Les journées courtes et les longues nuits se succédèrent. Le Cénotaphe de Whitehall se para du rouge des coquelicots du 11 novembre tandis que les chants commémoratifs résonnaient à travers Londres. Puis, le silence se fit. Les rues se vidèrent et redevinrent le théâtre d’un morne quotidien. Un vent glacé emporta les fleurs fanées et amena les premières neiges sur la capitale, ainsi qu’un enthousiasme onirique.
Les fêtes de fin d’année approchaient à grands pas, et Londres avait revêtu ses plus belles lumières d’apparat ; des guirlandes colorées dessinaient les contours des édifices et des maisons, s’enroulaient autour des arbres et transformaient les rues en rivières scintillantes. Des lutins, des Pères Noël et des anges veillaient aux fenêtres, des couronnes de houx fleurissaient sur les portes, et les enfants emmitouflés dans d’épais manteaux se coursaient en s’envoyant des boules de neige.
Ce jour-là, comme les précédents, Lester n’avait dormi que jusqu’à quatorze heures trente avant de se rendre à Richmond pour ouvrir le rideau de fer du Oakes Antiques à quinze heures tapantes. Ces deux dernières années, il assurait le bon fonctionnement de la boutique d’antiquaires en l’absence de Léonie, lorsqu’elle partait réveillonner chez sa famille à la période de Noël. L’idée venait de lui, et la jeune femme avait fini par accepter un tel service à condition que Lester garde au moins une partie des bénéfices. Cette année, elle ne lui avait pas non plus demandé ce service. À vrai dire, elle ne l’avait même pas contacté depuis son départ précipité, un mois auparavant. Néanmoins, Lester avait décidé d’honorer ce rituel.
Le Oakes Antiques restait fidèle à ses clients, qui demandaient régulièrement des nouvelles de la gérante. Lester ne pouvait donner que la même réponse vague à chacun d’entre eux : elle allait bien, elle se trouvait en France auprès de sa famille jusqu’à la fin de l’année, et serait de retour en janvier, comme tous les ans. Il le répétait avec un sourire affable, même s’il n’en croyait pas un mot.
À dix-neuf heures tapantes, Lester verrouilla la porte et descendit le rideau de fer de la boutique. La nuit était déjà tombée depuis près de deux heures, rendant les rues enneigées plus froides encore, mais donnant toute leur beauté aux décorations lumineuses suspendues entre les façades. Passant sous le regard d’un ange aux ailes déployées sur toute la largeur de la rue, Lester s’engouffra dans la station de métro la plus proche. Autour de lui, les passants frissonnaient dans le froid de décembre. Le vampire ne le ressentait que de façon lointaine et sourde, un peu comme la douleur lorsqu’il se blessait, ou même la culpabilité lorsqu’il chassait.
Une fois libéré de la moiteur du métro, Lester marcha à l’air libre à travers les rues de Teddington durant de longues minutes. La petite agglomération portait aussi fièrement ses décorations lumineuses, et les rues baignaient dans un calme apaisant. Les enfants avaient été rappelés à l’intérieur pour se réchauffer et se mettre à table ; seuls les bonshommes de neige se dressaient encore dans les jardins comme des sentinelles gelées.
L’une de ces silhouettes s’avéra bien vivante ; celle qui se tenait sur le seuil de chez Lester. Ce dernier se figea pendant plusieurs secondes lorsqu’il l’aperçut, puis reprit sa marche avec une lenteur méfiante. Il reconnaissait cet homme. Sa posture droite, ses cheveux blonds, l’effluve masculine - mêlée d’un soupçon d’eau de Cologne et de poudre explosive - qui se dégageait de lui.
Le vampire approcha dans un tel silence que William ne le remarqua pas avant qu’il ne prenne la parole.
— Puis-je vous aider, inspecteur Jones ?
L’intéressé se retourna dans un léger sursaut et lui fit face.
— Bonsoir monsieur Enfield, dit-il en reprenant rapidement contenance. Excusez-moi pour la visite impromptue. Vous avez quelques minutes à m’accorder ?
Lester plissa les yeux.
