Au secours, journal ! Aujourd'hui, mes camarades m'ont encore tenu compagnie. Même quand j'essayais de partir, ils me suivaient. Ils m'ont dit qu'ils savaient où j'habite et qu'ils auraient colorié Maman en rouge pour prendre l'argent de ma maison et voir l'eau tomber de mes yeux. Du coup, j'ai couru jusqu'à chez moi, et ils m'ont suivi en parlant très fort. Ils voulaient me colorier en rouge, moi et ma famille. Guidé par les murmures du grand feu dans ma tête, j'ai pris l'ustensile pour partager la viande que j'avais laissée dans le buisson la veille.
Je les ai coloriés en rouge. Tous. Je ressentais un plaisir fou à traverser leurs corps avec mon ustensile. Ils avaient lâché leurs bouts de verre cassés et me parlaient fort. Ils m'ont demandé d'arrêter.
J'ai arrêté. Le feu avait disparu de ma tête et de mes bras. Devant moi, il n'y avait que mes camarades tout rouges, de l'eau rouge sortant de leurs corps coulait sur le béton de la rue. Il ne me restait plus que de la glace dans le ventre, et de l'eau tombait de mes yeux. J'ai lâché mon ustensile et je suis allé m'enfermer dans ma chambre. Ma langue me laisse seul. Je ne peux pas parler de ce que je ressens : c'est indescriptible. Pourquoi il me manque ces mots ? Pourquoi je ne peux pas expliquer ce que m'ont fait mes camarades, le feu et la glace ? J'entends des personnes parler fort dans la rue. Ils vont appeler la police !
Attention aux répétitions "m'ont gratfié de".
J'ai eu l'impression de revoir le même chapitre et même retourné au précédent pour voir si tu n'avais pas mis deux fois le même chapitre.
B.
J'aime bien l'expression ''colorier en rouge'', j'imagine bien cette menace venant de gosses qui gardent de la haine dans leur coeur et qui ne savent pas non plus la comprendre, ni l'expliquer. La description du journal est bien faite, les termes et les émotions transcrites sont bien celles d'un enfant, le feu et la glace sont bien utilisés pour décrire de sentiments violents, comme la colère et désespoir.
J'ai juste toqué sur le terme "sang". Si les "larmes" n'ont pas de nom et sont de "l'eau qui coulent des yeux", alors le sang ne devrait pas exister non plus, et devrait être nommé autrement. Tu peux créer de nouveaux noms aussi, de part le Novlangue que la société utilise, ou par des noms inventés par les enfants qui essayent de créer du sens dans du vide, comme de l'argo-enfantin. Ce serait un exercice lexical-poétique très intéressant.
Sinon l'histoire est toujours aussi bien. Je suis très curieux de savoir ce que va faire la police, car je n'ai pas l'impression que les violences sont condamnées dans ce pays, elles sont peut être même encouragée. Mais ce n'est qu'une impression.
Niveau histoire, le fonctionnement du pays est plus explicite dans la suite. J'espère qu'elle te plaira tout autant !
Je ne me fais pas de souci 😊