École centrale des Arts et Manufactures à Paris. Elle forme des ingénieurs civils. Les candidats admis au concours doivent avoir 17 ans. Les élèves sont externes, la durée des études est de 3 ans.
Larousse, édition 1905 datée 1906.
Assise sur un banc public près de la gare avec Jules, je faisais le point – enfin, j’essayais. Mes idées étaient aussi traîtresses que les marais bretons ; aucune n’avait assez de consistance pour former une ébauche de raisonnement. Je laissai sortir ce qui voulut bien franchir mes lèvres :
— Ce n’est pas possible, hein, un ange de la mort ? Mon frère n’a pas l’âge de mou… de… de… perdre la vie.
— Non, mais écoute-toi ! Tu y crois, toi, à l’ange qui vient chercher les trépassés ? T’es pas un peu jobarde ?
— Tu veux dire naïve ? On n’en parle pas au catéchisme, c’est vrai… Pourtant, l’Ankou figure dans toutes les légendes bretonnes. Il transporte les cadavres dans sa charrette grinçante. On dit que celui qui l’aperçoit ne voit pas la fin de l’année.
Jules émit un bruit à mi-chemin entre un cheval qui renâcle et une manivelle de voiture. Son visage exprimait une incrédulité terriblement vexante.
— Eh bah ça ! railla-t-il, tu as bien fait de pas mentionner l’Ankou devant René et Lulu. Déjà qu’ils sont tout retournés.
— Tu sais quoi ? insistai-je. L’Ankou est toujours décrit avec une faux à la main.
Mon argument ultime ne parut pas l’ébranler.
— Et puis ? Tu connais cette légende, donc d’autres aussi. Ce n’est pas très dur de s’en inspirer pour impressionner les âmes simples. C’est fadaises et compagnie ! Ton Ankou, tu trouves normal qu’il parle anglais ? Tu as oublié la séance chez Louise ?
Sans me laisser le temps de réagir, il m’asséna le coup de grâce :
— Dieu est mort, un philosophe l’a écrit. Ce qu’il voulait dire, c’est qu’il n’existe pas ; le diable non plus, alors l’Ankou…
Je le fixai un moment, hébétée. Il s’était développé dans la société parisienne tout un courant anticlérical ; il fallait dire que l’Église catholique refusait assez obstinément la modernité. Mais critiquer l’Église, comme je le faisais volontiers, ou même la blâmer, ce n’était pas rejeter Dieu. L’émoi me fit monter les larmes aux yeux.
— Tu as le droit de croire ce qui te chante, m’offusquai-je, mais les faées prouvent que certaines choses au-delà de notre monde existent bel et bien. Alors, pourquoi douter de Dieu ou de l’Ankou ?
— Tu ne vois donc pas ? insista-t-il. Dieu, le diable, les anges, archanges ou que sais-je encore… Réels ou non, ils ne se sont jamais manifestés. Le surnaturel qui a fait irruption dans notre petit Paris, ce sont les faées. Rien que les faées.
J’ouvris la bouche pour protester, mais ne trouvai aucun argument valable à lui opposer. Jules continua, impitoyable :
— Tu penses qu’un vrai ange des ténèbres ferait un tintouin de machine ?
Le vacarme épouvantable qui m’avait réveillée au milieu de la nuit occupa de nouveau ma mémoire, avec ses tonalités métalliques. Une vulgaire mécanique ? En un sens, c’était rassurant.
— Alors, leur ange de la mort, ce serait une manifestation faéerique ? Peut-être même une illusion ?
— Oui, j’en mettrais ma main au feu.
— Nous ne sommes pas plus avancés. Cela peut être n’importe qui derrière les faux-semblants.
— Si, on est plus avancés, parce qu’on sait qu’il y avait un professeur. Un professeur que ton frangin connaissait. Il ne nous reste qu’à aller demain matin fureter là où il étudiait. Rentrons.
