19. Sur le mont Parnasse

Par Rachael

Parnasse : mont de l’ancienne Grèce, dans le sud-est de la Doride et de la Phocide, haut de 2459 m., consacré à Apollon et aux Muses.

Larousse, édition 1905 datée 1906.

 

 

J’atterris dans un brouillard d’un gris uniforme. Gus se tenait toujours au creux de ma paume, la mine enjouée :

— Quel velours ! se réjouit-il. Je m’disais justement que notre enquête progresserait plus vite dans l’autre monde.

Il avait l’air d’attendre que je lui demande pourquoi. Son ton sentencieux m’agaça : était-ce bien le moment pour les finasseries ? Refroidi par mon expression, il grimpa prestement sur mon épaule. Je me tournai alors pour tenter d’apercevoir Jules, mais à l’issue d’une rotation complète, je m’étais usé les yeux pour rien. Le gris était si profond que je levai ma main avec angoisse pour vérifier que j’y voyais encore. Cinq doigts roses aux ongles d’inégales longueurs me rassurèrent par leur imperfection familière. Je n’avais jamais su en prendre soin. Mais où diantre était Jules ?

Comme en réponse à ma question informulée, j’entendis Gus commenter :

— Ah, il a pas été fichu de suivre, je l’aurais parié.

— Comment cela ? Tu t’en doutais ? Tu aurais pu me prévenir. Explique !

Je sentis Gus piétiner sur place tout en poussant des grognements d’hésitation. C’était donc si compliqué ?

— Eh ben… hum… en fait, je gambergeais… Si un humain pouvait le faire… traverser d’un plan à l’autre… Mazette, ce serait toi ! Parce que ta présence dans le nether était plus lumineuse, plus intense, plus chaude que celle de n’importe qui.

Je repensais à Hippolyte, le soir de notre expérience. Qu’avait-il dit ? Ah oui, que les faées m’avaient sauté dessus comme des puces sur un chien. Puis, les paroles de Gus prirent tout leur sens :

— Quoi, tu veux dire que personne ne l’a fait encore ? Aucun humain n’est venu dans ce monde ?

— J’t’en fiche mon billet !

Devant mon air incertain, il observa une pause en se grattant machinalement une oreille, avant de reformuler :

— Je peux pas le garantir, mais j’crois pas m’gourer.

Je demeurai sans voix. Personne d’autre ? Vraiment ?

— Et Jules, que lui est-il arrivé ?

— Ah, c’est moche… hum… Il est resté en plan là-bas.

Il se rembrunit devant mon expression catastrophée. Jules allait se faire malmener, arrêter, interroger ; d’ici à ce qu’on découvre qu’il possédait une faée non enregistrée… Il courait au-devant de sérieux ennuis à cause de moi. Mon soupir exaspéré tassa Gus encore davantage.

— Mais enfin, pas question qu’on le laisse ! Nous devons aller le récupérer. On y retourne.

Sans attendre son aide ou ses commentaires, je me concentrai sur le lieu que nous venions de quitter. C’était facile, bien plus que de fixer tout ce gris. Je sentis comme un décalage, le passage qui s’ouvrait de nouveau : je m’y engouffrai. Le hall se matérialisa ; Jules se tenait là juste devant moi, face à l’inspecteur accompagné de deux autres policiers armés de matraques, tous figés par ma réapparition. Je le saisis par la taille et je reculai avec lui.

Malheureusement, Jules perdit l’équilibre, si bien qu’il pesa de tout son poids sur ma cheville qui se tordit. Entraînés dans une culbute incontrôlée, nous plongeâmes dans le gris qui se referma sur nous. Je m’accrochai à Jules, dernier repère dans ce vide nébuleux. Je sentis vaguement que Gus, lui, s’était cramponné à mon chignon pour ne pas être éjecté.

Nous tombions, tombions…

Tout sens du haut ou du bas avait disparu. Seul Jules gardait consistance et réalité. La chute s’interrompit brusquement quand je m’aplatis les fesses sur une surface élastique. Le rebond me renvoya en l’air contre Jules – ou plutôt contre son coude qui me rentra dans l’estomac avec force.

— Aie !

— Mazette, on est où, là ?

Jules se redressait avec peine sur le sol mou, le cheveu en bataille et l’œil ahuri.

