JULES.
Final’, Jules pose l’livre sur une commode, s’avance prudemment, les mains flageolantes au fond des poches. Spectrette, l’est où Spectrette ? L’a total’ disparu. Bon. Tant pis. Jules s’assied, paumes crispouilles sur ses maigres genoux. Très droite, très au bord du canap’. L’est prête à s’enfuir si au cas. Un sourcil arqué, Eustache l’observe un instant, pis soupire navré, lui tend une tasse, elle la prend, s’y cramponne, elle aime pas causer, pask’ vraiment, elle et les gens… Reluque la tasse. Brun foncé. Genre café fort, genre bon café. Terrible l’odeur. Roh, merci ! P’t-être qu’Eustache aussi, l’y déteste l’thé miel-dégueux au fleurs-là, d’Jasmin Fleury ? J’bois, j’me brûle la langue, j’regarde tout sauf l’aristoténèbres. On attend Jasmin. Et l’Eustache tente d’engager la conv’ :
— T’as bien avancé dans tes rangements ?
— Oui.
Silence dans lequel j’sirote bruyamment. Lui, il lâche pas l’affaire, il s’obstine :
— Le soleil dehors, c’est bien. C’est agréable le retour de l’été.
— Oui.
Y comprend pas que ça m’gêne et qu’alimenter une conv’, moi j’suis incap’ de faire ça ? Fichtre.
— Sacrés événements qui se passent en ville. Tu ne trouves pas ? Les rats, les personnes-idéelles ?
— Oui.
Mon café fini, j’me lève. J’annonce que j’vais retourner à mes rangements. Moi en fait j’veux rien écouter des ‘xplications. Mais Eustache s’lève lui aussi, comme pour m’empêcher de partir. J’mâchouille ma lèvre. Spectrette, toujours aucune trace d’elle ? C’est alors que Jasmin débarque. Essoufflé d’avoir monté toutes les marches de tous les escaliers, il pose son phare-à-la-main au sol et s’tient les genoux, tout menu et recroquevillé sur lui-même. Comme d’hab’, l’y porte son monocle. Il doit jamais l’enlever sa loupe et à force il a dû s’habituer à voir le monde comme ça, de façon loupée. Ses cheveux blancs, hirsutes, s’dressent dans tous les sens. Eustache lui montre l’fauteuil mauve, on s’assied tous. Silence. Personne sait qui doit commencer. Une horloge tique. Encore ça craque l’bois des murs. Les canap’ grincent quand on bouge dessus. Ma jambe tressaute. C’est Eustache qui finit par s’tourner dans ma direction. Calme tout serein, il me r’garde. Les traits claqués, giga cernés ses maquille-yeux. L’y dit avec, eh ? douceur ou quoi :
— C’est toujours délicat d’expliquer ce qu’on va t’expliquer à une personne qui n’est jamais allée en Eurythmie, me prévient-il, mais je te demanderais, aussi invraisemblable que tout ça va te paraître, de nous croire ? Ou du moins, de poser une situation hypothétique possible, à savoir : imaginer un monde dans lequel tout ce qu’on va te raconter sur lui serait établi et partagé par un grand nombre de personnes ? Et même qu’il posséderait sa cohérence interne ? Alors ? Tu peux faire ça ?
Grignotée de l’intérieur, j’hoche ma tête. Un air approbateur passe sur sa binette :
— Ok. C’est bien. Sûrement que ça va expliquer beaucoup de choses dans ta vie.
— Ou plus la compliquer, grimacé-je.
Il sourit :
— Sans aucun doute que ça va la compliquer, mais au moins, tu ne seras pas folle.
Mon ventre s’serre. Eustache jette ensuite un sourcil interrogatif à Jasmin. Alors, par quoi on commence ? qu’il dit. Ce dernier saute sur ses pieds, va farfouiller dans les rayons pour chiper les fables de Florimond, et ce malgré la protestation d’Eustache qui arguait que Florimond est un auteur eurythméen absolument exécrable et sans goût. Et dire qu’on fait lire ça à des enfants ! Mais Jasmin n’était pas d’accord, lui il pense que ces fables, ça fera très bien l’affaire pour commencer. Une fois de retour, il m’a tendu l’fameux bouquinot, satisfait d’lui-même. Il s’est rassis dans son fauteuil, pis s’est plaint : Eustache, t’as encore fait que du café ?
