NOVA ELLÉE.
Regard plissé. C’était une silhouette encapuchonnée, à l’envergure plutôt haute, qui faisait face à un mur en esquissant des larges gestes du bras. Sourire fin-flottant à mes lèvres. J’embraye et mon vélo file là, le long des trottoirs en grinçant. Mes jambes moulinent, mon ventre pique d’excitation, je devine les giclées de couleur que la silhouette aérosole sur la façade, mais comme mon bicycle crisse l’escamoté, l’Ondé s’aperçoit de ma présence assez vite. À peine un regard jeté dans ma direction, le voilà qui détale dans l’avenue, en précipite sous le voile de la nuit. Je lui crie non, attends ! et pédale et pédale, me disant qu’à vélo, je vais de toute façon finir par rattraper l’encapuchonné. À brûle-pourpoint, il tourne à droite, si vite que j’aurais pu manquer l’intersection qu’il a prise. Je tournodérape alors, stabilité vacillante, rééquilibrage instantané, je roule et vitesse dans la maigre allée, allez-allez ! Le passage est nettement plus noircinoir que la rue de tout-à-l’heure, aucun lampadéclairage. Il est plus délabré aussi : des poubelles et des relents d’urine. Je grimace, roule encore avant de me rendre à l’évidence : j’ai perdu la trace de l’Ondé.
Je m’arrête. Peste. J’étais presque à sa hauteur, ce n’est pas possible qu’il ait couru plus vite que mes pédalées, tout de même ! D’autant plus que là-bas au fond : cul-de-sac. Mais où a-t-il bien pu se fourrer ? L’oreille tendue, je descends de mon vélo et zieute sur le côté, en hauteur, derrière les poubelles, rien rien. Je l’ai définitivement perdu, néanmoins Léon s’approche soudain et me pointe quelque chose là-bas en haut. Visage levé… ah ! La voilà ! Accroupie dans une cage d’escalier, l’Ondé qui est en fait une Ondée m’observe, décapuchonnée, dans une posture féline et énigmatique. Deux chignons roux sur la tête, elle porte un masque vert pomme qui recouvre la moitié de sa figure, est vêtue d’une longue cape, vert empire, si sombre qu’elle se confond avec la nuit. Elle penche la figure sur le côté, cligne des paupières avec une lenteur calculée, me scrute avec une attention toute particulière. Une main grattant ma nuque, je l’informe que je ne lui veux pas de mal, ni la dénoncer ni rien, lui demande si elle fait partie de l’Onde ? Elle incline davantage sa tête et pince ses lèvres, reste toutefois silencieuse, si silencieuse que je doute avoir une réponse, lorsque son corps se crispe soudain.
Elle lève son visage au ciel, la mine insaisissable derrière son masque. Je ne comprenais pas son changement d’attitude. Puis est venue la goutte, la première, aplatie sur mon épaule, la deuxième, sur ma joue. Et moi aussi, mes membres se sont tendus. Non seulement le ciel était clair-à-l’étoile ce soir, dénué de nuages, mais les gouttes étaient épaisses, trop épaisses pour être normales. Et puis surtout, elles tombent et elles nous brûlent la peau. Le visage ahuri, j’observe cette perle qui a foncé mon short blanc en rouge-brunâtre et qui le fait fondre, petit à petit, frêle trou qui me picote la cuisse. Pouls battant. Une goutte sombre file sur mes lunettes. Je reporte mon attention sur l’Ondée, la découvre alors encore plus raide qu’avant, sauf que cette fois, elle fixe non pas le ciel mais quelque chose par-dessus mon épaule, effrayée à ne plus pouvoir bouger. Je pirouette.
