Le restaurant n’avait rien de spécial. Ni trop chic, ni trop banal. Assez animé pour camoufler les silences et assez cosy pour s’y sentir à l’aise.
C’était lui qui l’avait choisi. Il avait du goût.
Nora arriva en avance. Ils étaient partis en décalé pour que personne se doute qu’ils dinaient ensemble.
Le petit sac qu’elle tenait contenait une bougie artisanale au citron et à la bergamote, le tout avec une carte écrite à la main : « Pour allumer tes idées (et t’offrir un moment de détente bien mérité) ». Elle avait eu un fou rire en l’achetant. Le nom de la bougie : Retrouver la paix. Ironique quand on connaissait Sophie. Quand on la voyait, on se redressait imperceptiblement. Dos droit, mâchoire serrée. Elle tenait plus de la maîtresse d’école traumatisante - celle qui vous faisait recommencer dix fois la même page jusqu’à ce que les majuscules soient parfaitement droites. La paix. Elle-même avait oublié ce que cela voulait dire.
Mael débarqua avec quinze minutes d’écart, un bonnet savamment posé sur ses mèches rebelles et un sourire éclatant. Il portait un long manteau noir et une écharpe grise nouée n’importe comment. Il était parti à la va-vite. Sûrement pour éviter qu’on lui propose un verre ou pire, finir une tâche de dernière minute.
— Cadeau.
Il déposa un dossier sur la table. Dedans, le contrat avec l’artiste qu’elle chassait depuis des jours pour performer le 25.
Les yeux de Nora s’illuminèrent.
— Tu as réussi !
— Non, j’ai rien fait. Je lui ai juste envoyé un message en lui parlant de ton dernier projet. Il était emballé de travailler avec toi.
Elle resta devant le contrat, la bouche ouverte. Surprise.
— M… merci.
Un drôle de sentiment l’envahit. C’était chaud, c’était doux. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vraiment aidé. Vulnérable autant que reconnaissante. Ça l’effraya un instant. Il la regarda une seconde de trop et s’assit devant elle. Elle avait été proche de lui des centaines de fois, mais cette fois, l’ambiance était différente. Plus électrique. Plus intime.
Ils commandèrent vite. Tartines d’avocat pour elle, burger vegan pour lui. Diner « sain » dans des assiettes design. Autour d’eux, les téléphones se dégainaient en armes discrètes. Une armée de flashs fouineurs immortalisait des plats identiques.
Combien de millions de photos de burgers et de tartines avocat étaient déjà stockées dans les réseaux du monde entier ? Elle apprécia que Mael ne suive pas le mouvement. Il n’avait même pas sorti son téléphone. Il était là, vraiment là avec elle. Le serveur glissa entre les tables. Un verre orangé atterrit devant elle. Un Spritz. Elle ne se fit pas prier et en but une gorgée, sans attendre. Frais. L’amertume de l’Apérol tapissa son palais. Sa valeur sûre pour un bon début de soirée. Ses épaules se détendirent d’un cran.
— Tu crois qu’elle va aimer ? demanda-t-elle en poussant le sac vers lui.
Mael sortit la bougie, la flaira avec exagération et lut la carte. Il rit.
— C’est parfait. Elle ne relèvera même pas la pique. Très subtil.
— C’est tout moi.
Il la fixa un instant, le sourire un peu différent. Plus doux.
— C’est ce que je me disais.
Elle baissa les yeux. Une chaleur inconnue montait dans ses joues. Au même moment, le serveur déposa les assiettes devant eux. Providentiel.
— Tu sais, Nora... je voulais te dire un truc.
Elle leva les yeux, en alerte.
— Tu m’intimides un peu. Depuis le premier jour.
Elle fronça les sourcils, surprise.
— Je croyais que t’étais genre... super détendu, à l’aise avec tout.
— Hmm. Faux semblants. Et puis, je te trouvais belle. Brillante. T'as une façon de parler des présentations clients comme si c'était des opéras.
Elle rit, un peu déstabilisée.
— On ne s’était jamais vraiment retrouvés seul pour que je t’avoue tout ça. N’hésite pas à me dire si je vais trop loin.
Elle sentit un noeud se desserrer en elle. Donc, il ne s’est jamais rien passé avec lui. Pas de perte de souvenirs gênantes. Elle lui jeta un coup d’oeil un peu plus appuyée, curieuse. A quoi jouait-il alors ? Il continuait à l’observer calmement. Son regard gris, direct, laissait entrevoir une pointe d’attente. Du doute aussi. Il semblait vraiment attendre sa réponse. Il avait l’air sincère.