L’livrot est foutrement petit. Pas vieux celui-là, même assez récent. En tout cas, l’y tombe pas en miettes et sent l’encre fraîche, trop fraîche, pouacre l’odeur, comme s’il venait d’être imprimé et qu’il avait encore jamais été ouvert. M’semble pas qu’une idéelle s’y cache, ça doit être un « objet neutre » comme l’y dit Jasmin. Pas une gemme quoi. La couverture, d’un kitsch pas croyable, avec des fioritures partout et des dégueulassures d’couleurs qui s’marient pas bien ensemble. Le titre : Fables pour enfants. Écrit par Florimond. J’ouvre. La première d’entre elles s’intitule La naissance de l’Eurythmie. J’me suis mise à lire dans mon coin, on m’a demandé d’le faire à voix haute. J’voulais pas, fichtre, j’m’y mets quand même :
— Il était une fois un homme. L’homme était un homme triste car il voyait les hommes souffrir autour de lui. Mais lui ne voulait pas que les hommes souffrent dans la vie.
Soupirante, j’relève la tête.
— Vous voulez vraiment que j’lise c’croûton ? râlé-je.
— J’avais dit que c’est mauvais ! se défend Eustache.
Mais Jasmin m’encourage d’un coup de tête, sirotant son café avec des ‘tites grimaces. Il marmonne oui, c’est vrai, c’est pas brillant l’histoire mais ça image l’Eurythmie plutôt bien pour celui qui n’y est jamais allé, donc : parfait pour moi. J’lève les yeux au ciel, fais la moue, r’commence néanmoins ma lecture :
— Il était une fois un homme. L’homme était un homme triste car il voyait les hommes souffrir autour de lui. Mais lui ne voulait pas que les hommes souffrent dans la vie. Lui voulait les hommes heureux. Un jour, il partit en quête afin de découvrir la source du malheur, bravant courageusement la mort et ses périls. Ô ! Quelle que fût sa peine lorsque, arrivé au terme de sa périlleuse aventure, il s’aperçut que la souffrance était causée par les hommes mêmes ! Ô malheur ! Ô terrible disgrâce ! Son peuple n’est rien d’autre qu’un peuple assoiffé de sang et de massacres, il méprise son semblable et se vautre dans la démesure et l’arrogance les plus abjectes. Ô infamie ! Et l’homme, petit et impuissant face à cette calamité, s’en retourna plus malheureux encore. Toutefois, il préservait l’espoir qu’un jour, les choses changeraient. D’ici-là, il se consolait comme il pouvait en s’imaginant un monde meilleur la nuit, tout seul dans son lit.
« Ce serait un monde parfait. Un monde idéal, dans lequel tous les hommes seraient bons et seraient des hommes heureux. Son espoir fut si grand qu’il en vint à rêver de ce monde, et chaque nuit ce rêve avait une suite, une trame et bientôt une survivance, comme un récit infini qui se tisserait dans un grand Rêve suprême, son rêve à lui. Chaque nuit il s’y rendait, bâtissait un Rêve toujours plus grand, étendu, profond, riche, substantiel, beau, vrai, magnifique, grandiose, transcendant, idyllique. Exalté par le pouvoir de l’imagination, l’homme concevait des paysages nouveaux, impossibles en bas mais possibles en haut. S’octroyait des aptitudes nouvelles, impossibles en bas mais possibles en haut. Établissait des lois structurantes, que l’impossibilité qui devient possibilité reste plausible malgré tout, car on ne saurait soulever des montagnes et le Rêve nécessite bien un règlement interne. Ces Lois sont Lois de l’esprit de la même façon que la loi de la gravitation est loi du cosmos.
