Je me souviens de ce matin
De ce regard un peu trop triste
Des tes yeux derrière cette vitre
De ce dernier silence sans lendemain
J’ai souvent pensé à ce moment
A ce dernier instant, d’un été magnifique
Sous le soleil, bord de mer, magique
A cette légère séparation, à ce petit tourment
Je revois tes gestes amoureux
Et moi, je n’étais que curieux
Trop jeune pour mériter le cadeau
De ton corps, de tes mots, les plus beaux
Je me souviens de ces instants
Offerte, cherchant un amant
J’ignorais ce que ton corps attendait
J’ignorais ce que mon cœur retenait
Ce matin-là, sans un adieu, sans fierté
J’ai laissé filer le temps qui allait nous séparer
Tu m’as regardé, les yeux fatigués
Je ne garderai que l’amertume de ma jeune lâcheté
Et des regrets.
Ton texte m’a vraiment touchée par sa sincérité et sa douceur mélancolique. On ressent à la fois la beauté du souvenir et le poids des regrets. Les images, la vitre, le bord de mer, le silence donnent l’impression d’une scène figée, presque comme une vieille photo que l’on regarde avec un pincement au cœur.
Par contre, le titre « 12 ans » m’interpelle beaucoup. Est-ce l’âge que tu avais à ce moment-là, ce qui donnerait au texte une dimension d’innocence mêlée à un trouble précoce ? Ou bien est-ce le temps qui s’est écoulé depuis cet instant, soulignant la force d’un souvenir qui n’a pas quitté ta mémoire ? Selon la réponse, le sens et la portée émotionnelle du poème changent totalement.
bonne critique. je ne l'avais pas vu comme cela.
En fait c'est un très vieux souvenir qui me hante. Un de ces moments où nous n'avons pas été à la hauteur.
J'avais 12 ans, elle en avait 15, en colo.
J'étais bcp trop jeune "savoir" aimer, "savoir" dire au revoir.
"Je revois tes gestes amoureux
Et moi, je n’étais que curieux
Trop jeune pour mériter le cadeau
De ton corps, de tes mots, les plus beaux"
Et : "Ce matin-là, sans un adieu, sans fierté
J’ai laissé filer le temps qui allait nous séparer
Tu m’as regardé, les yeux fatigués
Je ne garderai que l’amertume de ma jeune lâcheté"
Ce poème vient bel et bien traduire qu'on peut avoir tout le bonheur du monde, mais notre naïveté - involontaire, bien sûr - est le plus grand entrave à notre appréciation de la vie. Il faut ouvrir grand les yeux et resté éveillé pour la décelé au quotidien.