— Votre avez oubliez votre mot de passe, Nora ?
Elle tapa. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Mot de passe incorrect.
— Vous êtes sûre que c’est le bon ? demanda le gars de l’IT, accroupi à côté d’elle, son badge Alexis - Support Technique, oscillant devant son sweat à capuche.
— Oui, répondit-elle. Enfin… je crois.
Il haussa un sourcil, visiblement au bord de la tempête silencieuse.
— OK. Question de secours : Nom de votre instituteur préféré en primaire.
Blanc. Un blanc total. Elle cligna des yeux. C’est pas vrai !
— C’est… euh… madame… quelque chose avec un M ?
— (soupir) C’est vous qui avez choisi la question.
Elle lâcha un petit rire nerveux.
— Oui… c’est la fatigue. Et puis qui se souvient vraiment de son instit de CM1, hein ?
— Moi. répondit-il, sans même lever les yeux. Il s’appelait Monsieur Bastien. C’est lui qui m’a fait aimé les sciences. Il pianota, sec.
— Je vais passer par le compte admin. Mais faudra reconfigurer toutes vos questions de sécurité. C’est la procédure.
Elle hocha la tête. Sa gorge était sèche. Il lui tendit l’écran.
— Alors, nouvelle question de secours ?
Elle réfléchit. Trop longtemps. Trop vide. Trop flou. Elle finit par taper, presque au hasard :
Nom d’un objet auquel vous tenez ?
Réponse : Carnet.
Elle ne sut même pas pourquoi ce mot lui était venu. Ou peut-être que si. Une image. Une voix grave. Un stylo sapin et un pull avec un lama ou un ourson. Mais le gars avait déjà refermé son ordi et attrapé son mug.
— Voilà, c’est bon. Essayez de ne pas l’oublier cette fois.
Elle sourit, crispée.
— Je vais m’en souvenir, promis.
Elle espérait que ce soit vrai. Ses mains tremblaient légèrement. Elle avait perdu trente minutes avec ces conneries. 19Hh26. Elle dut s’arracher de son siège pour rejoindre la salle où la sacro-sainte soirée de la boîte allait se tenir. Quand elle entra dans la salle de réunion qui accueillait le Secret Santa, le contraste était presque violent.
La salle avait troqué ses lampes blafardes pour des guirlandes clignotantes et des bougies LED. Quelqu’un avait même eu l’audace d’apporter une playlist de Noël jazzy. Un sapin bancal, décoré par l’équipe marketing, trônait dans un coin.
Nora tenait un verre de bière tiède, coincée entre deux collègues qui débattaient encore de la dernière réunion avec la même ferveur que si leur vie en dépendait. Ses yeux parcouraient la pièce. A la recherche d’un souffle, d’une occupation… de Mael.
On était vendredi et elle rêvait de s’esquiver de cette obligation sociale. Mais pas sans l’avoir croisé.
Sophie apparut en première. Une robe qui devait faire deux fois le loyer de son appartement et une effluve de parfum collante. Elle tenait une coupe de champagne à la main et arborait ce sourire carnassier, c’était le même en soirée que devant le comité. Elle contrôlait la situation et elle le faisait savoir.
— Ah, Nora, lâcha-t-elle avec un ton faussement enjoué. Je te cherchais justement. Je voulais te le dire directement… j’ai mis Camille sur le nouveau projet avec les japonais.
Une pause. Nora se raidit.
— Je sais que c’est grâce à toi qu’on a remporté le client mais…
Elle but une gorgée de champagne, lentement. Elle voulait être sûre de bien marquer son effet. Le silence était étudié pour capter l’attention autour de nous.
— Je ne te sens plus autant d’attaque en ce moment. Et tu le sais, c’est un gros contrat. Je préfère que tu te concentres sur le projet Paillettes pour l’instant. Je te rappelle que nous n’avons pas droit à l’erreur sur ce projet. Et c’est dans moins de six jours. On fera le point sur tes objectifs en janvier.
Elle avait gardé son faux sourire intact pendant toute sa tirade. Et autour, les discussions s’étaient éteintes ou étaient chuchotées. Une dizaine de paire d’yeux avait assisté à l’échange, aussi captivés que devant une balle de match à Roland-Garros. Les regards allaient et venaient, certains compatissants, d’autres avides. Une exécution élégante. Les loups sentaient le sang.
Aucune envie de rentrer dans ton jeu, Sophie. Surtout, ne jamais montrer que cela nous atteint. Rien n’est personnel. Ne montrer aucune faiblesse. Aucun emportement.