Hoquet de surprise. Mon sang se glace. Reculette instinctive, je tiens toujours ma bicyclette et cherche des issues à gauche à droite. Hélas, rien pour m’enfuir et je sais qu’un briqué-mur m’attend au bout de la ruelle. Je pourrais aussi y aller au bluff, demander au Grisœil ce qu’il me veut, éh yop ! C’est vrai quoi ! Bonsoir ô élégant agent de l’O.V.E.A., qu’avez-vous rien à me reprocher ? Mais Léon Ariel, qui d’habitude s’eclipse lorsque l’un d’eux est dans les parages, là ne l’a pas fait. Et à surprendre le regard pâle du Grisœil, si blanc que ses iris luisent dans l’obscurité, je sais d’avance qu’il a vu l’enfant-idéelle, d’autant plus que son sourire, tiré à la mesquinerie, me prouve bien qu’il est ravi de ce qu’il voit devant lui. Fier dans sa combinaison grise aux boutons d’or et épaulettes ocres, il dégaine un taser de sa ceinture. J’ouvre des yeux effarés. Mais depuis quand ils en ont ? Les Grisœils ont toujours eu des matraques jusqu’à maintenant, non ?
— Allons donc, que vois-je là ? me nargue-t-il. Un Pensif à l’idéelle particulièrement étincelante ? J’en connais une qui sera contente… Si tu me suis sans rechigner, je te promets de ne pas utiliser mon arme contre toi.
Il pointe son taser dans ma direction, se voulant menaçant, néanmoins je vois bien que sous son masque-mépris, il hésite, ce jeune Grisœil. À peine une quinzaine d’années, une carrure petite et gringalette, des yeux épeurés, tant et si bien qu’il me fait presque de la peine. Je ne crois pas l’avoir déjà croisé, pourtant ce n’est pas faute d’en voir passer des Grisœils ! Que ce soit en Ville ou au Pensionnat, lorsqu’ils inspectent les lieux en quête d’enfant-Pensif et qu’ils nous en arrachent à chaque fois un ou deux.
La pluie s’intensifie, ronge nos vêtements, le Grisœil semble s’en apercevoir que maintenant. Le visage tordu dans une grimace d’incompréhension, il examine son bras tendu devant lui. Et moi, je profite de son bref moment d’inattention pour enfourcher mon vélo. Ignorant les gouttelettes qui brasent ma peau, je m’élance droit sur lui. Il crie et s’écarte aussitôt, je fuse dans la fine ruelle, les tempes battant à la peur, à la douleur d’une pluie acide, grasse, souilleuse, sombre, qui me dévore le corps. Un projectile fuse dans ma direction, me rate superbement, quoi son taser est un taser-pistolet ? Il propulse des longs fils électriques qui pincent les vêtements la peau ? Quoiqu’il en soit : le jeunot a si mal visé qu’un fin rire moqueur m’échappe. Puis est venu son coup de sifflet, aigu et perçant, et mon rire s’est d’emblée tu. Il doit appeler d’autres Grisœils à sa rescousse. Je jure, pédale toujours plus vite malgré la pluie qui, lente et agressive, dégouline du ciel, macule la Ville Morosère, suinte à mon front, barbouille mes lunettes. Je les enlève, les glisse dans la poche de ma chemise, me disant que je verrai mieux ainsi. Faux. La pluie ronge mes paupières, abîme ma vue. Je roule presque à l’aveugle, la peau roussie, allais m’arrêter quelque part, je ne sais où, n’importe où, lorsque une vive lumière a fusé devant moi. Je sèche mes yeux d’un coup de revers, ça mi-empire, mi-soulage, main calcinée, reconnaîs les deux silhouettes-idéelles qui, l’autre jour, ont couru dans les rats.
Pardon ? Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tout ceci signifie ? L’une à ma droite, l’autre à ma gauche, elles semblent vouloir me guider, étincelantes au beau milieu de l’averse fadasse, si lueur qu’elles me donnent tout de suite l’envie de me fier à elles. Et puis soudain je me rappelle l’O.V.E.A. qui avait déclaré qu’il s’agissait d’une reconstitution de Noée Elévie et Jules Orion. Et si c’était vrai ? Et si… et si ? À l’hypnotique autant qu’à la détresse, je les suis, tandis qu’autour la coulée sombrolente de la pluie continue à suinter, rougeoyer, ronger la peau. Au moins, plus aucun signe du Grisœil. Peut-être… oui peut-être ? Peut-être ai-je réussi à lui échapper ? Hhm ? Avec un ‘tit chance qu’en disette-nous ?