— Tu ne vas pas trop loin.
Il sourit. Il était fort. Un savant mélange d’assurance et de douceur.
Ah Mael. Et tu n’as que vingt-cinq ans.
Elle aurait pu se taper le front du plat de la main pour remettre ses idées en place.
— Tu veux goûter ? proposa-t-il en tendant sa fourchette avec un morceau de burger.
Elle mordit dedans, sans réfléchir. Puis fit la moue.
— C’est sucré... pourquoi c’est sucré ?
— C’est aux patates douces et sirop d'érable. C’est une tuerie, non ?
— On n’a pas du tout la même définition de « tuerie ».
Ils rirent. Un micro-silence s’installa.
— Et sinon, à part jouer les stagiaires modèles et charmer tout l’open space, t’aimes quoi dans la vie ?
Mael sourit. Il était dans son élément. Quand elle brillait pendant des présentations face à cinquante personnes, lui, c’était ici qu’il brillait : dans ce petit espace entre eux deux, à quelques centimètres. Il savait doser. Les silences, les sourires, les regards. Il maîtrisait. Et pourtant, dans sa voix, dans cette lueur dans les yeux qui restait quand il ne disait plus rien… il n’y avait pas de calcul. Il maîtrisait, oui. Mais il ne faisait pas semblant.
Il ne trichait pas.
— Plein de trucs. Les jeux vidéo, déjà. J’suis accro à un jeu qui date un peu maintenant. Detroit : become human, tu connais ?
Elle cligna des yeux.
— Pas vraiment. Le dernier jeu que j’ai fait c’est… Animal Crossing.
Il éclata de rire, ce qui la surpris. Des têtes se tournèrent vers eux. Elle croisa au passage deux regards féminins un peu trop insistants sur Mael. Il ne passait pas inaperçu, c’était sûr.
— Je te vois tellement pas passer ton temps à cueillir des pommes et parler à des petits chats en salopette.
— J’ai un passé sombre.
— Detroit, c’est autre chose. Tu joues trois androïdes. Ils découvrent qu’ils ressentent des choses, qu’ils veulent choisir leur vie. Mais ils sont traités en simples machines, en esclaves. Tu dois décider à leur place : obéir, fuir, te battre. Mais surtout... tu dois choisir qui tu veux être. Et parfois, t’as pas de bonne option. Bref, chef-d’œuvre.
— Et toi, tu as choisi quoi ?
— J’ai essayé d’être juste. D’éviter la violence. Mais le jeu te pousse dans tes retranchements. C’est ce qui le rend intéressant. Tu crois que tu fais ce qu’il faut, mais tu en es jamais certain. Et puis, quand t’es face à l’injustice, à l’humiliation, au rejet… c’est pas toujours suffisant d’être bon. Parfois, t’as envie de tout brûler. Et puis après, tu regrettes.
— C’est surprenant, c’est beaucoup plus profond que ce que je pensais.
— Ce jeu est particulier. Mais Animal Crossing a son petit charme aussi hein.
Il sourit. Ce qui était charmant là, c’était surtout lui. Il poursuivait, les yeux brillants.
— Et toi, du coup ? À part les PowerPoints et l’humour explosif, qu’est-ce que tu aimes ?
Elle hésita.
— J’aime bien les vieux films. Les romans un peu sombres. Les musées silencieux. Et marcher sans but en écoutant des BO de films.
Il rit doucement. Elle avait probablement écrit ça un jour sur une appli de rencontre. Ça datait. Elle ne s’y connectait plus depuis longtemps. Il y avait certains avantages à être débordée : ça tenait les rencontres foireuses et les déceptions à distance. Les vieux films, les romans… Est-ce qu’elle aimait encore vraiment tout ça ? Elle ne se rappelait même plus la dernière fois où elle avait ouvert un livre.
— Ok, je vois. Intellectuelle et mélancolique. Ça colle bien. Alors comme ça, tu aimes les drames français avec des silences de vingt secondes par plan fixe ?
— Touché. Mais en vrai… je crois que plus vraiment.
Elle marqua une pause, chercha ses mots.
