11 | L’aristogothique (2/3)

Notes de l’auteur : Chapitre mis à jour le 25.07.23.

JULES.

Hop ! Jules se lève, d’la poudre d’la poussière qui tombent sur son béret. Elle monte son faux-phare, scrute les hauts rayonnages où se pressent les rouleaux, les livres, les cartes, les atlas. Elle s’dit, faut tout sortir. Détacher les siècles. Alors elle monte sur une échelle. Commençons par vider le haut. Mais ! des pas dans l’escalier. Fichtre ! Toute frêle près des grimoires, malhabile sur son échelle, elle s’crispe. Bouge plus. Attend. Saigne sa lèvre. Espère que l’type montera au prochain étage. Beh ! En fait, l’y sont deux ! L’y parlent là-bas. L’un, c’est la voix aiguë d’Jasmin, pis l’autre, quoi c’est l’fameux Eustache ? C’qui est sûr, c’est que l’bougre l’avait un timbre lisse et sombre, tout rond quoi, mais c’était aussi beaucoup d’colère mêlée à ça, tant et si bien que ça m’faisait zarbe d’entendre du beau grave trémuler comme ça. Comme de l’élégance qui s’y fâchait fort. Il grondait :

— … n’en reviens toujours pas ! La communication officielle de l’O.V.E.A. était offusquante, vraiment je… Et d’un tel bazar ! Tout le monde se pressait devant l’estrade, posait ses questions, on criait pourquoi les rats, l’homme aux yeux noirs, pourquoi une phrase au-dessus de sa tête, et surtout : c’est quoi ces deux émanations auractoplasmatiques ? Les deux porte-paroles de l’O.V.E.A. étaient désemparés, ils n’arrivaient à rien contenir. Finalement, Siloé est intervenue et dingue… d’un claquement de langue, elle a calmé toute la foule réunie. Je te jure…

Les pas s’arrêtent en haut de l’escalier, Jasmin relance Eustache en lui demandant c’qu’elle a radoté la femme des chiffres. Comment qu’elle a expliqué tout l’bordelo des rats  ?

— Eh bien… elle a été assez cash, a répondu Eustache. Sans préambule, elle a annoncé que cette horde de rats était en réalité une attaque, une attaque qui venait tout droit de la Flave, une attaque qui a été revendiquée le matin même par des partisans du mouvement dit « néonaïen ». Soit disant qu’ils auraient envoyé une lettre à l’O.V.E.A. en les avertissant qu’il y en aura d’autres des assauts comme ça…

— Ciel… !

— Tu l’as dit ! Cette annonce a provoqué un tel tollé dans la foule ! Mais à nouveau, Siloé a réussi à dissiper les inquiétudes d’un rien du tout. Il lui a suffi d’un regard, d’un geste du bras, et tout était à nouveau silencieux. Souriante, elle a appelé à davantage de sérénité et confiance en l’O.V.E.A. Ces enragés cherchent à diviser et apporter le chaos en Ville, nous n’allons tout de même pas leur donner ce qu’ils veulent ! qu’elle s’est écriée, avant de rappeler que Naïa a été dissolue depuis longtemps. Aucune raison de s’affoler, donc. Les auteurs de cette lettre ne sont selon elle que deux ou trois extrémistes isolés, en marge de la société, qui se réapproprient une idéologie « ô combien dépassée ». L’O.V.E.A. est d’ailleurs déjà sur plusieurs pistes pour les retrouver. N’est-ce pas merveilleux ? qu’elle a dit. Et gnagnagna… Non mais tu entends ça, Jasmin ? Décrédibiliser à ce point le mouvement ? Dire qu’il n’est pas une menace alors que tout le monde sait, ça s’organise dans la Flave, ça se rassemble, et en plus fort, en plus ordonné que la dernière fois, ça annonce un grand Retour, ça–

— Les rumeurs ne sont pas forcément synonyme de réalité, Eustache.

— Je sais bien ! Mais je sais aussi quand il faut ouvrir les yeux, et tu ne peux pas ignorer toutes ces spirales qui apparaissent de plus en plus au coin des murs ou gravés sur les bancs, même au sein de la Houle.

Jasmin a silencé, Jules aussi. Enfin d’toute façon Jules c’était pas maintenant qu’elle allait crier une question par-dessus sa bibliothèque, surtout qu’elle y avait la gorge qui boulottait à entendre tout ça. Une gorge qui l’aurait pas pu parler, à cause que… ouais ? Franch’ dans quel genre d’Ville Terriblère Spectrette l’a embringuée sérieux ?! Pourquoi qu’on est obligés d’y faire la révolution ? Ça troublantait Jules et voix funébro-lisse a continué :

— Quoiqu’il en soit ! Siloé a ensuite repris en évoquant les deux « émanations auractoplasmatiques ». D’après leurs données, il s’agit d’une reconstitution de Noée Elévie et Jules Orion, les membres-fondateurs de l’Onde. Elle a accusé le mouvement d’avoir réussi, « par on ne sait quel artifice », à rendre ces deux ombres issues du passé visibles pour tous. Faire naître un symbole révolutionnaire à travers des figures révolutionnaires. Et là elle a… argh ! Attention je cite : « Mais quand les Ondés comprendront-ils, eux qui défendent les Pensifs, que ce n’est pas pour rien si nous condamnons ces personnes voyant des émanations ? Que notre stratégie mise en place pour contrôler le phénomène est ce qui garantit la cohésion sociale et la sécurité de tous ? » Rah mais à ce moment-là, je te jure que j’aurais pu… j’allais… non mais tu imagines ? Surtout qu’attends, ce n’est pas fini ! Puisqu’après ça elle a… ri. Oui, voilà. Elle a doucement… ri en affirmant que l’Onde, pour le coup, ne constitue pas une réelle menace. Cette jeunesse déviante n’est dangereuse qu’à faire apparaître des émanations à valeur symbolique, souiller la Ville de graffitis, fumer des joints au fond des parcs, chansonner « peace and love » en rêvant d’un monde nouveau où seule « l’imagination serait au pouvoir ». Au moins, qu’elle s’est moquée, ces drogués utopistes ne font pas usage de violence. Il faudrait pourtant, non ? Pour arriver à des résultats un peu plus concluants ? Crénom ! Tu entends ça ? Forcément, la foule a ri, et–