Hélas, aussitôt cette pensée souriée que des pneus crissent derrière moi, accompagnés d’un vrombissement de moteur. Mon visage se décompose. Mon ventre se retourne. Les idéelles m’orientent mais elles me rendent aussi plus visible, et si les Grisœils ont pris la voiture… Les voilà d’ailleurs qui, le mégaphone fort-résonnant, m’ordonnent de m’arrêter ou j’en subirai quelques fâcheuses conséquences. Mine déterminée, j’accélère mes moulinettes de jambes malgré des cuisses qui déjà bouffent si vifff mon souffle. Une brève monte-l’avenue, je gronde d’effort à mesure que j’évolue dans la côte, tout en entendant le véhicule se rapprocher dangereusement. Les Grisœils réitèrent leur avertissement, je réponds par une poussée de jambes plus violente encore. Une poussée obstinée pour un rien. Je réponds par ce cri de fracass’angoisse, guttural qui m’échappe tant je vois que tout est foutu. Non seulement les Grisœils course à la voiture, mais ils sont bien à l’abri dans leur élégant carrosse, alors que de mon côté, je stridu’souffre à la chair pluie-sombrée, ô douce calcinée. Et néanmoins je pédalémonte monte monte encore, le sang qui pulse violemment marre marre marre, marre des Grisœils et de leur dictat sur la Ville Empirère. Marre de leur à-la-fauche-idéelles ! Marre de leur haine rattachée aux porte-chaos. Et… et… les deux idéelles à mes côtés perdent de leur lumineux… ou alors, ce sont mes yeux qui brûlovoient plus rien ? Tout glisse, sur paupières : l’acide averse, l’acide transpiration, l’âcre larme. J’arrive au sommet de l’avenue. Je crois. C’est plat. Suant et étouf.ff-é-é. Crachant ma respiration et la pluie, ça me crevasse les lèvres. Gouttes sur mes vêtements poisseux à l’effiloche. Ça patine en bas, la pente. La voiture roule à mon niveau, on me mégaphone, encore, de me stopper, je devrais capituler mais le versant est si tentant devant moi que je donne une dernière impulsion de jambes, énergique, à la désespère, me fuse-jetant sur la pente à une vitesse hallucinante.
Quitte à mourir, autant le faire avec grandiose ! La vélocité avec laquelle je fonce en bas explose, jamais encore je n’ai roulé à une telle vitesse et je ne sais pas, pas, pas si je maîtrise, d’autant plus que les deux idéelles ont disparu et que je fuse à l’aveugle quasi, la vue brûsombrouillée, sans parler du fait que le bitume, flaqueux, lisse l’adhérence de mes roues. Et néanmoins, j’en grise-ri à glisser là en bas, ce vent qui fend à mes oreilles, cette adrénaline qui swingue dans mes veines, m’imaginant plus rapide que le monde entier. C’est à peine si je me reconnais moi-même, vivant à la prudence pourtant, et toutefois c’est bien là : ce coeur battant si fort qu’il va m’exploser hors la poitrine, ce rire semi-hilare, semi-effaré, qui franluche aux lèvres, et cette sensation, nouvelle, qui me donne l’impression d’être à l’apothéose de ma splendeur en même temps qu’au creux de ma décadence.
Un projectile fuse, m’agrippe au dos. Peau scintillée. Je crie. La décharge électrique me secoue tous les membres, je vois bleu et violet, perds maîtrise du corps, la roue avant vrille, j’éjecte en avant. Je vole plane. Quel splendide oiseau jaillissant. Puis son krach. Et sa fracture. En cataracte sur le bitume, j’éclate à tête roule dérape cascadément rapide dos béton-cramé déraille choc coude tout en bas la rue bassin éraflé mâchoire mâchimange-trottoir bras désarticulé et la gicle acide flaques de pluie je tournitourne mornifle brute bas-côté la chaussée et. enfin. s’arrête. en explose contre un lampadaire, dos luxé. avec la décharge électrique qui me survolte encore les veines. longtemps. rythme régulier elle me projette des spasmes violents, oreilles sourdées, ciel ruisselé… Mon bras est complètement retourné sous mon ventre, m’arrachant des lancées insupportables et des puissants hoquets, violents sanglots. On y a planté des couteaux. Bas du dos qui crie-tranché, des lambeaux de peau qui partout pendent, et la pluie qui continue, continue, continue de me trouer la chair. Un corps-chiffon, réduit en bouilli par la chute, paralysé par l’énergie du taser qui encore décharge-aux-veines. Tout est si… mal. Une joue sur le bitume. Un nez qui pisse noir. Fracturé. Sûrement. Un visage pouilleux. Mélange de goudron, d’acide, d’électricité et de sang. Je souffoque. Peine. à. respirer. Peine. à. me. calmer.
