11 | L’aristogothique (1/3)

Notes de l’auteur : Chapitre mis à jour le 25.07.23.

JULES.

— Et toi, qu’est-ce t’en penses Spectrette ? Hein dis-moi… ? J’suis follo ou j’le suis pas ?

La main levée, le regard hargneux et le nez fronce,

j’lui montre mon doigt qui irise la lumière,

j’attends j’attends… ses ‘xplications,

mais appuyée contre la biblio avec prest’démence,

Spectrette répond que dalle.

Son casque, plus d’casque sur l’crâne. Ses ch’veux miroi’noirent sur son buste.

Y’a juste ses yeux qui s’attisent d’une archi zarbe

luofougue,

un feuclairage qui bleusaille du force-mer.

Pis dessous, au milieu des joues,

une coulée d’sourire pas si mélanc’ que ça, pour une fois,

une ’xtension des lèvres plus farouche que d’hab’ trop quoi.

Pis c’est tout. Ultra rien.

En gros : ça réagit, Specrette debout contre la bibliothèque.

Mais fichtre c’que ça m’aide absolum’ trop pas.

Et moi.

Ça m’enchiasse. V’là.

J’y baisse mon bras. J’y arrête la métamorph’ d’mon doigt en idéelle.

Ça m’enchiasse pask’ j’y comprends que trop pas et comme toujours, Spectrette reste dans l’mystério. Mais fichtre ! Là j’ai b’soin d’réponses en fait, Secrètette ! Pask’ ça m’panique toutes ces choses qui m’tombent dessus et que j’capische zéro ! Comment que j’m’en sors, après ? J’en ai assez ! Déjà qu’hier y’a eu les Grisœils-pourchasseurs, pis l’vio’ élouch, pis v’là Brocante qui grouille d’idéelles, pis les bestiorats, pis les re-Grisoeils, pis les viroirs, et v’là que le lendemain, j’peux faire d’mon doigt un doigt-idéelle ? Mais on s’arrête où là ? Là ou jam’ pas ?

Ugh. L’étincelle au doigt ça a commencé c’mat déjà, quand j’me suis réveillée dans ma fichue chambre louée trop chère et que le soleil l’y grisounait à mes persiennes. La peau crass’poussière, crass’ville, j’avais faim, fichtre m’restait plus rien à bouffer, les brûlures d’Uranie m’grattaient les côtes et les bras, et c’est en me redressant, dégageant ma couverture scrogneugneu, que tout à k’, j’y ai surpris mon doigt comme ça. L’y brillait fourieusement. Ça m’a telle terreur qu’imméd’, plop ! j’y ai retrouvé ma main normale. Et tout ça, c’était si rapidos que j’en avais conclu : j’ai total’ débloqué. Ouais... Franch’, c’est bon là. À peine on t’parle des idéelles que déjà t’en vois partout, même fichées à ta peau, mais calmos vieille bique ! Si Jasmin t’a appris un tas d’trucs, le monde l’y s’est pas renversé pour autant. C’sont juste tes pensées et celles des autres qui courottent dans la rue. Ça signifie pas l’invasion, donc arrête ! Ça délire trop puissant là ¡

Brefon. Quoiqu’il en soi, moi j’avais un sacré hic, c’est que malgré tout, j’arrêtais pas d’y repenser à c’doigt-idéelle. Tellement que, quelques heures après, alors que j’m’ennuyais royal’ à la Brocante, j’y ai voulu voir si j’avais vraiment déraillé tout-àl ou si c’tait possible d’idéeller son corps ou j’sais pas trop ?

Scrogn’, j’étais là, pis comme ça, Jules s’est mise à fixer son doigt comme pour l’faucher. Son p’tit nez tout redressé, elle s’concentrait à faire j’sais pas trop quoi, et sans plus d’complications que ça, ça lui a repris la métamorph’ : sa peau a fourmillé, ses phalanges ont frisonne-brûlé, son sang a filo-vite-aux-veines. En fait, ça lui rappelait la sensas’ quand elle a touché l’vio’, à moins grande échelle, et… et… diantre ! Bah v’là, c’était d’nouveau là. Son doigt-idéelle. Quoi, donc tout ça j’y avais pas rêvé ¡? Argh ! Et Spectrette qui ‘xplique rien ! Est-ce qu’il faudrait pas que j’aille parler d’tout ça à Jasmin, alors ? P’t-être lui y sait ?

Spectrette ça la sursaute. Ma pensée. Ou ma parolée, si ça s’trouve j’ai encore grommelé toute seule. Extra vite, Spectrette s’approche, s’accroupit d’vant Jules assise dans l’barda d’la Bibliomonde. Et elle qui triture son béret entre ses mains, à demi-ailleurs, ça lui ouvre de gros yeux surpris, son ventre si faim que ça fait mal, avant que Militairette avance son bras et pose un doigt sur sa bouche. Comme pour l’intimer au silence. Miniot-Jules, d’abord elle y sait pas quoi réagir. La respiration bloquée, elle silence là. Final’, elle fronce ses sourcils pis bougonne :

— Bah quoi ? Qu’est-ce tu veux ? Que j’dise rien à Jasmin d’moi qui m’idéelle, c’est ça ?