Mais Eustache a été coupé par la clochettine en bas qui annonçait l’arrivée d’un nouveau client. Jasmin alors a pressé j’énerve-galamment, qu’il lui raconte vite vite la fin ! avant qu’il parte s’occuper du visiteur.

— Quiconque a des soupçons sur quiconque est prié de venir à l’O.V.E.A. leur en faire part, et tout le verbiage habituel… Elle a aussi prévenu un plus strict encadrement des signes. Il ne faudra donc pas s’étonner si des Grisœils nous soumettent à des tests de personnalité. L’Observatoire ne peut laisser trainer des porte-chaos dans les rues, bien qu’il ne doive pas en rester beaucoup… Ils sont ceux le plus à risque de contacter les auteurs de la lettre ou organiser d’autres de ces assauts. De même pour les Pensifs, ils vont affermir leurs procédures d’épuration. L’Onde doit en regorger pas mal de ces « excentriques » qui fabulent à longueur de journée…

— Affermir leurs procédures d’épuration ? Elle entendait quoi par ça ?

La clochettine a encore clochettiné, mais Jasmin d’vait pas l’entendre tant il était pendu aux lèvres d’Eustache, d’la même manière qu’moi j’étais crochée à mon échelle si fort que j’en avais des fourmis aux mains. J’ai quand même failli tout lâcher lorsque j’ai surpris Spectrette appuyée avec nonchalance contre la biblio, comme souvent, et que j’y ai vu c’que j’y ai vu. Sa zarbo tête d’tout-àl, elle était d’retour, et lorsque nos regards s’sont croisés, c’était pour me grotesquer un turbulent sourire, de ceux qui vous fiche les choquottes tant ils signifient rien et tout en même temps. Heh ?¡¡ Sueur froide. Mais qu’est-ce qui t’arrive Spectrette ?

La cling-cling en bas n’arrêtait pas d’cling-clingué et Jasmin s’en fichait mais pas Eustache qui disait :

— Jasmin ? Tu ne veux pas descendre ?

— Ton père était là ?

— Oui. Je l’ai entendu parler avec Rosalia. Elle se demandait d’ailleurs si c’était vraiment possible ça, que les deux idéelles soient les Animas de Noée et Jules. Siloé n’a pas utilisé le terme mais bon… C’est ce que ça sous-entendait. Mon père n’avait pas de réponse à ça, mais il craint que… enfin. T’es sûr que celle que tu as engagée… ?

— Possède l’Anima d’Océane ? Oui.

— Comment c’est seulement possible ?

Les deux zozios, ils ont commencé à parler plus bas, comme s’ils craignaient que Jules les entende, et ils avaient bien raison d’avoir peur, puisque Jules a toujours eu l’oreille fine et pour une fois, ça lui rendait bien service.

— Je ne sais pas, soufflait Jasmin. Je ne sais pas. Ce qui est certain : il faut lui parler de l’Eurythmie et du Pandémonium. Qu’elle ait les clés pour dénouer le passé, parce que si vraiment elle arrive à lire le violoncelle, enfin nous pourrons toucher cette vérité après laquelle nous courons depuis tant d’années. Et peut-être même… l’atteindre l’Anima de Noée à travers celui d’Océane ? Tu imagines ? Nous qui avons tant douté de son existence, enfin nous avons une preuve concrète que peut-être… peut-être… !

— Et l’Onde, dans tout ça ? On est d’accord que… pas vrai ?

Jasmin a muetté. Ou alors il a répondu avec son visage, pask’ Eustache ça l’a urge-chuchoté :

— Quoi ? Tu ne songes tout de même pas leur livrer Jules sur un plateau d’argent après ce qu’ils t’ont fait ?

— Non, bien sûr que non !

— Mais alors quoi ?

— Alors je ne sais pas, Eustache ! Et s’il y en avait d’autres comme nous qui remettent en question le fonctionnement interne ? Et qu’un peu d’aide, alors…

Tout d’suite funesto-voix a sifflé :

— On ne peut faire confiance à personne là-bas, tu le sais bien. L’information remonterait forcément à l’Ombilic.

— Pas forcément. Peut-être que d’autres ont des connaissances que nous n’avons pas et qu’ils les dissimulent de leur côté. Peut-être que d’autres seraient aussi d’avis de cacher Jules et qu’ils pourraient nous épauler. Parce qu’enfin, tu ne peux pas dire que l’Anima d’Océane…

— Eh bien quoi ?

— Honnêtement ? Ça m’inquiète un peu.

Micro temps d’attente. Qui s’est débouché sur :

— Pour nous ou pour Jules ?

Flûto-voix a hésité, néanmoins ajouté, en infime murmuré :

— Les deux ?