Nous nous dirigeâmes vers la maison. Je me sentais groggy : Jules m’avait bousculée avec sa vision d’un monde sans Dieu. Comme pour se rattraper, il se montra empressé à poursuivre l’enquête et m’interrogea sur l’école d’Hippolyte. À ma grande honte, si je maîtrisais bien le programme des cours de mon frère, je dus admettre ma nullité sur ses professeurs. Il en parlait peu et je ne l’avais pas questionné. Craignait-il ma jalousie ou me ménageait-il, tout simplement ? Si je regardai la vérité en face, je n’avais pas été toujours facile à vivre, je devais bien me l’avouer…
Quand Jules m’abandonna sa chambre pour la nuit en me disant de me « pieuter », avec la promesse d’un départ à l’aube, je compris mieux pourquoi il manifestait un tel enthousiasme. En tirant la lampe posée sur le bureau aussi loin que le fil le permettait, je m’approchai des coupures de presse épinglées sur le mur. Annotées et reliées les unes aux autres par des traits de crayon, ce n’étaient qu’enquêtes, cas criminels en tout genre, résolutions de mystères… J’y trouvai de nombreux faits divers attribués à ces voyous qu’on nommait les apaches ainsi que divers récits de cambriolages célèbres, comme ceux prêtés à Marius Jacob, qui se surnommait lui-même Attila. Jules se rêvait en enquêteur de la police ; n’était-ce pas le comble pour un anarchiste ?
₰
Ce fut ainsi que je me retrouvai à faire le pied de grue devant l’École Centrale des Arts et Manufactures le lendemain matin, yeux et oreilles grands ouverts, à l’heure où les étudiants se pressaient pour entrer.
Ce matin, monsieur le détective m’avait délégué le travail. Il m’avait plantée là, arguant que j’aurais plus de chance que lui de glaner des informations si je me mêlais à la foule sous mon apparence de demoiselle de bonne famille. Sur le moment, il m’avait convaincue ; en revanche, maintenant que je me tenais devant l’école, je trouvais l’idée stupide. Je faisais tache, car on ne voyait ici que de jeunes hommes à l’air inspiré, pénétrés du sentiment de leur propre importance, certains déjà d’appartenir à l’élite de la nation. Et puis, ne risquai-je pas d’être reconnue par un des camarades d’Hippolyte, malgré un chapeau qui dissimulait en partie mon visage ?
L’entrée était austère, presque militaire avec ses hauts murs surmontés de grilles de fer. Les étudiants me paraissaient tous semblables ; je n’identifiai aucun des amis d’Hippolyte qui étaient parfois venus le chercher le matin. En regardant bien, je repérai parmi les rejetons de bonne famille quelques élèves modestes, dont l’habillement simple détonnait. Je songeais à activer mon avatar pour m’introduire dans l’école en leur sein, mais c’était peine perdue : je ne tromperais pas les deux cerbères grimaçants qui flottaient de part et d’autre du portail ni le gardien aux yeux et aux tentacules multiples qui scrutait et palpait les arrivants. Je me figeai, interloquée : rien à voir avec les illusions qui animaient le cabaret « le ciel et l’Enfer » ou celles dont s’affublaient les dandys pour se donner un genre. L’atmosphère de menace qui s’exhalait de la scène me tournait la tête comme un mauvais parfum et rendait la foule des étudiants disciplinée. Qu’était-ce donc ? Une branche faéerique de la police ?
Et qu’est-ce qui justifiait un tel déploiement de sécurité ? Cela semblait inhabituel aussi aux étudiants, qui louchaient sur les yeux rouges des gardiens avec des mines inquiètes. J’entendis murmurer le nom d’Hippolyte ainsi qu’un autre que je ne distinguai pas. Je m’approchai un peu plus de l’entrée en tendant l’oreille, malgré mon effroi. Là, dans la file qui s’était créée à cause du filtrage, on discutait à voix basse, chacun commentait les dernières nouvelles :
— Coïncidence ? Moi, je n’y crois pas, Rochant ! Deux personnes du club de géologie et matériaux qui disparaissent ?
— Les autres du club, qu’est-ce qu’ils disent ?
— Je l’ignore, je crois que la police les interroge.
— Le professeur Belmont, il n’a pas une fille ?
— Ah, ah, tu voudrais aller à la pêche aux indices auprès de la demoiselle ?
