12- Voyage en Lunadin

Notes de l’auteur : Bonne lecture


 

Oren ne tenait plus en place. Il faisait tout plus rapidement dans l'espoir que le temps passerait aussi plus vite. Son entouthiasme était contrasté par le septicisme d'Azénor. Elle avait tenté de dissuader Nour de se rendre en Lunadin, Elijah leur tendait un piège c'était évident. mais cette dernière était restée ferme. c'était la seulesolution pour en savoir plus que le médaillon.

Elijah avait réussit l'exploit de tout organiser en seulement quelques jours. Ils passeraient une journée au pays des elfes, le voyage se ferait en bateau. C'est ce qui inquiètait le plus Nour. Il les attendait que le quai, tôt dans la matinée.

– Avant que nous montions sur ce bateau tu vas nous dire pourquoi tu nous aides, ordonna Azénor qui n'avait pas dit son dernier mot. Tu attends quelque chose de nous c'est évident, tu vas nous dire quoi.

– Très bien, de doute manière vous le saurez bien assez tôt. J'arrive pas à croire que vous ayez étés assez crédules pour gober cette histoires d'archives. Je suis aller voir dès que j'ai pu vous pensez bien, mais je n'ai rien trouver. Non, c'est le grand chambellan qui m'a pressé de lui faire rencontrer la terrayenne, il doit lui parler. Mais j'ignore de quoi je le jure.

Azénor fronça les sourcils mais ne sut que répondre. Elle jeta un œil à Nour, puis à Oren. L'histoire leur parut crédible.

– On vient, répliqua Nour. Mais si tu nous a mentit, je te mettrai une raclée.

– Quelle vulgarité, s'indigna l'elfe. Ca ne m'étonne qu'à moitié, tu viens d'un peuple primitif, sans aucune éducation.

– J'ignorais ce côté sombre, ça me plaît, la complimenta Azénor en ignorant l'elfe.


 

Le voilier était lèger et rapide comme le vent, c'était le même qui amenait le petit prince chaque semaine à l'école. Un seul marin tenait la barre. L'air concentré et tout à ses affaires il ne leur prêta aucune attention. Ses passagers ne l'intéressaient pas, il faisait ce qu'on lui demandait.

Nour n'avait jamais pris le bateau mais imaginait volontiers une agréable croisière, un bon moment où elle écouterait les vagues claquer contre la coque, observerait la faune marine et contemplerait le ciel, la lune.

– A votre place je m'assierais et je m'accrocherais, conseilla Elijah. Quand ce sera fait j'informerais le capitaine que nous pouvons y aller.

Nour s'éxécuta sans délai, tout comme Azénor et Oren. Leur instinct de survie avait prit le dessus.

La traversée fut épique. Nour craignait d'avoir le mal de mer mais le voilier allait si vite qu'il volait littéralement au-dessus de l'eau. Le vent la fit pleurer, et elle avait de la peine à parler. Elle se serait cru sur un manège à la foire. Fort heureusement le voyage fut assez rapide. Lorsqu'ils atteignirent l'autre côté elle se recoiffa, se moucha et s'essuya les yeux. Elle voulait faire bonne figure au cas où ils rencontreraient la reine Kamala.

Ici la lune paraissait encore plus imposante, projetant une lueur argentée qui illuminait les bâtisses blanches elfiques. Les arbres semblaient danser avec la lumière, et les fleurs émettaient un parfum enivrant. Des papillons multicolores tournoyèrent autour d'eux, les guidant jusqu'au palais, bordés de majestueux cerisiers, certainement millénaires. De grosses grappes de fleurs roses les recouvraient presque entièrement. Bon nombre d'entre elles étaient emportées par le vent, et virevoltaient comme de la neige, pour retomber mollement au sol, formant un tapis végétal.

Ils croisèrent des elfes qui les saluèrent poliment, salut plus appuyé pour le prince. Ils marchaient derrière Elijah qui se tenait droit comme un i, l'air fermé comme s'il emmenait des prisonniers à la potence. Il les fit passer par une porte dérobée puis ils montèrent un escalier en colimaçon seulement éclairé par des torches. Ils pénétrèrent ensuite dans une grande pièce, visiblement un bureau. Ce n'est pas la visite du palais qu'espérait Oren.

Un homme les attendait. Le grand chambellan était vêtu d'une robe argentée ornée de motifs de feuilles et de fleurs. Sa tête était ceinte d'une fine couronne faite de cristaux de verre, reflétant la lumière éthérée qui entrait par une grande lucarne. Il accueillit les enfants avec un sourire bienveillant, ses yeux reflétant la sagesse des siècles, puis les invita à partager un repas elfique composé de sandwiches de mousse de poisson, de pates de fruits et d'hydromel.


 

– Je suis enchanté de vous rencontrer, fit-il d'une voix mélodieuse avant de les observer méticuleuseument un par un. Une future damona, un petit bonhomme très doué avec la faune et une terrayenne qui changera certainement le cours de nos vies, déclara-t-il. Je suis ravi qu'Elijah ai autant d'amis en An Domhan.

