17- Myrddin le sage ?

Notes de l’auteur : Bonne lecture

 

L'homme était agenouillé, de dos, il semblait affairé mais les enfants ne voyaient pas d'où ils étaient. J'homme ne les remarqua pas, uelques chats huants l'encerclèrent et se mirent à pousser de petits cris stridents.

-- Je ne suis là pour personne, j'ai des patients dont je dois m'occuper, leur dit-il. Notre jeune ami a une dent brisée. Je dois aider qui ? demanda-t-il, intrigué. Que me racontez-vous ? Pourquoi ? s'agaça-t-il.

Il parle aux hiboux ??!

Il se redressa, mit ses mains en visière, plissa les yeux. C'était un vieillard.

-- Ma parole, ce sont des gamins. Que fichent-ils ici ? Et je devrais les aider, c'est une blague ?

-- Vous croyez que c'est Myrddin ? demanda Oren en chuchotant.

-- On dirait juste un vieux fou qu'à perdu la boule, répondit Elijah tout bas.

-- Eh les gosses, je vous entend, grogna le vieux, pétrifiant les enfants sur place.

-- Ca commence mal, murmura Nour.

Les petits volatiles continuèrent de piailler, la colère du mage semblait glisser sur eux comme un pet sur une plaque de verglas.

-- C'est pas de ma faute si ce sont des enfants, c'est pas de mon devoir, j'ai autre chose à faire. Je dois rien à personne, et du monde j'en vois plein, bougonna-t-il.

Le chant redoubla.

--Ah ça va fichus piafs, vous avez gagné je vais leur parler, mais je leur indique seulement leur chemin, ça s'arrêtera là. Mes amis, veuillez m'excuser un moment, fit-il à l'intention de l'assemblée autour de lui.

Tous les animaux étaient regroupés par familles, les cerfs d'un côtés, les écureuils tout proche, des renards un peu plus loin, quelques paons, et pour une obscure raison une multitude de ratons laveur. Se blessaient-ils plus que les autres ? Et puis, d'un côté un groupe hétéroclite était formé d'un ours, d'un pélican, d'une vigogne, et de quelque chose d'affreux que Nour ne reconnut pas. C'était un addanc, créature mi- crocodile par le haut, mi-ornithorinque par le bas. Probablement les tous premiers habitants de ce monde d'après Oren.

Les hiboux volèrent jusqu'aux arbres alentours, observant Myrddin marcher droit sur le groupe, qui à l'approche du mage s'était collés les uns aux autres sans même s'en rendre compte.

-- Alors, vous êtes fiers de vous, vous avez réussi à débusquer Myrddin. J'en ai vu plusieurs de ces bonshommes qui me cherchaient, se croyant plus malins que moi. M'ont jamais vu ces ignares, fit-il fièrement.

Ce pouvait-il que cet homme bourru soit le légendaire Myrddin ? Ses cheveux argentés étaient sommairement ramenés en chignon au sommet de sa tête, et sa longue barbe formait une tresse. Il portait une robe marronasse, et une serpe pendait à sa ceinture. De ses yeux jaillissaient des étincelles de méchanceté, mais aussi d'intelligence.

-- Toi là, de quoi t'as peur, tu crois que je vais liquéfier ton cerveau ? demanda-t-il à Oren. Je le pourrais tu sais. Ton nom ?

Oren répondit du bout des lèvres. Inspirer la crainte semblait plaire au vieux mage.

-- La famille des gardiens du Sanctuaire. Bonne famille ça, félicitations.

Puis il fit un pas de côté, plaça ses mains derrière son dos, et s'attardant longuement sur Elijah, l'air sérieux.

-- Toi, avec ta tête de premier de la classe, t'est pas d'ici. T'es un efle, affirma-t-il.

-- Je suis effectivement de Lunadin.

-- Un monsieur-je-sais-tout j'imagine. Les miens doivent beaucoup à ton peuple, fit-il gravement. Mais toi, tu m'a tout l'air d'être une tête à claque.