« Le seul acteur manquant, dans ce Rêve suprême, était les hommes. Alors, l’homme se mit à parler de son Rêve aux hommes. Il en racontait l’histoire, commençait par un début, narrait quelques péripéties, ne mettait jamais de fin. Et à force de parler beauté et bonheur, d’autres se mirent à rêver avec lui. C’est ainsi qu’il fut rejoint par d’autres hommes dans le Rêve suprême. Tous n’étaient pas présents. Les uns n’avaient pas une force d’imagination assez grande, les autres refusaient de tomber dans la chimère. Quoiqu’il en soit, lui accompagné des premiers hommes, ils édifièrent un Rêve plus suprême encore, chacun venant avec des idées nouvelles, chacun ajoutant sa touche d’imagination à lui. Ils discutèrent longuement, légiférèrent minutieusement, fondèrent des institutions, créèrent beaucoup. Chaque nuit ils y vécurent, des souvenirs y restèrent, si bien que ce Rêve bientôt ne fut plus un simple rêve, mais un Monde tout entier, autonome, qui peu à peu se dissocia de l’autre, le tout premier, l’authentique, le Monde de la Terre. Et ce nouveau monde, on lui donna un nom. Eurythmie ce sera, car là-haut, la Sylve, la Lande, la Mer et le Ciel sont équilibre et harmonie. C’est ainsi que d’un seul monde, on en fit deux. Le premier est monde Sublunaire, matériel. On y vit le jour. Les hommes y naissent, y souffrent, y meurent et sont à jamais des hommes malheureux. L’autre monde est l’Eurythmie, immatériel. On y vit la nuit, lorsque les hommes s’endorment et que les divagations de l’esprit se rendent dans une autre dimension. Là-haut, les hommes accomplissent l’impossible, vivent en symbiose, touchent le Beau, le Bien, la Vérité, ne meurent pas et sont à jamais des hommes heureux.
J’me tais. Un long moment s’étire. Ça dit plus rien. Ni eux ni moi. J’relève la tête. Jasmin pis l’Eustache m’examinent avec d’drôles d’yeux, impatients d’connaître ma réaction.
— Faites-moi pas gober ça, plaqué-je alors.
L’y grimacent, sans rien répondre toutefois.
— Sérieux ? insisté-je.
— Et pourquoi ça ne pourrait pas être vrai ? ose Jasmin.
J’les regarde à tour de rôle, toute une série d’fois, et comme l’y disent toujours rien, j’y éclate :
— Quoi ? Mais, mais mais pask’ ! Pask’ couper le monde comme ça en deux, sérieux ? Bim ! d’un côté c’est l’paradisio, de l’autre l’enfer, l’bien contre l’mal, gnagnagna, l’rêve contre la réalité, non mais vous vous entendez parler qu’un peu, parfois ? Bientôt vous m’dites qu’on a une âme ou quoi ? Et que c’est notre âme qui boul’vardine en Eurythmie ?
J’rigole du nez pis j’dis encore :
— Déso’ mais moi, votre saleté d’historiette, j’marche pas. Franch’ ça m’débecte comme c’est barbare. Limite si on r’cule pas d’un millénaire dans les vieilles religions-là, avec vot’ fichue fable !
Leur figure s’traviole plus encore, ils s’y attendaient pas à ma vilaine humeur comme ça. Jasmin s’obstine néanmoins :
— N’en reste pas moins que c’est vrai.
— C’est d’la crétinerie !
— Et si tu supposes ?
Sursautée, j’reporte mon attention sur Eustache qui vient d’paroler.
— Tu m’as dit que tu supposerais, me rappelle-t-il. Tu m’as dit que tu étais d’accord, même si ce n’était que pour un court instant, de supposer un monde dans lequel tout ce qu’on raconterait sur lui serait vrai. Ainsi donc ? Si tu envisages un tel monde possible, un qui serait en réalité double, est-ce que ça te semble un minimum cohérent ? Ou vraiment, tout n’est-ce qu’absurdité ?
J’mords l’intérieur d’ma joue, m’tortille sur l’canap’. J’réfléchis, j’me dis que, j’considère, j’me demande si, j’cogite et j’fronce les sourcils.
— Ok, avoué-je. Vot’ machin, ça peut avoir sa logique. C’est pas complètement dénué d’sens non plus.
— Formidable ! s’exclame Jasmin.
— N’empêche, m’entêté-je, j’veux quand même plus de preuves que ça. Parce que ça, vot’ foutue fable là, aussi plausible que ça puisse l’être, franch’ ça prouve rien.
— Eh bien…, commence Eustache.
— Ouais quoi ?
— Les idéelles ?
J’plisse mon regard :
— Ça a zéro rapport.
— Évidemment que oui ! s’immisce alors Jasmin, fifouxalté soudain. S’il y a bien une chose qu’elles prouvent, c’est justement cette opposition entre l’idéel et le réel ! Là, vous vous rappelez Jules ce que je vous expliquais hier ? Que la réalité n’est jamais vécue que telle que vous la percevez ? Vous voyez le monde qu’à travers un regard pensant : c’est votre expérience des idéelles. Eh bien, l’Eurythmie, ce n’est rien d’autre que l’aboutissement de ce processus ! L’étape suivante si vous préférez. Bien plus que façonner la réalité, l’Eurythmie en crée une nouvelle à l’intérieur de vous.