— Bien sûr, répondit Nora avec un calme qu’elle ne ressentait pas. Ravie que Camille prenne le relai. Tu peux lui dire qu’elle n’hésite pas à me solliciter si elle a besoin d’un brief sur le client.
Elle croisa le regard de Camille, dans le fond de la pièce. Celle-ci détourna les yeux et se concentra sur la mini-quiche qu’elle tenait entre les doigts. Elle avait l’air presque désolée. Presque.
— Super, je lui dirais, répondit Sophie.
Elle ponctua sa phrase d’un clin d’œil sec, limite moqueur.
— Au fait, ajouta-t-elle en récupérant un petit paquet rouge qu’elle avait posé sur le bord de la table. J’étais ton Secret Santa.
Nora attrapa le paquet, l’ouvrit. Un serre-tête avec des oreilles de rennes. D’un goût douteux. Mais, quand elle eut le serre-tête dans les mains, une image surgit dans sa tête. Son esprit la propulsa ailleurs. L’espace d’un instant, elle était dans un autre lieu, un autre moment. Solal, assis sur son canapé. Avec son affreux pull avec un renne et sa clochette. Celui qu’il portait la première fois qu’elle avait vu. Son coeur se serra brutalement. Elle ravala ce vertige, esquissa un sourire figé et enfila le serre-tête.
— Canon, Nora. Comme toujours.
Sophie maniait les faux compliments avec la précision d’un sabreur : un sourire, une flatterie, et la lame était plantée. Le compliment n’était jamais gratuit. Est-ce que c’était ça la clé de son succès dans la boîte ? Elle s’éloigna, triomphante. Nora baissa les yeux sur son verre tiède. Les discussions reprirent mais elle sentaient les regards encore sur elle. Les sourires en coin et les conclusions que l’on tirait déjà. La tension dans ses épaules s’accentua.
Et puis, il y eut une présence. Silencieuse. Derrière elle. Elle se retourna et tomba nez à nez sur lui.
Mael, avec un sourire charmeur, celui qui disait « je suis sûr que tu m’attendais ». Il portait un pull anthracite et un jean bien coupé. Style gendre idéal… mais qu’on aurait envie de dévergonder. Il se pencha un peu plus et murmura proche de son oreille :
— J’ai un truc pour toi.
Un frisson la parcourut. Ils s’éloignèrent d’un échange enflammé sur la meilleure couleur de beige à utiliser pour la présentation du lendemain (le beige poudré était en train de gagner).
Mael tenait une petite boîte dans la main.
— J’ai pas tiré ton nom, dit-il en tendant l’objet. Mais j’ai vu ça et j’ai pensé à toi. Enfin, à la Nora qui arrête pas de corriger les slides à deux heures du matin et qui met trois réveils le matin.
Elle ouvrit la boîte. Un sablier. Un vrai, avec du sable rose pâle qui s’écoulait lentement.
— Il dure exactement trois minutes. Le temps parfait pour une pause. Tu retournes, tu respires, tu t’arrêtes. Voilà.
Elle manipula le petit sablier entre ses doigts, le tourna, retourna et observa le sable s’égrenait.
— C’est con, murmura-t-elle, mais ça me touche.
Il haussa les épaules, humble. Elle regarda encore le sablier, presque émue. Il avait toute la gravité d’un bijou ancien, sans ostentation. Dans le coin de salle, Sophie les observait. Une gorgée lente, une commissure retroussée. Dans son regard, la lueur tranquille de celle qui s’attendait à cet échange.
— Et toi, t’as eu quoi ? demanda Nora.
— Une mini-cactus. Le message, c’était « Je pique, mais je suis écolo ».
Elle éclata de rire. Ça faisait du bien. Il la regarda avec une douceur inattendue.
— Tu sais, continua-t-il, je sais pas ce que mijote Sophie, mais c’est pas net. Elle a parlé de réorganiser l’équipe, elle fait des trucs dans ton dos. Elle prépare un truc pour le 25. Tu devrais faire gaffe.
Nora sentit sa nuque se raidir un peu plus. Il ne restait même pas une semaine avant l’évènement. Elle sourit mécaniquement, mais son estomac se serra. Quelques oublis, des présentations moins bien préparés et en même pas trois semaines, voilà qu’on lui prenait déjà ses dossiers. Ses clients qu’elle avait mis tant de temps à sécuriser. A croire que Sophie n’attendait que ça. Elle soupira. Bien sûr qu’elle n’attendait que ça. Récupérer ses clients pour les donner à ses pions qu’elle pouvait manipuler. Des pions plus dociles. Plus utiles à son ascension. Qu’est-ce qu’elle prévoyait encore ?
