Une trace. Puis une autre. Et encore une. Un labyrinthe d’empreintes dans la neige. Elles me racontaient une histoire. Je revenais sur un champ de bataille immaculé. Là, un piétinement. Ici, un monticule. Un ancien rempart. Ou un résidu de munitions. Une branche morte était fièrement plantée dans la neige. J’optai pour un mur défensif.
Je savais bien que ce n’était que des enfants joueurs. Pas une guerre. Et pourtant, je savais aussi que gagner une bataille de boules de neige, c’était une question de vie ou de mort. C’était tout l’enjeu.
Je me revoyais, enfant. Mes doigts rougis par le froid, qui brûlaient, brûlaient. Maman qui nous appelait, exaspérée, pour nous réchauffer avec du chocolat chaud. Elle était le traité de paix, les biscuits en gage de notre bonne volonté.
J’avais grandi, depuis. Je n’étais plus si déterminée à toucher ma cible. Ça ne me semblait plus si important. Mais en revenant sur les lieux de tous nos jeux… Avais-je vraiment raison de ne plus vouloir me battre pour des choses qui ne comptent pas ?
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