L’nez froncé, j’fixe mon café, on m’en a reversé, l’est tout froid, pis j’réfléchis. J’lâche final’ :
— Ouais. Donc en gros, l’Eurythmie c’est une immense idéelle quoi.
L’Eustache grimaçait lorsque j’ai relevé l’regard, Jasmin têtolunaire sautillait dans son fauteuil.
— Oui et non, me répond-il. Oui, parce que les deux sont intangibles. Oui, parce qu’elles sont issues de notre imaginaire. Mais aussi : non. Non, parce que ce qu’on nomme idéelle est un état de notre conscience projeté dans la réalité. Un bout de notre intérieur qui s’extériorise. Elles n’existent qu’ici, dans ce qu’on nomme le monde Sublunaire. L’Eurythmie quant à elle subsiste que dans notre esprit, sans jamais en émerger. En fait, si on veut être exact… on dira plus que c’est un idéel qu’une idéelle. Un monde idéel si vous préférez ? Ce qu’on appelle aussi un mivage ?
J’soupire bruyamment. Lasse, si lasse, en plus j’dois apprendre des nouveaux mots avec mivage et Eurythmie. J’m’enfonce au fond du canap’ avec la terriblo envie de m’y fondre jusqu’à la fin des temps.
— Donc là-bas… zéro idéelle non plus ? demandé-je.
— C’est ça !
— C’est du total’ barjo…
La tasse glissouille entre mes doigts moites. J’déglutis avec peine. Et Jasmin, comme d’hab’ il s’emporte. Inspiré par l’instant, l’y disait d’une voix très claire et très facile :
— Et pourtant, ça n’a rien de vraiment extravagant, si on prend le temps d’y réfléchir ! L’Eurythmie, c’est comme les hommes qui croient en Dieu, les hommes qui croient en la monnaie, les hommes qui croient en l’homme. L’Eurythmie, c’est un gouvernement, un droit, une morale, des moeurs, des coutumes, toute une série de valeurs en lesquels les gens ont foi et qui fait autorité sur nos esprits. Des siècles Jules, l’Eurythmie se bâtit sur des siècles et des siècles d’héritages de pensées ! Sur le principe, ça ne diffère pas tellement de comment nous conceptualisons le Sublunaire, vous ne pensez pas ? Ne restez donc pas sur votre première impression de la fable. Métaphorique, elle simplifie la réalité et pose une utopie. Essayez plutôt de penser plus vaste et considérer l’Eurythmie comme une conséquence logique – voire même inévitable – des idéelles et de comment nous organisons le monde avec des bulles de représentation.
— Mais… pourquoi m’avoir fait lire la fable, alors ? Si d’toute faç’, elle est pourrave ?
— Oh. C’est parce que, en plus de te rendre l’Eurythmie peut-être plus compréhensible, elle pointe, à mon humble avis, un élément essentiel. À savoir celui de se dire qu’il existe une chose, une chose au moins, qui relie tous les Eurythméens entre eux. Nous tous. Ensemble. Tous les hommes, en fait.
Un rire névrosé m’échappe :
— Se dire yolo, et si on faisait un big rêve commun où tous les copains sont heureux ?
Jasmin m’observe avec consternation, mais Eustache rit plus franchement et rebondit :
— Jasmin a raison. C’est peut-être le propre de l’homme, finalement.
— Quoi donc ?
Eustache continue de sourire et pourtant, lorsqu’il me répond, c’est pour laisser passer une ombre d’infinie tristesse dans le r’gard :
— L’espoir.