Spectrette hoche sa tête, étirant sa bouche avec de l’heureux… crapuleux ? Sa binette se teinte d’une ombre malpropre, ça s’embrase drôl’ment dans ses blyeux, et Jules y sait pas trop c’qui s’passe, pourquoi ça mue vers… ça là, sa tête, mais ça la rend pas toute sereine ça, Juliot-Jules. Ça lui rappelle toutes les prévenances de Siloé comme quoi Spectrette l’est fourbe, mais j’veux pas. J’veux pas. C’est faux. Les traits de Spectrette grotesquent ça… j’sais pas trop. Ça… j’sais pas trop. Ses rivières se cristallisent sèchement, c’est hargne et cassant, l’est plus si belle que ça Spectrette, soudain. Et pask’ ça peur Jules, un peu, cette expression qu’elle lui a jamais vue, elle lui répond : d’acc d’acc, promis j’dis rien ! Sa lèvre rouge-explosée. J’y veux pas que ça… j’sais pas trop. Change trop. Là. Heh ?

Fichtre. Jules baisse le visage. Paupières frottées. Trop collantes qu’elles sont. L’est crevée, pas vraiment fermé l’oeil de la nuit… Malaxe son béret… L’y r’nifle. Bon. Au moins, l’a récup’ son béret. Elle l’avait fait tomber dans la foulo’gens d’vant les cyclo-rats et c’est Jasmin qui l’a r’trouvé il le lui a rendu. D’ailleurs, il était sacrément content que Jules revienne dans la Brocante. Elle a hésité mais elle avait juste trop un tas d’questions comme un gros tas qu’elle a pas pu y résister. Et aussi… pask’ elle avait p’t-être un peu la frousse ? Trois fois rien, hein !!! que les Grisœils lui r’fichent la patte dessus. Elle y savait pas trop où aller… aut’ part que la Brocante. Alors elle y est allée. Poser ses questions. Point barre.

Et Jasmin, l’avait certaines réponses mais pas à tout. Par exemple, pour le coup des rats ou des deux silhouettes-idéelles courantes dans le flot d’rongeurs, il sèchait total’. Il savait pas c’qu’elles signifient, pourquoi c’était la foule entière qui les percevait alors que d’habitude les idéelles chacun s’imagine les siennes à soi. Il a pensé elles doivent appartenir à la conscience collective et pas à la conscience individuelle. Jules l’a pas compris mais elle a pas osé le lancer sur le sujet, elle voulait pas qu’il reparte dans un aut’ d’ses délires philosofous. Surtout que son oeil-pas-loupe s’est drôlement éveillé quand Jules l’a précisé que les deux sil’ombrettes avaient vrillé une attention particulière sur Jules. Il se l’expliquait pas mais ça l’intéressait rudement pardi. Pis après, concernant l’homme qui gisait au sol, là aussi… grosse colle. Sait pas pourquoi il était dans un état pareil, respirant à peine, pourquoi des yeux noirs… Bon.  Quoique ? C’qui est sûr d’archi sûr, c’est que les mots qu’on a vus s’élever au-dessus d’lui, c’était effectivement son vivème. Sa phrase de vie quoi. Pis Jasmin a ajouté, que son vivème change comme ça, passant de « misère de l’âme est seule vraie misère » à « misère de l’âme est beauté de vie », il disait ça l’inquiétait pas mal. De c’qu’on raconte, ça arrivait pas mal ça, durant la Belle Guerre. L’changement des vivèmes. C’était même la méthode employée par l’mouv’ des révolutions Naïa pour arriver à ses fins, rallier les gens à leur cause.

Qu’il s’explique : à l’époque, Naïa l’était archi pas d’acc avec l’Observatoire qui commandait aux gens d’être justes et bons et vertueux, soit disant c’est comme ça qu’est le cosmos et l’y faut s’mettre en harmonie avec lui. Elle était encore moins d’acc qu’on tue ou emprisonne les porte-chaos sous prétexte qu’ils menacent l’équilibre du monde à cause de leur feuchu signe astrologique. Vrai quoi, ça l’était total’ injuste ! Les études qui prouvaient que les Cancers, Scorpions et Poissons sont plus violents que les autres l’étaient grave faussées. Alors Naïa a voulu s’venger. Elle a voulu renverser la dictature de la « bien-pensance » qu’elle disait, pour la remplacer par un empire façonné à son image. Un empire fait de chaos et de destruction. Et elle avait trouvé ce fameux moyen, un moyen des pires atrocités : comme un vivème est le noyau de toute une conscience, on n’a qu’à l’changer pour altérer l’entièreté d’une pensée ! Ça crée des p’tits soldats plus fidèles à Naïa que jamax. Des p’tits soldats qui apportent la destruction où qu’ils vont. Et ça pouvait arriver à n’importe qui, n’importe quand, si bien que les gens en avaient une peur panique. C’est plutôt compréhensible… qu’expliquait Jasmin. Imaginez Jules, imaginez ! que du jour au lendemain, vous ayez des pulsions meurtrières parce que, durant la nuit, on aura changé votre vivème en « les hommes sont voués à s’entretuer » ? Comment résister à cet appel qui vient du fond de votre être, alors ? Comment ne pas verser dans la violence quand votre vision du monde est si… noircie-pessimiste ? Vous comprenez, alors ? Vous comprenez cette technique qui explose tout ? Toute forme de hiérarchisation, toutes les normes, toutes les conventions, tous les espoirs, tous les désirs, toute la morale de l’humanité ? Vous comprenez pourquoi, au-delà des bombes et des attentats, c’était la pire des armes de guerre que Naïa ait pu utiliser ?