— J’ai la berlue ou quoi ? C’est quoi, cette mélasse ? On n’y voit goutte.

Ici, le gris était fluctuant, avec des remous, des scintillements, toute une vie dont je ne souhaitais rien connaître. Le monde matériel des sensations me suffisait ; pour l’heure, la douleur m’y ancrait.

— Tu aurais pu planter ton coude ailleurs que dans mon estomac, grognai-je.

— Zut, désolé ! Pas fait exprès.

Il se gratta la tête, yeux écarquillés, puis lissa en arrière ses cheveux un peu trop longs. Cela l’aida à retrouver ses esprits. Il s’empressa de me tendre une main secourable afin que je me remette sur pieds.

— Comment t’as fait ça ? É-pa-tant ! Je croyais ma dernière seconde de liberté arrivée quand t’es réapparue. Tu t’étais volatilisée, j’ai eu peur que tu m’aies laissé en rade.

Il noyait sa nervosité sous un flot de paroles, tandis que Druse, sortie de sa besace, tournait avec excitation autour de nous.

— Eh, calmez-vous, tous les deux ! Pour les explications, je te conseille de voir avec le sieur Gus.

Je cueillis celui-ci dans mes cheveux afin de le mettre devant mes yeux, si près que nous louchions l’un sur l’autre. Son air réjoui de diablotin m’aurait presque fait sourire si je n’avais eu en même temps envie de l’étrangler. Certes, nous avions échappé à la police, mais dans quoi nous avait-il embarqués ?

— Il paraît qu’on est passés dans le monde des faées, dis-je à Jules. On n’a pas eu le temps pour davantage de détails, puisque tu avais raté le départ.

Jules siffla entre ses dents. Renonçant à percer la soupe épaisse qui nous entourait, il considéra le petit faée avec un nouveau respect.

— Impressionnant !

— Comment cela, impressionnant ? m’indignai-je. Et si cela n’avait pas marché ? Si on était tombés dans un entre-deux ?

— Justement, gronda Gus de sa voix caverneuse, on n’est pas encore arrivés à Pantruche. Faudrait pas qu’on reste en carafe ici. Où qu’on va ?

À un léger tremblement dans ses mots, à son ton pressé, je l’imaginai inquiet, tout d’un coup. Risquions-nous de rester bloqués ici ? Ou alors ce gris recelait-il des dangers dont il n’aurait pas parlé ? Il coupa court à mes réflexions en insistant :

— On décanille ! Où voulez-vous aller ?

Je regardai Jules avec une perplexité qu’il m’indiqua partager d’un haussement d’épaules.

— Je n’ai rien compris, protesta mon compagnon. C’est quoi ton pantruc ?

— Pantruche, pas pantruc ; c’est l’envers faéerique de Paris.

Il se tortilla en grommelant et prit un air dégoûté qui lui mit les sourcils en accent circonflexe.

— Les faées majeures manquent totalement d’originalité. Elles auraient bien appelé la ville créée en miroir de Paris du même nom, mais cela aurait tout de salement embrouillé le populo, alors elles ont choisi le Montparnasse. Quelle idée ! J’ai beau aimer les trains… Les faées ordinaires préfèrent dire Pantruche, un vieux terme d’argot pour désigner le vrai Paris.

— Pantruche, c’est donc le double de Paris dans le monde des faées ?

Gus acquiesça d’un vigoureux hochement de tête à cette reformulation. Je m’abstins de lui dire que le Mont Parnasse était une demeure des dieux dans la mythologie grecque, avant d’être une gare ou un quartier parisien. Ces faées majeures paraissaient bien imbues d’elles-mêmes. Qui étaient-elles ? On n’allait pas se lancer dans de longues discussions au milieu de ce gris qui menaçait de nous avaler, mais Gus ne perdait rien pour attendre.

— Ça me plaît, déclara Jules. Pantruche, c’est comme un lieu familier où il fait bon retourner.

— Comment on y va, dans ce Paris faéerique ? intervins-je.

— C’est du velours, affirma Gus, il suffit de penser à une cambuse qui existe dans Pantruche.

— Une cambuse ?

— Un endroit, quoi, mince ! Une planque, pour se poser un peu.

— Comme l’atelier de mon oncle ?

