17- Le deuxième fils

— Pierre-Noël ! C’est le grand soir ! Je suis certain que tout va bien se passer.

— Tout se passera comme prévu si chacun joue bien son rôle, Brock.

— Je vois très bien où tu veux en venir.

— Tu vas t’asseoir gentiment à la table des critiques et faire en sorte que tout le monde m’apprécie, moi et mon menu.

— Je n’ai pas une grande influence sur les autres critiques, tu sais. Mais, si cela peut te rassurer, je le fais. C’est aussi le signe que tu as une grande confiance en moi.

— Tu fais partie de la famille Cesbon, Brock. Les autres, non.

— Officiellement, pas encore. Le mariage n’a pas encore eu lieu.

— Ce n’est qu’une question de temps. Toi et Jean-Baptiste, vous allez durer. C’est évident.

— C’est… C’est… Pierre-Noël… Tu le penses vraiment ?

— Il est vrai que j’ai eu du mal à accepter votre relation. J’ai tout ramené à moi. J’ai cru que tu te rapprochais de lui pour avoir des passe-droits dans mon restaurant, que c’était intéressé. Mais, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que vous vous aimez tous les deux. Quand je vous regarde, c’est Désirée et moi à nos débuts que je vois.

— C’est la chose la plus touchante que tu m’aies dite, Pierre-Noël.

— Je te considère un peu comme mon deuxième fils. Ne le répète à personne. On ne te croirait pas de toute façon.

— Merci… Tu ne peux pas savoir comme cette conversation me fait du bien. Comme si tout revenait à la normale. Je m’inquiétais beaucoup...

— Les brocolis veillent sur moi. Je ne cours aucun danger. Ils me protègent. La Broccoli Party ne peut que bien se passer. À condition que je leur obéisse…