Et Jules l’était d’acc pour dire que ça l’était bien terrible. En revanche, elle refusait d’croire que Spectrette l’était embourbillée là-dedans. À cause que, eh : ça l’était vraiment trop terrible. Non mais oh ¡ Jam’ jam’ Spectrette elle participe à un mouvement qui change les vivèmes des gens ou quoi ! Surtout que Jules remarquait : ça l’inquiétait Jasmin que ça recommence. Alors ça voulait dire c’est pas d’la blague. Lui y disait : la rumeur court qu’il y a des familles néonaïennes cachées dans la Flave, cette partie de la Ville toute crasseuse au Sud où il faut surtout pas que j’aille à moins d’avoir des envies d’crevure, et enfin la Brocante est dans la Flave mais pas si enfoncée que ça dans la Flave d’abord. Il a juste espéré que l’O.V.E.A. prendra cette menace en charge… Que la police de la pensée soit utile, pour une fois ? Bon… Que d’interrogations, en somme… Je n’en sais pas vraiment plus que vous, Jules…

… en revanche ! Pour le coup d’Siloé et d’la salle des viroirs, l’brocanteur ça s’est éveillé pask’ il avait soudain un tas d’trucs à dire. En fait, Jasmin Fleury il la connaît Siloé Dagmar. Bon, c’est toute la ville qui la connaît, en vrai, comme elle fait partie du conseil de l’O.V.E.A. et qu’elle dirige la section d’astrologie à l’Observatoire. D’après lui, j’ai eu une sacrée veine d’avoir pu lui échapper… et vous avez dit Océane Libelle ? qu’il m’a demandé, la binette zarbément animée, mélange entre excitation et… et j’sais pas trop ? Une ombre que j’aurais surprise dans son oeil-pas-loupe ? Comme un éclat de… flippette ? Et… et… bref ! Concernant d’abord votre questionnement sur les gemmes ! qu’il a dit en préparant du thé et m’offrant des brioches bien dégueu’, sacré’ ramollies qui doivent dater du siècle d’avant mais que j’bouffais pask’ j’grugnais à la faim.

— Ce sont ces objets qui sont des contenants à idéelles ou Animas, comme les viroirs de Siloé. Et si la plupart des gens n’en ont cure de ces objets-là, nous sommes plusieurs à avoir compris leur potentiel et à avoir suivi une formation de gemmeur. Notre éthique est stricte, voyez-vous, avec un certain nombre de règles à respecter. Il est évident que Siloé ne s’y conforme plus depuis longtemps. Mais si je vous explique maintenant notre but initial – car oui je suis bel et bien un gemmeur…

Silenço. Jasmin Fleury, l’y s’était perdu un court instant dans sa tête à réaménager son gros ramas d’mêlée-pensées. Pis comme ça, s’éveillant dans un sursaut, le corps électrique :

— Le passé est fascinant, vous ne pensez pas ? Il est riche en contradictions et a beaucoup à nous apprendre, alors lorsque l’O.V.E.A. nous vide l’esprit et réécrit l’Histoire à sa convenance, il est primordial de préserver certaines de nos plus belles idées, importants souvenirs, sincères passions, terribles erreurs. C’est le rôle des gemmeurs : sauvegarder la mémoire. La Grande Mémoire, faite par les petites gens…

Sa binette levée au plafond, il furtivait des coups d’oeil sur l’fourbi d’barda d’bordel autour d’nous, l’était tout fier pis radieux dans sa poussière.

— C’est... mon devoir ? a-t-il continué, le regard-pétille au vague. Le devoir de mémoire ? Éviter l’oubli, la sélection, la distorsion… ou nous deviendrons peu à peu incapables de questionner cet unique système de pensées qui nous est proposé ? Voyez, c’est que… s’ils trient tout, nous soumettant qu’une seule lecture du monde, celle qui les arrange, comment soupçonner après que le monde puisse être, par-delà meilleur ou pire, autre ? Juste autre… ? Vous pouvez comprendre cela… n’est-ce pas ? Quand on est confinés dans une seule bulle de représentations, sans jamais en sortir, pas même pour en contester une autre, à terme on ne s’en aperçoit même plus ? On ne s’imagine pas qu’il puisse exister d’autres façons d’être, on se dit c’est comme ça et puis c’est tout ? Alors, inévitablement, notre vie on l’accepte telle qu’elle est et on la passe à côté de tout ?

Ch’veux-paille-blanche avait soupiro. Soufflé :

— Mais heureusement… ! Nous, ici… nous là… !

Pis vrillé sa pleine attention sur moi. L’poudro-air-au-gris-poussière tombait dans ses épaules. Son oeil dispo brillait. Murmurant, dans un souffle quasi-inaudible :

— Dans une culture de la désinformation, où le prosélytisme règne, quelle meilleure façon d’y répondre qu’en partageant un tas de valeurs et d’opinions qu’ils ne sauraient faire disparaître ?