La voiture vrombit, crisse et s’arrête juste devant moi. Long clapotis de la pluie, aucun mouvement dans la nuit. Bah alors ? Personne ne veut sortir, m’accueillir, se mouiller sous un ciel un brin capricieux ce soir ? Mon hila’rire-aux-larmes. Pourtant, l’acidie-pluie est des plus agréables, je le jure ! Rafraîchissante après cette chaleur qui a furiosé toute la semaine ! Non, toujours pas ? Bon. Tant pis pour vous. Vous savez pas ce que vous ratez !
S’ils mégaphonent quelque chose, je n’perçois pas leurs mots. Oreilles sourdes, pensées secouées. Je n’suis capable de voir qu’un ridicule carré de pneus, inapte à tourner la tête, immobilisée dans un corps qui, à rythme régulier, s’électriconvulse. Ils ont replanté les projectiles à mon dos, me maintiennent en paralysie le temps que la pluie cesse, patientant bien à l’abri dans leur voiture. Et moi, cette vision-là, ça, ce rouchie de carré de bitume de… n’avoir que ça à fixer, un morceau de caoutchouc crasse-noirouge, me rage le ventre. Encore plus… aigreur. Éhontée, humiliée sur le bitume, je foudroie ce putain de pneu du regard, détestant tout ce qui constitue les Grisœils et toute la fourberie dont ils font actuellement preuve.
Du temps a passé. Lointain. Et moi je m’habituais. À l’acide averse. Au reste de mon corps lacéré, désarticulé, régulièrement électrochoqué. Quoique c’était peut-être ce fiel amer, contre lequel je me lovais, qui rendait la douleur un peu plus supportable. Mes sanglots en tout cas perdaient en virulence, tout du temps que ça a duré, cet instant où tout s’est éternisé. Il y avait la pluie, la voiture silencieuse, les courants électriques, mes fêlures, l’ombre faufilée dans ma tête. Suave, rassurante, elle m’embaumait les plaies et me berçait les pensées, comme une Mer qui ondule au fond et jamais ne s’arrête de chant’apaiser. J’aurais presque pu entendre une voix féminine s’éclaircir… elle… non… je l’entendais, ce fin murmure qui perçait le voile noir pour venir s’enrouler autour de la lueur dans mon esprit. La cavatine était amène. Caressante. Je l’ai accueillie comme une respiration. Si délectable que ça m’a rendu, peut-être, un peu de contrôle corporel, car mes doigts ont frétillé. Sous mon ventre, si proche de ma poche où dormait la boussole… j’avais besoin de la ressentir… oh tellement besoin de ses idéelles qui m’apaisent… ma main s’est étirée en avant. Bras démanché plus encore. Mon cri. Court. J’allonge le mouvement. Essoufflée. Ignore le gémissement des os. Besoin tellement besoin… Des larmes se dressent aux cils. Mes doigts filètent. Encore un effort… Geignement. Épaule déboîtée. Ex’plosion acérée. Boussole touchée. Pensées noires. Lune-ténèbres. Pluie rouge. Ma doulère. Toujours plus je me complais dedans, parce que là où j’ai mal, c’est là où je suis.
À toi qui vois le reflet de Léon Ariel,
tu tiens un vent de haine et de liberté,
sa mémoire au creux des mains.
La colère montait et me faisait tellement de bien. Je l’avais tant minimisée, toutes ces années, contre l’Observatoire dont je me disais qu’il n’était peut-être pas si cruel, mais à présent qu’elle était là et qu’enfin je l’expériençais, je mesurais sa force consolatrice et la laissais m’emporter ouvertement. Le fredonnement s’est avivé, aussi grisant qu’effrayant. Douce et déliée, la voix chantait :
Léon est l’oeil qui te regarde du fond du passé et qui te dit :
Et maintenant ? Que vas-tu faire ?
Que vas-tu faire de notre cri, de notre souffrance, de nos envies de vengeance ?
