12 - Un brouillon

Notes de l’auteur : ⚠️ Ce chapitre contient une scène d’intimité entre adultes (à caractère sexuel).
Rien de cru, mais selon votre sensibilité, vous pouvez tout à fait reprendre la lecture à mi-chapitre afin de l’éviter.
Bonne lecture !

Ses lèvres. Sa langue. Mael avait le gout du vin. Le goût des chocolats mangés pendant la soirée. Elle mordit doucement sa lèvre inférieure. Il grogna, un son grave, presque animal. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux, lui l’attira plus fort contre sa bouche. Elle ne pensait plus à rien. Une vague de chaleur la traversa. Leurs langues se liaient, s’enlaçaient. Ils se levèrent de leur chaise sans se quitter, sans se détacher.

Il l’attrapa par la taille, la plaqua doucement contre lui, ses mains cherchant sa peau avec une lenteur fébrile. Elles glissaient sous son chemisier, effleurant sa poitrine puis suivant la courbe de ses hanches. Sa langue jouait avec la sienne, s’échappait, revenait. Elle s’accrocha à son pull pour le sentir plus proche. Se mit sur la pointe des pieds pour sentir sa langue dans sa bouche, plus fort, plus loin. Leur souffle s’accélérait. Il se recula doucement, les yeux pétillants, l’entraînant jusqu’au canapé. Ils tombèrent à moitié dessus, maladroits et affamés.

Leurs bouches se cherchèrent à nouveau. Pas pour combler un vide, mais pour faire taire le silence trop bruyant. Nora ferma les yeux. Elle voulut oublier. Juste une seconde. Se souvenir de ce que c’était d’être touchée, désirée.

Il murmura quelque chose contre sa peau, elle ne comprit pas, mais la chaleur de ses mots se fraya un chemin dans sa poitrine. Elle se laissa faire. Le tissu devint obstacle. Il lui retira son chemisier, lentement, bouton par bouton. Elle posa la main contre sa nuque et l’attira de nouveau contre elle. Impatiente de retrouver sa chaleur. Tout était confus. Flou. Mais tendre. Impulsif. Irrationnel. Deux solitudes se retrouvaient.

Elle était sur lui, à califourchon. Sa bouche contre la sienne, haletante. Elle ne voulait plus que respirer à travers lui. Sa peau appelait celle de Mael. Son odeur musquée l’éveillait. Elle saisit son pull et le lui retira. Posa ses mains sur ses épaules larges, les fit descendre lentement sur son torse bien dessiné. Ses doigts effleurèrent ses tétons qui se contractèrent à son passage. Elle continua son chemin sur ses abdos légèrement apparents. Et sourit. Mais quand avait-il le temps de s’entraîner pour ressembler à ça ? Il gémit, mi-rauque, mi-souffle, et la fit tomber sur lui en soulevant ses hanches. Leurs bouches se retrouvèrent. Elle continuait à explorer son torse, il passa ses mains sur son jean, défit le bouton et descendit lentement la braguette. Elle entendit son propre gémissement. Elle se plaqua un peu plus contre lui.

Mael irradiait. Son corps était chaud. Elle bouillonnait. Suffoquait presque. Elle quitta ses lèvres pour embrasser la base de sa mâchoire. Parcourut son cou du bout de la langue. Elle essayait de retrouver son souffle. Quelque chose n’allait pas. Ses mains à lui l’entouraient, la serraient, agrippaient ses hanches. Il était doux. Précis. Elle avait envie de lui. Mais son esprit s’éloignait. En elle, ça hurlait en silence. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas ça. Et alors qu’elle s’accrochait à son dos, elle sentit les larmes monter.

Tout allait vite. Trop vite.

Elle s’écarta. Légèrement. Reprit sa respiration. Juste assez pour entendre les battements de son coeur cogner dans ses tempes. Elle attrapa le visage de Mael entre ses mains pour plonger ses yeux dans les siens.

— Nora... souffla-t-il.

Sa respiration était aussi saccadée, ses yeux brillants, ses pupilles dilatées.

Bon sang, ce visage.

Il la regardait, parcourait son visage du bout des doigts.

— Si tu continues comme ça… je vais te porter jusque dans mon lit et te garder tout le week-end.