Immenso son sourire aux miniots dents. Il attendait une grande réaction d’ma part, mais moi, recroqu’villée dans l’ombre, les lèvres pleines d’miettes et l’ventre rien rempli du tout, j’avais baissé la tête. Mordu la joue. Penaude soudain d’pas tout y comprendre ses mots. J’y savais pas quoi répondre, d’autant plus que Jasmin l’y soufflait encore :

— Alors… tant qu’il y aura des gens pour se souvenir, nous souvenir… je me battrai moi… à vous léguer des pensées dignes d’existence…

Sang dans la bouche. Fixette ma tasse d’thé, l’était archi sucrée, et moi j’avais terriblo l’envie d’un café bien noir bien sec. Éternello silence, ça tic-taquait l’horloge. Vraiment j’avais que dalle à dire, pis v’là je m’y sentais mal d’pas savoir les choses. J’ai reniflé, fondu ma binette dans l’ombre. J’y savais juste que ça m’gavait pask’ j’y voyais bien que Jasmin voulait m’enrôler dans sa grande mission, sauver l’passé ou j’sais pas trop. Il veut que j’sois son « apprentie-gemmeuse » qu’il m’a avoué. Faut le comprendre, c’est rare les gens qui perçoivent les idéelles dans les objets. Bien sûr, exact’ comme pour les Pensifs, tout le monde pourrait y arriver mais dans les faits, personne y arrive vraiment, et me concernant, il a bien vu lui, quand on a visité la Brocante, que j’avais des prédispositions à ça. J’y arrive moi à soupeser ce qui est de la creuse breloque pour d’autres, vivre les pensées quand les aut’ l’y a que du vide. N’en reste pas moins que ça demande de l’entrainement, pis Jasmin y veut bien m’apprendre à lire les gemmes. M’apprendre aussi à en créer, investir une babiole d’une émotion, d’une intention, d’un souvenir ou que sais-je ? De quoi léguer un bel héritage de pensées aux prochains qui viendront ? Hein, qu’en dites-vous ? Ne serait-ce pas là une noble cause que voilà ?

Et moi toute sa saleté d’besogne j’défends-la-vérité, ça m’faisait ricaner du nez à cause que j’m’en fichais pas mal. Surtout, j’me doutais qu’il avait d’autres intentions là-derrière à désirer m’avoir aussi soif à ses côtés. Au bout d’un moment, fallait arrêter d’me prendre pour une bobette sérieux ! Alors j’y ai demandé franco pourquoi qu’y m’voulait pour de vrai. Au début il a joué aux offusqués : quoi il voit pas où j’veux en v’nir ? Mais mon regard d’embrasure a dû l’intimider pask’ il a fini par baisser la tête, penaud subito, avant de m’avouer à demi-voix :

— Eh bien… Vous savez… C’est qu’il existe deux types de gemme : celles où les idéelles viennent et partent à leur guise. Et les autres, qui sont « des gemmes à maîtres ». Seuls leur maître perçoivent ce qui s’y trouve, seul leur maître peut en libérer le contenant. Vous vous souvenez du violoncelle dont vous avez perçu l’intériorité, hier ? C’est une gemme à maître, Jules. Vous seule pouvez la lire, et comme je sais qu’elle est une pièce maîtresse pour démêler le passé… Une part de moi aimerait savoir ce qui s’y trouve, je vous l’accorde… Alors vous laisser filer…

Et ça m’révoltait qu’il joue au fourbon et qu’il veuille m’utiliser comme ça. En même temps c’est pas comme s’il me l’avait pas avoué hier que l’vio’ il pense que ça m’revient. Surtout qu’après il a ajouté qu’il appartenait à Océane Libelle avant, et donc ça fait extra sens que son Anima m’ait amenée ici. Et moi j’l’ai regardé avec d’gros yeux, et quoi il pouvait pas l’dire plus tôt ?? Il prétendait qu’elle doit avoir caché beaucoup d’secrets là-dedans, des secrets qui l’a concerne elle, et moi j’l’ai juste coupé moi j’ai dit :

— Si j’arrive à lire c’qui y’a dedans, alors ça pourrait m’prouver qu’Océane l’est pas si vilaine que ça ?

Jasmin m’a regardé un long moment, un peu désarçonne, avant que ses fines rides grimacent et sa cicatrice-vague vacille et qu’il y dit, comme à contre-coeur :

— Eh bien… peut-être ?

Ça s’voyait qu’il avait de sérieux doutes mais moi j’m’en fichais ! Moi j’ai r’gardé Spectrette avec un énormo sourire, lui promettant que j’vais fouiller vivio’ et leur montrer à tous qu’ils s’trompent à son sujet. Ouais ! Et même que j’ai voulu l’faire tout d’suite, et que j’me suis levée malgré les retenances de Jasmin. J’ai foncé droit d’ssus. Le hic ! Cette fois quand j’ai posé ma paume sur l’bois, ça l’était rien comme la première fois qui m’avait laissé une sacrée musique et une sacrée nausée dans l’bedon. J’y sentais bien une pulsassion, mais c’était lointain et marin et ça craquouillait la mort. En gros : j’y comprenais rien. Loupiloupe ça l’a soulagé que j’y sois total’ paumée, il m’a dit que ça l’étonne pas ! Lire des gemmes nécessite un grand entraînement. L’y a une sensibilité spécialo à affûter et on peut pas y arriver d’un coup plouf! comme ça. Morgnonne j’avais grincé des dents tandis qu’il ajoutait :

— Et si cela peut vous achever de vous convaincre, j’ai déjà un apprenti. Eustache. Il se débrouille plutôt bien. Vous ne serez pas seule dans votre formation.

J’avais saigné la bouche. J’avais flanché. J’avais dit oui. Et j’sais pas, j’sais pas, j’sais pas si j’ai pris la bonne décision. Le fait est que c’matin, j’me retrouve là. Dans la Brocante. Pour que j’apprenne à lire des gemmes toussa. Et Jasmin, il m’a dit il a un tas de choses à m’expliquer, mais comme Eustache l’est pas encore là, on va l’attendre. D’ici là, j’peux un peu aller cataloguer la Bibliomonde, où les bouquins et rouleaux sont brouillis, s’effritent sur les rayons, où les globes poussièrent sous les lumignons, et où il fait si balayure, le chiffe-papier, si froissé et chagriné, tombant en papier de miettes, que l’odeur est celle d’imprimé mâché.