Du bois a craquouillé, et quoi pourquoi Spectrette elle effroirait comme ça Jasmin ? Hein ?! Pis pourquoi Eustache l’y avait plus rien qui sortait d’sa bouche ? Fichtre de bigre. L’y restait plus que l’échangeation d’un regard qui l’était un gros silence d’indécision, jusqu’au moment où la grelotte l’a re-cling! là-bas en bas.

— Bon écoute, a soupiré Jasmin, on en rediscutera. Je m’occupe vite du client et je remonte. En attendant… t’en es où dans ta collecte ?

— Je voulais souviver la bibliothèque près du fauteuil. Tu sais, celle en face du tableau ?

Jasmin lui a souhaité bon travail, il est descendu précipit’ dans l’escaliers. Quoi mais eh ?? C’est tout ? Et… et… non mais oh ??¿ Les sourcils tout fronçures, Jules y réfléchit à ce qu’ils viennent d’dire, et sérieux c’était quoi ça ? Jasmin pis Eustache l’y veulent la cacher de l’Onde sans rien l’avertir ? Mais… argh ! Voilà bien un truc qui la tarabuste violent Jules. Pask’ même si jamais elle rejoint un mouv’ des révolutions, ça veut dire quoi en fait ? Qu’on veut l’utiliser pour soi tout seul ? Qu’on veut la manipuler ? Tous des sagouins d’hypocrites pis c’est tout ? Fichtre quoi ! Moi Jasmin j’avais quand même fini par l’trouver pas si méchant que ça, mais là en fait ?¿ Encore. un. traître. Satan. Vilain arrière-goût dans la bouche. Acerbe. Dégoût. Grogne qui pu’pulse fort et vite. Une pierre dans l’ventre. L’envie de fuite. Et en même temps, rester. Lire l’vio’. Prouver au monde que Spectrette l’a rien d’féroce. Comprendre pourquoi. Pourquoi elle. Pourquoi moi. Pourquoi ici. Pourquoi tout ça ?

Eustache s’met en mouvement. Jules-au-fige, j’avais pas envie d’rencontrer Eustache. J’ai fortissimo espéré qu’il monte un étage plus haut. Que dalle. Il marche ici. Je réprime un grognement, m’mords l’intérieur d’la joue. L’a un glissement d’pieds supra discret, en tout cas archi plus discret que ces bruyards d’gens z’êtes tous des salopiauds. P’t-être qu’il me verra pas ? Sauf que bien sûr il m’voit, sans l’avoir prévu j’pense pask’ lorsqu’il le fait, il arrête de marcher, sursaute limite, lève un sourcil. Y dit :

— Oh. C’est toi.

Ben oui c’est moi, qu’est-ce tu veux que j’te dise ¡? Les chances à c’que tu t’trompes sont minces, quand même ! Mes yeux grognent, tout d’suite, à cause qu’il m’inspire pas confiance l’Eustache. En plus d’la crassouille d’sa conv’ avec Jasmin, son apparence l’est trop étrange et lugubre. L’a les cheveux noirs, mais alors terriblo noirs, comme jamais j’ai vu des ch’veux noirs. Ou alors, similaires à ceux d’Spectrette. Mèches lisses, qui glissent. Coupés aux épaules. Et avec ça, il a une peau blanche, mais alors, d’une blancheur… ! Si on l’voyait pas respirer, il pass’rait fastoche pour un cadavre. Des joues creuses, pis aussi, d’sacrées cernes violettes. S’habille comme un gothique, assez médiéval, avec deux gros plugs aux oreilles, des yeux fardés de noir, un piercing au sourcil. À vrai dire, il m’fait assez peur le bougre. C’est pas qu’il soit spécialement haut taillé ou baraqué, plutôt moite-moite, genre moyen balèze, ça va, mais il a un visage satiné, fait de glace et assez sépulcral, de quoi vous foutre le cafard. Son visage c’est une nuit, une nuit… une nuit, mais c’est une nuit d’une beauté, alors ! Oui, Eustache est beau, franch’ il l’est, d’une beauté tombale qui vous effraie et vous chagrine rien qu’à le regarder.

— Eh bien salut, ajoute-t-il.

J’rochonne plus encore mon r’gard. Il incline sa tête, m’scrute avec curiosité, tenant lui aussi un faux-phare à la main. Deux yeux bleus qui giclent dans le sombrine de la Bibliomonde. Un Vénus à tomber dans les ténèbres. Il doit avoir mon âge plus ou moins, quoique, quelques années en plus j’pense ? Pis il ose un maigre sourire, comme pour détendre l’atmosphère, et moi comme j’fais rien sinon m’crisper davantage, il s’présente, j’dis rien, il s’détourne finalement, l’air aussi embarrassé que navré, n’en gardant pas moins un élan souple et gracieux. D’une suavité quasi divine, il s’avance l’âme noble à travers le dédale des bibliothèques. Il disparaît au détour de l’une d’elle, d’la même façon qu’on disparait aux coins des rues dans la Ville Paupière, laissant dans son sillage l’ombre de la chevalerie. Lui loin, je m’désempaille. Je souffle, toute coincée sur mon échelle. Nerveuse pour un tout, pour un rien, et me détestant d’être comme ça.