Soudain, malgré la pluie qui me rongeait les paupières, j’ai aperçu Léon Ariel. Il s’était couché face à moi, son visage si près du mien que je ne voyais plus que ça. Ses iris ambre roulaient d’excitation, ses fluvio’peau glissaient en motifs extravagants, ses lèvres naïvaient un large sourire. Et comme toujours lorsque je suis proche de lui, j’ai été frappée par notre ressemblance physique. Mais est-ce vraiment comme ça qu’il apparençait lorsqu’il était encore en vie, Léon Ariel ? Ou est-ce son Anima qui prend volontairement une apparence de moi enfant ? Ou est-ce moi qui me projette beaucoup trop en lui ? Quoiqu’il en soit, la flotée sombre du ciel avait aussi des répercussions sur lui : elle creusait sa joue, tant et si bien que la peau s’érodait, s’érodait, jusqu’à laisser voir les muscles, les os. Frisson de dégoût en même temps que de fascination.
Héritier de sa rancune, glisse dans l’ombre de Léon
et comprends qui il est, souterraine poésie.
Toi avec Lui. Lui avec Toi.
Écoute éprouve explore
la Vallée Fantôme, explose et rappelle-toi,
ce ne sont pas les lieux qui habitent les souvenirs,
mais les souvenirs qui habitent les lieux.
Ariel t’y guide déjà,
aie juste la foi de penser plus loin.
Sans comprendre, j’ai senti une pression à mon bras gauche, celui qui était mollement étendu sur le goudron. Comme des mains qui me tiraient hors de là. Je ne comprenais pas, ça m’explosait des lancées dans tout le corps, je ne voulais pas, pas bouger, je voulais rester près de Léon et de l’ombre qui m’enveloppait dans un manteau de l’haine.
Presque deux siècles,
et rien n’a changé.
Presque deux siècles,
et tout va tempêter.
J’ai senti comme une graine semée dans mon esprit. Une graine de colère.
L’heure est venue, mon cher,
de finir cette oeuvre d’art que nous avons commencée.
La Crypte trouve la Crypte où dorment nos pensées-Rêves,
délivre l’énergie Pandémonienne sa violence créatrice
qui veine en toi en nous au monde
partout la famille-fondatrice
gouverne.
On me racle au sol, tire et tire, sans que je sache qui c’est. Grisœil ou pas Grisœil. Pas Grisœil ou Grisœil. Ça m’envoie des tournées noires dans la tête, des remontées de bile, je gémis, on plaque aussitôt une main sur ma bouche. Lente éraflure sur la chaussée. Éclatée intérieure. Tout est si… douleur.
Va te dis-je,
marche et vois
ta Voie
qui s’anime et s’idéelle.
Paupières qui doucement se ferment. Voix qui résonne lointaine.
Vole te dis-je,
ramène aux rêves
Naïa éternelle.
Réparatrice d’injustice, elle noiera l’oppression en terre
et s’en ira à la rage,
la seule mer qui, à la fin de tout,
sera ère de Victoire.
J’ai soupiré et me suis laissée tomber dans les douceurs de l’inconscience.
Ok, je comprends mieux qui est Léon Ariel avec ce chapitre, alors que j'avais un peu de mal à la situer jusqu'à présent. Il est l'anima de Nova, comme Spectrette avec Jules. C'est très intéresse parce qu'il est très différent et en même temps je devine un potentiel lien entre ces deux animas qui va amener les deux persos pdvs à se rapprocher plus tard dans le récit. Je suis sûr qu'ils ont un passé commun, je suis curieux d'en apprendre plus^^
J'aime énormément l'idée de la pluie acide, je trouve que tu la décris très bien avec des petits détails, le vêtement qui brûle, puis la peau. C'est vraiment convaincant et voir Nova fuir sous cette pluie rend une ambiance assez horrifique.
D'autant plus lorsqu'elle se fait renverser par la voiture. Tu décris très bien ces sensations au moment où de se faier faucher. Pauvre Nova, qui en bave dans ce chapitre^^ Les enjeux commencent à bien grimper et je suis très curieux de la suite....
Un plaisir,
A bientôt !