Alors va. Vaque. Vas-y Jules, lève-toi au lieu d’idéeller ton doigt. Va inventorier les auteurs, ordre alphabébête, va aussi répertorier le domaine, genre si c’est histo’ philo’ bio’ géo’ astro’ math’ physi’ parti’ de musi’ litté’ ratée et il doit exister d’autres types de scriturette qu’elle ne connait pas encore. L’ami Jasmin, il lui a donné des feuilles, un crayon, du scotch, de quoi coller des ‘tites étiquettes, partout sur les étagères. Hautes, si hautes les archelles et partout on trouve des échelles… l’espèce de lanterne que m’a donnée Jasmin pour l’éclairage… bein ça éclaire pas. Plutôt ça vacille, tremblote. Ça fait mal aux yeux, paupières tombantes. C’est un faux phare son ampoule, elle brille à peine.

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Edouard PArle
Posté le 07/08/2023
Coucou Louison !
On a quelques éléments de plus sur le passé de ton univers avec la redoutable Naïa et son pouvoir de perversion des idéelles, j'imagine qu'elle a été une actrice de la Belle Guerre. Quelques pièces de puzzle commencent à s'assembler, j'ai hâte d'en avoir plus pour observer le tableau d'ensemble.
Jules va devenir l'apprentie de Jasmin, curieux de voir ce que ça va donner, surtout avec son caractère. Elle a pas l'air plus émerveillée que ça par les motivations qu'il lui expose xD
Curieux aussi de découvrir le fameux Eustache, je suis pressé de voir ce que tu nous réserves.
C'est bien aussi de voir Jules douter un peu d'elle après sa confrontation avec Siloe, on voit qu'elle n'en est pas sortie indemne et c'est vachement bien vu. Curieux de voir ce que leurs futurs rencontres si elles ont lieu pourraient donner.
Un plaisir,
A bientôt !
Louison-
Posté le 10/08/2023
Coucou Edouard !
Merci beaucoup pour ton commentaire et ta lecture ! Comme d'habitude, ça me fait plaisir :)

Oui on en apprend un peu plus sur Naïa et les pièces du puzzle commencent à s'assembler, comme tu dis ! Et comme je sais qu'il y en a beaaaacoup : hésite vraiment pas à me dire si tu as des questions ou que tu es paumé par moments, j'ai essayé au max de répéter certaines choses mais j'ai aussi conscience que le tout ensemble est peut-être difficile à digérer haha. Et ça m'aide de savoir si ça coince. Bien sûr il y a encore plein d'éléments qui vont encore venir donc c'est normal que tout soit pas clair à ton stade de lecture mais voilou, si jam t'as tes doutes, n'hésite pas <3

Haha oui Jules apprentie de Jasmin, c'est clair que ça va être rigolo avec son caractère x) Pour Eustache, hâte de voir ton avis à son sujet ! J'aime bien son perso ^^ Et enfin, c'est chouette si on perçoit que la confrontation avec Siloé ne laisse pas Jules indifférente, j'ai un peu essayé d'accentuer ça avec mes dernières corrections.

D'ailleurs ! J'ai justement commencé à mettre à jour sur PA les dernières corrections que j'ai apportées à mon 2ème jet (raison pour laquelle la numérotation des chapitres est wtf haha) et j'ai pas encore fini mais les prochains chapitres que tu vas lire sont à jour, et je voulais juste t'informer des changements que j'ai apportés dans les premiers chapitres (pas besoin de relire hein je t'explique juste) :
1) j'ai séparé la Ville en deux "espaces", le nord que j'ai appelé la Houle (c'est la partie la plus "aisée" de la population, sans que ça soit des ultrariches, plutôt classe moyenne-haute) et le sud que j'ai appelé la Flave (la partie où résident les gens de basse condition et où il y avait les anciens quartiers généraux naïens, donc c'est connoté de manière assez négative, plus on s'enfonce au sud plus c'est craignos).
2) Naïa est aussi montrée de manière plus tranchée dès le départ. Les personnages parlent vite des Naïens comme étant des "terroristes". C'est pas forcément le cas pour tous lol mais voilà j'ai accentué la peur/vision négative qui tourne autour de cet ancien mouvement de révolution.
3) je sais pas si tu te souviens mais à un moment maman-Rosa donne une boussole à Nova. En fait c'était pas logique que ce soit elle qui la lui donne, donc j'ai changé et à la place Nova trouve la boussole dans sa chambre accompagnée d'un mot qui lui dit de pas la montrer à ses mères. Nova en parle à Milan mais pas à ses mères.
4) Siloé quand elle parle avec Jules, a un rapport plus nuancé à Spectrette. Siloé veut plus forcément la détruire, considère que la présence des porte-chaos est "acceptable" tant qu'on peut les maîtriser, et propose à Jules de lui apprendre à contrôler Spectrette, tout en espérant atteindre Naïa et l'Onde à travers cet anima.

