— Paëlla !
— Oui, Patober ?
— J’ai fini par écrire une lettre à l’Agent.
— Une lettre ?
— Oui. Tu m’as dit d’aller lui parler mais, non.
— Pourquoi ?
— Je n’oserai jamais lui dire qu’il me plaît.
— Je croyais que vous parliez de tout.
— Non. J’ai écrit une lettre.
— Tu veux me la lire ?
— Tu promets de ne pas te moquer ?
— Promis. Tu sais, Patober, je veux que ton bonheur. Rizotto t’a fait beaucoup souffrir. Je suis contente que tu tournes la page.
— Je tourne la page car je sais qu’il est loin, très loin de moi maintenant.
— Alors, cette lettre ?
— En fait, ce n’est pas une lettre. C’est plutôt une annonce.
— Une annonce ?
— Je veux lui expliquer ce que je recherche.
— Et, tu recherches quoi ?
— Lui.
— D’accord. Vas-y, lis-moi cette lettre-annonce.
— « Cuillère cherche compote... »
— Euh… Pardon, mais… Qu’est-ce qu’une cuillère et une compote viennent faire dans l’histoire ?
— C’est pour lui faire comprendre que je recherche ma moitié.
— Et ? La cuillère est la moitié de la compote ? Non… Il faut changer.
— « Clé cherche serrure » ?
— Non, évite.
— « Chaussette cherche binôme » ?
— Ça peut lui faire peur. Comme si tu voulais emménager de suite avec lui.
— Oh ! Non…
— Mais, je trouve rien de mieux.
— Je garde « Chaussette cherche binôme » ?
— À défaut de mieux, oui.
— J’ai une idée pour la suite. Je continue ?
— Continue.
— « Chaussette cherche binôme. Je suis la chaussette du pied gauche. Je cherche celle de droite. Et, je crois que mon binôme, mon bonhomme, mon homme, c’est toi. »
— C’est mignon.
— Tu trouves ?
— Je suis pas romantique pour un sou. Fais-toi confiance ou demande à Moussaka. Elle te dira mieux que moi.