Faites qu’un jour elle se prenne les talons dans le tapis sous lequel elle cache toutes ses crasses !
— Faudrait que je m’entraîne aux croche-pattes.
Il lui sourit mais ses yeux la dévisageait. Est-ce qu’il sentait qu’elle n’était pas à l’aise ? Il changea de sujet.
— Allez, laisse moi te resservir et trinquons.
Quelques minutes plus tard, un collègue, un peu trop enthousiaste, cria que l’équipe Paillettes était appelée sur scène pour le karaoké.
« All I Want for Christmas Is You ». Son cauchemar en dolby surround.
Nora leva les yeux au ciel, mais se laissa happer. Elle se retrouva à côté de Mael. Micro en main. Serre-tête toujours vissé. Mael chantait faux, très faux. Mais avec un enthousiasme désarmant. Elle, elle chantait mais sans grande conviction.
Il lui lança un regard complice. Elle rit en plein couplet. Il lui souffla quelque chose à l’oreille. Elle ne comprit pas mais un frisson la traversa. Il posa sa main sur son dos, pour la stabiliser. Comme si elle allait tomber.
Et peut-être qu’elle tombait. Juste un peu.
Quand la chanson se termina, les applaudissements fusèrent. Quelqu’un cria : « Mael, tu vas la faire craquer ! »
Elle rougit. Lui aussi. Mais aucun ne répondit.
Super. Ne manquait plus que des rumeurs avec le stagiaire.
Nora se retrouva dehors. La soirée n’était pas terminée mais elle en avait vu assez. L’air était humide, pas vraiment froid. Mael l’avait rejointe.
— Je te raccompagne ? proposa-t-il.
Elle hésita. Un peu. Et puis non. Elle n’avait plus envie d’hésiter.
— Ok.
Ils marchèrent un moment, sans parler. Elle pensait à Solal. À ce qu’il aurait dit. Aurait-il ri de ce sablier ? Aurait-il chanté au karaoké ? Ou serait-il resté dans un coin, à observer ?
Au bout d’un moment, Mael se tourna vers elle.
— J’habite pas très loin, tu veux prendre un dernier verre ? Juste un verre… le temps de discuter un peu. T’as pas l’air de vouloir être seule.
Elle le regarda longuement. Il était sincère. Et séduisant. Et présent. Tout ce que Solal n’était plus. Elle le suivit jusque chez lui.
Son appartement était rangé, lumineux. Une pile de livres traînait sur une table basse. Une console Nintendo, un jeu d’échec, un vinyle de Frank Ocean.
Quel tombeur !
Il mit un disque, lui servit un verre, et elle se détendit un peu.
— Je voulais pas te mettre mal à l’aise, dit-il en s’asseyant près d’elle. Mais j’avais envie de te dire que je t’aime bien. Pas en mode plan foireux. Je t’aime bien toi, Nora. Ta manière de froncer les sourcils quand tu lis un mail. Tes questions à la con. Ta façon de défendre une idée quand tout le monde baisse les yeux.
Elle sentit la chaleur lui monter aux joues. Rouge. Vivante. Un peu trop. Elle posa son verre, comme on lâche une ancre. Il se pencha. Elle aussi. Le baiser éclata, brûlant, instinctif. Une urgence qui se faisait attendre depuis trop longtemps. Il la saisit par la nuque, elle s’abandonna d’un souffle. Son coeur battait, fort.
Et bon sang… il embrasse bien.
Il l’attira un peu plus vers lui.
ou l'art délicat de ruiner la magie de Noël avec un budget de 5 euros.
Chaque année, c’est la même farce. L’idée parait noble, réchauffer les cœurs, rapprocher les collègues, instaurer un peu de magie dans l’open space… Sauf que dans les faits, c’est surtout une compétition de créativité fauchée et de mauvaise foi organisée à la machine à café.
La mission est simple : on doit offrir un cadeau "sympa mais pas cher" (traduction : moche mais dans le thème).
C’est ainsi que Pigeon Premier du service RH s’est retrouvé avec une bougie parfumée "odeur d’aftershave de Noël", et que Pigeonne Deluxe, vegan militante, a hérité d’un saucisson au foie de sanglier "édition limitée des Vosges". Quant à Pigeon Déprimé, il rit jaune devant son mug "Je ne suis pas du matin", offert pour la troisième année consécutive. Il ne boit pas de café, ni de thé, ni d’eau. Il boit uniquement des bières artisanales sans gluten.