Et par tous les dieux, elle en crevait d’envie. Mais… Elle ferma les yeux. Et juste un instant, elle vit le sourire de Solal. Merde. Elle allait pleurer. Le souffle court. Le cœur en vrac.

Merde.

Merde.

Merde.

Je déconne complet !

Elle se figea. S’écarta un peu plus.

— Je…

Elle cherchait ses mots. Il la tenait toujours dans ses bras mais relâcha légèrement sa prise. Il lui laissait l’espace dont elle avait besoin. Elle aurait voulu s’oublier dans ses bras. Se perdre dans leur désir, dans leur urgence d’exister. Même un instant. Mais quelque chose résistait en elle. Un doute. Une pensée qui la hantait. Elle ferma les yeux plus fort, pour chasser ce qui n’avait pas sa place. Mais ça revenait.

— Je peux pas. Je suis désolée.

Elle se leva d’un bond. Recula. Elle vit dans les yeux de Mael la surprise, la déception mais surtout… de l’inquiétude ?

— Tout va bien ?

— Oui. Non. Je sais plus. C’est pas… je fais une connerie.

Elle tournait en rond. Ses yeux fuyants, rivés au sol. Elle murmurait presque :

Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?

— Je suis ailleurs. Et toi, t’es réel. Trop réel. Moi, je suis un brouillon, Mael… Et j’ai quelqu’un dans la tête… Je crois.

Les mains plaquées contre son crâne, elle déambulait dans le salon. L’esprit en ébullition, les pensées surgissant en rafales, explosives et incontrôlables pareil à une machine à pop-corn. Qu’est-ce qu’il fout encore dans ma tête, ce type ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi à cet instant précis ?

Elle se tourna vers Mael. Il était resté assis, les coudes sur les genoux. Il se frotta le visage à deux mains. Puis hocha lentement la tête.

— Ok. Merci d’être honnête.

Il remit son pull, celui qu’elle venait à peine de lui enlever. Il inspira lentement. Un rire bref, sans joie, lui échappa. Il n’y avait pas de reproche. Juste… une fêlure. Une désillusion douce.

— Je suis aussi un brouillon, tu sais.

Il marqua une pause, leva les yeux vers elle.

— J’aurais aimé déloger celui qui est dans tes pensées.

Il sourit, triste. Pourquoi est-ce qu’il ne lui en voulait pas ?

Il releva la tête et lui jeta un regard qui aurait pu tout balayer. Ses certitudes, sa peur… Non, toutes ses peurs. La peur du lendemain. La peur d’être vulnérable. La peur d’y croire, et celle de ne pas être assez. La peur d’aimer et surtout, celle qu’elle ne s’avouait pas : la peur d’être abandonnée aussi vite que l’on prononce le mot cancer.

— Et je n’aurais jamais dit que toi, tu en étais un, finit-il par dire. Un brouillon.

Elle se mordit les lèvres. Il la surprenait encore.

— Ça aurait été plus simple pour moi si tu avais été un sombre connard.

Pendant un instant, elle regrettait. Elle regrettait que ce ne soit pas son regard à lui, ses beaux yeux gris, qu’elle espérait quand elle fermait les yeux. Pendant un instant, cette pensée persistante lui faisait presque mal. Mael la regarda encore un instant, puis il tourna la tête.

— Désolé de ne pas te rendre les choses faciles.

Son coeur se serra. Face à cet homme qui avait tout pour lui. Et elle qui n’avait rien à lui offrir. Dans sa tête, une phrase résonnait. Solal. C’est Solal que tu veux. Elle s’approcha de Mael, il ne bougea pas. Elle se pencha et lui déposa un baiser sur la joue.

— Merci, souffla-t-elle. Merci d’être toi.

Puis elle prit son manteau, l’enfila. Ouvrit la porte. S’arrêta un instant. Est-ce qu’elle venait encore de gâcher quelque chose ? Elle inspira et sortit en lançant un dernier regard vers lui. Il avait posé sa tête sur le dossier du canapé, un bras sur le visage.

Désolée, Mael.

 

L’air glacé la saisit à la gorge. Elle termina de fermer son chemisier dans la rue, les doigts encore légèrement tremblants. Elle marcha vite. Son appartement n’était qu’à quelques rues. Ses talons claquaient sur le trottoir. Les images se bousculaient. Mael. Le canapé. Son regard triste. Elle ne savait plus pourquoi elle était sortie. Elle ne savait plus où elle allait. Elle accéléra. Elle se sentait vide. Et saturée à la fois. Elle se mit à courir. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête. Net. Elle leva les yeux.