Un club de géologie ? Hippolyte ne m’en avait jamais parlé. Je continuai de tendre l’oreille, mais le reste des conversations était à l’avenant, personne n’en savait davantage. Je louchai sur les cerbères, avec une grimace devant leur apparence particulièrement hideuse. Sous mes yeux, ils se changèrent en deux licornes aux cornes scintillantes. Cela ne faisait plus peur du tout. Abasourdie, je fixai le poulpe-gardien, qui se transforma en buisson de fleurs. Qu’est-ce qui se tramait ici ?
— Bien joué, Léo ! souffla dans mon oreille la voix caractéristique de Gus.
Comment cela, « bien joué » ? Je n’avais rien fait. Je fis volte-face, puis commençai à m’éloigner en conjuguant vitesse et décontraction – enfin, j’essayai. J’atteignis le bout du bâtiment ; je m’apprêtais à passer le coin pour rejoindre Jules dans la rue perpendiculaire quand j’entendis :
— Mademoiselle, mademoiselle ! Arrêtez-vous, s’il vous plaît.
Je virai avec un coup d’œil par-dessus mon épaule. Dans l’instant bref que dura le croisement de nos regards, je reconnus l’inspecteur qui enquêtait la veille chez mon oncle. Sans nul doute, lui aussi m’avait identifiée, je le vis à son expression. Mon signalement avait dû être transmis ou alors il avait vu à la maison la photo prise il y a peu avec notre oncle pour immortaliser nos retrouvailles.
J’accélérai par réflexe avant de penser à activer mon avatar. La rue était déserte. Léonard remplaça Léontine au moment où j’arrivai à la hauteur de Jules, en embuscade sous un porche. Je l’attrapai par un poignet :
— Ne nous arrêtons pas, je te raconterai.
Il m’emboîta le pas. D’une main sur mon avant-bras, il me fit ralentir :
— Marche moins vite si tu veux pas attirer la suspicion.
— Quelqu’un m’a reconnue. Un policier !
— Mince, ces gars-là ont des monocles anti-illusions, un peu comme mes lunettes.
Jules jeta un vif coup d’œil vers l’arrière et jura.
— Nom d’un chien ! Y en a deux, ils sont à nos trousses. Faut jouer des guiboles !
— Jouer des guiboles ?
— Oui, se carapater, cavaler… Courir, quoi, fit-il en m’entraînant.
— Ah, il faudrait savoir !
— Police ; arrêtez-vous immédiatement ! entendis-je.
Un bruit de cavalcade nous fit accélérer. Je tournai avec Jules le coin de la rue à vive allure. Il se mit alors à sprinter en me tirant derrière lui. Je m’efforçai de ne pas trébucher, concentrée sur mes bottines qui martelaient le pavé de plus en plus vite. En même temps, je cherchais désespérément où nous cacher. Dans ce quartier, les rues étaient larges et espacées, ce qui ne nous arrangeait guère. À l’intersection suivante, nos poursuivants avaient réduit la distance entre nous.
— Mademoiselle Bienvenüe ! entendis-je encore.
— On n’y arrivera jamais, Jules, ils gagnent sur nous.
— Garde ton souffle pour cavaler.
— Si seulement on pouvait les ralentir !
Je songeai avec nostalgie à la gadoue des chemins bretons où le pied glisse ou s’enfonce traîtreusement. Lors de nos jeux, j’y avais semé plus d’une fois mon frère dont la précipitation garantissait la chute – suivie invariablement d’une admonestation maternelle pour ses vêtements maculés de boue.
— Eh ! qu’est-ce qui se passe ? lâcha Jules. C’est toi qu’as fait ça ? Qu’est-ce que t’as maquillé ?
En jetant un coup d’œil derrière moi, j’aperçus les sbires de la police. Ils pataugeaient dans une mélasse épaisse qui leur avait collé les semelles au sol.
— Hein ? Justement, j’ai pensé à de la boue, mais j’ignore tout de cette magie.
— On dirait que tu progresses à toute vapeur !
