans l'univers du récit. L'univers fantastique avec ses spécificités, comme le Conservatoire, les marnés, et les pouvoirs magiques, est quant à lui intrigant et prometteur.
J'ai pris plaisir à suivre Diane lors de ce premier chapitre : la tension augmente petit à petit, notamment avec la situation de Diane, qui doit quitter la ville et cherche désespérément une opportunité pour rester. Comme les enjeux étaient clairs, j'ai eu le sentiment de vite rentrer dans ton histoire. Ça s'est aussi joué avec ta façon de décrire les émotions de tes personnages, en particulier celles de Diane, qui sont bien exprimées, ce qui rend l'histoire plus immersive et émotionnellement engageante. D'ailleurs, je lui trouve une belle complexité : elle est dépeinte de manière nuancée avec des désirs, des doutes et des souvenirs qui la rendent réaliste et attachante.
Certains passages manquaient peut-être de clarté... Par moments, le texte peut devenir confus, en particulier lors des sauts d'une scène à une autre, ce qui peut rendre la compréhension difficile pour le lecteur. C'est aussi dû au fait que tu nous proposes de longues descriptions. Elles sont riches visuellement, mais peut-être que retravailler la structure d'ensemble leur rendra davantage hommage. Je ne sais pas. Là, j'ai parfois eu l'impression qu'elles ralentissaient le rythme et la découverte des lieux pour un lecteur à peine immergé dans ton univers. Aussi, le texte répète parfois, je crois, des informations déjà mentionnées. Je ne sais plus où exactement, mais j'ai parfois eu un sentiment léger de redondance.
En tout cas, j'ai pris plaisir à découvrir Diane et la capitale d'Arroyos et j'ai hâte de découvrir la suite !
J'attaque enfin ton histoire, dont le titre me faisait de l'œil depuis un moment. "La traversée des funambules", c'est tellement poétique !
On démarre fort avec cette histoire d'insecte décédé pendant l'opération x)
"ils suivaient plus souvent leur caprice " --> j'aurais mis caprice au pluriel, mais j'avoue ne pas être sûre
"Arroyos, la capitale aux mille canaux" --> ce chapitre est rempli de petits groupes nominaux comme celui-ci qui vendent du rêve. Je visualise une Arroyos incroyablement vaste et riche, pleine d'eau scintillante ! Avec des tours aussi… Sur une hauteur. On verra si j'ai raison
"Il injuriait les astres" --> il y a des jours comme ça
"Diane constatait que l’état des canaux était de plus en plus préoccupant." -> visiblement je peux faire une croix sur l'eau cristalline x)
Le statut de myfir a l'air assez complexe : gloire passée, mais surtout un passé dont ils ne peuvent plus être fiers à cause de… je ne sais pas encore.
Tu étoffes bien le personnage de Diane au fur et à mesure ! C'est ni trop rapide ni trop lent, notamment ses rêves marins.
" À force de mariner en elle, sinon, ça lui donnait la nausée." --> je comprends ce que tu veux dire mais cette phrase est formulée de façon un peu étrange, sans les phrases précédentes ça n'aurait pas été clair.
"Celle-ci ne voulait pas de monologues, excuses ou justifications." --> ça a pas grand-chose à voir, mais le dilemme des employés de guichet est vachement intéressant. Spire a écrit un bouquin là-dessus, si ça t'intéresse x)
Et c'est une course contre la montre qui commence ! Un premier chapitre très engageant qui crée une tension efficace et me donne envie de lire la suite. Hâte d'en savoir plus sur Merle aussi, qui m'intrigue…
À bientôt ! :)
Et merci pour cette référence au livre de Spire, qui a l'air passionnant !
Chouette que ça t'ait plu so far, et je prendrai en compte tes corrections de détail dans ma réécriture en cours :)
Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire !
Que quelque chose de mon écriture (ç'aurait pu être une virgule) t'ait fait penser à Pullman me donne envie de m'évanouir de bonheur et de poser un petit drapeau "voilà mission accomplie, merci à tous". J'aime beaucoup, beaucoup ses romans, donc c'est effectivement une de mes plus grandes influences en terme d'ambiance/ton.
Ton texte va inaugurer ma grille de bingo, depuis le temps que je le vois passer et que je me tâte !
Je trouve le début très accrocheur, ça change des descriptions de la météo ^^ On a tout de suite une première impression d'un des personnages principaux et j'aime plutôt bien ce que j'entraperçois. Diane semble avoir un petit côté sarcastique que j'apprécie toujours beaucoup, assez froide, mais plus tard quand elle reçoit la lettre on voit qu'elle est affectée par cette mauvaise nouvelle. Le personnage promet d'être intéressant.
J'aime bien les petites touches d'humour que tu distilles çà et là, comme l'histoire avec le scarabée et la petite fille ^^ Ça m'a bien fait sourire.
On comprend pas mal de choses sur ton univers également. Il y a la capitale, des complots, une administration... Aussi, j'ai l'impression que les astres sont importants, et je ne peux que noter le choix du prénom Diane :p
Je sens une inspiration du contient Nord Américain avec les lacs et l'immigration. Pour l'époque, j'hésite un peu. Pour l'usage généralisé d'encre, de lampe à huile et avec une administration aussi développée je dirais début de l'époque moderne, soit XVIII-XIXe, tu me diras si je me trompe !