-- C'est un prince, fils de la reine Kamala, précisa Oren qui se sentait plus à l'aise.

-- Oh un prince, ajouta le mage miellieux. Qu'est-ce que ça peut me faire ?

Elijah avait la bouche entrouverte, estomaqué par l'attitude du mage qui fixait maintenant son attention sur Nour. Elle déglutit, pleine d'appréhension.

-- Toi non plus tu n'es pas d'ici.

-- Je suis de Terra, annonça-t-elle le coeur palpitant.

-- Tiens donc, fit-il sans s'émouvoir.

C'est tout ?!

-- Et toi jeune demoiselle, une apprentie damona. Quel est ton nom ?

-- Azénor Hiver monsieur.

-- C'est pas glorieux comme nom de famille. Toujours un pour s'accrocher à un siège du Conseil, fit-il tout bas. Une Hiver damona, c'est pas commun ça. Alors, en quoi puis-je vous aider ? demanda-il faussement poliment en parlant bien fort et en jetant un oeil du côté des hiboux. Soyez brefs je vous prie.

-- Nous nous rendons au hameau des tourmenteurs, répondit Azénor.

-- Par ma barbe, quelle mouche vous pique ? C'est un périple insensé.

-- Nous devons trouver La Tamlin, enchérit Oren.

-- Mahaut Tamlin, oui j'ai entendu parlé d'elle, il y a longtemps, fit le mage. Pourquoi la cherchez-vous, voulez-vous à ce point déranger toutes les vieilles personnes ? tonna-t-il.

Quelques hiboux entonnèrent une mélodie légère.

-- Je suis très calme, déclara le mage. Ce sont eux qui ont commencés. Alors que voulez-vous à Mahaut Tamlin ?

-- Je dois lui rendre quelque chose, commença Nour.

-- Humm ça devient intéressant, poursuis, ordonna Myrddin.

Nour raconta son histoire, et montra le médaillon au mage qui se ferma complètement.

-- Eh bien, vous êtes jeunes, vous êtes plusieurs, vous avez un but et vous avez vos dons. Vous vous en sortirez.

Les hiboux crièrent de plus belle.

-- Comment ça ils n'ont pas de dons, s'énerva-t-il. C'est vrai ce qu'ils disent ? demanda-t-il le visage cramoisi.

-- Le Conseil a interdit la pratique et l'enseignement d'absolument tous les dons, expliqua calmement Elijah.

-- C'est une folie, cracha le mage. C'est une folie, répéta-t-il de manière plus affectée, moins furieuse. Bon, il se fait tard et vous devez être fatigués, fit-il après un moment, quand son visage reprit sa pâleur. Vous allez dormir chez moi, je vous indiquerais le chemin le plus court pour le hameau des tourmenteurs et vous partirez tôt demain matin. Mais avant je dois finir de soigner mes patients. Tu m'as m'y aider, dit-il à Azénor.

 

Une chose était sûre, le mage aimait les animaux autant qu'il détestait les enfants. Il était avec eux d'une patience et d'une douceur sans égale. Il arracha une dent cassée à une belette et plâtra une biche qui s'était fracturée la patte en trois endroits.

Azénor se plaça au côté du mage tandis que Nour, Oren et Elijah s'asseyaient dans l'herbe à deux mètres de là.

-- Elle n'a pas l'air d'avoir mal, remarqua Nour qui se demandait comment la pauvre bête n'avait pas encore tourné de l'oeil.

-- Myrddin lui a fait boire une décoction de valériane et de chanvre, répondit Azénor en caressant la biche allongée.

-- Excellent, répliqua le mage.

-- Azénor a guéri mon poignet en apposant ses mains, témoigna Nour.

-- J'ai commencé par cela évidemment, mais sa patte est malgré tout fragilisée. Sa blessure est trop grave, expliqua Myrddin. Notre amie va rester quelque temps sur le domaine le temps de sa guérison complète.

Apparemment satisfaits de la tournure que prenaient les évènements, les hiboux quittèrent les lieux en s'envolant un à un.Bonne

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