Oui on parlait de Léon dans nos coms précédents, bah tu vois typiquement je pense que l'introduction de Léon pourrait être plus claire plus tôt, là ça traine quand même et ça aide pas à poser ses repères ni à l'identification. Mais sinon oui t'as bien compris, il est l'équivalent de Spectrette chez Jules ! ;-)
Aaah pour le passé commun entre Spectrette et Léon, à voir hihi <3
Cool si tu apprécies l'idée de la pluie acide et que le moment où Nova fuit est convaincant, je me souviens m'être bien amusée à décrire la scène, bien qu'elle soit un peu plus violente que d'habitude ^^
Merciiii encore pour ta lecture et à bientôooot ;))
NOVA NOVA NOVA
(Trop joie de revenir par ici huhu)
Ptite réf à Mai 68 ou je franco-délire ? « Sous les pavés, la mer » en tout cas : j’adore
« D’autres colères et d’autres coloridées · ̇ · . · » Ya ouais bonjour je suis fan
« On y explique ce qu’est qu’un vivème, trouvez-le ! dites-le à haute voix ! » Sont bien chantilly mais c’est si facile que ça ?
Léon Ariel l’Anima ! Je suis peut-être débile mais oui du coup je viens seulement de comprendre que Nova avait l’équivalent de Spectrette
« je me suis dit que c’était l’occasion idéal pour faire des virées nocturnes en Sublunaire et entrer en contact avec l’Onde » Ahah j’aime bien cette logique, comme si c’était le Sublunaire n’était plus le milieu de référence
Nova mentionne Maman-Rosa mais est-ce qu’iels ont causé ensemble de son arrivée en Eurythmie ? Je ne me souviens plus
« et m’appelle… m’appelle… » IT CALLS ME AND NO ONE KNOWS HOW FAR IT GOES
pardon
Plus sérieusement, c’est cool de voir l’importance que la boussole prend pour Nova (alors qu’avant c’était juste là dès le début, même si j’aimais bien aussi). Et qu’elle lui verse des idéelles dans la tête, c’est bien chouette aussi !
« Bleu marine ou bleu safre, un vent-murmure, brise-sel, coulée saphir. » Pour adorer les nuances de bleu tu peux pas savoir à quel point lire ses noms est agréable (ou alors tu sais pour toi-même et c’est pour ça que tu l’écris ? Wow le monde est bien fait)
« Mais il y aura aussi des idéelles âcres et désolantes, plus pâteuses en bouche, qui me donnent, aussitôt éprouvées, des hauts-le-coeur et des envies de fuite tant elles m’évoquent la fossoyée des gens-sous-tombe, croupissant sous les épaisses mouches et la morose pluie d’un ciel-hécatombre. » ptite vibe Pandémonium là non
J’aime bien le caractère que tu donnes et écris à Léon Ariel. Je trouve qu’on cerne tout à fait sa personnalité, son type d’innocence pas si chouette, ses dangers pas dits d’avance pour autant. « La mine hésitante, on le laissera faire, et toutefois je sens qu’un jour ça va éclater. » J’ai l’impression qu’on voit tout de suite de quel sentiment il s’agit, c’est cool ! Et puis ouèche parlons-en de ces enfants gênants quoi ahah (sérieux ça fait du bien, parfois on a l’impression que c’est ange ou crapule, alors que euh lol non)
À propos de l’arrivée du Grisœil, ça m’a fait bizarre d’apprendre après son arrivée qu’il était si jeune, parce que dès que le mot est mentionné je me représente un vieux type en fait. En soi j’aime bien le fait que tu ne décrives pas ce que Nova voit en se retournant (« Hoquet de surprise. Mon sang se glace. Reculette instinctive (…) ») parce qu’on se doute de qui ça peut être, et que la seule info qui compte à ce moment-là c’est pas sa taille mais ce qu’il est. Reste mon impression étrange et du coup mh j’essaie de creuser, et je me dis qu’accentuer la différence entre les attributs du Grisœil et la personne qu’il est ça ne pourrait pas aider à accompagner ce que Nova a le temps de remarquer petit à petit ?
Dans le premier paragraphe, il est question de « surprendre le regard pâle du Grisœil » : c’est donc que Nova a vu toute sa silhouette, son expression, son visage. Et plus tard (je pense que la réplique accentue mon impression de contre-temps) tu notes « je vois bien que sous son masque-mépris, il hésite, ce jeune Grisœil » : comme si du coup l’info était donnée depuis le début.
