Dans la maison d’Agathe il y avait le silence
Et ce foyer ouvert couvait un feu éteint
Cette nuit-là pourtant il brûlait se dit-elle
En contemplant, ardente, un tourbillon de cendres
Sous son œil renaissaient les flammes du passé
Agathe était chez elle, un verre dans la main
Et la douceur du soir avait des reflets ocres
Dansant sur les calices de ses yeux noyés
Le vin faisait une tache immense aujourd’hui
Comme un cri qui s’étend infiniment dans l’ombre
Mais ce qu’elle avait vu sous les draps des ténèbres
Ce qui l’avait fait fuir jusqu’en haut dans sa chambre
Où son lit pour toujours était resté bordé
Raphaëlle avait beau glaner aux champs des morts
Mille terminaisons d’un temps frappé de fin
Rien ne dessinait plus cette peur renversée