Où était-elle ?

Ce n’était pas sa rue. Et de ce qu’elle voyait, pas son quartier non plus. Les immeubles ne lui disaient rien. Pareil pour les enseignes. Une guirlande en forme de cœur battait à intervalles réguliers au-dessus d’elle, accompagné d’un léger grésillement en fond semblable à un signal d’alarme malveillant.

Elle tourna sur elle-même, à la recherche d’un point d’ancrage. Une seconde. Deux. Elle s’était perdue. Littéralement. Figurativement. Super.

Les bras ballants. Au milieu du trottoir. Les larmes aux bords des yeux. Et elle cria. Un cri sans son. Juste une bouche ouverte vers les étoiles invisibles du ciel parisien. Une implosion muette. Face aux illuminations qui clignotaient. Elle pleura. Vraiment. De ces larmes qui brûlent les joues et les poumons. Mais qui ne soulagent pas.

— Qu’est-ce que t’es venu faire dans ma vie, hein ? T’aurais pas pu attendre ? Et pourquoi j’me suis attachée à toi ? Merde !

Elle ne parlait à personne. Non. Bien sûr que non. Elle ferma les yeux. Solal. C’est à lui qu’elle criait. Au Solal resté coincé dans sa tête. Pourquoi maintenant ? Pourquoi il a fallu que je réalise maintenant que je voulais que tu restes ? Lui, et sa tête de doudou qui veut sauver le monde. Rien ne justifiait qu’elle se soit attachée à lui. Rien. Mais c’était là. Dans le creux de son estomac, sous sa peau. Une évidence qu’elle ne voulait même plus questionner. Et là, oui, elle lui en voulait. De l’avoir réveillée. Et de l’avoir laissée. Avec pour seul souvenir, cette image obsédante : lui, assis sur son canapé, comme s’il avait toujours été là. Comme s’il pouvait revenir du jour au lendemain. Reprendre cette place. Sa place. Sa foutue place. Elle enragea. Un son rauque monta dans sa gorge. Étouffé. Elle ne se reconnaissait plus. Elle, c’était la rationnelle. La pragmatique. Celle qui prévoit, anticipe, contrôle. Pas celle qui finit par souhaiter qu’un presque inconnu revienne s’introduire par effraction dans sa vie.

Elle marcha en zigzaguant sur le trottoir, le visage ruisselant. Et se cogna. Un choc sec. Des écouteurs tombèrent au sol. Elle baissa les yeux mais ne leva pas la tête.

— Pardon, balbutia-t-elle, sans lever la tête. Je ne regardais pas devant moi.

Elle reprit sa course. Sans voir son visage. Mais lui la regarda. Bouche entrouverte. Il la suivit du regard. Hésita un instant. Puis se pencha pour ramasser ses écouteurs. Il avait les joues rouges de froid, un bonnet enfoncé sur la tête. Il resta là, immobile. Avant de reprendre sa marche. Elle, elle ne se retourna pas.

Elle s’était cognée à lui. Sans le voir. Sans savoir. Et lui, sans comprendre, avait retenu son souffle. Un frisson sans nom, une intuition étrange.

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ClementNobrad
Posté le 10/08/2025
Nora était lancée, la musique intérieure jouait, Mael souriait en homme qui croit que la victoire est acquise… et puis, paf ! Solal a débarqué dans sa tête, en pull de Noël tout moche et en insolence, maître du jeu, Ex Deus Machina qui rompt l'érotisme à sa guise.
Tout le corps de Nora criait « Oui », mais son cerveau, ce rabat-joie professionnel, lui a sorti : Attends, et Solal, alors ? Résultat : elle s’est figée, avec le même regard qu’une hôtesse de caisse à qui on annonce qu’on a oublié sa carte bancaire.
— Je… je peux pas, a-t-elle soufflé, l’air tragique.
Et elle est partie, laissant Mael sur son canapé et sa bosse dans le jean.


