17 Un tranchant inégalé

Notes de l’auteur : Attention!
Ce chapitre contient de la sexualité.

Ah, au fait, protégez vous.

Des étoiles semblaient scintiller dans ses pupilles, fixées sur le plafond insondable. Les cuisses encore ankylosées, sa main glissa sur son ventre moite, descendant inconsciemment plus bas.

   Si près du but…

   L’envie lui prenait de finir, mais elle ne trouva pas cela très attentionné. Après tout, sa gorge était sèche de soupir, et ses muscles endoloris. C’était juste qu’elle avait été si proche

   Se laissant descendre de son nuage d’apaisement, elle replaça sa main à côté de son corps, reprenant le dessus sur ses envies. Dans le noir brumeux, elle chercha à tâtons autour d’elle sa petite culotte, se leva, récupéra son t-shirt sur le dossier de la chaise qu’elle enfila sur sa peau encore humide, et attrapa sa boite de cachet, qu’elle avala à l’aide d’un grand verre d’eau. Sa trithérapie était entamée depuis un mois, et pour son plus grand bonheur, elle n’avait que peu d’effets secondaires.

   Elle retourna se mettre sous la tiédeur de la couette, attendant Edmond qui se rafraichissait dans la salle de bain à côté. La lumière de la salle d’eau projeta son ombre nue sur le mur du fond, rapetissant au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la couche. Enfilant son caleçon resté à terre, il vint se blottir tout contre elle, la prenant délicatement dans ses bras. Son parfum de femme emplissant ses poumons, c’est après un soupir satisfait qu’il déposa un baisé sur sa tête. Ils restèrent un moment comme cela, à se faire des gratouilles, l’esprit ouvert au monde.

   — Est-ce que vous avez de nouvelles pistes pour retrouver crépuscule ? demanda soudain Lucie, dont l’impression d’être en suspension dans l’air enflait la curiosité.

   Edmond, bien que surpris par cette question sortie de nulle part, répondit avec douceur.

   — Non, rien du tout. On n’a aucune nouvelle d’eux depuis l’attaque de l’église. Rose pense que ça craint.

   Lucie se retourna, afin que les caresses s’effectuent sur son dos. L’effleurement de la pulpe des doigts la faisait frissonner, et mêlé aux doux efforts physiques qu’elle venait de faire, la berçait plus que de raison.

   — Et toi tu en penses quoi ? murmura-t-elle.

   — Je pense aussi que ça craint.

   Un court silence de réflexion accompagna les douceurs tactiles.

   — Par contre, reprit Edmond, avoir le chevalier dans notre équipe est un sacré atout.

   — Ah bon ? chuchota Lucie.

   — Oh oui. Maintenant qu’il est gorgé de soleil, on ne peut pas nier que sa puissance est manifeste. Tu devrais venir voir un entraînement une fois.

   — J’y comptais, répondit-elle la voix raffermie par l’envie. Et son épée ?

   Il stoppa ses gratouilles et elle vint se coller à lui, ses fesses callées sur son bassin, son dos contre son torse. La main d’Edmond vint entourer son ventre qui avait reprit un peu de chair.

   — On ne sait pas où elle est. Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est pas sous les décombres.

   — Elle est si importante ?

   — Oui, répondit Edmond sérieusement. D’après le chevalier, c’est la seule chose qui peut tuer la bête. Même si Rose est sur une autre piste qui pourrait marcher.

   — Ah oui ?

   — Le feu. Je crois qu’elle essaie de monter un stratagème la dessus.

   Sa voix se fit plus rocailleuse, craintive.

   — Mais ça te parait dangereux ?

   — Oui, avoua-t-il.

   Il y eut un nouveau silence. Retapant le coussin pour y apposer confortablement sa tête, Lucie recala aussi ses hanches. Les draps avaient gardé leur odeur de propre, et ces effluves augmentaient encore un peu plus sa fatigue. Somnolente, elle demanda :

   — Parles moi un peu plus de l’épée.