Le chambellan ne manqua pas de remarquer les réactions de ses hôtes. Oren baissa la tête, Azénor leva les yeux au ciel. Nour aurait voulu dire quelque chose, mais quoi ? Un mensonge ou la vérité ? Le temps de réfléchir le moment était passé.

– Vous devez vous demander pourquoi j'ai souhaité vous voir, dit-il en s'adressant à Nour. Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Le moment du changement est venu, et je souhaite vous apporter mon aide.

– Sauf votre respect, le conseiller Hiver a toujours clamé qu'il n'y aurait jamais d'ingérence de la part des elfes dans les affaires d'An Domhan, fit Azénor.

– Ton grand-père est un menteur et un fourbe. Il ment à son peuple, il ment à la reine Kamala, il en a toujours été ainsi. Prétendre cela lui laisse tout loisir de diriger le pays comme bon lui semble, et tant qu'il n'y a pas de problèmes majeurs notre reine fait comme si tout allait bien, c'est vrai. Comptes-tu aller lui rapporter mes propos ?

– Je ne crois pas non, répondit-elle après une seconde d'hésitation.

Azénor ne savait que penser du chambellan, et souhaitait voir où il voulait en venir.

– Excusez-moi, mais vous voulez nous aider à quoi au juste ? s'impatienta Oren.

– Vous le serez bientôt petit bonhomme. En premier lieu j'ai une révélation à faire à notre amie terrayenne. Le médaillon que tu arbores appartenait à La Tamlin, fit-il après quelques instants de suspense. Oui, cette femme qui vient de s'évader.

– Sauf votre respect Monsieur, c'est des foutaises, fit calmement Oren. Le médaillon peut pas appartenir à La Tamlin.

– Oren a raison, renchérit Nour. Je viens de la Terre et cette femme est emprisonnée depuis bien longtemps avant ma naissance Doradéa et la Terre n'ont aucun lien, non c'est impossible.

– C'est pourtant la stricte vérité, et je ne suis pas le seul à le savoir. Le conseiller Hiver est aussi au courant.

– C'est faux, rétorqua Nour. Il m'en aurait parlé.

– Je ne sais pas quels sont les desseins du conseiller Hiver, mais je vous demande de me faire confiance, quel intérêt aurais-je à vous mentir ?

C'était bien la question que se posèrent ses invités.

– Vous avez l'air d'en savoir beaucoup, répliqua Nour. Comment le médaillon est-il parvenu jusqu'à moi ?

– Par sa fille évidemment, répondit le chambellan.

– Sa fille est morte, intervint Azénor.

– On le raconte, c'est totalement différent.

– Le portail menant à Terra est condamné, ajouta Elijah.

– Une fois encore c'est ce qu'on raconte.

Nour repassa la conversation dans sa tête, et il lui vint une conclusion évidente. Effarante, effrayante mais évidente.

– Donc, si je vous comprend bien La Tamlin serait ma grand-mère, fit Nour, visiblement consternée.

– En effet.

– C'est pas possible, ah ça non c'est pas possible, s'exclama Oren sous le choc.Vous voulez vous servir de Nour pour attraper La Tamlin ? demanda-t-il.

– Certainement pas.

– Je ne comprend rien, souffla Nour.

– Je souhaite un profond changement de nos sociétés, et j'ai la certitude qu'il viendra de toi.

– Comment ? demandèrent en choeur Nour, Oren et Azénor.

– Laissez donc la géopolitique à ceux que ça concerne. Contentez-vous de retrouver La Tamlin pour lui rendre son bijou, et peut-être qu'elle consentira à montrer le chemin de retour à sa petite-fille.

– Toujours sauf votre respect Monsieur, vous pensez pas que La Tamlin va très probablement tué Nour ?

– C'est toujours une possibilité, mais je ne le pense pas.

– Mais vous n'en êtes pas certain ? s'inquiéta Nour.

– Je vois mal une vieille dame assassiner de sang-froid la chair de sa chair qu'elle voit pour la première fois et qui lui rapporte son bien le plus précieux.

Cela ne rassura pas du tout Nour.

– En quoi le médaillon est-il aussi exceptionnel ? interrogea Azénor.

– Pour toi et moi c'est une vulgaire babiole. Mais pour une Tamlin c'est autre chose. Il décuple des pouvoirs déjà présent chez cette famille d'ascendance assez exceptionnelle à ce qu'on dit.

– De toute manière, même si on le voulait on ne sait pas où se trouve La Tamlin, fit Oren en haussant les épaules.

– Les arbres prétendent qu'elle se cacherait au hameau des tourmenteurs, ce nom vous dit quelque chose ?

Il parle aux arbres, je le crois pas.

– C'est un endroit effroyable, s'exclama Oren.

– Oren a raison, renchérit Azénor. Et c'est loin d'An Domhan. Nous devrons être accompagnés d'adultes.

– Alors choississez-les bien, avertit le chambellan. Si ton grand-père apprend où elle se trouve il vous coupera l'herbe sous le pied. Il l'arrêtera, ou pire.

Le chambellan avait raison, sur tous les points. Azénor adressa un regard dépité à Nour.

– Vous en savez beaucoup sur La Tamlin, affirma Nour. Vous connaissez sans doute son prénom ?

– En effet. Elle se prénomme Mahaut.

Comme ma grand-mère.

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