1 Novembre

« Maman, c’était qui ?

— C’était tes grands parents, Sophie.

— Qu’est-ce qu’ils voulaient ?

— Rien du tout. Ils demandaient juste quand tu seras libre pour venir les voir.

— Je ne veux pas.

— C’est ce que je leur ai dit.

— Et ils ont répondu quoi ?

— Je ne sais pas, chérie, j’ai raccroché tout de suite. Je ne voulais par être en retard pour le thé. 

— Merci maman.

— Mais de rien, mon ange. Alors, que s’est-il passé pendant que j’étais absente ?

— Lise était enceinte.

— Félicitations !

— Elle avait plein d’enfants dans son ventre.

— C’est merveilleux !

— Il y en avait trop, et ils étaient tous pressés. Alors ils sont sortis tous en même temps. Ils ont ouvert le ventre de Lise qui a hurlé et puis elle est morte.

— Mince alors, pauvre Lise ! Je l’aimais beaucoup. Puis-je avoir du thé, s’il te plaît ?

— Tiens.

— Merci, mon cœur. Et dites-moi, Madame, comment cela se passe avec vos enfants ? Toujours malades ?

— Madame dit que ces enfants sont partis. 

— Mais où cela donc, très chère ?

— Elle ne sait pas, elle les a perdu. 

— Mais c’est horrible ! Voulez-vous du thé, très chère ?

— Elle veut bien.

— Tenez.

— Maman, est-ce que tu es heureuse ?

— Mais voyons, Sophie, bien évidemment ! 

— Avec moi et Madame ?

— Bien sûr !

— Super. Je suis content de te revoir maintenant. Je te préfère comme ça.

— Mais voyons, j’ai toujours été comme cela. N’est-ce pas, Madame ?

— Madame n’est pas contente.

— Pourquoi donc ?

— Elle dit que tu ne penses pas ce que tu dis.

— …

— Elle dit que tu n’es pas assez sincère.

— Mais enfin, je vous assure que je vous dis la vérité ! Je suis très heureuse d’être là, avec vous et ma fille adorée ! 

— Elle n’est pas convaincue.

— Et bien, comment puis-je lui prouver qu’elle a tort ?

— Maman. Madame n’a jamais tort.

— Oui, bien sûr, je voulais dire…

— Elle est en colère maintenant.

— Madame, je suis navrée. Mon comportement est inacceptable. Je vous demande humblement…

— Tu n’es toujours pas sincère.

— Si ! Si, je le jure ! Je suis désolé, vraiment ! Je… vous êtes tout pour moi !

— Elle dit que c’est bon.

— C’est…c’est vrai ?

— C’est bon maman. Elle te pardonne.

— Je suis rassurée !

— Mais c’est la dernière fois. Elle dit qu’elle ne sera pas aussi gentille la prochaine fois.

— …

— Maman.

— …

— Maman !

— Oui, Sophie ?

— Madame était en train de te parler.

— Oh, je suis désolé ! Vous disiez ?

— Elle dit qu’elle t’aime beaucoup.

— Ça me touche.

— Elle dit qu’elle t’aime beaucoup, et qu’elle sera toujours là pour toi, qu’elle nous protégeras à jamais contre ceux qui nous voudront du mal. Elle dit qu’on est une famille heureuse maintenant. Et que dans une famille, il faut s’entraider et toujours s’aimer les uns les autres. »

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Alice_Lath
Posté le 08/06/2020
Donc ce serait la mère qui serait manipulée par la fille qui serait la personne creepy derrière tout ça? Enfin, la poupée Madame plutôt. Si creepy bordel, si flippant. Je comprends pas comment la mère fait pour ne pas se retourner et s'enfuir le plus loin possible, sa gamine entre les bras. Parce que là, brrrrr, purée, même moi je regarde ma peluche avec un oeil un poil différent dans l'immédiat, histoire d'être certaine qu'il va pas tenter de me tuer dans mon sommeil
Ptite Faucheuse
Posté le 03/06/2020
Oh ce chapitre bien creepy à souhait ! C'est audacieux de faire entièrement en dialogue, mais réussi! On se perds pas dans les deux interlocuteurs, c'est très bien je trouve.
J'ai hâte de voir quels seront les châtiments de la "Madame" ;D On sent que ça tourne pas ronds chez eux deux ... Vivement la suite :3
Le Saltimbanque
Posté le 04/06/2020
Yes, le risque a payé ! Autant dire que je n'étais pas sûr du tout si cela allait fonctionner... Très content qu'on se sert perd pas dans les personnages présents.

Merci de continuer à me lire !
Vous lisez