Ta plume est fluide et efficace. Il a des phrases un peu longues mais qui ont déjà été relevées par mes camarades de commentaire donc je ne vais pas paraphraser. Le seul petit bémol pour moi, c'est que le texte a tendance à caler des éléments de l'univers et soit ne de pas trop expliquer (volte, myfyr, flotteur) soit de donner une explication un paragraphe plus bas (les Sept), ça casse un peu mon immersion mais je chipote peut-être ^^
Je te donne ci-dessous mes remarques au fur et à mesure de la lecture :
"Entre la lampe à huile et le pot à crayon" : pourquoi un encrier s'il y a des crayons ? ^^
"Et les habitués de la boulangerie" => je crois avoir compris plus loin que Ludivina tenait une pâtisserie. Je trouve la mention ici sans plus d'explication un peu maladroite :)
"Le vétérinaire apparut dans le couloir et Tâche s’extirpa de ses mains," => C'est horrible ! Il n'était même pas anesthésié ??
"d’énergie et de mana" => quelle différence fais-tu entre les deux ?
- La description de Diane est bien amenée et naturelle dans le texte. C'est souvent difficile je trouve de caser une description physique de façon fluide et tu as très bien réussi.
"Personne ne voulait d’un matelot qui ne savait pas naviguer " => Je mettrais plutôt "qui n'a pas le pied marin" car peu de matelots savent réellement naviguer. Mine de rien il faut être lettré et avoir des bases en mathématiques, et surtout avoir de l'argent pour s'acheter les sextants, cartes, etc. pour pouvoir apprendre.
"les récompenses pour délation dotaient l’administration de milliers d’yeux." => Tellement bien écrit ! ... Et si vrai x)
- Le dernier passage du chapitre donne envie de lire la suite, une course contre la montre ! Je me demande bien ce que tu nous réserves quant à Diane.
Voilà, bien entendu tu es libre de prendre mes remarques ou non ! Sans doute à bientôt pour la suite ! ^^
Merci beaucoup pour ta lecture attentive et tous tes commentaires si justes !
Merci notamment d'avoir relevé les points où t'as trouvé que tu manquais d'informations sur certains termes, parce que je profite beaucoup de PA pour ajuster mon dosage d'exposition au fur et à mesure. Pas tout le monde n'a besoin d'autant d'infos au même moment, mais avoir des retours me permet de voir à peu près ce qui se comprend et où et quand.
Je suis très amusée par ta tentative de deviner les inspirations historiques et géographiques, car comme l'histoire-géographie de notre vrai monde est très approximative dans ma tête, je pense que le monde que j'ai créé s'inspire d'un peu tout et n'importe quoi, comme un patchwork géant de détails épars que j'aurais glané au fil de ma vie. Par ailleurs, les différents pays de mon monde n'en sont pas du tout au même niveau de développement, car ils n'ont pas les mêmes croyances, donc ils ne se comportent pas de la même façon par rapport à la nature notamment... C'est un risque que je prends, mais je suis intriguée de voir si ça marchera. Voilà, j'espère que ça répond un peu à tes interrogations là-dessus :)
On découvre Diane (j’aime bien ce prénom) comme secrétaire d’un vétérinaire grincheux qui est forcée par les autorités de quitter la ville. Elle n’en a pas du tout envie. Elle rêve d’embarquer sur un bateau, comme son père, un marin qui a pris le large et les a laissées tomber, elle et sa mère, lorsqu’elle était petite.
Pourtant, elle ne réussit pas à trouver une place sur un bateau et se rabat sur un poste à l’académie.
On apprend que la magie est interdite dans ton monde. Pourtant, le vétérinaire l’utilise pour soigner, donc je suis pas sûre d’avoir encore tout bien compris. Peut-être est-ce juste certain types de magie ? Ou alors il faut déclarer l’usage de la magie et payer des taxes dessus, comme ton monde me paraît plutôt du genre administratif, ce serait rigolo et original, comparé à une simple interdiction de magie pure et dure, vue et revue dans les livres de fantasy (du style traque de sorcières etc).
J’aime bien le ton feel-good que tu emploies. Je me suis toutefois permis de reprendre certaines phrases dans mes notes. Fais attention aux phrases trop longues, elles sont dures à suivre. Je me suis amusée à en reformuler certaines, mais tu en fais ce que tu veux hein, ne te sens pas obligée de changer quoi que ce soit à cause de moi. En vrai, je songe à employer un ton feel good dans mon second roman et ça m’a amusée de reformuler un peu, donc ne te dis pas que c’est parce que tes phrases sont pourries 😊 Attention au tout premier paragraphe qui est un peu confus selon moi.
Je t’avoue : à la fin du chapitre, je n’avais qu’une envie : que Diane se tire et qu’elle embarque sur un bateau. 😊
Il y a beaucoup d’histoires ici avec l’académie de quelque chose, donc fais attention de rester originale dans le traitement de l’académie. Je verrai ça dans les prochains chapitres, mais ça me fait un peu peur de m’embarquer dans un récit à l’académie, car j’ai l’impression que beaucoup de récits tournent autour de ça. Mais je me trompe peut-être, bien sûr.