Fan fiction : suite du chapitre POV Mael

Mael resta un moment immobile, fixant la porte par laquelle Nora venait de disparaître. Il ne comprenait pas. Vraiment pas. On lui avait toujours dit qu’il était « le gars bien » poli, fiable, prévenant. Celui qui se souvient des anniversaires, qui tient les promesses et qui n’oublie pas d’acheter du lait et les croissants pour le petit déjeuner au lit.
Et pourtant… les histoires se terminaient toujours de la même façon : une fille qui s’en va en courant, non pas pour fuir un défaut, mais pour rejoindre un type qui en a une collection complète.
Il se demanda si c’était une règle universelle : plus le garçon est dangereux pour l’équilibre émotionnel, plus il attire. Une sorte de loi gravitationnelle des cœurs naïfs.
Pendant ce temps, il se retrouvait dans le rôle du musée : on vient, on admire, on dit que c’est « magnifique », puis on part vivre ailleurs.

Mael, en bon scientifique de l’amour, tenta d’analyser le phénomène.
Théorie numéro un : le syndrome de la brosse à dents électrique. Les filles préfèrent toujours le modèle bruyant, imprévisible, qui fait parfois des étincelles, à celui qui fonctionne parfaitement et sans danger.
Théorie numéro deux : l’effet tartine brûlée. Plus c’est cramé, plus elles trouvent ça « authentique ».
Résultat : Mael conclut qu’être « parfait » était le moyen le plus sûr de finir… seul, et en train de manger des chips.
Alors Mael voulut jouer les bad boys : il alluma une cigarette… qu’il éteignit aussitôt en toussant, les yeux larmoyants.
Conclusion : il avait juste l’air d’un asthmatique en rébellion passive.



Trêve de plaisanteries : c’est toujours un plaisir à lire ! En tant que lecteur, je me suis mis à la place de Mael… et je ne comprends décidément pas ce que Nora (et, soyons honnêtes, beaucoup de filles) trouvent à Solal et à tous les spécimens du même genre. Tu nous livres cette fois un chapitre plus sérieux, même si la scène d’ouverture parvient à titiller les sens des lecteurs les plus insensibles. On ne peut qu’avoir de la compassion pour Nora : elle semble complètement perdue… Et cet inconnu aux écouteurs, à la fin ? Serait-ce Solal en personne ?

A très vite !
ClementNobrad
Posté le 10/08/2025
Ps : je confirme ma théorie. Solal n'existe pas réellement. Uniquement dans la tête de Nora. (Je tenais à préciser que je ne me laisserai pas avoir par l'autrice de ce roman)
RedFuryFox
Posté le 11/08/2025
Solal surgit et tu bouillonnes. Mais c’est qui ce mec au pull trop moche qui vole des cœurs avec une fossette et se permet même de disparaître en lançant des haïkus sur comment mieux vivre ?
Solal, ou la théorie de la relativité des cœurs : une âme légère qui entre par effraction… et repart lestée du rapt du cœur de Nora (déjà bien fissuré, soyons honnêtes).
Nora est-elle une victime supplémentaire de ce lover-braqueur en bonnet de Noël et frappuccino à la cannelle ?

Et puis il y a Mael. Le faux bad boy au grand cœur et maintenant asthmatique. Il ne laisse pas indifférent, et non, il est très loin du musée poussiéreux que l’on admire avant d’aller s’acheter une toile chez Maison du Monde ! Et encore plus loin de la brosse à dent en bambou que l'on prendrait seulement quand l'électrique est en train de charger !

Mais qu’est-ce qu’une belle histoire ?
Trouver une bonne personne et se dire "ouf, j’ai enfin trouvé un mec bien alors je m’y accroche" ?
Ou trouver sa bonne personne ? (Et je précise : il faut que ça reste une bonne personne. Je dis non à l’image du bad boy-bourreau des cœurs avec un tableau de chasse aussi long et ennuyeux qu’un livre de psaumes. Non au "oh mais je vais le faire changer d’avis" alors qu’il pue l’indisponibilité émotionnelle comme le parfum Scorpio.)

Je parle de trouver le mec bien, oui… mais pour nous. Parce que des gens biens, on en connaît plein (je crois, j'espère ?), et heureusement, on ne finit pas avec tous.
Il faut ce truc. Cette évidence. Ce moment où, dans les bras de l’autre, ça nous traverse : oui, c’est lui. Et Mael, ce n’est pas « lui » pour Nora.

Peut-être que Solal sera à la hauteur. Je l’espère. Mais il a du taf, le bougre. Et il sait déjà qu’il devra ramener les croissants ET le lait.