Le grand gagnant reste sans doute Pigeonne pigeonnée, qui a reçu un bon pour "un câlin gratuit" écrit à la main, sur un post-it. Par son manager. Le pervers.
Le Santa Secret au boulot, c’est ce moment magique où l’on découvre que l’esprit de Noël se résume à se demander si on peut regifter une boule à neige moche sans que ça se sache.
Vivement janvier.
Ah, Nora… Elle avait pourtant juré de ne pas mélanger vie pro et vie perso, mais la troisième coupe de mousseux (que tu ne décris pas d'ailleurs) et la magie de Mariah Carey (que tu décris que trop bien) ont eu raison de sa détermination.
La soirée avait mal commencé : un cadeau foireux, une vilaine pique de sa directrice.
Mais voilà : dans un coin de la salle, le stagiaire à la mèche rebelle... Pas de grandes promesses, pas de calculs, juste un regard un peu doux et des blagues nulles au bon moment.
Alors oui, elle va peut-être l’oublier, son bellâtre en pull à flocons moches. Il paraît qu'oublier son obsession dans les bras d’un autre, c’est une bonne idée.
Toujours un plaisir de te lire. Le rythme est bon et le style tout aussi pétillant !
A très vite pour découvrir la suite de ce triangle — presque — amoureux !
Si un jour on fait un secret Santa, je sais déjà ce que je t’offrirais : une super louche stylisée avec au bout, un faux joyaux brillant comme pour un sceptre. Ça doit exister, j’en suis sûre ! Et ça te sera autant inutile qu’indispensable 😋
En tout cas, le secret Santa au boulot, c’est clairement la fausse bonne idée. Tu vois déjà tes collègues toute l’année, certains qu’on adore bien sûr (et heureusement, sinon le travail serait franchement moins marrant) mais pour les autres, on préfère surtout les éviter. Ceux là, on les ignorerait même dans la file d’attente direction l’enfer. Oui, j’ai péché. J’ai volontairement choisi des chaussettes moches qui grattent pour un secret Santa.
Le regard doux, les blagues nulles au bon moment. Mael est vrai et il la voit. Et c’est ça qui change tout. Je te laisse découvrir la suite pour Nora et lui 🤫 Je te promets quelques cahotements.
Et surtout merci pour ton commentaire et ta description du Secret Santa, ça m’a fait beaucoup rire ! 💛
A très vite,
🦊
Déjà l'oubli du mdp, preuve que malgré la légère reprise en main de sa vie personnelle, rien n'est encore accompli. Et que sa réponse à quel objet elle tient, soit le carnet, n'est pas anodine. Carnet de Solal ? Celui où elle a simplement écrit : « Un jour, je me suis oubliée. ».
La soirée est très bien retranscrite, surtout Sophie, la louve aux crocs bien acérés. Elle brille aujourd'hui et risque de voir un Solal à son tour demain... L'ambiance de ce genre de boîte n'est pas pour moi x)
Tu as parfaitement dosé les regards, les non-dits et les murmures. Je me suis senti mal pour Nora face à cette hypocrisie générale.
J'ai eu du mal au début à interpréter l’intervention de Mael, tu le décris juste comme un substitut de Solal alors qu'il a fait ses preuves (du moins pour moi ;p), mais ensuite j'espère avoir compris. Il a un fond de Solal en lui, pendant le dîner, j'avais remarqué cette phrase lorsqu'il parlait de son jeu vidéo : "Mais surtout... tu dois choisir qui tu veux être. Et parfois, t’as pas de bonne option."
Ici, il lui offre un sablier... (Excellente idée d'ailleurs, une pépite).
Beaucoup d'attention et surtout de compréhension de l'état actuel de Nora. Du coup, mes théories sont un peu ébranlées, et si Mael était derrière cette lettre au début du roman ? Ça collerait à son ton joueur mais sincère pour aider Nora. (Je sais, c'est tiré par les cheveux)
Et la fin, ce lâcher-prise, sobre mais émotionnellement chirurgical, qui amène ce baiser. Du grand art narratif 👍
D'ailleurs, tu n'as pas passé l'œuvre en -18 pour ça x) que nous réserve la suite...
Désolé de ne pas être plus technique sur mes retours, je te donne mes ressentis à chaud, ça vaut ce que ça vaut ;)
Merci encore de nous emporter dans cette belle histoire.
Bon courage pour la suite. À très bientôt !
Exact, le contrat plane toujours au-dessus d'elle même si elle a décidé d'ignorer tous ses signaux ! Un mot de passe c'est rien, mais un mot de passe qu'on tape 53 fois dans une semaine, c'est une alerte. En tout cas, c'est ce que je voulais montrer :)
L'hypocrisie générale : c'est exactement ça. Je voulais une scène malaisante, puante de cette hypocrisie des boites (je te souris mais si tu t'écroules, je ne te relèverais pas - quelque chose de ce goût là).