— Je me doute bien qu’il ne s’agit pas d’une visite de courtoisie. Donc, je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ?
Il crut voir la commissure de William se soulever légèrement.
— Vous avez le choix de discuter ici, ou après une invitation au poste.
Durant plusieurs secondes d’un silence suspendu, leurs regards se soutinrent. Lester n’appréciait pas l’intérêt d’un inspecteur de police, mais n’avait aucune raison de refuser de répondre aux questions. Il devait simplement veiller à ne pas révéler à William ce qu’il savait du Chasseur. Cette cible lui appartenait.
Sortant ses clefs de sa poche, Lester s’avança et déverrouilla la porte, invitant William à entrer. Il ressentit une pointe de satisfaction et d’amusement en le voyant hésiter à le suivre dans ce couloir entièrement plongé dans l’obscurité ; cela faisait un mois que les volets étaient clos, et qu’aucune lumière n’avait été allumée. Contrairement aux années précédentes, il n’y avait aucun sapin de Noël, aucune décoration. Léonie adorait embellir la maison et en avait toujours fait un rituel plein de joie. Lester ne voyait aucun intérêt à s’y adonner seul.
La nuit étant déjà tombée, il se contenta d’allumer la lumière du salon pour que son invité indésiré puisse y voir clair. Ses yeux sensibles se plissèrent sous l’agression de la lumière soudaine, et il lui fallut plus d’une minute pour s’y accoutumer. Cela ne l’empêcha pas de mettre machinalement la bouilloire à chauffer et de de sortir une boite de thé vert. L’oeil prudent qu’il garda sur William lui révéla que lui aussi, l’observait avec intérêt.
— Votre colocataire est-elle ici ? demanda l’inspecteur.
Lester lui donna la même réponse qu’aux clients de la boutique d’antiquaires :
— Non. Elle est en France, auprès de sa famille, jusqu’en janvier prochain.
William pinça les lèvres, visiblement embarrassé, même si Lester eut l’impression qu’il avait une raison de s’en réjouir.
— C’est bien dommage. J’aurais aimé l’interroger davantage sur l’agression dont vous avez été victime.
— Vous avez une piste ? interrogea Lester avec un regain d’intérêt.
— Peut-être. Avez-vous entendu parler des évènements de Richmond, quelques semaines auparavant ?
Lester eut toutes les peines du monde à masquer son malaise grandissant. Il avait lui-même fait le lien entre ces deux évènements ; le Chasseur ne pouvait qu’être le tireur de Richmond. Mais comment William pouvait-il s’en douter ?
— Oui.
— Eh bien voyez-vous, commença lentement l’inspecteur, la balle que nous avons retrouvée à Richmond possédait un revêtement d’argent. Lorsque je vous ai interrogé sur les armes de votre agresseur, vous m’avez dit ne pas avoir prêté attention à ce détail. Cependant, les balles que nous avons retrouvées dans les murs de votre maison possédaient ce même revêtement.
Cette fois, le vampire eut moins de difficultés à rester impassible. Il commençait à comprendre ; l’inspecteur avait certainement étudié l’affaire de Richmond. Désormais confronté à l’agression s’étant déroulée ici-même un mois auparavant, il n’avait pu que faire le rapprochement entre ces deux balles d’argent tirées, avec une cible commune : Lester. Ce n’était donc pas surprenant. Mais inquiétant.
— Je vois. Avez-vous retrouvé ces armes ?
— Ni l’homme, ni les armes. Mais j’ai encore une question à vous poser.
Lester ressentait un vertige permanent depuis le début de la conversation, comme un équilibriste sur un fil suspendu au-dessus d’un ravin.
— Saviez-vous que mademoiselle Beauclaire connaissait votre agresseur ?
Cette fois, il fut incapable de dissimuler sa stupeur tandis que les questions se bousculaient dans sa tête. Où et quand avait-elle rencontré cet homme ? Dans quel but ? Elle ne pouvait pas avoir fait preuve de duplicité envers lui. Ses émotions étaient bien trop transparentes pour cela. Et il espérait qu’elle ne nourrirait jamais ce genre d’intentions envers lui.
— Non. Je l’ignorais. Savez-vous dans quelles conditions elle l’a connu ?