Pour l’instant, le début est chouette. On sent que Diane est rêveuse, plutôt battante si elle est là depuis des années en quête d’un bateau. Est-ce qu’elle économise pour avoir son propre bateau et devenir cap’taine ? Ce serait des aventures cools à suivre. 😊
Mes notes de lecture :
« Diane luttait une fois de plus contre ses pulsions meurtrières. Face à elle, l’aristocrate à l’indécent chapeau fleuri déblatérait des questions sans reprendre sa respiration et triturait nerveusement un encrier sur le bureau. Diane détestait qu’on dérangeât ses affaires, qu’elle gardait alignées par ordre de grandeur. »
> D’entrée, je ne suis pas fan du premier paragraphe (j’ai lu la suite avant d’écrire ça et l’histoire m’a l’air cool, donc je me permets de revenir sur le tout tout début) :
- tu dis « une fois de plus », mais c’est le tout début donc ça ne se rapporte à rien de connu pour le lecteur.
- « ses pulsions meurtrières » : Je ne crois pas que c’est ce que tu veux dire, on n’a pas affaire à une psychpathe ou une meurtrière par la suite, contrairement à ce qu’on peut penser ici. Tu veux plutôt dire « envie de meurtre » mais en mode imagé, comique ? En gros, elle aimerait égorger ce client insupportable, c’est ça ?
- L’aristocrate : tu pourrais tout de suite dire que c’est un client, sinon on ne comprend pas.
- « qu’elle gardait alignée par ordre de grandeur » : on ne se représente pas tout de suite ce que tu veux dire, bien qu’après une seconde lecture, je suppose que tu veux dire qu’elle aimait que chaque chose soit rangée à sa place.
Suggestion : « Diane avait envie d’étriper ce client trop bavard. Alors qu’il déblatérait des banalités de l’autre côté du bureau, qu’il râlait, s’égosillait de sa voix haut perchée, elle imaginait son scalpel passer sur son cou, de l’oreille droite à la gauche. D’un geste brusque, elle lui reprit son encrier qu’il triturait avec ses doigts sales et le repositionna à sa place, bien aligné entre la lampe à huile et sa pile de dossiers. Diane détestait qu’on dérangeât ses affaires. »
« Elle s’était améliorée ces quatre dernières années (comprendre : faire taire) les clients, mais ce jour-là elle était distraite »
> La première partie de la phrase est confuse aussi selon moi.
« D’ordinaire, elle gérait bien les clients en colère, mais aujourd’hui, elle ne pouvait quitter son regard de l’enveloppe cachetée du seuil (du sceau ??) de la Couronne qui dépassait du tiroir entrouvert. »
« — Quand est-ce que vous aurez des nouvelles de Tâche ? insista la cliente, en martelant ses ongles sur le comptoir.
— Elle s’en sort très bien, répondit Diane, avant d’ajouter : pour le moment. »
> Elle ne lui répond pas, c’est un dialogue de sourd.
Suggestion : « — Quand est-ce que vous aurez des nouvelles de Tâche ? insista la cliente, en martelant ses ongles sur le comptoir.
— Bientôt, ne vous en faites pas. Cela fait dix fois que vous me demandez », répondit Diane, les dents serrées.
« mais parce qu’elle savait déjà »
> Pas vraiment, elle ne l’a pas ouverte : « elle se doutait que » ?
« sur le comptoir.”
> Tu ne parlais pas de bureau à l’instant ? Bureau et comptoir, ce n’est pas la même chose.
« La première fois que son patron lui avait hurlé dessus »
> C’est une formulation plutôt enfantine. Tu peux garder l’idée et le ton comique en disant : « …que son patron lui avait remonté les bretelles » ?
« La première fois que son patron lui avait hurlé dessus, c’était parce qu’elle avait fait une promesse qu’il n’avait pas pu tenir. Elle avait dit à l’enfant qui la harcelait depuis vingt minutes que son scarabée s’en sortirait parfaitement vivant si elle s’asseyait en silence.”
> Dans ce passage, il m’a été ardu de savoir à qui renvoyait les « il » et « elle ».
Suggestion : « Elle prenait garde de formuler ses réponses avec calme, afin de satisfaire au mieux le client. Elle voulait éviter que son patron ne lui remonte les bretelles, comme la semaine dernière, quand elle avait promis à une petite fille que son scarabée serait guéri si celle-ci cessait enfin de pleurer et demeurait muette sur sa chaise. L’insecte était mort pendant l’opération et il avait fallu plusieurs heures pour convaincre la gamine de quitter son siège. Face à une Diane indifférente, les parents avaient hurlé au scandale : tous ces cris pour un simple coléoptère ! »
« Diane trouvait que »
“”Elle trouvait Arroyos”
> Tu peux enlever ces “elle trouvait que », ça serait plus directe et tu éviterais la répétition.
« Elle rêvait d’en partir, mais pas par la porte arrière, vers le village, avec sa mère, sa grand-mère, son frère et les habitués de la boulangerie ; »
> Je ne comprends pas bien la deuxième partie de la phrase, mais elle m’a fait sourire. Pourquoi évoquer tous les membres de sa famille ? Et pourquoi une boulangerie ?