— Si je suis vraiment honnête… je dirais que ce que j’aime, ce sont les films romantiques. Ça fait moins intellectuelle d’un coup.
— Mais je préfère cette réponse.
Un silence. Pas gênant. Juste naturel. Elle frissonna, un peu.
Il parla ensuite d’un podcast qu’il avait écouté : Entre ici… dans la mémoire collective, avec Denis Peschanski.
— C’est passionnant. Ça parle de la mémoire d’un pays. De pourquoi une nation décide d’oublier certains évènements ou de l’importance des commémorations.
— Et moi je me suis endormie hier sur une vidéo de gens qui rangent leur frigo par couleur.
Ils rirent tous les deux. Il était parfait. Drôle, brillant, et même, tendre. Elle plaça une mèche derrière ses oreilles, mécaniquement. Se toucha la joue, le menton. Elle prenait conscience de tous ses faits et gestes, de sa position sur la chaise, elle ne savait plus vraiment comment se tenir. Elle avait presque l’impression d’être à contretemps. D’être une imposture. Non. Ce n’était pas qu’une impression.
Elle fixa le regard de Mael un peu trop longtemps. Elle ne s’attendait à rien pour ce repas et là, il l’intriguait. Il n’était pas que ce visage à se mordre les lèvres, que cette attitude de loup assuré à qui tout réussi. Elle l’avait jugé trop rapidement. Et lui, au contraire, n’avait pas essayé de la ranger dans une case.
En partant, il proposa de marcher un peu. Elle accepta. Ils longèrent les vitrines illuminées. Les automates s’animaient, les lumières colorés diffusaient un brin de féérie dans les rues du soir. Il lui offrit un sachet de marrons chauds. Elle ne savait plus très bien quoi dire. Sa journée l’avait vidée. Elle rêvait de son lit. Et pourtant, ses pas continuaient.
— On m’a toujours dit « occupe tes mains quand tu peux pas t'empêcher de réfléchir. »
Nora haussa un sourcil.
— Pèle les marrons. Ça va t’occuper l’esprit un moment.
— Oh, je vois. J’ai cru que c’était une tentative de drague un peu bancale.
Le sourire de Mael s’étira. Elle baissa légèrement les yeux. Une chaleur douce, inattendue, s’installa. Elle se sentit vivante un instant. Dans ses yeux gris, elle pourrait peut-être y plonger, juste un peu.
En le quittant, elle le remercia pour le repas. Il lui rendit un sourire, mais il y avait autre chose derrière. Une hésitation.
— J'aurais bien aimé avoir tiré ton nom, tu sais. Pour le Secret Santa.
Elle le fixa un instant, prise de court. Il n'insista pas. Fit un geste de la main.
— Allez, à demain au bureau. Rentre bien.
En sortant du métro, à quelques pas de son immeuble, elle aperçut une silhouette à l’autre bout de la rue. Une allure familière. Ses épaules, cette coupe de cheveux.
Son cœur fit un bond.
Elle se mit à courir. Sans réfléchir. Slaloma entre les passants. Était-ce lui ? Était-ce Solal ? Pourquoi elle courait comme ça ? Même si c’était lui, qu’est-ce qu’elle lui dirait ? Elle n’avait rien fait pour elle. Même après plus d’une semaine, elle n’avait pas répondu à son ultimatum. Qu’espérait-elle ?
L’homme continua de marcher. Il arriva à hauteur d’un arrêt de bus. Elle y était presque. Mais le bus arrivait. Elle n’allait pas se mettre à hurler dans la rue quand même ! Le bus s’ouvrit devant lui, il monta. Les portes se fermèrent. Elle s’arrêta net. Haletante. Incertaine.
Le bus continua sa route. Était-ce lui ? Non. Il n’avait pas ni pull ni bonnet de Noël ridicule. Pas de tasse fumante dans les mains. Et surtout, pourquoi serait-il revenu ?
Elle sentit un pincement au cœur. Une morsure froide, un peu amère. Elle n’avait même pas vu son visage. Et elle avait couru quand même.
Je dois t’avouer un truc : je me prends au jeu de cette romance à trois comme un ado devant sa première comédie romantique de Noël. Ce que j’adore par-dessus tout ? Tous ces petits détails croustillants qui sentent bon le vécu. Entre les clins d’œil à la pop culture, les apps de rencontre, et les désillusions dignes d’une saison entière de The Bachelor, on est servis !