J’eus à peine le temps de le voir acquiescer qu’un parquet de chêne se solidifia sous mes pieds. En levant le regard, j’aperçus Jules à mes côtés, puis l’atelier de mon oncle, dans une version intacte. Chaque détail ressortait, découpé par une lumière rose qui tombait des grandes verrières, propres et transparentes comme jamais. Les larmes me montèrent aux yeux au souvenir du saccage subi dans le vrai Paris. En même temps, je fus frappée d’émerveillement : c’était bien la preuve que je me trouvais dans le monde des faées, dans un espace jumeau de celui de la capitale.

L’atelier était bien tel que dans ma mémoire : débordant de maquettes, d’instruments, de livres et de papiers. Tout cela si dense qu’il aurait fallu des jours pour en faire le tour et des semaines pour en dresser l’inventaire. Saurions-nous un jour ce que cherchait Hippolyte ?

— Tonnerre de Brest ! Tout nous ramène à cet endroit, commenta Jules.

— Oui, approuvai-je. Comme s’il voulait nous dire quelque chose que nous sommes trop sourds pour entendre.

Ah, c’était trop frustrant ! Soudain, le spectacle de l’atelier d’avant la disparition d’Hippolyte me devint insupportable. De grosses larmes menacèrent de déborder. Je me dirigeai d’un pas rageur vers la sortie pour les cacher.

— Alors, vous venez ? lançai-je d’une voix mal assurée. On va le visiter, ce Pantruche ?

 

 

Le reste de la demeure, pour ce que je pus en voir, était fidèle à l’originale. Pourtant, quelque chose me dérangeait. Je ne pus mettre le doigt ou plutôt le nez dessus qu’à l’arrivée sous le porche : il manquait l’odeur, celle de l’encaustique dans l’escalier ou du fumoir de mon oncle dans le coin de l’atelier. La maison ne sentait rien, pas plus d’ailleurs que l’air frais de la rue au petit matin. Petit matin ? À en juger par la clarté rose qui tombait d’un ciel sans profondeur, on aurait plutôt dit un crépuscule, toutefois la lumière était trop vive, trop bien répartie de tous les côtés. Le soleil ne pouvait pas se coucher à tous les points cardinaux en même temps.

— Le soleil, Gus, il existe, ici ? murmurai-je.

— Ah, Léo… Aucune pitié, tu frappes au palpitant. Non, le soleil est unique, il réchauffe votre monde, pas celui-ci. La lueur ici, c’est du chiqué, comme tout le toutim.

— Bah, elle éclaire, c’est déjà ça, souligna Jules, pragmatique.

Dehors, personne en vue. Gus nous expliqua que Pantruche s’était calée sur les horaires parisiens ; l’activité ne reprendrait que dans quelques heures. Les faées n’avaient pas réellement besoin de dormir, mais leur amour pour les coutumes humaines leur avait fait adopter celle-ci. Je ne comprenais pas bien qu’on puisse souhaiter perdre volontairement du temps au lit, cela m’avait toujours paru terriblement inefficace, toutefois cette fascination des choses humaines faisait partie des innombrables mystères des faées.

Nous remontâmes la large avenue du bois de Boulogne vers l’Arc de Triomphe, bien visible. Il m’attirait, je voulais en éprouver la solidité, la matérialité. Pouvait-on dupliquer un édifice aussi immense ?

— C’est pas la taille qui compte, m’expliqua Gus, c’est la densité des pensées. Tous les grands monuments de Paris sont reproduits ici, car les regards posés sur eux rendent leur existence possible.

— Comme une réaction chimique ? proposa Jules. Pour que ça marche, pour que le mélange précipite, il faut la dose du réactif indispensable ?

Gus approuva avec de vigoureux hochements de tête, tandis que je louchai sur Jules en essayant de me rappeler les cours de chimie d’Hippolyte. Le hic, c’était que je n’avais moi-même jamais pratiqué les expériences décrites dans ses cours, je n’en avais qu’une connaissance livresque. Les équations, c’était bien beau…

— Oh, eh ! tu n’es pas obligé d’étaler ta science, récriminai-je.

— Te mets pas en rogne, Léo. J’ai jamais appris tout ça à l’école, c’est parce que mon père est imprimeur.

Je regrettais déjà mon emportement et grognai une réponse dont je ne perçus pas moi-même le sens, entre agacement envers moi-même et curiosité.