« C’est merveilleux », s’était exclamé le vétérinaire au client éberlué, « il ne risque plus de mordre vos hiboux ! »
> Pas la peine de fermer les guillemets entre une incise (quand ce n’est qu’une incise = une seule phrase. Si tu as deux phrases d’incise, il faut fermer) : « C’est merveilleux, s’était exclamé le vétérinaire au client éberlué. Il ne risque plus de mordre vos hiboux ! »
« La solitude était un fléau commun dans les grandes villes, mais elle avait quand même eu le talent rare de ne donner aucune nouvelle à ceux qui avaient souhaité en prendre un jour. »
> Attention : longue phrase dure à suivre. Il faut relire pour comprendre et elle me sort donc du récit.
Suggestion : « dans les grandes villes, la solitude était un fléau qui touchait tout le monde à des degrés divers. Diane avait un talent particulièrement développé pour cette discipline : elle n’aimait personne. »
« Elle lui en voulait encore de lui avoir tiré les oreilles et pincé les joues, de l’avoir réveillée à trois heures du matin en l’aspergeant d’eau froide et prise pour cobaye de pâtisseries aux goûts infects ; mais, malgré tout, elle lui manquait. »
> Sacrée famille, elle m’a fait rire cette grand-mère.
« les yeux concentrés tantôt sa silhouette, tantôt sur ses fils colorés d’énergie et de mana dans la toile. »
> « …sur sa silhouette… »
> Je choisirais entre énergie et mana, pas les deux.
> Dans la toile ? Ce n’est pas clair.
« tantôt sur les fils de mana tissés autour de lui » ?
« bien qu’elle fît une tête de moins que la dame, »
> Est-ce la peine de préciser ? Ça nous perd dans des détails.
« et fut consternée par le teint pâlichon qu’avait pris sa peau pendant l’hiver à la capitale. »
> Haha, une vraie parisienne dis-donc 😊
« les mèches blondes qui les rendaient rieurs »
> Mouais : des cheveux rieurs ? Je choisirais un autre terme
« Chez les septains — les habitants de la région de Salmuera, où trônaient les somptueux Sept Lacs —«
> C’est une précision pertinente et importante, je ne mettrais pas entre parenthèse. Je ne choisirais pas « trôner » non plus : « Chez les septains, habitants de la région des lacs de Salmuera, … » ?
« qu’elle avait hérité de ce rêve »
> « qu’elle avait hérité ce rêve » ?
« de voir le monde entier”
> « de parcourir le monde » ?
« Elle avait attendu huit ans, puis était partie étudier à la capitale. Elle n’y avait mené aucune recherche, de peur de le découvrir installé dans une vie tranquille où elle eût pu avoir sa place s’il l’avait souhaité.”
> Plus simple : « Elle avait attendu huit ans, puis était partie étudier à la capitale, sans chercher à le retrouver, de peur de le découvrir installé avec femme et petits-frères. »
Petite question : pourquoi n’a-t-elle jamais cherché à apprendre les rudiments de la vie sur un bateau pour devenir marin ? Vu comme tu l’as décris, j’ai l’impression qu’elle est nulle comme marin, mais est-ce vraiment le cas ? Elle pourrait être douée au contraire et tout le monde l’enverrait chier quand même, car c’est une affaire de famille comme tu dis. Et par fierté, elle n’oserait pas parler de son père. (je dis ça comme ça) 😊
Aussi, est-ce qu’elle économise pour acheter son propre bateau ? Ça serait cool !
« Lorsqu’il avait été temps d’entraîner son essence magique, dans des cours en tête-à-tête avec une marraine, plutôt que de prendre le risque de se confier sur la sienne, qu’elle devait maintenir secrète, Diane avait paniqué et fui au milieu de la nuit »
> Attention : longue phrase
« Diane avait rencontré l’un de leurs employeurs, à l’époque, lorsque, désespérée de s’être fait refuser le passage à chaque ambassade, ministère, office, négoce et temple, elle avait suivi une ambassadrice jusque dans un restaurant au sommet de l’unique tour d’Arroyos.”
> Pareil ici : trop longue phrase, on se perd dedans
« L’ambassadrice avait fait une moue, signe qu’elle réfléchissait véritablement à la question, mais elle n’empêcha pas pour autant les serveurs de la jeter dehors et d’appeler les casqués. La marnée avait passé la nuit derrière les barreaux mais n’avait rien regretté : elle avait besoin, de temps en temps, de dire ce qu’elle pensait. À force de mariner en elle, sinon, ça lui donnait la nausée.”
> Paragraphe dur à suivre, pas sûre d’avoir tout bien compris.
> C’est la première fois qu’on a ce terme, marné, et je pense que tu devrais dire ce que c’est ?
« les récompenses pour délation dotaient l’administration de milliers d’yeux. »
> Les salauds ! 😊
« À moins que votre situation professionnelle ait changé »
> Tu as le « à moins » donc il faut la négation : « n’ait changé »
« À moins que votre situation professionnelle ait changé ? »
> Pourquoi son propre emploi ne va pas ?
> Pourquoi celui à l’Académie lui offrirait le droit de rester ?
Désolé pour ce long pavé mais on se refait pas ! J’ai bien aimé le chapitre en vrai. Au plaisir de lire la suite !
Je n'avais pas identifié que j'utilisais un style feel-good pour les chapitres de Diane, mais c'est tout à fait vrai. Je me demande si tu auras le même ressenti pour les chapitres de Merle.
