17. Ile du Nord

Quelque part dans la nuit de ma tête

Il existe une île où depuis un palais imprenable

Je contemple au loin quatre horizons sans voile

Là-bas, rien ne m’atteint, je suis inaccessible

 

Derrière les oripeaux de la chair

Les basses besognes font tourner leurs rouages

Toute cette machinerie m’échappe

Car je suis loin, si loin, sur mon île du Nord

 

Dans la douce lumière d’un éternel hiver

La mer sereine et plane comme un ventre endormi

Fait respirer les lieux de ses puissants poumons

La lumière a cette consistance capiteuse

 

Qui vous enveloppe ainsi qu’un lourd parfum

C’est chez moi, personne ne peut accoster

De terribles récifs protègent cet endroit

Par la force implacable de ma volonté

 

Le roi du Nord lui-même ne l’a jamais trouvée

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MarieZM
Posté le 22/04/2025
Re,
Comme Charlotte !! Sauf que moi je me suis lancée dans le commentaire de détail de chaque chapitre (bon après je n'entre pas trop dans le détail non plus mais comme chaque poème change de style, de ton, et souvent de thème je préférais individualiser mes remarques). C'est une image positive cette fois, qui me parle énormément. Je suis très admirative de ton travail dans sa globalité. Il y a quelques années j'avais essayé d'écrire un polar qui commençait par la mort (symbolique) d'une victime de violences et d'abus, jusqu'à remonter à l'origine pour comprendre les racines des violences et leurs conséquences. Je m'étais arrêtée parce que j'ai vite vu que je n'avais pas le niveau, mais te lire est une illustration magistralement exécutée de ce que j'avais en tête !!
Paul Genêt
Posté le 22/04/2025
Une image positive, oui en quelque sorte, cette île du Nord, c'est sa citadelle intérieure, celle des Stoïciens en fait. Disons que ça permet de sauver quelque chose mais à quel prix ? Quant à savoir si c'est magistralement exécuté, on va attendre de voir ce que ça donnera une fois terminée ! Mais c'est très gentil et bien sûr très agréable à entendre !
Chablaj
Posté le 06/02/2025
Coucou Paul !
Je viens de découvrir, de lire et relire ton récit en vers. Je n'allais pas poster de commentaire sous chaque chapitre, alors j'ai choisi celui-ci, puisque j'ai particulièrement aimé la "consistance capiteuse" de la lumière, même si je trouve que toutes tes images, et le choix de tes mots, sont magnifiques.
Déjà, l'idée même d'un récit policier en vers, c'est formidable, mais ton execution l'est plus encore... J'ai eu très froid en te lisant. Tes hivers sont si vivants sur la page, et je dis tes hivers au pluriel, puisque je trouve que tu mêles très habilement le froid de la saison et le froid de l'âme. On a froid devant l'horreur et devant notre impuissance de lecteurice face à cette horreur. J'ai bien aimé que ce ne soit pas macabre pour autant, il n'y a pas de complaisance, pas de sensualisme gratuit dans la violence, c'est très bien dosé. C'est implacable aussi...
Tu arrives à faire des phrases simples avec des mots justes, c'est très beau.
En gros, j'ai beaucoup aimé.
J'aurais beaucoup à dire dans le détail, mais je vais en rester là et continuer à te lire :)
Paul Genêt
Posté le 10/02/2025
Bonjour Chablaj ! Merci beaucoup pour ta lecture et tes mots élogieux. J'ai écrit ces poèmes dans le cadre du Patober et je n'ai pas réussi à finir dans les temps. Néanmoins, je vais continuer et terminer ce récit dès que j'en aurai le temps. J'ai toujours eu, depuis que j'ai commencé à écrire, l'envie de travailler le lien entre la poésie et le récit. J'ai saisi cette occasion pour tenter une sorte d'expérience littéraire. Tant mieux si ça semble fonctionner. Au plaisir de te croiser à nouveau sur PA !
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