Quant à l’inconnu aux écouteurs… je peux juste te dire que non, ce n’est pas un livreur Deliveroo égaré.
Et loin de moi l’idée de te piéger, cher lecteur qui ne laisse rien passer 😋

Merci pour ce POV magnifique de Mael qui finit par manger des chips (et des Figolu ?). Merci pour ce commentaire qui m'a encore tellement fait rire ✨
Et ta théorie, je la garde au chaud… on en reparlera dans quelques chapitres hihi
Paloma Chataig
Posté le 13/06/2025
Arrf le rebondissement ! La question : Solal est-il Solal? Ou alors est-ce le Solal qu’elle doit rencontrer, raison pour laquelle le lutin avait sa bouille? A suivre :-)
RedFuryFox
Posté le 14/06/2025
Hello Paloma !
Haha mais quelle belle question, mais qui est donc Solal ? 🤭 Il va encore nous surprendre, bientôt son retour promis 😋✨
Paloma Chataig
Posté le 15/06/2025
:-) hâte !
Ardichi
Posté le 11/06/2025
Salut !

Désolé d'avance, un pavé va suivre, j'ai trop de choses à dire x)

Pour commencer, je pense que c'est mon chapitre préféré, non pas pour la scène d'intro ;p d'ailleurs c'est la première fois que je lis de l'érotisme (qui soit dit en passant, n'est aucunement vulgaire ou dérangeant, très bien retranscrit) et j'ai appris un mot : califourchon.

Je comprends bien mieux ton choix au chapitre précédent de faire de Mael le substitut de Solal lorsque tu l'évoquais. J'ai pressenti que l'image de Solal allait débarquer mais pas la tournure que ça allait prendre. Le trois fois merde est génial.

Mael +1 encore une fois, il a tout pour lui, j'ai beaucoup aimé son comportement et surtout la justesse avec laquelle tu l'as écrit :
"Il lui laissait l’espace dont elle avait besoin."
Même dans le feu de l'action, il n'a pas laissé les émotions prendre le dessus, il aurait pu se laisser aller à l'égo et l'envoyer bouler, ou au contraire, se montrer insistant. Mais non, ce brave Mael est resté digne jusqu'au bout, c'est loin d'être un brouillon ;)

D'ailleurs, la réaction de Nora est magistrale :
"Ça aurait été plus simple pour moi si tu avais été un sombre connard."
Son état intérieur troublé est bien montré dans ses va-et-vient, la main sur la tête, on sent qu'elle perd pied.

Et puis le contraste. Après la chaleur et la complicité entre eux, la froideur et la solitude de l'extérieur.
On se perd à l'intérieur de Nora comme elle-même se perd en ville et, cerise sur le gâteau, tu nous décris ses ténèbres à la lumière des belles et lumineuses guirlandes de Noël T_T du grand art symbolique.

Et l'émotion lorsqu'elle pleure est vraiment palpable, j'en avais la gorge serrée mais je restais ferme, j'allais pas chialer quand même x)
Je plaisante, mais tu as vraiment fait fort sur ce chapitre, tout est à sa place : la montée de chaleur due au désir, la première clim avec la face de pull qui apparaît, le relativisme de Mael, l'errance dans les ruelles, puis ce moment où jamais on n'avait vu celle qui gère sa vie comme un dossier client être si désemparée.

Et pour finir, elle se cogne à Solal, du moins tu le sous-entends, ou alors c'est symbolique. Et c'est plus fort qu'elle ne s'en rende pas compte, car ça nous montre qu'elle est vraiment au bout du rouleau.

Vraiment hâte de découvrir la suite, dans quel état elle va être au boulot demain ? Elle va continuer à perdre ses projets un à un ? Elle va fuir le regard de Mael ?