MERCI pour tes commentaires sur les mille et une phrases qui sonnent bizarroïdes. J'essaye beaucoup de choses sur ce roman, et parfois ça tombe à l'eau, et c'est 100% okay.
"A moins que" + négation, je le note. J'ai commencé à réviser le subjonctif et le conditionnel hier sur un site de français, et j'ai décidé d'acheter un Bescherelle, ça y est. J'ai la plupart des règles en tête mais plus j'écris, plus je me rends compte qu'il m'en manque quand même un paquet.
Je suis d'accord pour les longues phrases. Je lis à voix haute celles que t'as relevées et fiou c'est complexe parfois. Simplifier et écourter.
J'ai beaucoup ri face à certaines reformulations que tu proposes. Elles me permettent de bien mieux voir ce que tu veux dire, tout en étant très différentes de mon style (ce qui me permet justement de mieux l'identifier !). J'ai l'impression que tu préfères un usage plus littéral de la langue, tandis que j'aime utiliser des mots décalés pour introduire une juxtaposition poétique (et/ou comique) : par exemple, trôner pour les lacs, et rieurs pour les cheveux. Ça rend le monde "inanimé" vivant à mes yeux, et ça participe d'une vision un peu en synesthésie/arborescence de l'univers. Après, parfois, c'est juste maladroit et hors-sujet, mais disons qu'en tout cas c'est intentionnel et que j'essaye de retranscrire ma perception des choses. À doser.
Je peux officiellement te rassurer : ce n'est pas un récit sur l'Académie ni sur l'interdiction de la magie en général.
Diane n'a pas appris les arts marins parce qu'elle n'en a pas la possibilité. Il faut que j'insiste sur ce point. Ça me donne des idées, d'ailleurs, d'en parler avec toi. Personne n'a voulu lui enseigner et Internet n'existe pas, donc il ne reste plus que les livres. Je pense qu'il y en a peu voire pas, parce que les arts marins sont très récents et que d'après moi ils sont également très secrets. Ça se transmet d'une façon particulière, parce que c'est une responsabilité et une communauté. Par ailleurs, peut-être que les livres ne s'achètent pas à Ilyn, ils se consultent à la bibliothèque, et elle a perdu l'accès à celle de l'Académie en ne rendant pas des livres lors de son départ précipité, éventuellement. À voir comment j'intègre tout ça, mais ça me plaît.
Pour les néologismes du roman, voilà ce que je me disais : j'ai envie de ne pas les expliquer à chaque fois pour ne pas sortir de la lecture et pour que les lecteurs apprennent leur sens par contexte à force de rencontrer le mot. C'est peut-être complètement foireux comme projet, mais je sais que j'adore quand les romans continuent sans m'expliquer des trucs et que je dois ramer pour rattraper. J'aime bien me poser des questions quand je lis, en fait, beaucoup de questions, ça me maintient dans le truc. (Un exemple, c'est La maison dans laquelle, je passe ma vie à élucider des termes qu'on me mentionne sans me dire ce que c'est.) Donc il y a un équilibre délicat à trouver. Là, dans la phrase où il y a marné, il n'y a aucune façon de deviner le sens... peut-être que je devrais introduire le mot dans une phrase où il sera plus identifiable.
Ta perplexité me fait percuter que je n'ai pas expliqué aussi clairement que je le pensais les règles des exempts. Je me suis inspirée de l'immigration américaine : pour obtenir un visa travail, il faut prouver qu'on fait un travail que personne d'américain peut faire (d'où tous les postes en informatique très spécialisée). Secrétaire d'un cabinet de vétérinaire : pas très spécialisé. Alors que le poste pour l'Académie va demander des compétences plus particulières.
J'adore ton idée qu'elle ait économisé pour acheter son propre bateau. Je me note ça quelque part.
Bureau et comptoir ne sont pas la même chose, c'est noté. Une incise, une phrase ; deux incises, on ferme les guillemets ; c'est noté aussi.
Merci infiniment pour ta lecture attentive <3
Je repars de cet échange avec plein d'idées dans la tête.
Contente que mon retour puisse t'être utile. 🙂
J'aime bien le style feel-good, c'est sympa et vivifiant et je trouve que tu t'en sors bien à part ces 2-3 longues phrases qui se corrigent facilement. Tu as raison, on a un style bien différent. 🙂 Mais j'expérimenterais bien le feel-good d'ici peu.
Comme toi, j'aime bien basarder tes termes et qu'on découvre le monde au fur et à mesure en se posant des questions. Ça donne une impression de monde vaste et ça, j'aime beaucoup en tant que lectrice de fantasy/SF. Attention toutefois à marné, car d'une, j'ai d'abord lu marié et deux, tu as ce terme à côté de casqué donc on l'associe inconsciemment à un grade militaire. Donc attention à placer qqchose qui nous aiguille sur le sens (par exemple mentionner le pays/royaume avant s'il s'appelle la Marne), sinon ça tombe comme un cheveux sur la soupe, car on ne comprend pas.