   Le nez d’Edmond s’invita dans ses cheveux blonds.

   — C’est une épée bâtarde dit-il. C’est-à-dire qu’elle est un peu plus longue qu’une épée normale. Elle a une couleur argent et une poignée en ivoire blanchi.

   Lucie s’imagina l’épée. A une certaine époque, celle où ses amies et elle-même étaient plutôt branchées sacs et garçons, robes et soirées alcoolisées, jamais elle n’aurait avoué qu’elle aimait la fantasy. Et pourtant, cet univers la passionnait depuis petite.

   — Quoi d’autre ? demanda-t-elle envieuse. Elle a des pouvoirs ?

   Il rigola.

   — Il parait que c’est le matériau le plus tranchant au monde. Et comme l’armure, quand elle est exposée longtemps au soleil, elle a des reflets or et arc-en-ciel.

   L’imagination divagante, Lucie se représenta plus précisément l’arme. Le demi-sommeil qui l’étrennait apportait des sensations étranges. Elle avait soudain l’arme dans les mains. Son vieux manteau déchiré gisant sur ses épaules. La rue était gelée, des odeurs de pains sortaient de la boulangerie. Les gens la regardaient à peine ; puis, cette sensation de tiédeur enveloppante. Elle observa plus précisément l’arme. Le métal brillait, d’une façon beaucoup trop réaliste ; cela ne pouvait sortir totalement de son imagination. C’était une sensation de déjà vu. Elle regarda autour d’elle : elle n’était plus dans la rue, mais dans un bâtiment chargé de bric-à-brac en tout genre. Et cela fit « tilt »

   Lucie se redressa d’un seul coup sur son séant, faillant donner un sacré coup de tête à son homme.

— Des reflets arc-en-ciel et dorés tu m’as dit ? s’exclama-t-elle.

   Ses beaux iris verts clairs pétillaient. Elle posa sa main sur le poignet d’Edmond et le regarda dans les yeux.

   — Oui pourquoi ? demanda-t-il intrigué.

   — J’ai déjà vu cette épée ! s’extasia-t-elle. Et je sais exactement où elle est !

 

   A travers la vitre de trois centimètres d’épaisseur, Rose n’arrivait pas à savoir si c’était la déformation de ses traits ou si c’était son accoutrement qui était le plus comique. Le carreau lui rendait des yeux globuleux et les joues épaisses, sa veste trop grande et bariolée sur sa chemise à carreau et son bonnet fluorescent lui donnait des airs de lycéenne militantiste. Edmond et Lucie étaient eux aussi affublés de vêtements de la sorte, et le groupe de trois ressemblait à des hipsters perdus dans le musée. Derrière la glace de la grande armoire totalement vitrée étaient posées haches, dagues, masses et autres épées datant du moyen âge. L’objet de toute leur attention se situait au plein centre de l’étagère du milieu, dans un écrin de satin blanc, pièce maitresse de l’exposition. Un peu plus longue que les autres épées, son argent luisait comme s’il était liquide. Son pommeau d’ivoire était lisse comme la soie, et comportait en filigrane des écritures en latin. A son extrémité brillait un joyau aux reflets solaires, voguant entre le blanc-jaunâtre de l’aube et le rouge crépusculaire. Un petit écriteau à côté de l’arme finissait de renseigner sur son identité :

 

   L’épée à l’héliolite est datée du 16ème siècle. Nonobstant de sa beauté, ses propriétés restent bien mystérieuses pour les néophytes comme les avertis ; en effet, l’alliage qui compose son acier reste inconnu. A la base de couleur argent, formant un miroir parfait, le métal émet des reflets or et arc-en-ciel au soleil (Phénomène observable entre 12h et 14h). Mais sa couleur n’est pas sa plus incroyable particularité, c’est son affutage qui l’est. Car bien qu’elle n’ait pas été aiguisée depuis sa découverte, la lame ne s’émousse pas, et son tranchant reste inégalé.