Bon. Reviens à ce que tu faisais. Jules s’y remet. Jasmin et Eustache qui veulent l’utiliser ça la gave, mais décamper ça va rien la faire avancer du tout, surtout que c’est Spectrette d’abord qui l’a amenée à la Broc-caca et c’est pas pour rien. Les deux bric-bracoeurs-là, faudra juste qu’elle débrouille un moyen pour comprendre leurs intentions sans qu’ils bousillent Jules, c’est tout. Donc : Jules et Spectrette, ça reste ici. Point. Et re-donc : rebelote l’boulot d’aménage-biblio.

Toute en scrogn’, elle abandonne l’idée de l’échelle, s’met à vider les étagères qui lui sont accessibles, empile les livres sur l’parquet échardé, à même la poussière, éternuante par moments à cause que le ciel est rempli d’pointillés gris. L’air est tout mollisson, odéré en poudre fossilé, papier élimé, encre fatiguée. Elle essaye d’être efficace mais fichtre ! La concentration, elle y arrive pas. C’est franch’ pas optimal. La main désinvolte, elle vide et empile mais ça peut pas s’empêcher d’penser à autre chose sinon l’Eustache. Diantre. Vais voir c’qu’il fiche. Qu’est-ce qu’il peut bien foutre ?

Les pieds furtifs, glissante sur l’planché poudroyé, j’me déplace en effacée, Spectrette derrière moi. J’ai serpenté l’long des hautes rangées, si hautes les scritures ! tenter de r’trouver l’Eustache dans ce brouillamini d’étagères et totale pagaille d’moches-lettres. J’ai fini par repérer sa féline silhouette. M’suis cachée derrière un rayon, hop ! qu’ça dégage deux bouquins, comme ça j’peux l’observer à travers c’te fente, ni vue ni connue. Il est là. Debout. Y m’offre son dos. Y’a des livres et des rouleaux d’vant lui. Il s’empare de l’un d’eux, le déroule, passe une paume minutieuse dessus, gracile au plus haut point, comme s’il était en quête d’un truc, d’une découverte, j’sais pas trop. J’me suis déplacée, j’ai écarté une autre saillie de vision. Les reliures d’cuir puaient l’brun vermicelle. J’y ai mieux vu : sa main glisse sur le papier, et lui a les paupières papillonnantes, mi-ouvertes mi-fermées, moite-moite, l’profil sinistré pis terriblo appliqué. Subito, il ouvre ses yeux normal. L’est revenu à lui-même. Stop la concentration. Sa binette, elle porte d’la déception, ‘fin j’pense ? Dur à dire, ses lèvres sont toutes recroqu’villes. Eustache range l’papelard embobiné. S’en empare d’un autre. R’fait pareil. Tout exact’ pareil. Oué, dingo ! L’y passe sa paume sur l’papier, entre dans sa mi-transe, en attente d’une secousse, d’un saisissement, d’une sensas’ ? Pis il repose pieds sur terre, alors la déception, bientôt la lassitude, si ce n’est du dégoût, mais pas d’découragement pask’ vraiment, j’pense que cette attitude de beau dégénéré, il peut la tenir toute la journée. Chacun des bouquins ou des rouleaux d’vant lui, il en chipe un pour que vlan ! même séquence dans le total’ barjo : des pages tournaillées, ruminées, pas trop lues, jamais vraiment, juste sa paume qui traînarde et sa tronche qui médite, lugubro belle. Aucun doute possible : l’bougre l’y cherche les idéelles là-d’dans les grimoires ou les enroulards. L’y repère les gemmes quoi.

J’vais partir, le monde l’est devenu trop fou, surtout ça m’fiche la trouille d’penser que bientôt c’est moi qui follerai pareil. Mais j’suis coupée dans mon élan pask’ soudain, tous ses membres s’tendent. J’y fixette mieux. Un livre ouvert sur une paume, l’autre posée sur une page, l’a les paupières grandes ouvertes vers l’sol et son buste qui crispouille la respiration. Aussi il pâlit toujours plus, à s’demander comment on peut être aussi pâle et pâlir davantage. Il est resté ainsi quoi, bien une trentaine de secondes ? Cette fois, la trans’ est totale quoi ! Loin l’Eustache, l’est bye-bye. Il doit voir ou entendre des trucs que moi j’sens pas. Ouais. Pask’ moi j’sens rien. Rien. Rien. Et lorsque Eustache est revenu à lui, il est d’abord resté là sans rien faire. Pis il a baissé l’visage sur la page. Il l’a lue. Avant d’hausser un sourcil, corner la foliole, relire la foliole, ‘fin je suppose, ses yeux allant de droite à gauche pis de bas en haut pis de gauche à droite pis de haut en bas. Il a ensuite reculé les pages jusqu’à arriver à celle de garde, son sourcil s’est levé plus haut encore lorsqu’il l’a zieutée. L’a même frissonné l’Eustache, un r’gard soudain brille-pétille. Final’, toujours avec infinie noblesse, il a refermé l’ouvrage d’un coup sec.

— Jules ?

J’rate un battement d’coeur cabriolant. Il m’a vue ? Non. J’crois plutôt. Il m’appelle. Mais faut pas qu’il me surprenne là ! Comprenne que ça fait un p’tit bail que je l’espionne. Pelotte d’névrose dans la gorge. L’est trop louche Eustache, j’l’aime pas, imprévisible, il pourrait m’égorger vivante, j’sais pas, ça s’peut, l’est torve, j’me mords la lèvre, j’me recule, en silence, j’reviens où que j’étais avant, perle de sang, t’façon on est tous tordus, j’récupère mon phare-à-la-main, j’retiens un éternuement, j’pose mon phare sur la table, perle de sang, il me rappelle, j’enfonce mon béret, j’chipe un bouquin, il jure crénom, j’me crispe, j’lis, enfin, pas trop, j’fais semblant quoi, perle de sang, des pas feutrés, j’me dis pourquoi t’angoisse, arrête, arrête, arrête, arrête, arr–

— Jules ?

