Julien n'est pas ce qu'on pouvait caractériser de bien intégré dans la société. Enfin surtout dans cette sphère universitaire où il évoluait jour après jour, par le biais de son cursus d'étude d'informatique. La plupart de ses camarades se montraient souvent brusques, malhabiles voire gênants avec autrui. Il détestait traîner avec ce groupe gloussant de grossièretés et d'idées masculinistes. Quelques filles parsemaient la classe d'une douce présence, mais aucunes ne s'intéressaient à sa personne. Elles sont peu nombreuses et préféraient rester isolées du reste de cette population bien lourde et graveleuse.
Je les comprends…
L'étudiant réprima un soupir, offrit un sourire de politesse à la remarque d'ordre sexuel lâchée grassement par l'assemblée et s'éclipsa prétextant une urgence familiale à résoudre. Il rangea ses affaires méthodiquement, tout se remémorant les notions étudiées aujourd'hui. Quelques heures de programmation, d'autres de droits et juridiction web, et la dernière sur une introduction au modélisme lui avait comprimé la tête d'un surplus d'informations. Il avait envie, non, la nécessité, d'aller prendre l'air. Il quitta le bâtiment d'un pas pressé, se sentant plus seul que jamais quand il traversa plusieurs groupes hilares et complices. Dix huit heures sonna. Là où la plupart des étudiants et étudiantes s'aggloméraient à l'entrée du site pour papoter des derniers potins, ou des derniers résultats obtenus. Ici la plupart des conversations s'axaient autour des ragots ou des notes. Pour être pleinement accepté socialement il fallait donc soit être une langue de vipère soit avoir une ambition de renard. Deux caractéristiques qui ne le définissaient pas vraiment, lui.
Julien s'extirpa enfin de la masse humaine et trottina jusqu'à son petit appartement, situé à quelques rues de là. Il marchait sans même se douter du drame qui l'attendait de pied ferme. Trop obnubilé par ses pensées solitaires, il traversait sans réellement faire attention à la circulation. C'est ainsi qu'il se trouvait en plein milieu du passage piéton, au moment où un bolide déboula à toute vitesse de sa droite et lui fonçait droit dessus. Personne ne semblait remarquer l'accident qui était inévitable. Il s'agissait d'une ruelle, loin de la voie principale où les voitures ne passaient jamais. Enfin. Sauf en ce jour fatidique. La boîte de métal propulsée à presque cent kilomètres heure excédait la limite autorisée, et arrivait inéluctablement sur l'étudiant songeur. En plus, le véhicule était un modèle électrique; alors aucun bruit ne pouvait prévenir la malheureuse victime du triste sort qui se profilait .
Le jeune homme ressentit à ce moment-là un chatouillis à l'oreille droite, il se gratta et son regard fut alors interpellé par une masse sombre très, trop, proche, dans le coin de sa vision. En quelques secondes qui parurent des minutes, il eut le temps de comprendre en tournant tout à fait la tête. Cette voiture à la carrosserie d'un rouge sombre arrivait à toute allure dans sa direction. Le chauffeur souriait de toutes ses dents, avec un air de… fierté ? Julien hurla, ferma les yeux et par réflexe mit ses bras devant son visage en attendant le choc.
JE VAIS MOURIR !
La peur ne le grignota pas non, elle l'avala goulument dans des frissons glacés. Là où d’autres auraient comme instinct de survie de bondir, pour tenter de fuir face à ce prédateur mécanique; Julien était tétanisé. Tous ses muscles étaient pétrifiés, tandis que son cœur s'engageait sur la voie de la frayeur.
Un choc qui ne vint pas. Prudemment, il ouvrit l'œil et prit une grande goulée d'air. Car oui, il s'était retenu de respirer en attendant que la mort vienne le faucher. En tournant la tête à gauche, il aperçut le bolide écarlate s'enfuir sans même avoir ralenti son allure. Il crut percevoir un cri de rage, sans en être vraiment sûr.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé... »
Le jeune étudiant sentit son rythme cardiaque battre follement, comme sur le point d’éclater un record mondial. Haletant, il remarqua néanmoins une chose complètement incongrue et dénuée de logique : il se trouvait prostré sur le trottoir, bien éloigné de la chaussée là où le fou furieux venait de bondir. Cela n’avait décidément aucun sens, puisque quelques secondes auparavant, il était bel et bien au milieu de la route pour la traverser. Serait—ce possible que son corps, dans un élan ultime d’instinct de survie, s’était propulsé hors de tout danger, automatiquement ? En tout cas, il s’agit là de la seule explication possible. Pour de bon en sûreté, il se permit de prendre quelques longues inspirations pour se calmer tout à fait. Ses jambes tremblaient encore, son taux d’adrénaline retombait très lentement.
Tandis qu’il reprit enfin la route vers son appartement, avec mille et unes précautions dû à son presque—accident, une silhouette diaphane se tenait à quelques mètres de lui. Tomas savait qu’on ne le verrait pas, encore moins Julien. Ses pieds frôlaient à peine le sol, son corps soutenu par une paire d’ailes blanches translucides. Il se permit un soupir de soulagement. Cette fois-ci, c’était moins une. Ce malheur évité ne lui plaisait pas, car ce n’était pas écrit dans le chemin de vie de son protégé. Ses sourcils se froncèrent de réflexion, il allait devoir mener sa petite enquête.
Je viens de finir ton premier chapitre et j'ai décidé que je l'adorais !
Il est très fluide et on avale goulument les mots qui défilent sous nos yeux, j'ai hâte de lire la suite !
Je voulais juste te noter quelque chose : "presque cent kilomètres excédait" ne manque-t-il pas le mot "heures" entre "kilomètres" et "excédait' ?
Je m'en vais poursuivre ma lecture !
J'aime beaucoup ton style, fluide, simple, tout est bien détaillé et amené! J'ai pourtant était surprise de voir Tomas là alors qu'il n'a visiblement pas joué de rôle dans le "sauvetage" de Julien! C'est un point très intéressant et je suis comme lui, j'ai hâte d'avoir le fin mot de cette histoire.
On fait la rencontre de Julien et on perçoit rapidement son caractère, il a l'air d'être un bon garçon ! Il m'est sympathique. Son trouble face à ce qui s'est passé et son incompréhension sont bien retranscrits.
Quant à Tomas, on aimerait en savoir plus à son sujet !
Super chapitre =D
Sinon, j'aime beaucoup ce petit sauvetage et la façon dont Julien ne comprend pas ce qui vient de lui arriver. On veut en apprendre plus sur lui, mais aussi sur Tomas.
Un très bon chapitre ! ^^
J'ai remarqué que tu utilisais bien plus les temps du passé que ceux du présent, je pense que tu pourrais peut-être uniformiser tout ça, ça pourrait lisser un peu le texte, non ?
Oh c'est vrai. Je n'arrive pas à me décider entre les deux je crois ahah c'est fou, va falloir que je regarde ça de plus près. Merci !
Okay de un : J'adore Julien, je me suis attachée à lui dès les premières lignes et c'est ouf, en général je met quelques chapitres avant de m'associer a certains comportement ou quoi, la c'était trèèès efficace !
Mais le pauvre chaton quoi
Le conducteur de voiture voulait tuer quelqu'un ou quoi ??? wtf T-T Heureusement que Thomas était là !!!
Mais du coup si c'était pas normal j'ai hâte de comprendre
Ton écriture est vraiment super agréable et j'ai dévoré ton chapitre !!