William avait profité de l’instant de battement chez son interlocuteur pour déambuler de quelques pas dans le salon. Il observait les lieux comme s’il s’attendait à y déceler un signe important. Son regard s’attardait sur les zones blanches le long des murs, cicatrices des impacts de balles.
— Elle nous a parlé d’un échange par messagerie sur les réseaux sociaux, suite à un poste mis en ligne par cet homme. Cela concernait des vieilleries ayant appartenu à un soldat de la Seconde Guerre, quelque chose que votre amie souhaitait récupérer. Mais c’est à vous qu’il voulait du mal.
Le vampire commençait à entrevoir le piège s’étant refermé sur lui. Le poste mis en ligne n’avait eu aucun autre but que de le retrouver, lui. Ce qui signifierait donc que le Chasseur aurait eu vent de son secret avant même de l’avoir rencontré. Ou peut-être s’en était-il rendu compte au Lair of Biters, lors de cette étrange poignée de main. Malgré la volonté de Lester, Léonie l’avait donc recontacté.
L’homme du bar, le correspondant de Léonie et le tireur de Richmond n’étaient qu’une seule et même personne, il en aurait mis sa tête à couper.
La bouilloire bipa, réclamant son attention. Lester revint vers le comptoir pour préparer deux mugs ; le rouge, et un blanc plus sobre. Le jaune tournesol était resté dans le placard, entièrement caché derrière une pile de verres.
— Il semblerait. Et au cas où vous l’auriez oublié, cet homme est toujours libre, fit-il remarquer sur le ton du reproche en venant déposer les deux tasses sur la table basse.
À l’invitation implicite, William s’approcha et s’assit sur le canapé, à l’extrémité opposée de la place qu’occupait Lester. Passant outre sa dernière remarque, l’inspecteur poursuivit :
— Vous vous trouviez à Richmond au moment du tir, n’est-ce pas ?
Le vampire le dévisagea durant un instant de silence. Il commençait à se dire que s’il souhaitait obtenir des réponses de la part de cet homme, il allait devoir lui en donner aussi.
— Oui. Après ce que vous m’avez dit, je suppose que cette balle m’était destinée aussi. Après cet échec, il a dû suivre ma colocataire jusqu’ici et découvrir où nous vivons. Il a dû approcher Léonie dans ce but. C’était parfaitement prémédité.
William semblait pensif et troublé. Il resta silencieux un long moment, à tel point que le vampire releva un regard légèrement surpris par-dessus le bord de son mug alors qu’il tentait d’avaler une minuscule gorgée de thé brûlant lorsque l’inspecteur s’exprima à nouveau.
— Vous m’assurez ne pas avoir d’antécédents avec votre agresseur ? En avez-vous parlé avec mademoiselle Beauclaire ?
Lester continua de jouer la prudence du mensonge. Il n’avait aucune raison de révéler ses informations et ses soupçons à un policier. Encore moins ses conversations avec Léonie.
— Oui, et non. Je l’ai vu pour la première fois ici-même il y a un mois, répondit-il en buvant une gorgée de thé sans s’accommoder le moins du monde de la température brûlante.
— Avez-vous des ennemis qui pourraient vous en vouloir à ce point ?
— Pas que je sache, inspecteur, répondit Lester en prenant la voix la plus innocente possible sans pour autant paraître louche. Avez-vous l’habitude de travailler si tard ?
Le changement de sujet fit cligner les yeux de William, mais au grand étonnement de Lester, il répondit avec sincérité.
— Non, en fait je suis venu seul et je ne suis pas en service.
La curiosité piqua l’intérêt du vampire, et il déposa doucement son mug sur la table basse.
— Vraiment ? Et pourquoi cette enquête vous tient-elle tant à coeur ?
— Disons simplement que les enjeux sont… lourds et nombreux, monsieur Enfield.
Ce fut au tour de Lester de garder le silence, tandis que dans son esprit, une idée germait. Il restait intimement persuadé que William en savait davantage que lui sur le Chasseur. Peut-être pouvait-il toujours le mener sur la bonne piste.
— Seriez-vous d’accord pour que je documente l’enquête ?