 

   Rose regarda sa montre : 12h. Le soleil entra abondamment par les fenêtres du toit, éclairant de sa pleine puissance la lame, qui brilla de la totalité du spectre lumineux. Il n’y avait aucun doute possible. Mais comment la récupérer ?

   Rose fit le tour de la vitrine, puis de la pièce. Elle prit des photos, comme le ferait un touriste lambda, Edmond et Lucie la suivant main dans la main, s’arrêtant de temps en temps pour admirer un objet.

   — Ça c’est ma préférée, lui dit Lucie en lui montrant une lourde épée à deux mains, capable de briser le crâne d’un cheval. D’acier noir, elle semblait tout droit sortie du Mordor.

   — Ah… oui.

   — Qu’est ce qu’il y a ? Tu m’as prise pour une princesse ?

   — Non ! rigola-t-il. C’est juste qu’elle est un peu… sombre ?

   Lucie eut un sourire malicieux.

   — Et tu venais souvent ici ?

   — En hiver, quand j’avais trop froid, oui. J’aime bien cet endroit, il fait parti de mes seuls souvenirs agréables.

   Edmond imita Rose et observa le moindre coin, la moindre commissure. Le Conservatoire de la Normandie au moyen âge était un petit musée, d’une superficie d’à peine 100m², comportant divers objets historique et précieux, bagues et bijoux de seigneurs, mais aussi poteries et accessoires du peuple. Pendant plus d’une heure ils visitèrent, s’arrêtant devant divers objets pour s’assurer qu’ils n’aient pas aussi un lien avec le temple. Quand ils eurent fini, ils rejoignirent Laurent et le chevalier au hangar. Ce dernier attendait impatiemment des nouvelles de son bien, et il se précipita vers eux lorsque la porte grinça.

   — Alors ma lady, l’avez-vous retrouvé ?

   — Je pense que oui mon ami, répondit Rose avec enthousiasme. Allons voir cela.

   Elle se dirigea avec conviction vers la salle des archives, alluma l’ordinateur et y transféra les photographies. A l’aide du vidéoprojecteur, elle afficha les images sur le mur blanc. Le chevalier, médusé par ce spectacle, s’approcha, rentrant dans le faisceau de poussière, projetant son ombre sur l’image. Il s’amusa de la projection qui reflétait sur le métal parfait de son armure, au niveau de sa main droite, qu’il avait tendu pour saisir virtuellement la poignée de son épée. Un son étrange sortit de sa gorge, déformé par l’armure enchantée, mais on devinait que c’était un rire de joie.

   — Oui ma lady, c’est bien elle.

   Lucie serra la main d’Edmond dans la sienne ; Rose échangea un sourire satisfait avec Laurent. Les choses avançaient. Restait une question : comment la récupérer ?

   — On ne peut pas simplement leur demander ? proposa Edmond, assis dans le canapé à côté de Rose.

   C’était le soir, Lucie était partie travailler, et Pierre les avait rejoints ; depuis une demi-heure, ils se creusaient les méninges pour savoir comment récupérer l’objet.

   — Et comment comptes-tu faire cela ? demanda Pierre d’une voix sombre et froide, alors qu’il usait ses semelles depuis cinq minutes en faisant des allez retour devant le canapé. « Bonjour, pourriez vous nous confier votre objet le plus précieux afin que nous puissions terrasser un démon ? »

   La pique fit mouche, et Edmond, vexé, s’affaissa contre le dossier du canapé. Le silence retomba pour quelques minutes. Les yeux de Rose, fixés sur un point invisible en face d’elle, étaient grands ouverts. Enfin, elle replaça sa mèche de cheveux derrière son oreille, et dit d’une voix blanche :

   — Je ne vois qu’une solution : on l’emprunte.