Bon, je sais bien que la scène torride approche à grands pas (#spoilerpasvraiment), mais je dois dire que ce petit Mael commence sérieusement à marquer des points. Il est doux, attentionné, probablement sent bon la cannelle… Bref, un vrai cadeau tombé du ciel pour Nora.
Et puis franchement, il vaut mille fois mieux que l’autre zigoto avec ses pulls de Noël qui piquent les yeux et ses disparitions dramatiques façon fantôme romantique. C’est quoi cette manie, d’ailleurs, de s’enticher de ceux qui viennent avec une alerte "risque élevé de cœur brisé" ? Solal, je le sens, va nous faire un remake de Love Actually, version tragédie.
Mais bon, pour l’instant, je savoure. Continue de nous régaler avec tes chapitres pleins de guimauve, de tension, et de petits pics bien sentis !
À très vite pour la suite des aventures sentimentales et légèrement chaotiques de Nora & co !
Un petit sourire diabolique s’est affiché sur mon visage à la lecture de ton commentaire 😈 Ouiiiiiiii 🙌 Je prends ça pour une petite victoire pour Nora : elle a réussi à t’embarquer dans son histoire - ces histoires - d’amour. Je vois que tu rejoins la team Mael, je l’aime beaucoup aussi. Chevalier des temps modernes, il a plus d’une carte (et d’un vinyle) dans son sac. Et Solal… Solal est pour l’instant très frustrant, je te l’accorde. Il arrive dans sa vie sans permission, pire, par effraction. Squatte son canap’ comme s’il avait toujours été là, lui dit « secoue-toi » puis disparait sans prévenir. Mais Solal a aussi ses cartes à jouer, ça va venir. Sois indulgent avec lui 🙂
Promis, je garde une pointe de guimauve, une pincée de tension, saupoudré de petits pics acides et je rends le tout croustillant avec un brin de sensual (à dire avec un petit accent espagnol, un mojito ou un moccachino en main). J’espère que ce cocktail va continuer à te plaire.
A très vite !
RedFuryFox
Un petit sourire diabolique s’est affiché sur mon visage à la lecture de ton commentaire 😈 Ouiiiiiiii 🙌 Je prends ça pour une petite victoire pour Nora : elle a réussi à t’embarquer dans son histoire - ces histoires - d’amour. Je vois que tu rejoins la team Mael, je l’aime beaucoup aussi. Chevalier des temps modernes, il a plus d’une carte (et d’un vinyle) dans son sac. Et Solal… Solal est pour l’instant très frustrant, je te l’accorde. Il arrive dans sa vie sans permission, pire, par effraction. Squatte son canap’ comme s’il avait toujours été là, lui dit « secoue-toi » puis disparait sans prévenir. Mais Solal a aussi ses cartes à jouer, ça va venir. Sois indulgent avec lui 🙂
Promis, je garde une pointe de guimauve, une pincée de tension, saupoudré de petits pics acides et je rends le tout croustillant avec un brin de sensual (à dire avec un petit accent espagnol, un mojito ou un moccachino en main). J’espère que ce cocktail va continuer à te plaire.
A très vite !
RedFuryFox
Déjà, le chapitre en général est vraiment apaisant, pour nous comme pour Nora. Ce tête-à-tête est vraiment une bouée dans le torrent de sa vie. D'ailleurs, maintenant que j'y ai goûté, je crains de retrouver son quotidien x)
J'ai aimé le début avec les "flashs fouineurs", c'est très parlant, surtout pour moi qui n'ai pas souvenir d'avoir déjà pris une photo d'un repas ou cocktail. La raison ? Tu le dis très justement : il était là, vraiment là avec elle. +1 Mael, tu fais plaisir.
Leur repas par contre, on en parle ? C'est courant ce type de nutrition ? (Vraie question hein, je suis qu'un simple paysou perdu dans sa campagne).
Ils ont parlé jeux vidéo pour leur premier rencard, et c'est là que tu touches à quelque chose de vrai, d’authentique, car ce sont souvent des sujets randoms qui sont abordés, et tout se joue dans un regard ou dans un mot finalement.
La fin est révélatrice du conflit intérieur de Nora, car bien qu'elle ait passé une excellente soirée, elle court dans la rue, juste parce qu'elle pense avoir vu Solal de dos.