"Et je t'ai vu" prend tout son sens ici (même si elle ne l'a pas vu à la fin 😜)
Quelle belle histoire quand même, moi je pourrais dire : Et je l'ai lu ! ☺️

Merci pour tout, c'est juste parfait.
RedFuryFox
Posté le 14/06/2025
Wahou ! Je ne sais même pas par où commencer. Ton commentaire est un vrai cadeau 🤗

J'ai vraiment beaucoup travaillé la scène intime entre Nora et Mael, c'était la première fois que je m'essayais à cet exercice, et c'était tout sauf simple 😆
Tu as noté la phrase qui était pour moi la plus importante dans tout ce chapitre : "Il lui laissait l’espace dont elle avait besoin." Je voulais aborder derrière cette phrase, et toute la réaction de Mael, le sujet du consentement. Ce moment où Mael comprend que quelque chose change, qu’elle s’éloigne, et qu’il ne force rien. Il lui laisse la place de choisir, de revenir ou non. Un oui qui peut devenir non. Et lui, il ne cherche pas à insister ou à lui en vouloir. Pas d’égo, juste du respect. C'est ce qui le rend profondément beau, je trouve.
Si Nora s'en va, ce n'est pas parce qu'elle le rejette, mais parce qu'elle écoute ce cri du coeur : ce n'est pas lui qu'elle a dans la tête.

Ce que tu dis sur les contrastes est très juste aussi : l'intensité et la chaleur des corps au début, le froid et l'errance ensuite, et puis le choc... étrange, déclencheur de quelque chose peut-être ? Affaire à suivre 🤭

Merci pour tous tes retours si généreux et si justes ! J'espère vraiment que la suite sera à la hauteur.
Syanelys
Posté le 05/06/2025
Coucou toi.

C'est non, sinon.

Je m'étais préparé psychologiquement en lisant ta note d'auteur. Non pas que je suis sensible et que la scène passionnée pouvait me heurter, seulement car j'en lis très peu.

Il n'y a pas que Mael qui a été refroidi. Moi aussi. L'étincelle du doute laisse place à la flamme de l'envie qui attise le brasier du plaisir et...

Nora l'a vu car elle s'est oubliée. Elle voulait cet instant éphémère, ces deux solitudes unies par le lien sacré du "Toi, je te veux, prends-moi " et...

C'est non. Décision de Solal.

Reprenons nos esprits, veux-tu bien ?

C'est normal que le renne de Noël vienne refroidir la scène avec son univers d'introspection gelée. Mais c'est toujours non.

Mael est l'homme parfait pour toute femme qui se respecte. Tu savais qu'il faisait de l'escalade avec ses potes de Mario Kart, toi ? Seulement, il n'est pas celui destiné à Nora. C'est une passion, vite assouvie, vite dissipée.

J'ai déjà dit que c'était non ?

Cette rencontre perdue dans la rue, ce croisement des destinées. Elle l'a cogné, lui. Elle va le voir, lui. Lui n'est pas Solal. Lui est...

C'est non.

Mael n'a rien fait de mal ! Son seul pêché a été de bouder la PS5 ! Cette perfection masculine, ce déclic pour Nora, ce pauvre gars qui la respecte et qui n'insiste pas auprès de Nora...

En 2025, un Mael ne court pas les rues.

C'est non.

Que dire de plus sinon ? J'espère que tu as toi-même vécu ce genre de scène car son rythme donne très envie ! J'ai beaucoup aimé les dialogues, les brouillons froissés et l'incompréhension totale.

Ils se sont oubliés alors qu'elle ne devait plus le faire.

C'est toujours non.

Enfin non, c'est toujours oui avec toi. Quand tu veux. Pour lire la suite, hein ?

Merci pour cette lecture ardente, figée par tes soins !
RedFuryFox
Posté le 05/06/2025
Hop, je retourne mon sablier made in Mael et le décompte des trois minutes est lancé. Mais que répondre à ce retour qui m'a encore fait beaucoup rire... entre deux stations d'un métro bondé - merci pour ça 🤭
Alors c'est non, non, non. Solal a jeté un froid, Mael s'en mord les doigts (à cause d'une PS5, franchement. C'est ses potes de l'escalade qui vont le charrier), Nora s'est encore oubliée et, maintenant elle est carrément perdue. Et voilà qu'un inconnu ramène sa fraise sans qu'on n'ait rien demandé. Rien ne va. Non. Non. NON.
La bonne nouvelle, c’est que Nora a encore quelques chapitres pour comprendre. L'occasion de te retrouver - dans les commentaires, hein ? Hâte d'avoir ton retour sur la suite ! En espérant que Solal trouve une place dans ton coeur de lecteur. Sois gentil avec lui. Il devait être le déclencheur d'un changement de vie - rien que ça 😄
Merci encore, et je continue à lire les aventures de mon Astromancienne favorite.
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