Je le sens pas, je le sens pas du tout ! Je marche avec précaution, jettant des regard derrière moi toutes les cinq secondes. Nous sommes passés par la portes que la doyenne a ouverte et nous sommes arrivés dans une caverne bien trop sombre à mon goût. Un filet de sueure sinue dans mon dos. Je tremble de froid. Ou peut-être de peur ? Peu importe. Je tremble et j'ai un mauvais pressentiment. Je commence à regretter de m'être embarqué dans une aventure pareille ! Je menais une vie tranquille avant la mort de maman... Avant d'avoir cette fichue maison dans ce village paumé ! J'essaye de me calmer et je demande :
- Dîtes ! Pourquoi on prend pas le sable qui est par terre ?! Il y en a plein ! Et après on repart ! Et on dérange personne comme ça !
- Monsieur Liam Pollock ! Pour un chasseur de monstres, vous semblez en avoir bien trop peur ! Le sable que nous cherchons se trouve au plus profond de ce domaine ! Il est gris et brille d'une lumière argentée. me réprimande grand-ma.
- Bon sang ! Pourquoi fallait-il que votre potion soit si compliquée à fabriquer ?!
- Dîtes-donc ! La vie de votre frère est en jeu mon petit ! Si vous n'êtes pas prêt à tout risquer pour sauver un proche, je me demande quel chasseur vous devez être ! Peut-être ne méritez-vous pas ce titre !
- Ben ça tombe bien car je n'en veux pas !
La vieille pousse une exclamation indignée je continue :
- C'est vrai ! J'ai jamais voulu être ce genre de personne ! J'ai jamais voulu cette maison miteuse qui m'a attiré que des ennuis !
- Reprenez-vous mon garçon ! Vous êtes ici maintenant ! Dans le monde des monstres ! Et vous ne partirez pas tant que votre frère Erwan ne soit pas soigné ! Maintenant taisez-vous et suivez-moi parce que sinon vous allez réveiller le duhéëra !
Ok. Je vais me taire avant de provoquer une catastrophe. Je fronçe les sourcils et je me met à bouder. Je sens une main se glisser dans la mienne. J'entends le rire discret de Hyju :
- On dirait un enfant capricieux ! me dit-elle, amusée.
- Très drôle.
Elle rit de plus belle. Ma colère s'évanouit instantanément face à cet être divin. Un maigre sourire se peint sur mes lèvres. Je plonge mon regard dans celui de mon amie. C'est un rêve, une parenthèse de bonheur dans cette aventure. Ses yeux violets ne regardent que moi. Les miens, marrons observent chaque parcelle de son merveilleux corp. Elle est magnifique, tout chez elle n'est que grace. Je...
- Eh les deux tourteraux ! On se réveille et on s'active ! Nous sommes arrivés ! Surtout, ne criez pas ! Le monstre dort. Ouvrez grand les yeux. Seule une petite partie du sable a des reflets argentés.
Je jette un regard mauvais à l'ancienne qui vient d'interrompre cet instant. Hyju rougit et s'excuse mais moi je ne réponds pas. Trop occupé à l'examiner. Jusqu'à ce que Jhon arrive :
- On dirait que vos relations avançent !
- Ne commence pas Jhon.
- Tu commences à me tenir tête ?! L'amour donne des ailes !
- Oh pitié, épargne-moi tes sarcasmes ! Tu gâches ma contemplation !
- Ah là là Liam ! Si j'avais sû que tu retournerais ta veste pour une inconnue ( fort belle j'en conviens), je ne t'aurais jamais quitté du regard. Comment oses-tu me dire ça à moi ! Ton propre frère ! dit-il en prenant un ton déçu.
- Bon. Puisque tu es décidé à m'embêter, je vais m'en aller et ma mettre au travail.
C'est ce que je fais. Mais je n'aime pas cette idée. On vient quand même de rentrer sans autorisation dans la maison de quelqu'un, ou quelque chose, pour venir lui dérober une poignée de sable ! Si c'est pas ça qu'on appelle du vol...
Je cherche distraitement le sable qu'il faut. Je m'éloigne pour ne pas être déconcentré. Puis j'aperçois une lueur dans le fond de la caverne. Je m'approche en courant. Il est là ! Le sable ! Un petit tas argenté qui attend sagement qu'on le cueuille ! Je pose une main dessus. Soudain, un courant d'air suivi d'un grognement résonne dans la grotte. Effrayé, je lève la tête vers l'endroit cela provenait et je découvre avec horreur une chose, énorme. Grise. Ce que j'avais pris pour une paroie de roche était enfaite l'habitant de cet endroit. A première vue, il ressemble effectivement à un gros tas de pierre. Mais en observant de plus près, on voit bien que c'est un monstre. La créature prend une inspiration et souffle par la bouche en grognant ; balayant le sable de son souffle. Il est endormi. Et profondément qui plus est. Alors je prends mon courage à deux mains et je récupère une poignée de sable d'argent et j'accours vers le reste du groupe en hurlant silencieusement et en montrant mon trésor. Erwan saute de joie, Hyju me prend dans ses bras, ce qui me fait rougir :
- T'as réussi ! Tu l'as trouvé !! On va réussir Liam ! répète-t-elle.
- En effet. Il ne reste plus que deux ingrédients. affirme Grand-ma : Une plume et Une pierre.
- Je suppose qu'on ne peut pas prendre la première pierre ou plume qu'on trouvera... intervient Erwan.
- En effet. La plume doit être la plume dorée d'un doubleforme : Un duhéëra qui, comme son nom l'indique, a deux formes. Une forme normale et une forme animale. Il faudra donc trouver cette créature qui se change en un oiseau aux plumes d'or.
- Et pour la pierre ? je demande.
- Une pierre pas comme les autres. C'est le centre de ce monde, son âme. Il n'en faut qu'un fragment. On l'emprunte et on le rend.
- Et elle est où cette pierre ? interroge Jhon.
- Aem... Cachée dans l'enceinte du palais de l'impératrice Duhéëra. Très bien gardée, impossible à atteindre. nous dit la doyenne.
- Excusez-moi ? Vous voulez dire qu'on va... S'introduire par effraction dans le palais de la dirigeante de ce monde et lui voler l'âme de son monde ?!! je m'étrangle.
- En autres. répond Grand-ma.
- Et vousvous estimez saine d'esprit ?!
- Liam ! s'exclame Hyju.
- Je ne vous ai jamais dit que j'avais toute ma tête jeune homme.
Je gémis. Dans quoi est-ce que je m'embarque exactement ? C'est Erwan qui reprend la parôle :
- Allons-y. Nous n'avons pas de temps à perdre. Sortons d'ici et allons chercher les derniers ingrédients.
Malgré sa voix ferme et son air déterminé, dans ses yeux brille une folie naissante, un reflet mauvais qui le poussera bientôt à comettre un crime. Le poison se répend. Bientôt, mon frère n'existera plus. Je sais qu'il se contient ; que c'est dur. Alors on ferait mieux de se dépêcher. Au moment où on se remet en route, on sent une présence derrière nous. On se retourne lentement. Je vois le monstre. Il s'est réveillé. Et il a l'air en colère :
- On court. je murmure.