Le répit fut de courte durée. Passée la zone marécageuse, les policiers enragés redoublèrent d’efforts et regagnèrent vite le terrain perdu, tandis que j’arrivais au bout de mes forces. Le souffle, voilà ce qui me manquait. Sans parler de mon cœur, qui battait la breloque et cherchait à s’échapper de ma poitrine. Je tirai Jules dans une entrée avant que nos poursuivants ne tournent au coin derrière nous.
— Je n’en peux plus.
— T’es maboule, on va se faire pincer !
— Toi, ils n’ont rien à te reprocher, tu n’as qu’à monter dans les étages ; moi, je resterai en bas.
— Pas question. Y a peut-être une sortie par-derrière ?
Mais la cour de l’immeuble formait un carré parfait, sans issue apparente.
— Allons dans le fond quand même, insista-t-il. On ira se cacher dans les étages.
Une fois dans le hall qui desservait les appartements de l’arrière, je freinai Jules qui voulait monter. J’extirpai Gus de ma poche et le secouai sans ménagement. Ma course folle ne l’avait pas dérangé – peut-être même les soubresauts l’avaient-ils endormi.
— Gus, sors-nous de là, on est poursuivis ! criai-je.
Le petit faune bailla comme un chat, l’air de venir de très loin, puis il se lissa la pointe de l’oreille pensivement. Jules avait attrapé ses lunettes dans sa besace ; il le contemplait avec impatience.
— Hum, quoi ?
Côté rue, des bruits de cavalcade montraient que la police nous cherchait et qu’ils avaient obtenu du renfort.
— Est-ce qu’on pourrait se transporter de l’autre côté ? demandai-je en pointant le doigt vers le mur.
Jules me regarda comme si j’étais folle. D’accord, c’était probablement idiot ; cela dit, j’essayais d’être créative.
— Oui, dit Gus, les murs ne sont qu’illusions, dans le monde faéerique.
— Quoi ? Ce serait possible de traverser ce mur ? s’ébahit Jules.
— Oui, mais faudrait être maboul pour passer dans le plan faéerique pour y rester juste quinze broquilles, répondit Gus avec flegme.
Je n’avais rien compris à part le « oui » ; de son côté, Jules paraissait encore plus surpris :
— On peut aller dans le monde des faées ? Nous ? bafouilla-t-il.
— Peut-être, avec la gosseline…
Gus me montrait du doigt en s’exprimant sur un ton que j’eus du mal à interpréter, entre espérance et excitation.
— C’est pas donné à tout le régiment, ajouta-t-il.
Que voulait-il dire par là ? Druse, la faée de Jules apparut soudain de nulle part et se mit à lui parler avec véhémence en bourdonnant autour de ses oreilles. Elle semblait soulever des objections, si bien que les yeux de Jules s’arrondissaient de seconde en seconde. J’aurais été ravie de l’écouter en d’autres circonstances, cependant nous n’avions ni le loisir d’en discuter… ni vraiment le choix.
— Ah, zut ! lançai-je. Essayons de passer dans le monde faéerique. Pour la suite, on verra.
— Serrez-vous la pince, alors.
Je reculai vers le mur afin de gagner quelques précieuses secondes, puis saisis la main de Jules, tandis que les policiers pénétraient dans la cour. Ils nous avaient repérés.
— Mademoiselle Le Mézec !
J’eus le temps de penser que je ne voulais pas rentrer à Rennes ; que Jules allait avoir des ennuis à cause de moi ; que l’inspecteur ne m’avait pas appelé Mademoiselle Bienvenüe, cette fois-ci. Je perçus comme un déploiement, l’ouverture d’un chemin dans une nouvelle dimension. Je fis un pas. Tout s’effaça.