J'ai beaucoup aimé ce chapitre ! L'air de rien, la petite histoire d'Eustache et Jasmin permet enfin de dresser une sorte de "tableau d'ensemble" de l'Eurythmie, de clarifier quelques zones d'ombre, c'est plutôt agréable. J'ai encore un peu de mal à voir le lien qui va unir les deux persos pdv mais quelques pistes apparaissent de plus en plus. En plus la petite histoire était bien écrite, j'ai apprécié la lecture (= J'aurais même aimé approfondir un peu cette création de l'univers des idéelles, je suis sûr qu'il y aurait plein de trucs à dire ^^
Le passage du début où Eustache essaie de faire la conversation à Jules était vraiment très drôle xD Ça permet de vérifier les aptitudes sociales de Jules qui sont à peu près à la hauteur de mes attentes xD
Petite remarque :
"Ô infamie !" j'ai pensé au Cid direct xD
Un plaisir,
A bientôt (=
Ah ouiiii la fameuse explication de l'Eurythmie haha, amen enfin on y vient x) T'as bientôt fait le tour des gros éléments du worldbuilding, au bout d'un moment ça devrait se tasser haha. Courage, j'ai conscience que ça peut être un peu barbant (ou alors c'est une crainte que j'ai, j'en sais rien ^^ Mais si un jour tu t'embêtes et tu trouves qqch de trop explicatif, hésite pas à me dire ! ;))
Oui entre Jules et Nova les liens vont se faire petit à petit, mais c'est vrai que pendant un moment ils ont l'air assez détachés l'un de l'autre :)
ahahaha oui les aptitudes sociales de Jules, légendaires n'est-il pas :')
Merciii pour ton passage ! Et à viiiite par chez toi, je prévois de revenir te lire fort bientôt héhé <3
« voir le monde comme ça, de façon loupée » Aw j’adore le double sens que ça donne, loupe/loupée !
« L’y dit avec, eh ? douceur ou quoi » fan du rythme
FLORIMOND OUÈCHE TROP BIEN (Eustache qui le trouve exécrable le valide encore plus à mes yeux comme une lecture indispensable)
Le thé de Jasmin versus le café d’Eustache c’est un petit détail qui fait carrément vivre les personnages, je trouve ça chouette :) (puis moi je suis team thé aux fleurs et jveux bien râler après le café donc ça me va)
La couverture des Fables j’adore, le livre a vraiment l’air inbuvable huhu
ptdr oui c’est inbuvable ahah j’adore
qui édite des bouses pareilles
« Quelle que fût sa peine lorsque, arrivé au terme de sa périlleuse aventure, il s’aperçut que la souffrance était causée par les hommes mêmes ! Ô malheur ! Ô terrible disgrâce ! » omg quel plot twist
j’imagine que tu as dû tellement te marrer à écrire ça
sur un plan plus sérieux je dois dire que c’est bien trouvé parce que ça te permet de présenter ton monde on ne peut plus clairement donc c’est vraiment chouette ! Jusque là c’était déjà plus limpide que dans la version 1 mais alors là tu t’assures vraiment que tout le monde aura capish il me semble
(En vrai cette version 2 m’impressionne de par sa technicité et son je-prévois-bien-les-choses-car-je-suis-autrice donc vraiment bravo)
« Établissait des lois structurantes, que l’impossibilité qui devient possibilité reste plausible malgré tout, car on ne saurait soulever des montagnes et le Rêve nécessite bien un règlement interne. » Y a juste ça que j’ai trouvé un poil complexe pour le ton du livre ? Mais yolo ça le démarque aussi après tout
« J’rigole du nez » JULES MARIE-MOI
« Limite si on r’cule pas d’un millénaire dans les vieilles religions-là, avec vot’ fichue fable ! » Je me demandais si elle allait rager contre le ton très exclusif du livre aussi, genre les hommes ceci, le premier homme cela ? Après c’est sans doute compris de manière ouverte et incluant les femmes mais le fait est que répété comme ça ça fait que souligner que bon le terme utilisé bah voilà c’est homme et pas femme
« Tu m’as dit que tu supposerais » Je te le redis peut-être (je sais plus si c’était dans la V1) mais je trouve que c’est cool de se mettre Jules dans la poche malgré son refus dla crétinerie par ce biais-là, non seulement c’est cohérent par rapport à son caractère, mais en plus ça la relie à Eustache
En fait Eustache il me plaît carrément plus que dans la V1 je crois ? Mais peut-être que je délire et peut-être qu’il me plaît plus que dans mon *souvenir* de la V1
« Ouais quoi ? » Comme j’adore ses répliques
« Là, vous vous rappelez Jules ce que je vous expliquais hier ? Que la réalité n’est jamais vécue que telle que vous la percevez ? Vous voyez le monde qu’à travers un regard pensant : c’est votre expérience des idéelles. Eh bien, l’Eurythmie, ce n’est rien d’autre que l’aboutissement de ce processus ! L’étape suivante si vous préférez. Bien plus que façonner la réalité, l’Eurythmie en crée une nouvelle à l’intérieur de vous. » Alléluia c’est hyper clair et ça montre tout joliment l’originalité de ton histoire et tout VA DOUÉ LOUISON QUEL STYLE QUEL GÉNIE MAMMA MIA
« Oui, parce que les deux sont intangibles. » J’ai lu ça en imaginant Jules faire une tête pas possible au mot « intangible » ahah
« Ce qu’on appelle aussi un mivage ? » hélas chépu ce que c’est moi un mivage déso NON attends tu introduis le terme en fait, c’est ça ? Un « mirage qui se voit » du coup (c’est comme ça que je comprends le mot), pour illustrer l’idée de « monde idéel » ? Si t’es bien en train de l’introduire, est-ce que ça serait pas utile de comprendre si c’est un mot que Jules découvre elle aussi ? En plus la réplique se termine juste après donc on pourrait carrément savoir si ok du coup elle comprend mieux parce que ce terme elle le saisit, ou si au contraire Jasmin il la fatigue avec tous ses blablas et mots compliqués (et je suppose qu’elle est lasse pour cette raison après tout). Et nous-mêmes ça nous resituerait clairement au milieu de tes néologismes qui sont tout de même assez nombreux ?