En soi j’aime bien les infos qui ne nous sont pas livrées tout de suite et qu’on peut déduire (tu as dû remarquer) mais voilà, c’est vrai que ça m’a fait bizarre sur le coup. Et ma suggestion sur les attributs c’était d’accentuer son taser ou ses yeux que Nova ne ferait pas que « surprendre » mais qui aveuglerait toute sa perception du reste parce que la première info danger c’est effectivement ‘crotte un Grisœil’ et pas effectivement ‘crotte un Grisœil de 15 ans’. Donc ça ferait sens de ne pas s’apercevoir de son âge tout de suite, alors qu’on a l’impression que ça n’est même plus surprenant pour Nova au moment du paragraphe où son apparence est davantage décrite.
Tmtc que j’ai du mal à exprimer mes pensées en ce moment donc mes plus plates excuses si c’est tout confus à lire. Et, évidemment, j’y reviens sans problème si c’est pas clair.
Oh et je fais une « suggestion » parce que j’ai l’impression d’être un rat si je viens juste en mode « ouais ça me semble bizarre mais je saurais pas dire pourquoi et en plus je saurais pas dire ce qui me semblerait bizarre » donc voilà mais évidemment t’en fais ce que t’en veux hein bisous
Toujours est-il que je trouve ça intriguant un jeunos comme ça, d’autant plus si Nova ne l’a jamais croisé. Déjà je me demande si c’est pas un double-agent du coup ahah (malgré la réaction de l’Ondée mais voilà va savoir pourquoi je me suis dit : et si) mais s’il y a des brigades de la jeunesse grisoeillenne en Sublunaire c’est tout vraiment craignos
« Que ce soit en Ville ou au Pensionnat, lorsqu’ils inspectent les lieux en quête d’enfant-Pensif et qu’ils nous en arrachent à chaque fois un ou deux. » Cette violence hélas
Oh : et les enfants-Pensifs ils deviennent quoi après ? Ils meurent ?? ou peut-^tre que justement ils deviennent des grisyeux comme ça ??
Ah et l’Ondée je l’ai trouvée stylée
« chaque nuit depuis solstice d’été jusqu’au 23 juillet » Il manque un « le » devant solstice non ?
« elle me laisse des ecchymose » ecchymoses au pluriel
« le Grisœil semble s’en apercevoir que maintenant. » Mmmmh est-ce qu’il manque un « ne » avant « s’en » ? je m’interroge
« Une brève monte-l’avenue, je gronde d’effort à mesure que j’évolue dans la pente » dans la côte du coup non ?
Nova complètement en délire sur son vélo et sous la pluie acide à fuir la mort : je valide
Bon par contre la douleur qui suit j’invalide mais je valide aussi parce que c’est bien écrit (hélas)
« ce n’est pas les lieux qui habitent les souvenirs, » (ce ne sont* pas les lieux ?)
Wow la fin de ce bout de chapitre est complètement DINGUE qui êtes-vous et comment osez-vous ?? C’est une ambiance complètement folle et déconnectée mais en même temps si connectée à ce qui se passe, et la place que tu donnes au Pandémonium qui veille et qui plane au-dessus c’est ??? Je m’interroge vraiment sur ce que ça va devenir, ce que va devenir Nova, le sens que tu vas donner à tout ça, c’est hyper stimulant ouèche
Pourquoi je peux pas lire plus souvent ou d’une traite ton histoire là oh
Mortecouille
(pardon)
TROP JOIE DE TE RETROUVER LÀ HUHU
(mercimercimercimerci)
La réf à Mai 68 : omg O U I merci ahahha, t’es la première personne à la relever je suis joie qu’enfin quelqu’un le fasse :’)
« On y explique ce qu’est qu’un vivème, trouvez-le ! dites-le à haute voix ! » Sont bien chantilly mais c’est si facile que ça ? >> Nop absolument pas ahah.