Haha j'aime bien que tu théorises sur l'histoire ! Alors je peux déjà te dire que ce n'est pas Mael qui est derrière ce contrat. Mais Mael lui laisse bien un petit mot au tout début ! Sur un post-it, pour lui dire merci 🤩
Tes ressentis en tant que lecteur c'est plus que précieux pour moi, au delà du technique, c'est les émotions que procurent un texte qui sont importantes je pense. Le but ultime étant d'arriver à faire vibrer, rêver. A donner une claque littéraire. C'est ça qui fait qu'on se souvient de certains bouquins et pas d'autres.
"Alors... comment commencer ce discours ? Euh... Je tenais à remercier l'autrice, les lecteurices, les sponsors, les rennes de Noël et Solal ! Vous savez, je n'ai pas mon memo et je n'ai pas envie d'improviser en écoutant mon coeur, c'est tellement cliché... En fait, oubliez les remerciements. Vu que la Sophie traîne dans ce chapitre, j'ai le droit légitime de me lâcher ! Je le savais, je l'ai écrit en premier et je le commente en premier. Mael. Point ! Je rends le micro !"
Si je suis parvenu à tiquer sur Sophie, c'est que tu l'as bien décrite ! Il est si dur de détester un personnage pour les bonnes raisons ! La maîtresse des chuchottements de ton Game of Thrones version "Salary Life" est vraiment bien ! Odieuse, peu enviable, tête à claques. On la valide dans le script, côté figurants !
Ce qui nous intéresse, ce sont les symboles cachés ! Le carnet dans lequel elle s'est oubliée et le sablier pour la forcer à mettre pause dans sa vie. Et le Mael qui chante faux en guise de clou du spectacle savoureux à lire. Non, je n'ai pas oublié les oreilles du rene mais on va s'intéresser au Mael car j'avais raison. Solal peut attendre car il doit attendre le réveil, le vrai.
J'ai lu récemment à quel point il fallait renforcer sa compétence "ragots" en entreprise (ce n'est pas mon monde, je précise :o). Mael sait, comme Nora le redoute, que la Sophie complote contre celle qui a osé se relâcher un moment pour troquer son envie fade de reussite contre la peur de s'effondrer sentimentalement. Bien sûr que la Sophie ne veut plus jeter de paillettes dans les yeux des Kevin : elle souhaite ardemment la chute de sa rivale ! Alors, si elle peut se rabaisser à se taper le stagiaire, c'est jackpot !
Sauf que Mael utilise des disques, Sophie. Eh oui, ça pique, la coincée. A défaut d'écouter le tien, rayé et peu recommandable, le sien vaut toutes les ambiances du monde. Nora vit l'instant présent tandis que toi tu n'auras pas le droit à la carte Solal quand tu finiras par t'oublier toi aussi par un jeu de la manipulation qui n'intéresse que toi (et ta fiche de salaire).
Cessons de parler d'elle.
Mael a tombé Nora. Nora ne tombe pas dans le piège du "carpe diem". Elle n'a plus qu'à espérer que l'étape suivante dépassera le temps indiqué sur le sablier.
Je suis très content pour celle qui... relativise et qui met enfin les dramas pro de côté ! Bienvenue dans le vrai projet que le destin a posé pour toi : toute une existence qu'il ne faudra plus courser mais accompagner ! Bon retour à la vie !
Merci pour le partage ! "All I want for This Christmas is THE happy life"... sans paillettes ajoutées, ni conservateurs ou autres édulcorants.
"Sauf que Mael utilise des disques, Sophie. Eh oui, ça pique, la coincée." -> OK, j’ai pouffé.
Pauvre Sophie (non)... et elle est pas si loin de ce que l'on peut retrouver dans les c-level de toutes entreprises qui se respectent. J’avais lu que les traits associés à la psychopathie (au sens clinique light, hein : manipulation, absence d’empathie, besoin de contrôle etc) sont plus fréquents à mesure qu’on grimpe dans la hiérarchie. On y est là. (Faites que ma boîte ne tombe jamais sur ce commentaire. Je vous adore, kiss kiss love!)
Blague à part, merci pour ton retour et ta lecture assidue, ça me touche beaucoup.
Et oui, tu avais vu juste… Mael, Mael, Mael.
Mais je file lire ton commentaire suivant, où je crois que tu m’en veux un peu 😇