Mahahah je vois le commentaire de Romane et toi qui dis que oui c’est quasi tout similaire à la V1 donc voilà je redécouvre juste les choses en fait MAIS VOYEZ c’est sensass et jsuis tout de même bien fan de toi donc voilà merci bravo, cette histoire c’est du génie
TOUT PLEIN D’AMOUR BISOUS
Le café vs le thé : AAAH, mais toi tu reviens sur tous les détails qui me font carrément marrer quand j’écris, t’es incr. (oué on est team thé-aux-fleurs ensemble alors ;))
Niiiice si avec la fable on comprend tout bien l’Eurythmie ! (oui je me suis beaucoup amusée à écrire cette chose avec un max de pathos et d’emphase bhahaha)
« (En vrai cette version 2 m’impressionne de par sa technicité et son je-prévois-bien-les-choses-car-je-suis-autrice donc vraiment bravo) » >> AAAH MERCI.
Ah oui pour le terme homme : oui c’est emploi générique mais ça me gêne aussi et j’avais mis en vrai « être humain » à un moment ou quoi mais je sais pas ça faisait étrange, donc j’ai mis homme même si aargh je sais pas comment faaaaaire. APRES, si je mets une réaction de Jules qui rage, ça pointe justement le problème que ouèche choisissons un autre mot et un qui soit plus sexy que être humain svp.
Aah si Eustache te plaît plus que dans la V1 : MOI AUSSI <3
Oui mivage c’est un mot que j’introduis ici effectivement ! Et okkkk je peux ajouter un truc comme quoi Jules c’est un mot nouveau pour elle, comme ça vous aussi vous le foutez dans votre vocabulaire des Portiers lolilol. En vrai j’ai un lexique et tu crois que ce serait utile de vous le mettre à disposition ?
« Mahahah je vois le commentaire de Romane et toi qui dis que oui c’est quasi tout similaire à la V1 donc voilà je redécouvre juste les choses en fait MAIS VOYEZ c’est sensass et jsuis tout de même bien fan de toi donc voilà merci bravo, cette histoire c’est du génie. » >> ALORS (déjà merci aslédjféasd), et ensuite je tempère : c’est cette 3ème partie qui est quasi similaire à la V1, mais les parties 1 et 2 sont nouvelles ! Donc j’ai quand même mieux travaillé Eustache et ajouté le doigt de Jules qui s’idéelle et plein d’autres trucs ! Y’a juste la partie de la fable avec Florimond que j’ai quasi pas touchée ^^ (et encore, après la lecture de la fable j’ai ajouté un bout de dialogue qui lie tout ça aux idéelles pour ajouter de la clarté, donc quand même finalement y’a pas mal de modifs ? Mais juste à échelle de cette partie 3, peu par rapport au reste :)
VOILA, pour tout le reste : comme d’habitude, mercimercimerci. T’as relevé un tas de phrases que j’affectionne particulièrement donc ça me fait plaisir que tu les aimes aussi, t’es aslfjaéslkdfjéasf.
