17. Ile du Nord

Quelque part dans la nuit de ma tête

Il existe une île où depuis un palais imprenable

Je contemple au loin quatre horizons sans voile

Là-bas, rien ne m’atteint, je suis inaccessible

 

Derrière les oripeaux de la chair

Les basses besognes font tourner leurs rouages

Toute cette machinerie m’échappe

Car je suis loin, si loin, sur mon île du Nord

 

Dans la douce lumière d’un éternel hiver

La mer sereine et plane comme un ventre endormi

Fait respirer les lieux de ses puissants poumons

La lumière a cette consistance capiteuse

 

Qui vous enveloppe ainsi qu’un lourd parfum

C’est chez moi, personne ne peut accoster

De terribles récifs protègent cet endroit

Par la force implacable de ma volonté

 

Le roi du Nord lui-même ne l’a jamais trouvée

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