Jules relève la tête, comme si elle venait de l’entendre pour la première fois. C’est qu’elle était trop absorbée par son bouquin qu’elle tient à l’envers. Il est là, sombro-seigneur sous le clignotine des ampoules, la face éclairée par l’ombre des faux-phares. Il l’observe curioso. Ou plutôt, elle dirait plutôt : l’lascar examine Jules. Furioso. Des yeux maquille-au-noir. Électriques-au-bleu. La tête penchée, comme s’il la voyait sous un jour nouveau. Alors il ouvre la bouche, la referme, jette un œil sur c’livre qu’il tient toujours, pis sur elle, n’sachant pas quoi faire ni quoi dire. Paumé il est. Et elle, toute aussi fébrile que lui, elle r’met son bouquin sur l’étagère, baisse la visière d’son béret, fourre les mains dans sa salopette, se tourne pour être très face à lui, comme courageuse de s’tenir comme ça, mais rien n’est courageux, j’sais pas, final’ il lâche :

— Jasmin m’a dit t’avoir expliqué pour les gemmes ?

Lentement, j’hoche la tête. Il m’a tendu l’livrot.

— Tu sens quelque chose là ?

J’ai hésité. Est-ce qu’il m’teste là ou … ? Franch’ j’trouve ça malhonnête de sa part. Ça m’grugne de l’intérieur, j’voudrais refuser mais en même temps, j’ai bien envie d’lui montrer moi, ce que j’suis cap’ de faire ! Alors, sans un mot, le regard foudr’frappant, j’lui arrache son foutu lis-moi-ça des mains.

Vert forêt la couverture, grison aussi, pask’ le Temps a ripé dessus. En or c’est marqué dictionnaire. J’tournaille les pages sous l’regard d’Eustache. Franch’ ? J’sais pas trop quoi faire, comment qu’on perçoit les idéelles. J’sens juste que comme pour l’vio’, c’machin c’est lourd pis y’a du troublé d’dans. C’sont des folio et des folioles d’définitions à l’encre remplie d’émotions en érudition. Mais rien n’vient vraiment, j’pivote et ‘vote encore les pages, et fichtre d’angoisse de la Mer c’est vers la Mer que nous allons ! Toutes les affaires a-t-on pris toutes les affaires toutes les affaires sont-elles prêtes capitaine Orion ? Marinière béret bleu de nuit boussole carte compas et sextant ? Oui j’annonce que tout est en ordre sur le pont ohé ohé moussaillon ! Le temps est d’une splendeur aujourd’hui, c’est un temps à norder direction l’horizon ! Mettons de la Toile de la Voile ! Mais attends Elévie pars pas, pas si vite ! Oh mais la Mer n’attend pas capitaine Orion car il est l’heure l’heure le temps des coqui-coco-coquillages ! D’accord alors dévente Lévie dévente que je te dis ! C’est ça bâbordons tribordons… Mais enfin ça veut rien dire ! M’en fiche ! T’es complètement branquignole Lévie !

Ça s’arrête. J’ouvre gros les yeux. Gorge nouée, ventre contracté. Lévie… Elévie… J’ai bien entendue Elévie ??! Comme Noée Elévie dont m’parlait Siloé ? Comme Noée Elévie la fille d’Océane Libelle ? Pis Orion, comme Jasmin et Eustache l’y parlaient juste avant ?

— Alors ? souffle Eustache.

Le pouls battant, j’réponds pas tout d’suite. J’y remarque j’me suis arrêtée à la page cornée par l’aristogothique.

— Toi ? grêlé-je finalement.

— Pardon ?

— Toi ? Qu’est-ce que t’as entendu ?

— La mer. J’ai vu la mer.

— Juste la mer ?

— Oui. La mer.

— C’est tout ?

Il incline sa tête, hausse son sourcil au piercing.

— Ce n’est pas rien de voir le plancher devant soi se remplir de vagues, proteste-t-il. Et toi ? T’as vu quoi ?

— Eh…

J’me dandine d’un pied à l’autre, la langue rouge-acier, prends une grosse inspiration pis souffle-maigrette alors :

— C’était comme… j’sais pas trop. Deux fichus mômes qui jouaient ? L’étaient capitaines d’un navire… Pis... y’en a un c’était Orion, l’autre c’était Elévie ? Ehm. V’là ?

À l’évocation des deux noms, sa binette sépulcrale prend un chouilla d’rosé, ses fines lèvres frémissent, pis l’y souffle, avec subite ardeur :

— Orion… Elévie… Crénom ! Incroyable. Alors, Jasmin a raison !

— Hein ? Quoi Jasmin ?

— T’es vraiment douée. Et tu vas peut-être… enfin. Généralement, les gens voient plus qu’ils n’entendent. L’ouïe c’est plus… délicat. En fait, la plupart du temps ça reste muet ? C’est même plutôt étonnant que tu entendes avant de voir. M’enfin bref ! J’vais me faire du café. Tu veux du café ?

