— Tout le monde a deux visages, Moussaka.
— Ah bon ?
— Patober, par exemple, il a un visage déprimé et un visage souriant. Tout dépend des moments…
— J’entends beaucoup parler de Patober, sœurette.
— Normal. C’est mon meilleur ami.
— Que serait Paëlla sans son Patober, hein ?
— C’est ce que tout le monde dit.
— Et donc, tout le monde a deux visages. Toi aussi ?
— Moi aussi, Moussaka. Moi aussi.
— Quels sont ces visages ?
— J’ai un visage déterminé et un visage inquiet, aussi. Inquiet à cause de la déprime de Patober.
— Pourquoi il déprime ?
— La faute à Rizotto. Il l’a traité pire que du purin.
— Il avait l’air gentil les quelques fois où je l’ai vu. Lui aussi a deux visages.
— Il avait l’air, en effet. Maintenant, Patober souffre. Il en parle pas mais un de ses visages souffre beaucoup.
— Paëlla ! Votre enquête ne lui change pas les idées ?
— Non.
— J’espère qu’il a coupé les ponts avec ce type ?
— Avec Rizotto ? Oui. Il a juré qu’il le reverrait plus jamais.
— Bien.
— D’après Patober, il serait parti loin. Très loin.
— Tant mieux si cet homme a quitté le pays ! Patober pourra ainsi guérir plus vite.
— Je suis très inquiète pour mon ami. Il parlait d’annihilation cardiaque, l’autre jour !
— Il ira bien, Paëlla. Tu es là pour lui. Il n’est pas tout seul. Si jamais, je suis là, moi aussi.
— C’est gentil de ta part.
— Je peux même casser les genoux de Rizotto, s’il se ramène à nouveau.
— Gentille et casseuse de genoux. J’aime ton second visage, Moussaka !
Toujours aussi addictif et rythmé. Ça se lit vraiment tout seul.
Merci, merci !! :3