« Léon Ariel l’Anima ! Je suis peut-être débile mais oui du coup je viens seulement de comprendre que Nova avait l’équivalent de Spectrette. » >> Déjà nop tu n’es pas débile, et ensuite c’est la première fois dans le récit qu’on lâche cette info donc c’était pas forcément évident à deviner :)
« Nova mentionne Maman-Rosa mais est-ce qu’iels ont causé ensemble de son arrivée en Eurythmie ? Je ne me souviens plus. » >> Oui je suppose mais je l’ai pas donné à lire au lecteur ahah.
Nice si t’aimes bien que la boussole soit plus présente ! Elle est devenue assez centrale dans l’intrigue <3 « Et qu’elle lui verse des idéelles dans la tête, c’est bien chouette aussi ! » >> Aaaah merci de relever ça ! Parce que dans ma tête j’insistais assez sur cet aspect mais apparemment ni Momo ni Célian avait vraiment pris la mesure de cet élément, ou alors ils ont oublié, et pourtant c’est important :) ça aura des répercussions sur le mental de Nova lol.
« « Mais il y aura aussi des idéelles âcres et désolantes, plus pâteuses en bouche, qui me donnent, aussitôt éprouvées, des hauts-le-coeur et des envies de fuite tant elles m’évoquent la fossoyée des gens-sous-tombe, croupissant sous les épaisses mouches et la morose pluie d’un ciel-hécatombre. » ptite vibe Pandémonium là non » >> OUI totalement, merci <3 <3
Ahah Léon Ariel tant mieux si t’aimes bien le caractère que je lui donne ! Pour ma part je suis pas hyyyyper convaincue par le début de Léon Ariel et je voulais mettre un plus gros accent sur sa creepitude quand je retravaillerai le début, mais quoiqu’il en soit : merci, hésite pas à me dire si dans le suite ça te convainc moins d’un coup c’est possible ^^
Pour le Grisoeil sinon qui est jeune ! C’était tooout clair ce que t’as dit, tkt, merciiii d’ailleurs infiniment d’avoir pris le temps de relever le problème et de me faire une suggestion. Je vais voir pour arranger ça, je vois totalement ce que tu veux dire et pourquoi ça t’a semblé bizarre d’apprendre après coup qu’il était jeune ! Et ton idée m’a l’air bien, donc wouip merci <3 Puis quant au fait qu’il est jeune intriguement parlant : ah oui c’est craignos (maybe c’est un double-agent qui sait ahah), et il y aura un chapitre où on va expliquer un peu mieux les conditions de recrutement des Grisoeils ! Ce sera pas le méga aparté mais t’auras des précisions un peu plus tard quoi :)
Les enfants-Pensifs ce qu’ils deviennent après : lol c’est le big mystère aha. Peut-être ouais qu’ils deviennent des grisoeils ouèche, ou alors on les zigouille, ou alors on leur lave le cerveau, ou alors ou alors ;)) Faudra attendre le tome 31234124312412341 pour avoir la réponse (lol).
(merci pour le relevé des coquilles)
(oui Nova en délire sur son vélo j’aime aussi)
(et Nova qui tombe après j’aime moins aussi lol. D’ailleurs c’est rigolo je me suis vraiment acharnée sur ellui avec son bras ahaha. Je te spoile un peu la suite mais c’est pas un gros spoil donc voilà je largue ça me fait rire : Nova aura son bras dans le plâtre et dans un chapitre bieeen plus loin iel va rechuter dessus J U S T E parce que moi aussi je suis retombée sur mon purain de coude après qu’il a été cassé et je me suis dit : tiens Nova vivra la même chose que moi mwhahaha voilà sa souffrance est sans fin and I love it)
Chouettas si t’aimes bien la fin du chapitre ! Le Pandémonium a carrément une place plus importante dans ma réécriture huhu et cette menace va devenir assez hardu pour Nova hélas lea pauvre.
(Mortecouille oui parce que j’ai dit que j’allais mettre ce mot chez Jules je l’ai mis dans le chapitre 27 et je te re-spoile vazy Jules dira : « j’serre fort les paupières comme si ça allait faire disparaître toute ma vie toute ma mortecouille d’vie comme ça derrière quand on la r’garde pas droit dans les yeux. » Voilà c’est ma réponse spoile-free lol.
MERCI POUR TA LECTURE ET TON COMMENTAIRE MORTECOUILLEMENT ADORABLE.