Sans vraiment attendre d’réponse, il pirouette avec grâce, terriblo moins vaseux qu’avant, archi moins vénère aussi que durant sa conv’ avec Jasmin. Pis il s’rue dans l’escalier. Quoi ? Mais l’gaillard ça sautille d’une émotion à l’autre ou quoi ? Fichtre. Ça l’imprévisibilise encore plus et moi j’y déteste ça. Beh, et j’fais quoi maintenant ? Reniflante, j’sèche mon nez d’un coup d’revers. J’jette un oeil sur l’dico-codex, à c’te page où j’ai vrillé une idéelle. On y définit des mots que j’y comprends que trop pas : Eurythmie, Eurythméen, Eurythméisme. Docte de déf’ de chiotte. Et pask’ Eustache l’a aussi été surpris par un truc à la première page, j’y tournille pis j’y vois, inscrit au stylo :

Pour Noée Elévie et Jules Orion.

Puissez-vous apprendre le monde et son poéticolangage.

Que quoi ? C’dico a appartenu à ces deux marmots ou quoi ? J’y ai pas l’temps d’plus réfléchir qu’Eustache est déjà d’retour, tenant un ravissant plateau sur lequel trônent deux tasses lézardées, un récipient plus grand, tout seigneur et courtois qu’il est. J’ferme le livre. J’le lui tends, le bras irrésolu. Il sourit mini, l’y doit être emprunté pask’ il peut pas récup’ le dico-codex à cause qu’il a déjà les mains prises.

— Jasmin arrive dans cinq minutes, m’informe-t-il. On a un tas d’trucs à t’expliquer !

Comme j’dis rien, l’souriot d’Eustache s’transforme en grimace embarrassée. Il déplace son plateau sur une paume, très habile et gracile, s’empare d’son phare-à-la-main dont l’ampoule décline, va s’asseoir là-bas un peu plus loin, dans c’caverneux fauteuil à l’étoffe verte écorchée, en face duquel flânoche un canap’ mauve vergeté. Il pose le tableau sur la table basse, nous verse du café. Et moi, quoi, alors j’dois le suivre ? C’est ça ? M’asseoir et causer avec lui ? Fichtre. Limite si j’pâmoise pas !

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Edouard PArle
Posté le 03/09/2023
Coucou Louison !
Je t'avais dit dans le chapitre précédent que j'étais curieux de mieux découvrir Eustache, me voilà servi (= Eh bien, c'est un personnage intéressant, on devine qu'il va avoir de l'importance par la suite. Sa description physique m'a pas mal surpris je dois dire, je me faisais pas cette représentation visuelle du prénom Eustache xD Donc j'ai trouvé ça plutôt cool^^
Sinon j'ai bien apprécié sa description pleine d'émotion du discours de Siloé, qui démontre une fois de plus ses talents d'oratrice. J'ai trouvé ça cool, on a pas souvent ce genre de discours rapportés, ça change (=
Intéressant aussi cette interaction avec Jules, curieux de voir comment va se mettre en place le lien entre eux au fur et à mesure. Jules a l'air un peu embarrassée avec lui. On la voit aussi comprendre un peu mieux ses aptitudes.
Mes remarques :
"Sans préambule, elle a annoncé que cette horde de rats était en réalité une attaque, une attaque qui venait tout droit de la Flave, une attaque qui a été revendiquée le matin même par des partisans du mouvement dit « néonaïen »."
à l'oral je trouverais plus naturel d'enlever la première répétition de "une attaque" -> était en réalité une attaque qui venait tout droit... ça donnerait plus de poids à la répétition juste après
"Ben oui c’est moi, qu’est-ce tu veux que j’te dise ¡? Les chances à c’que tu t’trompes sont minces, quand même !" ahah un sourire là-dessus xD
Un plaisir,
A bientôt !
Louison-
Posté le 11/09/2023
Hello Edouard !
Merciiii as always pour ton retour, et désoooo pour le délai de réponse ;) Mais enfin me voilou !

Ahaha oui Eustache a une apparence physique plutôt particulière, mais j'aime bien jouer sur son côté gothique et aristocrate, ça fait un combo qui me fait bien marrer ahha ^^

Ah pour le discours rapporté de Siloé, merci pour ton retour à ce sujet ! Parce que je doute pas mal dessus justement, je m'interroge sur le fait que c'est rapporté x) et je me demande jusqu'à quel point faut que je le supprime et fasse passer les infos autrement, mais que c'est apprécié me fait reconsidérer la chose, alors merci pour ton avis dessus !

Ah oui pour la répétition du mot attaque, effectivement c'est plus fluide si j'enlève la première ! Merci pour ça :D

Merciii encore, je file répondre à la suite !
dodoreve
Posté le 04/12/2022
Juste je l’ai pas dit dans la partie précédente mais ça me semble tellement Jules/Jasmin de se retrouver avec un faux-phare, une lumière un peu bancale ? J’aime bien ces détails, ça fait vivre l’histoire je trouve

« Espère que l’type montera au prochain étage. » C’est tellement un espoir réel de personne sauvage ça, je turbo valide ahahah

« Comme de l’élégance qui s’y fâchait fort. » Eustache so hot right now

« Étonnant ? Je n’crois pas ! » C’est tellement dramatiquement colérique que oui ça m’a fait beaucoup rire (ça avait une vibe de « Coïncidence ? Je Ne PeNsE pAs »)

Je trouve ça carrément bien vu sinon, cette scène racontée à travers les yeux d’Eustache. Je me demande si ce serait pas chouette d’avoir les réactions de Jules, pas tout le temps mais genre comme à un moment vers la fin (« L’Eustache, c’qu’il a vu ça a dû grave l’marquer pask’ il a pris une grosse inspiration » = mais elle imaginer ça ça lui fait pas rien ?) et en même temps je sais pas, peut-être que ça alourdirait ? Alors que là c’est fluide et tout c’est cool