Voilooou, si t'as des questions sur mes modifs, hésite pas ! Et si dans la suite tu lis des choses qui te semblent sorties de nulle part, ce qui est possible, c'est peut-être parce que c'est une autre modif que j'ai apportée et dont j'ai oubliée de te tenir au courant haha, ça m'étonnerait pas que j'oublie des petits trucs :)

VOILA j'ai fini amen, désolée pour le pavé x) Merci d'avoir lu ! Et à viiiite <3
Edouard PArle
Posté le 11/08/2023
Coucou !
Très honnêtement, ça m'est déjà arrivé d'être un peu perdu mais je suis pour l'instant toujours retombé sur mes pattes.
Ok pour les modifs, j'aime beaucoup la 4, qui permet de rendre Siloe encore plus menacante car nuancée.
A bientôt !
dodoreve
Posté le 04/12/2022
« mais appuyée contre la biblio » j’ai lu libido mon dieu quelle hérésie

« En gros : ça réagit, Specrette debout contre la bibliothèque. » ahah j’adore le résumé, le « ça réagit » me fait beaucoup trop rire

« Ça m’enchiasse. » ptdr jules stop

« Déjà qu’hier y’a eu les Grisœils-pourchasseurs, pis l’vio’ élouch, pis v’là Brocante qui grouille d’idéelles, pis les bestiorats, pis les re-Grisoeils, pis les viroirs, et v’là que le lendemain, j’peux faire d’mon doigt un doigt-idéelle ? » Un bref instant j’ai cru avoir loupé un truc comme ça faisait longtemps que j’avais pas lu ton histoire (hélas) mais en fait non ? C’est juste que tu commences ton chapitre avec cette nouvelle info, on est d’accord ? (incroyable d’ailleurs cette info) Bon surtout, dans tout les cas, même si j’ai douté de ma mémoire, ça me perdait pas parce que t’as bien résumé les choses. En vrai je pense que c’est pas de trop donc voilà, c’est cool ! (Si jamais c’est pas clair, comprendre : jsuis débile mais t’écris débiloproof donc tout va bien)

« fourieusement » <3

« Spectrette hoche sa tête, étirant sa bouche avec de l’heureux… crapuleux ? » Là je t’avoue que je visualise pas

« Jules l’a pas compris mais elle a pas osé le lancer sur le sujet, elle voulait pas qu’il reparte dans un aut’ d’ses délires philosofous. » ahah j’aime bien cette idée de pas vouloir écouter tout le blabla qu’il pourrait faire alors qu’elle pourrait apprendre des trucs

« Des fanatiques changeaient les vivèmes des gens, de force évid’, afin de les rallier à leur cause. » WOW c’est turbo chaud en vrai ça

« Pour le coup d’Siloé et d’la salle des viroirs, l’brocanteur ça s’est éveillé pask’ il avait soudain un tas d’trucs à dire. » Là ça m’étonne que Jules lui ait raconté ça alors que c’est hyper personnel ! En même temps Jasmin il a un bon feeling, c’est un bon ptit père, donc forcé que ça passe

« T’as bien deviné Jules, je suis bel et bien un gardien d’Animas » WOW ok stylé Jasmin

« Distinguer ceux qui sont neutres de ceux qui sont des contenants à Animas ou à idéelles. » Juste j’y pense là tout de suite, je sais pas si tu avais jeté un œil aux Objets Maudits de Soah ? L’histoire n’est plus sur PA parce qu’elle a été publiée, mais il est question d’objets chargés d’émotions. Vos histoires n’ont rien à voir mais je me dis que ça t’intéressera peut-être

« Éviter l’oubli, la sélection, la distorsion… ou nous deviendrons peu à peu incapables de questionner cet unique gouvernement de pensée qui nous est proposé ? Voyez, c’est que… s’ils trient tout, nous soumettant qu’une seule lecture du monde, celle qui les arrange, comment soupçonner après que le monde puisse être, par-delà meilleur ou pire, autre ? Juste autre… ? Vous pouvez comprendre cela… n’est-ce pas ? Quand on est confinés dans une bulle de pensées, sans jamais en sortir, pas même pour en contester une autre, à terme on ne s’en aperçoit même plus ? On ne s’imagine pas qu’il puisse exister d’autres façons d’être et de penser, on se dit c’est comme ça et puis c’est tout ? Alors, inévitablement, notre vie on l’accepte telle qu’elle est et on la passe à côté de tout ? » J’ai adoré ce passage, typiquement de ceux qui nous renvoient à notre propre vie et à la manière de vivre les choses, c’est cool !

« Dans une culture de la désinformation, où le prosélytisme règne, quelle meilleure façon d’y répondre qu’en invoquant un tas de valeurs et d’opinions qu’ils ne saurait faire disparaître ? » Yes alors c’est peut-être formulée d’une manière légèrement opaque (tu entends quoi par « invoquer des valeurs » ? je sais pas si ça renvoie à une action (partager ces valeurs) ou au simple fait de penser (avoir la liberté de réfléchir différemment)) MAIS très cool encore une fois, et le fait que ce soit condensé dans une phrase ça donne une ptite charge électrique en plus je trouve

« Immenso son sourire aux miniots dents. Il attendait une grande réaction d’ma part, mais moi, recroqu’villée dans l’ombre, les lèvres pleines d’miettes et l’ventre rien rempli du tout, j’avais baissé la tête. Mordu la joue. Penaude soudain d’pas tout y comprendre ses mots. » Oui ahah du coup ça ne m’étonne pas que Jules l’y comprenne rien !