Je me doutais un peu que tu voulais jouer sur l'immigration choisie, mais en effet, ce n'est pas encore très clair. D'ailleurs s'ils n'acceptent que certains types de personnes/métiers, comment a-t-elle réussi à venir là en premier lieu ? Peut-être qu'elle avait d'abord une sorte de visa étudiant, mais tu dis qu'elle est là depuis genre 4 ans si je me souviens, donc comment est-ce possible ? Elle est là en mode clandestin et on vient juste de la retrouver ? C'est pas l'impression que j'ai eu ou alors elle aurait été bien plus stressée et aurait ptêtre peur des casqués aussi. Elle falsifie les papiers et a été prise la main dans le sac ? Non, car on l'aurait arretée j'imagine. C'est un point assez central qui mériterait d'être approfondi, dans ce chapitre ou le prochain (pas besoin de basarder toutes tes billes ici non plus, cette info peut aussi très bien venir un peu plus tard).
Tu me rassures en me disant que ce n'est pas un récit à l'école, ils sont surrepresentés et j'en peux plus de lire ça. C'est cool que c'est pas un truc sur l'inquisition ou un monde où les sorciers sont poursuivis, j'ai aussi l'impression d'en lire masse en ce moment.
Je lirai la suite tout bientôt 🙂
Ravie de prendre connaissance de ce roman, qui, bien que très fourni ne fait pas tourner de l'oeil ! je trouve le style très juste, et les dialogues pertinents , tout comme ton univers qui me semble vraiment très riche. Evidemment des questions subsistent après ce premier chapitre mais rien de plus normal, en tous cas rien qui ne donne envie d'aller plus loin. Diane a l;'air d'être un personnage travaillé depuis longtemps, je ressens un forme de maturité dans sa façon de prendre vie au fil des lignes, on sent déjà ses failles et on devine de grandes forces, je trouve que c'est assez fort dans un premier chapitre !
En tous cas je suis convaincue de revenir, je t'ajoute à ma pile également ! A très bientôt ;)
Cha
"Les quatre dernières voltes" => que veut dire voltes ? On suppose facilement que le terme se rapporte à une durée, mais laquelle ? La tournure de la phrase ne me permet pas de le savoir.
Le paragraphe qui commence par 'la première fois que son patron lui avait hurlé dessus", j'ai du mal à voir le rapport avec le dialogue précédent. Est-ce que Diane sait que son patron va lui hurler dessus bientôt ? Pourquoi ?
"Face au regard insistant du chapeau fleuri" => que c'est joli comme tournure, j'adore
frottaient longuement leurs têtes, au pluriel non ?
C'était pourtant de son père qu'elle avait hérité ce rêve (sans le de qui est déjà présent avant le complément)
La marnée ? C'est la première fois que je vois ce terme pour parler de Diane, du coup je ne sais pas ce que ça veut dire.
=> Ok c'est expliqué juste après, je n'ai rien dit.
Tu as modifié le chapitre depuis ma première lecture non ? Il me semble plus court et plus fluide aussi.
Je continue !
En bonne harceleuse folle (mais gentille), je continue ma route parmi tes écrits. Et en accord avec mon esprit de contradiction, je jette mon dévolu sur tous sauf celui qui est nominé aux Histoires d'Or. Normal. xD
On découvre beaucoup d'éléments de contexte, dans ce premier chapitre, parfois encore mystérieux :
- la Toile : qu’est-ce donc, exactement ? On comprend que ça a un rapport avec la magie, peut-être une sorte de champ perceptible de ceux qui en sont dotés.
- la capitale, Arroyos, une ville un peu paradoxale. Quelques quartiers sympathiques (le port, le marché) mais aussi des bas-fonds, et cette étrange relation à la province, qui ne semble pas nécessairement très saine. À explorer plus en détails pour se faire un véritable avis, cependant. Les Casqués font à la fois peur et pourraient être une présence policière somme toute classique, indépendamment des lois qu'ils semblent faire appliquer.
- les Ceintures/la Ceinture. On rencontre d’abord le terme au pluriel sur une grenouille domestique, et après au singulier, plutôt évoquée comme un lieu. J’attends des précisions, mais ma curiosité est attisée. ^^
- la région des Sept, d’où viennent les "marnés", si je comprends bien. Et ainsi nommée à cause de ses Lacs. La province, en gros. Une sorte de campagne, mais où la vie semble comme qui dirait arriérée, si Diane pense qu'y retourner équivaut à mariage et maternité forcés. =/
- une victoire passée contre les dragons. C'est mentionné rapidement mais ne passe pas inaperçu, en partie à cause du résumé.
- une menace d’expulsion, liée à l'étrange équilibre établi entre capitale et province. De prime à bord ça paraît un peu cruel, mais d'un autre côté, se rendre utile ne paraît pas une demande excessive. Toute la subtilité réside sans doute dans la définition choisie pour l'utilité en question. Encore une fois, affaire à suivre. Diane est-elle réellement victime d'une injustice ? Aussi froide la dame de l'Office Migratoire soit-elle, c'est peut-être juste que son job est nul. J'aime bien essayer de garder l'esprit ouvert. Notamment parce que, une fois que mon opinion sera forgée, j'aurais du mal à en changer. ^w^
- le statut de myrfyr, apparemment mal et vu et que Diane doit cacher. Encore une fois, le résumé nous indique que ça a un rapport avec les dragons, mais on souhaite tout de même en savoir un peu plus sur ce en quoi ça consiste. Le terme sonne bien, en tous cas.