(T’as-tu déjà remarqué comme je vais te faire une remarque pour l’invalider tout de suite ? Pires commentaires ici-bas, vraiment pardon)

« C’est vrai qu’on y a vu une idéelle derrière lui, et on ne savait pas, dans le fond, ce qu’elle signifiait, mais je mettrais ma main à couper que c’était le souvenir de son père défunt. » Moi je dis que respectivement Océane c’est la mémé de Jules ou j’en sais rien

« Elle a clairement affirmé, dans une autre de ses grandes allocutions comme on en a l’habitude avec elle, qu’avoir recours à la violence peut sembler désarçonnant de prime abord, désuet même, mais qu’en même temps, c’est une voie qui porte ses fruits. C’est la voie qui nous a permis d’atteindre cet état de paix que nous connaissons aujourd’hui. Elle disait : il nous faut certes l’éviter, sans toutefois l’oublier. Or, de nos jours, qu’elle arguait, il est évident que nous en avons perdu l’habitude, et justement, c’est parce que nous avons été trop laxistes et complaisants que l’Onde a pu émerger. Elle nous a… invités à nous redresser. » Là j’adore parce que c’est un discours tout à fait vraisemblable et qui peut faire débat aujourd’hui alors que bon euh calmos Siloé

« Faire preuve d’autant de courage que nos ancêtres qui, eux, ont eu le cran de se salir les mains. » Du coup ça m’étonne pas qu’elle renvoie au passé pour justifier un tel discours ah

« pour la bonne cause » lol

« Jules y’avait son coeur qui poum’poumait par tout c’qu’elle entendait, ses mains l’ont commencé à trembouiller. Toutes moites elles étaient. Et c’est la cling-cling en bas, insistante, insup’, qui a final’ sorti tout l’monde de sa torpeur. » Du coup c’est de ce genre de réaction que je parlais quand je disais plus tôt que le racontage par Eustache manquait peut-être de l’écoute de Jules. Et surtout je me dis : ou bien ce serait chouette de savoir ce qu’elle ressent, ou bien elle est complètement happée par la conversation et c’est la sonnette qui finit par la sortir elle-même de sa torpeur et bam toute sa réaction qui vient la frapper d’un coup ?

« Les deux zozios, ils ont commencé à parler plus bas, comme s’ils craignaient que Jules les entende, et ils avaient bien raison d’avoir peur, puisque Jules a toujours eu l’oreille fine et pour une fois, ça lui rendait bien service. » Ce passage est mais délicieux

« Qu’elle ait les clés pour dénouer le passé, parce que si vraiment son Anima nous mène à Noée, enfin nous pourrons toucher cette vérité après laquelle nous courons depuis tant d’années… » À l’échelle de ton histoire je trouve ça cool, on se dit ouuuuw tsais le moment où les enjeux flirtent clairement avec nous en mode voyez regardez comme c’est stylé cette histoire

« Eux l’y veulent utiliser Spectrette pour j’sais pas trop quoi ? Sans rien m’dire ? Mais… argh ! Ça veut dire quoi, en fait ? Tous des sagouins d’hypocrites pis c’est tout ? Fichtre quoi ! » Jules qui respire sa méfiance évidemment

« S’habille comme un gothique, assez médiéval, avec deux gros plugs aux oreilles, des yeux fardés de noir, un piercing au sourcil. » Je me souvenais pas que son style était aussi poussé mais je suis fan

« Un Vénus à tomber dans les ténèbres. » Ah le Vénus au masculin mais tu veux me tuer ou bien ?

« Nerveuse pour un tout, pour un rien, et me détestant d’être comme ça. » yo ptite mère : non

« J’vais partir, le monde l’est devenu trop fou, surtout ça m’fiche la trouille d’penser que bientôt c’est moi qui follerais pareil. » J’aime trop ses réactions à la « vous êtes tous fous, jme casse » ahah c’est tellement elle
(follerais : plutôt du futur non ? Chépo)

« Loin l’Eustache, l’est bye-bye. » ahah

AHAHAH Jules qui fait semblant de lire c’est beaucoup trop drôle

Ah alors je trouve ça super cool que le dictionnaire ait les définitions des mots Eurythmie etc qu’on a eues juste avant ! Les choses s’emboîtent et nous on n’est pas du tout perdu.es, ça marche bien

OH Léon Ariel : là jme souviens de son nom mentionné par Nova dans le chapitre précédent

J’ai l’impression que cette rencontre entre Eustache et Jules est beaucoup plus « entière » que dans la première version ? Ou alors / et dans tous les cas j’ai adoré la redécouvrir. Elle me parle beaucoup plus. En fait je m’imagine leur rencontre dans la V1 simplement comme Eustache qu’est beau-gothique et surtout mystérieux, alors que là le découvrir par son vécu en colère d’une situation, sa conversation avec Jasmin, je sais pas j’ai trouvé ça hyper entier. Genre c’est un personnage à part entière alors qu’avant je le mettais parmi les secondaires parce qu’après tout on n’avait pas son point de vue. Et les enjeux sont plus présents aussi ? Peut-être que j’ai oublié pas mal de choses de la V1 mais toujours est-il que cette rencontre est carrément cool ! Et les infos top claires voilà

youpiyap
Louison-
Posté le 10/12/2022
Roh oui le faux-phare ou le phare-à-la-main, moi aussi je l’aime du tonnerre, alors contente que c’est aussi le cas pour toi <3

Pour la scène racontée par Eustache : ah oui avoir + les réactions de Jules, je prends note ! Je peux essayer d’ajouter un peu sans alourdir, je me souviens je me faisais la réflexion qu’il manquait ça quand j’écrivais et j’étais : roh et puis flemme bhaha. Surtout qu’à la fin je remarquais qu’avec ses absences de réactions, c’est comme si Jules était totalement happée par son discours, tellement happée qu’elle prenait même plus le temps de dire ce qu’elle ressentait, donc j’ai laissé comme ça ? Mais je vais y réfléchir, merciiii d’avoir relevé ça !