   Ses coudes vissés sur ses jambes en tailleurs, sa tête dans ses mains, ses yeux n’avaient pas fui leur point fixe. On entendait des feuilles sortir de l’imprimante, Laurent s’affairant sur l’ordinateur. Pierre s’arrêta au niveau de Rose, tournant la tête lentement vers celle-ci.

    — Et comment comptes-tu t’y prendre ?

   Sa voix résonnait dans tout le hangar, avec une gravité froide.

   — On entre, on la prend, on ressort.

   Elle avait mêlé les gestes à la parole, mais toujours avec ce regard fixe, sur un point qui se situait maintenant derrière les cuisses de Pierre.

   — Sans se faire repérer. Infiltration à l’ancienne.  

   Edmond rigola à sa blague. Cambrioler un musée ! A côté, Laurent tapotait toujours à l’ordinateur, son visage rendu bleu par l’écran. Il s’arrêta sur une photographie qu’avait prise Rose, zooma, et tourna l’écran de sorte que tout le reste du groupe puisse le voir. Il pointa un coin de l’image du bout de son stylo.

   — La sécurité à l’extérieur serait facile à contourner. Toutes les caméras possèdent un angle mort. L’alarme est basique, facilement piratable. Le système de ventilation est large, et quelqu’un de mince peut passer dedans.

   — Ça je l’avais remarqué, acquiesçât Rose.

   — Et comme il faut aérer convenablement les œuvres, il a aussi l’avantage de passer dans chaque pièce.

   Il changea l’image, passant sur deux autres plans du musée, quelques images de l’intérieur prise par Rose,  pour s’arrêter sur la photo d’un miroir qui ne payait pas de mine.

   — Derrière la glace il y a la salle de sécurité. Dans celle-ci, on doit pouvoir débrancher temporairement l’alarme des armoires. Alors le dernier rempart sera d’éviter les gardes.

   Edmond se redressa dans le canapé, décroisant les bras, les yeux effarés.

   — Attendez, ce n’est pas une blague en fait ?

   — Malheureusement non, répondit Pierre d’un ton solennel.

   En silence et avec volupté, Rose se leva et se dirigea vers l’imprimante où elle prit le paquet de feuilles. Elle tria celles qui l’intéressaient, et commença à les accrocher avec des punaises sur un tableau en liège. D’un coté les photographies, de l’autre les plans du musée. Elle recula d’un mètre, l’index sur la bouche pour réfléchir. Quelques une des photographies changèrent de place, et d’autres s’ajoutèrent dessus, toujours dans un silence attentif.

   — Combien de temps l’alarme des armoires peut-être désactivée ? demanda-t-elle à Laurent sans détourner la tête du tableau.

   — Pas plus d’une minute. Il y a une sécurité de secours.

   L’index de Rose repassa sur les plans, et elle suivit les conduits d’aérations, reportant son regard sur les photos de la salle de sécurité et sur l’extérieur du bâtiment. Plusieurs fois, son doigt effectua le chemin entre la salle de sécurité et l’emplacement de l’épée dans le grand hall, en passant par les aérations. Une distance bien trop longue de son avis.

   — Ce qui ne nous laisse pas le choix de cambrioler à deux… murmura-t-elle.

   Elle gratta sa tête décoiffée par le bonnet, respira profondément, fermant les yeux pour s’imaginer les lieux, s’y déplaçant mentalement. Enfin, elle se retourna vers son équipe.

   — Je me charge de prendre l’épée.

   Pierre s’était approché du tableau, et se tenait à côté d’elle, les bras derrière le dos, observant les images apposées.

   — A quoi tu penses ?

   La guerrière se retourna vers le tableau, et commença à dicter son plan en suivant les photographies du doigt.

   — Il va falloir passer par les aérations. Dans l’allée de livraison, les caméras sont vieilles et couvrent mal les environs. Il y a une grille d’aération qui peut nous servir d’entrée. Une fois à l’intérieur, il faut désactiver l’alarme des armoires, et en moins d’une minute récupérer l’épée. C’est là notre plus gros problème, cela nécessite d’être deux. Il faut quelqu’un avec moi qui soit assez souple et surtout mince.