— Dans son travail, continua-t-il, on manipule des tas de produits chimiques pour fabriquer les encres ou les différents papiers. Je te ferai voir un jour, si ça t’intéresse.

Je hochai la tête et fut récompensée par un franc sourire e Jules. Ce garçon était décidément trop gentil avec moi. Et d’ailleurs oui, cela me plairait sûrement, mais à cet instant, le monde réel paraissait loin.

— Pour revenir au sujet, fis-je, les bâtiments qui sont les plus aimés et regardés sont reproduits dans Pantruche ? Et le reste ?? L’atelier de mon oncle par exemple ?

— Ça, c’est spécial, il est clairvoyeur, sa pensée pèse son poids.

— Que se passe-t-il pour les rues ou immeubles ordinaires ?

Gus montra l’Arc, accroupi sur ses deux jambes, à quelques dizaines de mètres :

— Le mieux, c’est d’aller là-haut pour bien reluquer.

Les deux doigts que Gus pointait sur ses yeux m’éclairèrent sur le sens de reluquer. Qu’il était fatigant ! J’avais trop souvent l’impression de jouer aux devinettes avec lui.

Nous montâmes donc pour bien « reluquer ». L’escalier en colimaçon était bien réel ; la sensation d’essoufflement au bout de quelques douzaines de marches me rappela en tous points l’ascension faite quelques semaines auparavant à mon arrivée à Paris. J’essayai de me remémorer la vue de là-haut, afin de comparer avec ce que je n’allais pas tarder à apercevoir.

Malgré la lumière rose, je fus d’abord rassurée par la familiarité du paysage : les larges boulevards, le Petit et le Grand Palais, la Tour de M. Eiffel, la Seine qui les séparait et, derrière, le Sacré-Cœur sur sa colline. La géographie était conforme. Puis, une foule de choses bizarres commencèrent à me sauter au nez : de vastes zones étaient dissimulées par du brouillard, sauf qu’il n’y avait pas de brouillard. Plutôt, la vue devenait trouble quand on la dirigeait sur ces endroits, les détails s’estompaient, exactement comme lorsque j’enlevais mes lunettes et tentais de déchiffrer le monde avec mes yeux de myope. Ailleurs, des bâtiments inconnus me firent un instant douter de ma mémoire, avant que Jules n’en pointe un du doigt :

— C’est quoi ce machin, on dirait un gros chou à la crème, posé en pleine ville ? J’ai la berlue ou quoi ?

— Non, je l’aperçois aussi.

— Ah, mes gosselins ! intervint Gus depuis le sommet de mon crâne, Pantruche est un vaste bazar, des quartiers entiers n’ont pas encore pris forme. Et puis, les faées majeures ont pas envie de s’arrêter à la copie de votre monde. Certaines veulent du flambant neuf, alors ça donne ces machins hideux. D’autres ont salement perdu la boule et reproduisent à Pantruche des constructions d’ailleurs.

Il nous montra un pont suspendu à l’allure de château médiéval, qui s’était substitué à l’élégant pont Alexandre III, derrière le grand Palais. Il était reconnaissable à ses hautes tours gothiques. Je l’avais déjà vu en photo ; je me creusai la tête pour retrouver où.

— C’est le Tower Bridge de Londres ! m’écriai-je.

D’un balayage graduel du paysage, je repérai des palais – ou des temples ? – à l’allure exotique. J’aperçus même une pyramide géante là où aurait dû être le bois de Boulogne, témoignage de la fantaisie – ou de l’absence de bon goût – des faées.

— Au moins, on risque pas de s’emmêler les pinceaux entre Pantruche et Paris, observa Jules.

— Qu’y a-t-il sous l’espèce de brouillard ? questionnai-je.

— Rien, ce sont des zones grises informes.

— Que manque-t-il donc pour qu’elles prennent corps ?

— Il faut encore de la substance de votre monde, qui arrive ici quand l’énergie faéerique est transférée chez vous.

Je n’eus pas le temps de l’interroger sur les termes de cet échange, car à cet instant, Jules me saisit le bras :

— Qui c’est, ceux-là ?

Il montrait une troupe qui remontait les Champs-Élysées à vive allure. Ils étaient loin, on ne les distinguait pas en détail, ils formaient au contraire un nuage bourdonnant comme un essaim d’abeilles. Ni leur nombre ni leur empressement ne me paraissaient de bon augure.