Bref, je pourrais continuer longtemps mais je risque de poser un pavé comme à mon habitude (si ce n'est pas déjà fait...). Tu alternes les rythmes à la perfection, que ce soit d'un chapitre à l'autre, ou à l'intérieur même du chapitre. Tu sais nous tenir plongés dans ton univers.
Merci beaucoup pour ce beau moment revigorant où Mael a su se tenir ;) je pensais que le -18 prenait place ici moi x)
Très belle continuation à toi et à très vite !
Ahaha l'alimentation du bobo parisien passe forcément par une bonne tartine avocat en effet :p
Merci pour ton super retour ! Je suis vraiment contente que tu apprécies le rythme à travers les chapitres,. J'avais vraiment peur d'un essoufflement ici. Solal étant parti, je me suis dit que les lecteurs allaient en faire de même 🙈 Alors merci beaucoup d'être resté pour découvrir un peu plus Mael :)
J'ai un peu galéré pour le jeu vidéo à vrai dire. Je voulais un truc qui sortait un peu de l'ordinaire. Je ne suis pas une énorme joueuse mais j'avais vraiment beaucoup aimé jouer à celui-ci (ça date un peu).
La tension monte entre ses deux mais Nora avait besoin d'être plus séduite par le jeune loup avant de vraiment succomber. Affaire à suivre donc... :)
Au plaisir de te retrouver pour la suite !
Si Nora dévoile son passé sombre sur Animal Crossing, c'est qu'elle a très envie de plus partager avec le chaton-Mael qui a mal noué son écharpe ! J'ai beaucoup aimé ce restaurant sans les attraits superficiels que l'on voit en 2025 (téléphones dégainés, soirée sous appli de rencontres, restaurant thématique pour lequel X "influenceurs" ordonnent de visiter).
Discussions charmantes initées par un Spirtz tandis que tu as privé notre mineur à ses yeux d'un cocktail. Pour aller avec sa tuerie de burger, son choix s'était donc porté sur un Gin Fizz pour lui. Il avait ainsi glissé qu'en plus de l'intimider, Nora lui paraissant pétillante et légèrement acidulée. La découvrir et lui parler sans filtre ni sous-entendus aurait permis ainsi d'amadouer la trahison du gin censé le prendre par surprise !
Et les desserts quoi ! La conclusion de leurs expériences vidéloudiques ou des questions ouvertes pour apprendre à se connaître ? Bien sûr que Nora, en écoutant Mael et s'en faisant ses remarques personnelles, aurait bien testé une salade de fruits de saison, dans laquelle Mael aurait goûté ces drôles de mûres qu'il n'a pas l'habitude de manger. Lui, cela aurait été une mousse au chocolat maison, transition entre l'enfance oubliée et l'art de révisiter un classique en rajoutant des copeaux de chocolat dans une crème faite maison. Là, tu refais vivre la scène de l'ascenseur ! Elle, elle tente de grapiller des indices pour savoir ce qu'elle avait oublié et lui oserait un peu de subtilité dans le souvenir de ce voyage en apesanteur (as-tu la ref' ? :o).
Très bon chapitre. Nora reprend des couleurs, réalise que ses anciens goûts persistent car simplement abandonnés, faute de temps. Là, elle veut aller de l'avant. L'hésitation avec Mael est parfaite : une porte ouverte pour se retrouver et ne plus s'oublier se trouve devant elle.
Et là, la conscience incarnée, le Solal qui, faute de pull de Noël, ne porte pas de bonnet ridiculeusement magnifique. Le petite doute, comme rappel à l'ordre. La victoire amère de se reprendre en main sans avoir quelqu'un avec qui la partager. C'est validé.
Merci pour le partage :)
Petit bijou ce retour!
Entre chaton-Mael, le Gin Fizz pré-pubère, les drôles de mûres et la mousse au chocolat... je me suis régalée - et surtout j'ai bien ri !
Et tu as tellement raison : quelle honte, je n'ai même pas servi de verre au pauvre Mael qui joue les héros modernes à coup de dossiers bien ficelés - honte à moi 🙊
Quant à Solal... il rôde toujours, comme un rappel discret mais tenace qu’un choix plane encore :p
Merci encore pour ce commentaire précieux, je le garde bien au chaud pour les jours où la motivation fait grève 🫶
PS: Peut-être auront-ils droit plus tard à leur tête en tête en apesanteur ? "Pourvu que rien n'arrête le voyage" 🙈 On en reparle !