William eut l’air décontenancé par cette nouvelle question. Son réflexe fut l’hésitation, et pas un refus catégorique, ce qui s’avérait encourageant.
— Comment ça ?
— Je suis journaliste, révéla Lester. Mais peut-être que vous le saviez déjà. The Sun, Daily Express, Metro. Une fois, le Times. Et bien sûr, plusieurs journaux en ligne ainsi que mon propre blog.
— Je vois. Vous êtes à la recherche d’un scoop.
— Comme nous tous. Je pense que vous êtes à la recherche de succès, vous aussi. Je me trompe ?
William le regarda sans répondre, mais sans nier non plus. Le vampire sentit que son interlocuteur avait saisi l’implicite entre ses mots, et il apprécia cette vivacité d’esprit sans pour autant oublier qu’il devait s’en méfier. Surtout si l’inspecteur acceptait sa proposition.
— Je suis également prêt à vous aider sur l’enquête. Si c’est moi qu’il veut, alors cela pourrait vous aider à le coincer.
William crut sûrement avoir mal entendu, car il le dévisagea avec insistance comme si Lester était le dernier des fous.
— Vous ne pouvez pas vous impliquer autant, monsieur Enfield.
— Et pourquoi pas ? J’ai eu peur pour Léonie et pour moi lorsque cet homme a forcé notre porte, et je continue de craindre son retour. Ce que je veux, c’est qu’il finisse derrière les barreaux.
— C’est le travail de la police.
— Vous avez surtout l’air de penser que c’est votre travail, inspecteur. Sinon, vous ne seriez pas venu me voir. Je reste persuadé que cela nous serait mutuellement profitable.
William passa une main dans ses cheveux blonds, et Lester s’adossa davantage dans le canapé en buvant une gorgée de thé. La température du breuvage se répandait agréablement à travers ses entrailles froides. Ce n’était finalement pas la seule chose qu’il commençait à apprécier en cette étrange soirée ; l’inspecteur ne s’était sans doute pas attendu à ce que la conversation prenne cette tournure en passant cette porte. Il n’en avait plus le contrôle, et le vampire s’en satisfaisait.
— Je vais y réfléchir, déclara-t-il enfin.
— Naturellement.
William ne toucha pas à sa tasse, mais Lester ne s’en accommoda pas. Il finit par le raccompagner à l’extérieur, et regarda la voiture s’éloigner. La situation venait de prendre une tournure inattendue, mais tout à fait bienvenue.
Je me demande ce que Lester a en tête. Pourquoi ne pas avoir pensé à écrire un article dessus avant s'il pense qu'il peut ansi mettre la main sur le Chasseur ?
Petit bémol : j'ai trouvé à la lecture ce chapitre un peu moins fluide que les autres. Je t'ai relevé quelques phrases sur lesquelles j'ai butées :
1- "Autour de lui, les passants frissonnaient dans le froid de décembre. Le vampire ne le ressentait que de façon lointaine et sourde, un peu comme la douleur lorsqu’il se blessait, ou même la culpabilité lorsqu’il chassait."
> J'ai relu pour comprendre. On pourrait aussi lire qu'il ressent ce que ressentent les patients. Tu peux mettre par exemple : "Autour de lui, les passants frissonnaient, leur visage enfoui dans leur écharpe. Le vampire ne ressentait le froid que de façon lointaine et sourde, un peu comme la douleur lorsqu’il se blessait, ou même la culpabilité lorsqu’il chassait."
2- "L’oeil prudent qu’il garda sur William lui révéla que lui aussi, l’observait avec intérêt."
> Une virgule de plus pour encadrer "lui aussi"?
3- "Il commençait à comprendre ; l’inspecteur avait certainement étudié l’affaire de Richmond. Désormais confronté à l’agression s’étant déroulée ici-même un mois auparavant, il n’avait pu que faire le rapprochement entre ces deux balles d’argent tirées, avec une cible commune : Lester. Ce n’était donc pas surprenant. Mais inquiétant.