- sa fuite de l’Académie justement parce que sa magie est particulière. A-t-elle été initialement convoquée là-bas ? Ça me semblerait logique, sinon pourquoi y aller en premier lieu. Sauf que, comment ont-ils su qu’elle avait de la magie sans savoir de laquelle il s’agissait ? Est-ce qu’ils convoquent tout le monde par défaut ? Est-ce qu'ils savent qui a des aptitudes magiques sans en connaître la nature exacte à l'avance ? Oui, je suis chercheuse de petite bête. Mais ça veut aussi dire que ça m’intéresse, rassure-toi. ^^
- le nouveau job à l'Académie. A-t-elle réellement une chance de l'obtenir, si on ne tient pas compte de sa fuite quelques années auparavant ? Si oui, combien de langues parle-t-elle ? Je trouverais étrange qu'elle ait été autant marquée par l'annonce si elle n'est pas effectivement polyglotte.
Dans l’ensemble, je trouve donc que c’est une très bonne entrée en matière.
La personnalité de la protagoniste n’est pas encore très marquée, mais ça va venir. Trop fort trop vite, c'est parfois maladroit. Et on en sait déjà beaucoup sur son père, qui lui a légué son côté Moana qui regarde l'horizon en rêvant d'y naviguer. xD
La scénette chez le vétérinaire est décalée et entraînante. Il y a un côté déroutant à mélanger un véto (concept plutôt moderne, dans mon esprit, surtout pour un animal de compagnie) avec un monde où la magie existe (type de monde qu'on associe plus souvent à une ambiance médiévale, quand même) sans pour autant placer ça dans un endroit complètement moderne non plus (car je n'ai pas vu trace de quelconque ersatz de technologie, au sens électronique et compagnie). Je précise que je dis ça en bien, car ça change un peu. Les passages au marché et au port sont également un peu difficiles à situer en terme d’époque, ou en tous cas de ressenti d’époque, mais encore une fois c’est une bonne surprise.
En tous cas, on se sent en sécurité du point de vue du contexte. Même en ayant beaucoup d'interrogations, on sent que les réponses vont arriver en temps et en heure et que rien n’est juste pris pour acquis et laissé à l’interprétation entière du lecteur. Je pense qu’une mythologie solide est toujours une bonne base à avoir. J'aime bien lire et me sentir encadrée, sentir que la personne qui écrit sait où elle va. Je pense que c'est le cas ici.
Enfin, voilà. Je crois que c'est tout pour moi pour cette fois. Un fort premier chapitre qui laisse curieux de la suite. =)
P.S.: si ça aide, j’ai trouvé deux petits débris d’œufs dans ce chapitre.
- "le maintenaient immobiles" -> "immobile"
- "s’écria-t-elle celle-ci en réponse."
Je corrige les coquillettes de suite.
Wow, t'as carrément relevé toutes les infos et ça me permet de constater qu'il y en a un paquet. Rien de plus ne va entrer ici, c'est bon à savoir. Je me mets des points d'exposition à faire dans les chapitres suivants, qui sont plus légers (mais du coup de moins en moins).
Contente que tu sentes que la lecture est encadrée, parce que bon sang ce sont des mois de recherches et construction que tu vois là.
Et oui, tu devines tout à fait juste : je suis une fan du cyberpunk, steampunk, et plus généralement tout mélange de fantasy et science-fiction, donc je crée ma propre époque, avec des points de développement qui me plaisent et changent un peu de d'habitude. Bien des surprises de ce point de vue là au fur et à mesure.
Merci encore pour ta lecture et ton commentaire !
J'aime beaucoup ta plume. C'est très riche, abondant prolifique, foisonnant que sais-je encore. Ca attrape beaucoup de mots que ça noue en de longues phrases sans y perdre sa simplicité. J'ai comme l'impression d'y sentir une ritournelle, une berceuse quand je lis.
"Tous la connaissaient parmi ces étals où marins, brigands, danseurs et colporteurs faisaient leurs affaires de jour comme de nuit. Quotidiennement, Diane allait d’abord toquer à toutes les portes et enquiquiner tous les équipages, puis elle flânait entre les étoffes, épices, vases en céramique. Elle finissait ses virées portuaires sur le muret de la jetée, pour observer, à travers la Toile chatoyante, l’océan, les navires et les matelots, liés les uns aux autres sans le savoir, à travers les départs et les arrivées, les arnaques et les gentillesses."
C'est dans ce paragraphe que cette impression est la plus forte, on dirait presque les paroles d'une chanson
En général le trop plein d'informations peut parfois perdre le lecteur, mais ici j'ai la sensation d'être juste en dessous de la limite de l'indigestion et d'arriver jusqu'à une belle satiété. Si j'avais quand même un conseil à donner ce serait de parfois redécouper certaines phrases, car niveau souffle, aller plus loins que 4/5 ligne d'une traite demande de sacrés poumons.
ma phrase préféré est celle la :
"La solitude était un fléau commun dans les grandes villes, mais elle avait quand même eu le talent rare de ne donner aucune nouvelle à ceux qui avaient souhaité en prendre un jour."
J'adore la mélancolie qui s'en dégage, et le contraste avec la personnalité assez rayonnante de ton héroïne. N'hésite pas à nous offrir d'autres clairs obscurs par la suite.