Gus s’agrippa à mes cheveux comme aux rênes d’une monture :

— Y faut décarrer de là ! Et dare-dare.

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Raza
Posté le 11/07/2023
mille questions se bousculent dans ma tête... Les Faées volent-elles quelque chose à notre monde en échange de leur énergie ? Comment ça marche, au fait ? Pourquoi leur amour des coutumes ? Et aussi, mais avant, avant, elles faisaient quoi ces faées ? Je n'ai pas besoin des réponses, j'aime avoir ces questions, c'est plaisant.
Rachael
Posté le 12/07/2023
Ah, oui, il y a plein de questions, et il y aura certaines réponses dans les chapitres suivants. N'hésite pas à dire si elles te satisfont !
EryBlack
Posté le 25/10/2022
Coucou Rach ! Un petit commentaire ici parce que beaucoup de choses se sont produites dans ces derniers chapitres.
La remarque est à prendre avec des pincettes étant donné mon rythme de lecture qui a été coupé, mais je trouve que ça va un peu vite dans les chapitres 18 et 19. À commencer par l'apprentissage par Léo de l'utilisation de magie faéerique, qui est très rapide. Je suis partagée parce que d'une part, ça permet à plein de choses d'avoir lieu. Mais quand même : de là à se retrouver dans le monde faéerique où visiblement personne ne s'est encore rendu (officiellement), ça fait beaucoup... Après, te connaissant et vu la façon dont Gus semble intrigué par les pouvoirs de Léo, j'ai l'impression qu'il pourrait y avoir une explication précise là-dessus. Donc à voir sur la suite.
Deux détails :
"— Je n’ai rien compris, protesta mon compagnon. C’est quoi ton pantruc ?
— Pantruche, pas pantruc ; c’est l’envers faéerique de Paris.
(...)
— Pantruche, c’est donc le reflet faéerique de Paris ?" > Formulation répétitive.

- "— Comme une réaction chimique ? proposa Jules. Pour que ça marche, pour que le mélange précipite, il faut la dose du réactif indispensable ?
Gus approuva avec de vigoureux hochements de tête, tandis que je louchai sur Jules en essayant de me rappeler les cours de chimie d’Hippolyte. Le hic, c’était que je n’avais moi-même jamais pratiqué les expériences décrites dans ses cours, je n’en avais qu’une connaissance livresque. Les équations, c’était bien beau…
— Oh, eh ! tu n’es pas obligé d’étaler ta science, récriminai-je.
— Mon père est imprimeur, Léo ; dans son travail, on manipule beaucoup de produits chimiques pour fabriquer les encres ou les différents types de papiers. Je te ferai voir un jour, si ça t’intéresse."
> La réaction de Léo me paraît un peu trop virulente. D'accord, elle est piquée au vif dans son "ignorance" (point sensible qu'on connaît déjà à cause de sa mise à l'écart), mais c'est un peu violent quand même. Jules, lui, me paraît un peu trop calme en l'occurrence, à répondre calmement d'où il tient ses connaissances... J'ai l'impression qu'il s'adresse à moi, lectrice, plutôt qu'au personnage, ici.
Rachael
Posté le 27/10/2022
Hello,
Le dialogue que tu pointes sonne un peu "faux" en effet. Je vais le reprendre.

Concernant les "pouvoirs" de Léo, elle n'a pas vraiment appris à s'en servir, en effet, car une fois qu'on a un partenariat avec un faée, c'est lui qui fait le gros du boulot. Donc là, c'est plutôt gus qui mène la danse, léo n'a qu'à se laisser quider par lui. D'ailleurs, elle ne comprend pas toujours bien ce qui se passe...
Svenor
Posté le 08/12/2020
Alors !
Ce chapitre est aussi super intéressant, et c'est une très belle présentation de Pantruche (je ne connaissais pas ce mot d'argot, mais il me plaît beaucoup !).

Par rapport au nom de Montparnasse donné par les faées majeures, tu mentionnes que c'est pour imiter la gare, mais ce serait plutôt pour le quartier que pour la gare, non ?
Rachael
Posté le 08/12/2020
C'est Gus qui croit que c'est en référence à la gare. Son amour des machines, sûrement...
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