(Océane la mémémémé de Jules : smirksmirk)

Aaah cool si tu trouves que le discours de Siloé est vraisemblable et qu’il pourrait faire débat ajd ! :D

Ah bah voilà tu reviens sur le fait que Jules était happée et que c’est la sonnette qui la tire de sa torpeur : c’était ça l’effet que j’ai obtenu sans vraiment le vouloir puisque c’était plus par flemme qu’autre chose que j’ai pas marqué ses réactions plus tôt x) QUOIQU‘IL EN SOIT : je vais réfléchir à ça OUECHE MERCI.

L’apparence d’Eustache : woui j’ai un peu plus accentué son style pask franch voilà Eustache l’est archi plus klasse comme ço tsé, ce bg de Vénus.

Yaaay chouettas si cette rencontre entre l’Eustache ce bg et Jules cte sauvage te paraît plus entière ^^ Le perso a plus d’importance et je l’ai tout mieux travaillé et lui ai donné plus de profondeur donc ça fait sens :) et les enjeux vis-à-vis de la V1 : plus présents oui, ou alors ce sont des enjeux quand même un poil différents, plus « centralisés » si on peut dire ça comme ça, et moins yolo on parle de ça et après de ça et tiens aussi de ça why not. BREF, du coup : merci pour tout ce que tu dis sur cette rencontre, je suis contente que l’ensemble te paraisse plus solide ^^

ET MERCI aussi pour toooooutes tes autres remarques. J’ai rien à dire dessus parce que ce sont un peu tes réactions à chaud mais je savoure chacune d’elles et c’est si mignon de ta part et tu me fais beaucoup trop sourire, alors infinitymerci, infinitykoeur, intinitylove.
Romane
Posté le 10/08/2022
Re !
Pas mal de worldbuiling dans ce chapitre, c’est intéressant ! Je pense que quand je serai à la fin de l’histoire, je prendrais le temps de revenir dessus plus en détails.

Quelques remarques
« Orion et Elevie » : Je t’avoue que je ne sais plus de qui il s’agit. Ça vaut peut-être le coup de le rappeler.
« vivèmes » « Animas » : c’est encore clair dans ma tête, mais ça pourrait être pas mal de rappeler ce que s’est, pour être sûr que le lecteur suive bien, qu’en penses-tu ?

« a pointé du doigt le Pensif » : pareil, je ne sais plus trop… ne sais pas si c’est parce que j’ai lu le reste il y a un petit moment, mais vu la richesse de mots inventés, ça peut toujours être utile de rappeler discrètement ce qu’est un Pensif. (Comme tu l’a fait pour l’Onde et les Ondés, c’était parfait)

J’aime bien l’idée du test, ça permet bien de voir à quel point Jules est spéciale et fatalement, on se demande ce qu’elle va faire de ses aptitudes !
Louison-
Posté le 12/08/2022
Re !

Orion et Elévie : oui alors en fait pour l'instant y'a extrêmement peu d'informations sur eux. Ce sont juste des prénoms qui reviennent, que ce soit à travers la boussole de Nova ou chez Jules parfois, mais oui c'est voulu que ça reste mystérieux :) (ah oui en fait info' importante ! Noée Elévie c'est la fille de Spectrette, Siloé le dit dans le chap 7 :) Donc effectivement cette info peut-être je pourrais brièvement la rappeler !

Pour vivème et Anima et Pensif : hahaha je sais paaaaaaaaaaaaaaaaas. En vrai je pense que tu as raison, il faut que je fasse des petits rappels ponctuels, surtout au début, parce que je mets en place le worldbuilding et il est assez dense et c'est pas comme si y'avait juste 2 concepts à maîtriser... Donc oui, je vais essayer de voir pour ré-expliquer un peu, c'est peut-être pas plus mal :)
(Pensifs ce sont ceux qui voient des idéelles !)

(Sinon j'ai fait un lexique de mon côté et j'hésitais à le mettre à disposition pour les lecteurs, tu crois que ça pourrait être utile ? J'en avais discuté une fois avec Momo et elle m'avait dit que selon elle c'était pas supra nécessaire (du moins pour le T.1 parce qu'on arrivait à s'en sortir sans) mais en fait ça dépend beaucoup oui du rythme de lecture ! Et là, PA ou pas PA, parfois on laisse de côté un bouquin un long moment donc peut-être ce serait cool que j'en mette un. Mais dans ce cas, imaginons que j'en mette un, est-ce que je dois quand même faire quelques rappels en cours de lecture ? Si je le fais pas, pour les lecteurs qui ne seraient plus sûrs, ils iront regarder dans le lexique ? En même temps, aller voir dans le lexique, ça coupe vachement la lecture et je sais que moi, dans les livres, c'est un truc que je fais jamais... Je continue ma lecture même si je suis pas 100% de comprendre ce que je lis x))
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