L'intrigue autour du club de géologie m'intéresse beaucoup x)
Il y a un petit truc à propos duquel je me suis posé une question. Dans leur conversation sur la religion, Jules parle des faées comme quelque chose de "surnaturel". De notre point de vue, c'est évidemement surnaturel étant donné que ce genre de chose n'existe pas, et ne s'explique pas dans notre monde. Cependant, si les faées existent dans leur monde, c'est qu'il est possible d'expliquer leur existence, et donc qu'elles seraient "naturelles" ? Je ne sais pas trop quoi en penser en tout cas, peut-être que les humains considèrent les faées comme surnaturelles car trop récentes pour avoir été scientifiquement expliquées, mais quid de leurs études par les ingénieurs et savants comme l'oncle de Léo ? Du coup, est-ce que ce serait uniquement la majorité des humains qui considèrent les faées comme "surnaturelles", et certain.es savant.es connaîtraient leurs origines et ls considéreraient "naturelles" ?
Elle était compliquée ta question, du coup je me la suis gardée pour plus tard...
Je dirais qu'il n'y a pas consensus au sein de la société. Les savants et ingénieurs étudient les faées, et en attendant de comprendre, ils les utilisent (profit, quand tu nous tiens...).
Les catholiques les considèrent comme des créatures surnaturelles démoniaques.
Le "bas peuple" est plus ou moins du même avis, étant donné que le surnaturel fait partie de leurs "schémas mentaux" pour la plupart d'entre eux (entre la religion et les superstitions diverses). Pour eux la question n'est pas tant de savoir si elles sont surnaturelles mais plutôt de savoir si elles sont plutôt bonnes ou mauvaises.
Après c'est effectivement pas une question très importante pour le roman je pense x)
Je me suis bien plongée dans l'argot de l'époque, en effet, j'essaie d'éviter les expressions trop modernes.
merci pour ta lecture ! <3
Voilà, maintenant que je n'ai plus rien à dire tant ton texte est une précieuse et méticuleuse dentelle, je vais simplement donner mon ressenti et... J'adore ! J'aime beaucoup la manière dont tu amènes l'anticléricalisme sous couvert de Jules cherchant à rassurer Léo. Ces deux visions du Monde qui s'opposent sans pour autant être absolument incompatibles, ce qui permet au lecteur, peu importe ses croyances, de s'identifier à ce duo.
J'ai beaucoup aimé le "Ah, il faudrait savoir !" de Léo face au champ lexical de Jules. C'est trois fois rien, mais cette petite ligne de dialogue m'a fait rire.
Je suis très intriguée par les nouvelles capacités de Léo. Surtout le fait qu'elle parvienne a faire prendre une autre forme aux cerbères pour les rendre moins impressionnants à ses yeux.
Egalement intriguée par le patronyme de Léo, car en effet, on lui donne du Bienvenüe, puis brusquement son véritable nom, et je me demande pourquoi ce point semble important.
Je sais ce qu'il me reste à faire : lire la suite ! ;)
C'est toujours un peu compliqué de parler de religion (surtout en ce moment...), alors tu me rassures. Je voulais montrer des points de vue différent sans prendre vraiment partie, et ne n'est pas facile (parce que bien sûr, j'ai mon propre point de vue ^_^).
Pour l'utilisation du nom de Léo, ce n'est pas si important, mais Léo le remarque parce que, d'une certaine manière, l'appeler du nom de son oncle, c'est effacer sa propre singularité, alors que là, elle est reconnue en tant qu'individu (mais venant de la police, elle s'en passerait bien). Peut-être faut-il que je rajoute que cela lui fait plaisir, d'une certaine manière ?
Merci pour ta lecture !
Concernant le patronyme... Alors, je n'avais pas compris que ça lui faisait plaisir. Quand tu me l'expliques ça fait sens, mais lors de ma première lecture, j'ai plutôt supposé l'inverse, me disant que lorsqu'elle est docile c'est Mademoiselle Bienvenüe, et dès qu'elle commence à poser problème elle redevient Le Mézec, comme si elle ne méritait plus d'être assimilée à cet honorable Fulgence. Ce qui est peut-être vrai du point de vue du policier, d'ailleurs.
Pour les religions, je suis en plein dans un autre passage qui y fait référence, et je marche encore sur des œufs... parce que mine de rien, ce que je veux c'est ouvrir la réflexion et pas la fermer, et en ces temps de crispation, on a l'impression que la réflexion et le dialogue sont devenus difficiles.
Merci pour tes retours, ça me permet de creuser le ressenti et c'est important sur ces sujets !