Quelque part dans la nuit de ma tête
Il existe une île où depuis un palais imprenable
Je contemple au loin quatre horizons sans voile
Là-bas, rien ne m’atteint, je suis inaccessible
Derrière les oripeaux de la chair
Les basses besognes font tourner leurs rouages
Toute cette machinerie m’échappe
Car je suis loin, si loin, sur mon île du Nord
Dans la douce lumière d’un éternel hiver
La mer sereine et plane comme un ventre endormi
Fait respirer les lieux de ses puissants poumons
La lumière a cette consistance capiteuse
Qui vous enveloppe ainsi qu’un lourd parfum
C’est chez moi, personne ne peut accoster
De terribles récifs protègent cet endroit
Par la force implacable de ma volonté
Le roi du Nord lui-même ne l’a jamais trouvée