« J’y savais juste que ça m’gavait pask’ j’y voyais bien que Jasmin voulait m’enrôler dans sa grande mission, sauver l’passé ou j’sais pas trop. » D’ailleurs je trouve ça cool d’exploiter ce sentiment-là, de « déso ça a l’air bien noble mais juste je comprends R » qui est à la fois drôle et réaliste en quelque sorte, genre non dans la vie et les histoires les missions tout ça n’ont rien d’évident en fait ? Bref ce que je veux dire c’est qu’elle est toute humaine la ptite Jules et toute elle et voilà je l’aime

« les gens qui perçoivent les idéelles dans les objets, ces fameux « gemmeurs » comme il appelle ça » Tu as rajouté carrément plus de vocabulaire à ton histoire, je trouve que c’est cool et que ça fonctionne bien !

« nous pourrions renforcer la sécurité de votre béret, qu’en dites-vous ? » Tirée de son contexte cette phrase est beaucoup trop drôle

« C’est que, voyez-vous, il existe deux types de gemmes : celles où les idéelles viennent et partent à leur guise. Et les autres, qui sont « des gemmes à maîtres ». Seuls leur maître perçoivent ce qui s’y trouve, seul leur maître peut en libérer le contenant. » Wow je sais pas si j’ai compris mais c’est pas rien comme info ça non ? Je veux dire dans un cas une idéelle est libre, dans l’autre c’est le « maître » qui a le dessus ? Honnêtement j’aime pas trop cette perspective

« Alors va. Vaque. Vas-y Jules, lève-toi au lieu d’idéeller ton doigt. » Jaime bien cette vibe, c’est comme si sa voile avait pris un petit vent, ça fait tout nouveau et frais

Ma journée bénie par le fait d’avoir pris le temps de lire du Nova ET du Jules

Amen
Louison-
Posté le 10/12/2022
Libido à la place de biblio mais je meurs :’)

Oui le fait que Jules arrive à idéeller son doigt c’est nouveau effectivement ! T’as rien raté <3 <3 Et chouette si le fait que je fasse un mini-récap sur ce qu'il s’est passé avant est bienvenue ^^

« de l’heureux crapuleux » je prends note que tu visualises pas ! En vrai jpense que moi non plus lol.

Oui le fait de changer les vivèmes des gens, effectiv c’est taré hélas.

Ah je prends note aussi que selon toi ça t’étonne que Jules ait raconté un tas de trucs à Jasmin ! Peut-être je peux essayer de tempérer ça, mais dans ma tête je me dis que quand même Jules est ultra flippée après Siloé et que comme y’a plein de trucs qu’elle comprend pas, elle va quand même chercher une forme de soutien quelque part, malgré que voilà elle et les gens c’est pas trop ça ? Et aussi elle veut en apprendre plus sur Spectrette et elle se dit que Jasmin peut lui donner quelques réponses ^^

J’ai pas jeté un œil aux Objets Maudits de Soah, mais je zieuterai peut-être un jour ou l’autre, merci du partage ^^

« Dans une culture de la désinformation, où le prosélytisme règne, quelle meilleure façon d’y répondre qu’en invoquant un tas de valeurs et d’opinions qu’ils ne saurait faire disparaître ? » > raah je comprends oui dans ma phrase c’est pas clair « invoquer des valeurs », je vais essayer de préciser ça. Du coup je profite pour te poser une question : est-ce que cette question est pas trop « élitiste » ? Parce que chépa le mot « prosélytisme » ou quoi ça me fait un peu pédant et je sais pas si je vais garder ça à terme, parce que j’ai pas envie de rendre mon texte inaccessible (bon en même temps c’est juste une question comme ça mais voilà je doute)

Ahh cool si ça te plaît que Jules elle s’engage pas dans une mission ou quoi avec Jasmin, juste elle reste focus sur ses propres intérêts ! J’ai pas envie d’avoir la vibe héroïsme ou quoi, parce que dans la vraie vie, effectivement, si on me demande demain de sauver le monde, juste je dis non quoi, demandez à qqn d’autre, genre dodo, cette personne est très bien dans le genre, elle est Capricorne ascendant Lion je vous jure elle est parfaite pour ça.

Oui j’ai rajouté de ouf du vocabulaire ! <3

Ouééé emprisonner des idéelles dans des gemmes à maître, c’est archi pas fun.

VOILA MERCI POUR LE RESTE DE TES REMARQUES ENCORE ARCHI BEAUCOUP AAAAH
dodoreve
Posté le 10/12/2022
"Ah je prends note aussi que selon toi ça t’étonne que Jules ait raconté un tas de trucs à Jasmin ! Peut-être je peux essayer de tempérer ça, mais dans ma tête je me dis que quand même Jules est ultra flippée après Siloé et que comme y’a plein de trucs qu’elle comprend pas, elle va quand même chercher une forme de soutien quelque part, malgré que voilà elle et les gens c’est pas trop ça ? Et aussi elle veut en apprendre plus sur Spectrette et elle se dit que Jasmin peut lui donner quelques réponses ^^" Oui ça me semble carrément cohérent vu comme ça ! Si je reviens sur le passage en question :
"Elle a hésité mais elle avait juste trop un tas d’questions comme un gros tas qu’elle a pas pu y résister. Et aussi… pask’ elle avait p’t-être un peu la frousse ? Trois fois rien, hein, que les Grisœils lui r’fichent la patte dessus. Elle y savait pas trop où aller… aut’ part que la Brocante. Alors elle y est allée. Poser ses questions. Point barre."
Ben en vrai effectivement l'info est là mais est-ce qu'on sent tant que ça l'ultra flippance ? Perso je l'avais plus ressenti comme curiosité (trop de questions c'est le premier argument) avec éventuellement de la frousse (qui arrive en suite), sachant que de toute façon c'est son lieu "par défaut" (elle avait nulle part où aller quoi qu'il arrive). Je dis ça pour mieux t'expliquer mon ressenti MAIS, EN MÊME TEMPS, ben c'est assez cohérent que Jules soit dans le déni et tout. Donc voilà. Je comprends mieux pourquoi j'ai eu cette impression avec ton explication.