De façon globale ta plume me laisse le gout une grande dextérité dans l'écriture, et une longue experience en la matière, mais j'ai aussi peur d'être dupé, car je n'ai qu'un chapitre pour juger. Quel est ton niveau de relecture pour ce chapitre ?
Ce chapitre je l'ai relu peut-être une quinzaine de fois en une semaine. À chaque fois je lissais des détails, tournicotais et retournicotais les phrases. C'est chouette que le résultat te semble fluide, et je me note de faire attention aux phrases qui n'en finissent plus.
Merci encore !
J'aime bien ce début in medias res. Le côté minuté du trajet de Diane, la sentence qui la guette et ses efforts pour s'y soustraire, c'est très accrocheur, je trouve top de commencer par là. J'ai l'espoir que le deuxième chapitre apporte une solution à son problème. J'ai aussi l'espoir que cette solution ne sera pas forcément celle qu'on attend, parce que c'est plus marrant si c'est inattendu !
J'ai un reproche à faire à ce chapitre. Récemment j'ai lu un bouquin de SF/fantasy hyper cool, dont le début m'a franchement déstabilisée parce que tout y est très peu expliqué ; mais la suite dévoile tout ce qu'on a besoin de savoir pour pouvoir suivre et j'ai trouvé ça vraiment très bien fait techniquement. (Le bouquin c'est le tome 1 des "Livres de la Terre fracturée" de NK Jemisin) Eh bien dans ton premier chapitre, je trouve qu'on nous donne un peu trop de clés. Attention hein, je trouve ça bien réalisé aussi, dans le sens où je n'ai pas eu d'effet "trop-plein" (peut-être aussi parce que j'avais lu le plan avant). Mais je trouve que distiller les infos au fur et à mesure pourrait aiguiser encore l'intérêt porté à l'histoire. Un exemple : le père de Diane. J'aurais vachement apprécié qu'on en sache très peu et qu'on découvre par la suite que ce que fait Diane est influencé par son désir de le retrouver (sans qu'on sache forcément avec exactitude à quel degré). Idem pour le fait que Diane est une myfyr : ça aurait pu être cool d'évoquer les myfyrs sans pour autant révéler qu'elle en est une tout de suite. En fait, j'aime bien quand les narrations très centrées sur un personnage nous dupent en dissimulant des informations importantes. Je ne suggère pas de les garder en réserve 10 chapitres durant, hein, mais juste deux ou trois chapitres plus loin, ça peut faire son petit effet, je trouve. À mes yeux, ça donne de l'épaisseur au personnage, dont on connaît pour le moment surtout la détermination et c'est un trait central très cool pour un personnage principal, pour moi on n'a pas besoin de connaître tout son background immédiatement. Mais je pense que ça dépend aussi grandement de la façon dont tu as organisé tes "livraisons" d'infos, peut-être qu'il y a un équilibre à respecter avec les chapitres suivants, donc... tu es évidemment la mieux placée pour savoir !
Pour le reste des infos, essentiellement liées à ton monde et son organisation, j'ai beaucoup apprécié ces petites touches : les dragons, la sécheresse, les superstitions, la magie... C'est franchement sympa et très naturel puisqu'on suit Diane dans ses déambulations. Et du coup j'aime bien aussi que certains trucs soient évoqués sans être expliqués, comme la Ceinture, par exemple !
Des choses relevées au fil du chapitre :
- "Diane se leva avec un soupir, traversa le couloir, toqua (à) la porte"
- les virgules avant "et" : il y en a vraiment beaucoup. J'ai remarqué parce que c'est un tic que j'ai aussi et qu'itchane avait relevé dans une de ses BL. Certaines fois, ça se justifie par le rythme ou une construction de phrase particulière, mais d'autres fois tu peux nettement faire sauter les virgules pour alléger le tout.
- "pour régler les maigres sous que la Couronne leur exigeait" : que la Couronne exigeait d'eux
Merci pour ce chapitre, c'était chouette à lire !
{*} Je suis mille fois d'accord sur ce que tu dis au sujet de la livraison d'informations : j'adore quand les romans nous révèlent les personnages morceau à morceau. Qu'on ait la place de se poser des questions sur eux. Je me note d'ores et déjà ça comme piste de réécriture, de distiller les "secrets" au sujet de Diane petit à petit.
{*} Hyper rassurée qu'il n'y ait pas le fameux effet trop-plein des débuts de romans fantasy/SF.
{*} OUI POUR LES VIRGULES, j'ai remarqué cette obsession ce weekend : je relisais le début du seigneur des anneaux, et j'ai vu qu'ils ne font pas ce truc-là du tout. Idem dans À la croisée des mondes. Moi, au départ, je pensais que c'était la seule façon que la phrase soit correcte syntaxiquement (je ne sais pas d'où j'ai tiré cette idée), mais j'ai pris conscience qu'apparemment pas (déjà), et que oui, le rythme prévaut : ça reste un conte, donc ça se fait beaucoup au rythme. À partir du chapitre 9, j'arrête enfin ce tic, et maintenant il va falloir que je revienne en arrière pour alléger tous les précédents.
{*} Merci pour les coquilles/détails !
Merci infiniment pour ta lecture attentive <3