AAAAAH JE MEURS SOUS TOUT CET AMOUR QUE TU M'ENVOIES HELP.
c'est tellement oui que dès que ce nom apparaîtra j'aurais Lockhart à jamais dans ma tête
bravo tu viens de sceller quelque chose à vie
"Le café vs le thé : AAAH, mais toi tu reviens sur tous les détails qui me font carrément marrer quand j’écris, t’es incr. (oué on est team thé-aux-fleurs ensemble alors ;))" C'est pas juste un délire hein je disais ça sincèrement, parfois quand on écrit on va juste droit au but en négligeant des ptits trucs inutiles alors que ça fait carrément vivre les histoires je trouve ? Ce n'est que mon humble avis
par contre la suprématie du thé aux fleurs non c'est pas humble c'est juste la vérité vraie
"Ah oui pour le terme homme : oui c’est emploi générique mais ça me gêne aussi et j’avais mis en vrai « être humain » à un moment ou quoi mais je sais pas ça faisait étrange, donc j’ai mis homme même si aargh je sais pas comment faaaaaire. APRES, si je mets une réaction de Jules qui rage, ça pointe justement le problème que ouèche choisissons un autre mot et un qui soit plus sexy que être humain svp." Oui vraiment vu le style d'écriture que tu as emprunté à ce moment-là je trouvais ça plutôt évident qu'il y serait question que d'hommes d'hommes d'hommes. Et est-ce que ça rend pas Eustache encore plus bg de trouver ça d'ultra mauvais goût ? je dis ça je dis r
"En vrai j’ai un lexique et tu crois que ce serait utile de vous le mettre à disposition ?" Perso je trouve que oui ? J'ai jamais trouvé ça déplaisant et là ça s'y prête selon moi. Sur PA le format est pas idéal mais c'est même une section dans laquelle j'aime bien me promener quand j'ai un bouquin entre les mains (et svp quoi)
(en vrai avec cette V2 j'ai vraiment aucun doute sur le fait qu'il faut publier ce livre et tout hein svp les maisons d'édition vous êtes où là)
"Donc j’ai quand même mieux travaillé Eustache et ajouté le doigt de Jules qui s’idéelle et plein d’autres trucs ! Y’a juste la partie de la fable avec Florimond que j’ai quasi pas touchée ^^" Dac donc c'est bien ce qui me semblait pour Eustache et le doigt mais alors Florimond ?? j'avais complètement zappé alors que là sa présence me semble absolument évidente et inoubliable (parce que lol mais surtout pour la clarté que ça amène ? peut-être que ça me frappe plus maintenant parce que ça rejoint un ensemble de clarté plus clair que la V1 ?)
"AAAAAH JE MEURS SOUS TOUT CET AMOUR QUE TU M'ENVOIES HELP." jtécrase ouèche rip
thé vs café : oui j'avais compris que tu disais ça sincèrement comme quoi ça fait vivre l'histoire, et ça me fait ultra plaisir, et en fait je suis aussi contente que du coup tu aimes ce genre de petits détails comme ça parce que souvent je me dis que maybe j'abuse à prendre mon temps comme ça et je devrais peut-être plus aller à l'essentiel, donc savoir que ces petites choses sont appréciées ça me rassure un peu ^^ (thé aux fleurs 4ever)
Okkk alors je vais mettre un lexique ouèche, moi ça m'avait ultra aidé personnellement de le faire, pourquoi est-ce que ça vous aiderait pas aussi <3
(en vrai avec cette V2 j'ai vraiment aucun doute sur le fait qu'il faut publier ce livre et tout hein svp les maisons d'édition vous êtes où là) >> AAAH, c'est beaucoup trop adorable <3 <3 Merci ! Et en vrai j'aimerais bien publier mais soyons honnêtes cette chose est carrément pas ME friendly, à mon avis si j'essaie un jour je vais me prendre flopée de refus hélas :')
ahaha Florimond COMMENT T'AS PU PAS T'EN SOUVENIR LOCKHART QUOI <3
"AAAAAH JE MEURS SOUS TOUT CET AMOUR QUE TU M'ENVOIES HELP." jtécrase ouèche rip >> AHAHAHA j'ai éclaté de rire beaucoup trop fort
C’était très drôle, ce petit passage de mauvaise littérature ^^
« Jasmin m’observe avec consternation, mais Eustache rit plus franchement et rebondit :
— Jasmin a raison. C’est peut-être le propre de l’homme, finalement.
— Quoi donc ?
Eustache continue de sourire et pourtant, lorsqu’il me répond, c’est pour laisser passer une ombre d’infinie tristesse dans le r’gard :
— L’espoir. » Cœur sur ce passage <3 <3 <3