   — Tu… tu parles de moi ? s’inquiéta Edmond.

   Rose tourna horizontalement la tête.

   — Non Edmond, tu n’as pas les bonnes capacités. Moi ce n’est pas mon premier cambriolage, je m’y connais ; mais il me faut quelqu’un avec moi qui s’y connaisse en infiltration. Une fois que l’épée est en notre possession, notre seul souci sera que les vigiles ne préviennent pas les autorités trop tôt, et donc d’éviter leurs tours de garde. (Elle pointa du doigt deux photos des gardes prises subrepticement, engoncés dans leurs uniformes tendus). Ils sont empâtés, alors ce ne sera pas un réel problème ; cela devrait nous laisser du temps.

   Pierre acquiesçât en effectuant un grognement, Laurent fit de même d’un signe de tête, alors qu’Edmond restait stoïque.

   — Déroulement du plan ? grommela Pierre.

   — Un premier chauffeur nous amène moi et l’autre infiltré derrière le musée. Ce sera toi Pierre, avec mon C15. Nous passons comme je l’ai dit par la voie de livraison à travers les aérations. Quelqu’un nous guidera de l’extérieur.

   — Je suis tout désigné pour t’indiquer le chemin, s’exclama Laurent.

   Rose approuva d’un signe de tête.

   — Je me dirigerais vers l’épée, tandis que l’autre ira vers la salle de sécurité. Une fois l’armoire désactivée, je la force et je prends l’épée. On repart dans les aérations, et un deuxième chauffeur vient nous chercher, avec la supercinq. On s’éloigne le plus vite possible. Communication par nom de code, tenues d’infiltrations, radio cryptée, tout l’attirail.

   Laurent et Pierre effectuèrent en même temps un signe de tête.

   — Il me manque deux personnes : le cambrioleur et le chauffeur. Edmond ?

   Son visage devint plus blanc que neige. Il balbutia :

   — Moi ?? Mais tu as dit…

   — Je vais te demander beaucoup Edmond, et je sais que tu n’es pas prêt ; cela m’embête de t’embarquer là dedans. Mais j’ai besoin d’un deuxième chauffeur. Nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons impliquer trop d’inconnus. Je pense même utiliser Sophie et Lucie comme vigies à l’extérieur. Sophie n’en sera pas ravie, mais elle le fera. J’aimerai que tu convainques Lucie. Le chevalier, lui, il restera là avec Laurent. Impossible à impliquer.

   Le chevalier, adossé à un poteau depuis le début, acquiesçât d’un signe de tête. De toute façon, il n’avait aucune idée de ce que signifiait « cambrioler ».

   — Si tu penses que c’est indispensable, maugréa Pierre en haussant les épaules. J’en suis.

   Laurent fit de même, et Edmond, après avoir déglutit, confirma aussi. Il avait toujours vu Rose comme une sorte de bienfaitrice, de gardienne, et il réalisa en la voyant échafauder un tel plan en quelques minutes que son passé n’était peut-être finalement pas tout… rose.

   — Il reste l’inconnu, remarqua Pierre. J’imagine que tu as bien une idée derrière la tête ?

   Soudainement, Rose commença à se tortiller, comme si elle était prise d’une incontrôlable envie d’uriner. Nerveusement, ses mains se pressaient l’une contre l’autre.

   — Il me faut quelqu’un de la maison, que l’on puisse contacter rapidement, mince, très souple et habile, capable de se faufiler dans les conduits en silence ; donc une fille de préférence.

   Le visage de Pierre et de Laurent s’assombrirent, comprenant soudain où Rose voulait en venir.

   — Abrège, imposa Pierre. Dis à qui tu penses.

   Elle prit un air plus grave, une grande inspiration, libera ses deux mains, et le prénom sortit de sa bouche comme une patate chaude :

   — Adélaïde.

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