> J'ai trouvé ce paragraphe confus. J’ai dû relire pour comprendre. Je mettrais plutôt : « Il commençait à comprendre. L’inspecteur avait étudié l’affaire de Richmond. Les deux balles d’argent qui avaient une cible commune, Lester, l'avaient mené à lui. »
4- « Elle ne pouvait pas avoir fait preuve de duplicité envers lui. Ses émotions étaient bien trop transparentes pour cela. »
> J’ajouterais : “Elle ne pouvait pas avoir fait preuve de duplicité envers lui. Il s’en serait rendu compte. Ses émotions étaient bien trop transparentes pour cela. »
5- « Le vampire commençait à entrevoir le piège s’étant refermé sur lui. »
> Un peu lourd. Une suggestion : « Le vampire commençait à entrevoir le piège qui se refermait sur lui. »
Je serais toi, je relirais le dialogue sans les phrases de description qui le coupent. Y a moyen de le rendre plus acéré, comme une joute verbale entre les deux.
Par exemple, je me suis risquée à un petit exercice pour refléchir pourquoi j'avais eu cette impression et rendre le dialogue plus direct :
"— Quand rentre votre colocataire ? demanda l’inspecteur en fouillant l’obscurité du regard. J’aimerais l’interroger. [il doit se douter qu’elle n’est pas là, car tout est sombre ; je le ferais donc plus direct]
Lester lui donna la même réponse qu’aux clients de la boutique d’antiquaires, à savoir que Léonie était partie en France pour les fêtes. [on a eu l’info au chapitre précédent ; juste un petit rappel devrait être suffisant ou ça créé une répétition d'idée]
— Elle sera de retour en janvier, mais peut-être puis-je vous aider ?
— Peut-être, réfléchit l’inspecteur. Avez-vous eu vent des évènements de Richmond ?
La bouilloire émit un sifflement aigü. Lester versa l’eau fumante dans un mug ébréché, en versant la moitié sur le plan de travail. Il avait toutes les peines du monde à masquer son malaise. Il avait lui-même fait le lien entre ces deux évènements ; seul le Chasseur pouvait être le tireur de Richmond. Mais que savait au juste l’inspecteur ? Allait-il devoir le tuer avant qu'il ne découvre le pot aux roses ?
— Bien sûr, répondit-il. Je suis journaliste. Vous pensez que les deux affaires sont liées ?
— La balle retrouvée à Richmond possédait un revêtement d’argent, tout comme celles extraites des murs de votre maison.
Il désigna d’un geste du menton les impacts dans le couloir. Le vampire se raidit. Il réfléchit à toute allure. L’inspecteur avait fait le rapprochement entre les deux affaires. Les deux balles d’argent avaient une cible commune, Lester, d’où sa présence ici.
— Des balles d’argent ? Voilà qui n’est pas commode, mentit-il en feignant la surprise. Vous savez donc qui est le tireur ?
—Pas encore, mais je suis sur une piste. Mademoiselle Beauclaire le connaissait et pourra m’en apprendre plus.
Cette fois, Lester fut incapable de dissimuler sa stupeur. Il demeura bouche bée, sa main serrée autour du mug. De nombreuses questions se bousculaient dans sa tête. Où et quand Léonie avait-elle rencontré cet homme ? Dans quel but ? Elle ne pouvait pas avoir fait preuve de duplicité envers lui. Ses émotions étaient bien trop transparentes pour cela, non ? Il s’en serait rendu compte. À moins que…
— Je reviendrai en janvier, poursuivit William en esquissant un pas vers la porte. J’ai quelques questions pour elle et je…
— Savez-vous dans quelles conditions elle l’a connu ? demanda Lester en se précipitant vers lui.
Il lui tendit le mug fumant et lui désigna un coin de canapé."
J'ai hâte de découvrir ce que tu nous réserves pour la suite. :-)
Voilà enfin l'alliance que l'on pressentait entre William et Lester ! Décidément, notre ami vampire aime jouer les équilibristes et prendre des risques. À tout moment, il peut faire un faux pas et se trahir. Mais sa démarche est audacieuse et pourrait bien le conduire jusqu'au Chasseur. La question est, parviendra-t-il à se sortir de ce guêpier avant le retour de Léonie ?
Au plaisir,
Ori'