"« Dans une culture de la désinformation, où le prosélytisme règne, quelle meilleure façon d’y répondre qu’en invoquant un tas de valeurs et d’opinions qu’ils ne saurait faire disparaître ? » > raah je comprends oui dans ma phrase c’est pas clair « invoquer des valeurs », je vais essayer de préciser ça. Du coup je profite pour te poser une question : est-ce que cette question est pas trop « élitiste » ? Parce que chépa le mot « prosélytisme » ou quoi ça me fait un peu pédant et je sais pas si je vais garder ça à terme, parce que j’ai pas envie de rendre mon texte inaccessible (bon en même temps c’est juste une question comme ça mais voilà je doute)" Pour être honnête oui, c'est lourd, ça fait assez dissertation même, MAIS personnellement je trouve ça cohérent que Jasmin s'exprime comme ça. En tout cas, ça correspond au personnage tel que je me le représente. Peut-être que si cette question d'accessibilité t'inquiète trop, effectivement il faudrait remanier cette formulation OU insister sur le fait que Jules n'y capish parfois rien quand il parle. C'est pas une solution qui me semblerait incohérente, surtout que si tu voulais assumer ce côté philosophons plus frontalement ben ça te permettrait de le faire avec humour et légèreté au final, que te lancer dans l'accessibilité toute mâchée pure et simple. À toi de voir (:

"parce que dans la vraie vie, effectivement, si on me demande demain de sauver le monde, juste je dis non quoi, demandez à qqn d’autre, genre dodo, cette personne est très bien dans le genre, elle est Capricorne ascendant Lion je vous jure elle est parfaite pour ça." lol
Louison-
Posté le 10/12/2022
Ok alors pour Jules j'essaierai d'accentuer la frousse, même si oui effectivement c'est dans le déni parce que quand elle dit : "Et aussi… pask’ elle avait p’t-être un peu la frousse ? Trois fois rien, hein, que les Grisœils lui r’fichent la patte dessus." >> c'est que carrément elle veut pas avouer qu'elle a eu peur et je pensais que le lecteur le comprendrait mais en fait je me rends compte que c'est pas facile à saisir donc ouééé je vais essayer d'accentuer ça! (oui la Brocante c'est aussi le lieu par défaut comme tu dis !)

Oki merci ton retour sur le mot prosélytisme lol, t'as des chouettes suggestions ! <3 Je réfléchirai à tout ça, l'option que Jules comprenne rien ça me parait bien ^^

(j'ai tellement ri à ton "lol" final)
Romane
Posté le 10/08/2022
Coucou Louison ! J’ai fini de lire tout ce que tu avais posté des Portiers jusqu’à présent, à l’occasion d’un très long moment d’attente ! Je n’étais pas dans la situation idéale pour commenter, donc je le fais maintenant, petit à petit !

Déjà, tu le sais, j’adore ce titre de chapitre ! Je trouve qu’il est très bien trouvé, mais surtout qu’il synthétise beaucoup la créativité liée à ton univers, et son ambiance onirique !

Je trouve toutes les explications de Jasmin très bienvenues, claires et intéressantes ! (Par ailleurs, je viens de capter que Jasmin Fleury, ça fait Jasmin fleuri, je l’avais vraiment lu comme un nom sans y accoler de sens) L’idée du doigt-idéelle est aussi très intéressante.

Si j’ai peut-être une micro remarque pragmatico-pratique : Où se situe exactement temporellement le chapitre par rapport à sa capture par Siloé ? Où se trouve-t-elle, géographiquement ? Je pense que ce sont des infos qu’on devrait avoir, et dès les premières lignes. Le chapitre axé sur Nova est dense et long, on change de personnages, donc ça peut être bien de restituer le cadre de Jules. Et dans une certaine mesure, je pense que ça peut s’appliquer de temps en temps que tu bascules d’un perso à l’autre, très brièvement ; où sont-ils ? Combien de temps depuis le dernier chapitre (ou sur quelle ligne temporelle est le chapitre, si c’est un flashback) ? Que s’est-il passé, en gros ?
Louison-
Posté le 12/08/2022
Coucou Romaaane ! Je viens te répondre ^^

Merciii comme toujours pour ta lecture et tes retours plus qu'éclairants, j'apprécie énormément <3 <3

Chouette si les explications de Jasmin sont claires et bienvenues ! (oui son prénom me fait vraiment bader hahaha)

Pour ta petite remarque : oh normalement je fais un récap temporel et géographique ! Peut-être effectivement pas dans les premières lignes, mais je suis allée contrôler, Jules dit à un moment que ce qu'elle vit là ça se passe le jour d'après sa capture avec Siloé et qu'elle est dans la Brocante :) Après je comprends que ça puisse être brouillon effectivement, parce que les chapitres sont longs de manière générale donc quand on retrouve l'autre forcément ça fait un gros saut :/ J'en prends vivement note, dans tous les cas ! Que ce soit dans ce chapitre-ci ou dans tous les autres ^^ Alors merci pour ta remarque ! <3
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