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Hello !

J’espère que ça ne va pas trop mal (je ne sais pas !) J’en viens encore à m’étonner de la gentillesse que tu peux avoir envers moi, sans rire ! C’est rare – et super cool, quand même.

C’est vrai, je n’y avais jamais pensé ! J’aimerais beaucoup être vétérinaire, je crois ; ou peut-être psychologue, pour aider les gens. Je sais, ça n’a rien à voir l’un avec l’autre ! Je voudrais visiter à peu près tous les pays du monde, sincèrement ! Mes rêves, je dirais voyager beaucoup, aider les gens, pouvoir avoir ma propre maison avec un jardin – un peu “simple” comme rêve, je sais. Et, je dois reconnaitre que dernièrement m’en est apparu un autre, qui pourrait sans doute se faire un jour, si tu es d’accord : te rencontrer. Nos lettres ont quelque chose d’unique et de mystérieux que j’aime vraiment, mais, comme déjà dit, j’adorerais voir pour de vrai la personne avec qui je parle depuis des mois. Même si d’un autre côté, j’ai peur que ça brise la magie ; mais après réflexion, je pense que ça ne peut pas être moins bien. Je n’ai plus qu’à apprendre la langue des signes !

Oh mais ne t’excuse pas de parler de toi ! J’adore, ça me permet de te connaitre encore plus ! Ton histoire est tellement adorable (et assez bien contée pour qu’elle me fasse sourire, pas de panique) ! Les enfants ont cette sincérité qui disparait rapidement avec l’âge, et je suis plus que certain qu’il l’a vraiment pensé. Tu as déjà eu envie de le revoir, depuis ces années, je me trompe ?

Je comprends que tu envisages l’autre côté de la balance, surtout que, sans vouloir t’offenser évidemment, tu es “bien placé” pour savoir à quel point la vie peut être méchante. Je suis presque persuadé que tu aurais pu en écrire une de tes dissertations de philosophie !

A très vite, Eliott.

Maël.

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Maël mangeait tranquillement, ses écouteurs dans les oreilles, quand un plateau apparut dans son champ de vision. Il leva les yeux de son plateau et faillit s’étouffer en voyant Léana, debout devant lui, les joues roses.

— Je peux, euh, manger là ?

— Bien sûr, bégaya-t-il en retirant ses écouteurs.

Elle le remercia d’un petit sourire et tira la chaise. De toute façon, qu’aurait-il pu répondre ? “Non”, et la regarder s’éloigner, probablement blessée ? Et puis, il appréciait de pouvoir avoir un peu de compagnie.

Léana commença à manger silencieusement, et le bruit autour n’en paraissait que plus assourdissant à Maël.

— Je, euh… Je n’ai pas d’amis non plus, se justifia-t-elle, embarrassée.

Puis elle rougit et s’exclama aussitôt :

— Non pas que je veuille dire que tu n’as pas d’amis ! Mais, euh, tu manges tout seul, et puis… Par rapport à ce que tu disais la dernière fois, comme quoi on t’insultait… Je me souviens de toi, je t’ai déjà vu être moqué par les autres… Je voulais intervenir, tu sais, mais je n’osais pas, et puis on ne se connaissait pas…

— Tu as raison, de toute façon, sourit-il. Je n’ai pas d’amis. Du moins pas ici. Et je comprends que tu n’aies jamais rien fait, comme tu le dis on ne se connaissait pas. J’ai l'habitude, en quelque sorte…

Elle sourit et hocha la tête, soulagée qu’il ne se vexe pas, avant d’esquisser un geste pour tendre la main mais de se raviser.

— C’est horrible à entendre. Je suis désolée. J’aurais dû faire quelque chose…

— Non, non, tu aurais eu beau faire quelque chose maintenant, cela n’aurait rien changé aux années passées. Tu n’as pas à t’excuser.

Il pensa à Eliott en disant ces mots ; leur conversation était sur plusieurs points semblable à celles que pouvaient avoir les deux garçons.

Léana sourit de nouveau, et deux fossettes se creusèrent sur ses joues. Elle était très jolie, songea Maël en mâchant ses pâtes. Venait-il de se trouver une amie ?