Chère Élise,
Pardonne-moi du retard, mais récemment, je n'ai pas eu le temps de m'asseoir pour te répondre. Cette lettre sera brève et ce n'est pas parce que je n'ai rien à te raconter, bien au contraire, je ne le veux pas, c'est tout. En lisant ta lettre, j'ai ri et Dieu seul sait qu'on en a besoin en ce moment, si tu savais, Élise, ce qui se passe ici... Si tu savais. Mais je ne veux pas t'en parler. Pas maintenant. Je t'ai imaginée sur le tracteur en hurlant parce que ça allait trop vite pour toi et je t'ai imaginée te battre avec les moutons. Oh oui, j'ai ri. D'ailleurs, je suis content que Georges soit avec toi, qu'il soit là-bas pour toi et pas ici avec moi. Il ne devrait pas voir ça.
J'ai caché la brindille de lavande que tu m'as envoyée sous mon oreiller. Par moments, un gars de mon régiment passe et crie « Ça sent la fille ici ! », je n'ose pas dire que c'est moi. Je n'ose pas dire que moi, j'aime cette odeur. Ici, ils aiment sentir la transpiration, la sueur.
Le fait que tu parles de nos jeux dans les champs me fait me rappeler que moi aussi j'en ai rêvé. Du moins, j'ai rêvé de cet été, tu sais, celui de nos 8 ans ? Te rappelles-tu, Élise ? Ce qui s'est passé cet été-là ? Te rappelles-tu de m'avoir sauvé la vie ? Oh, Élise, j'aimerais que tu viennes m'arracher à tout ça, mais quand cette pensée me traverse, j'en viens à me détester. Fuir, c'est abandonner. Fuir, c'est faire preuve de lâcheté. Alors je resterai. Je resterai et quand je rentrerai, je te raconterai. Tout. Tout ce que tu veux savoir. Promets-moi de m'attendre.
Dis, Élise, me le promets-tu ? M'attendras-tu ? Je ne sais pas quand je reviendrai, mais je le ferai.
On me fait signe de remballer mes affaires, je dois partir. Ne m'envoie plus de lettres. Je pars. Je quitte la France. Je t'en enverrai une quand je serai installé. Je ne te dirai pas où, encore une fois, ne m'en veux pas. Je ne sais pas quand je pourrai t'écrire à nouveau, mais sache que si mon souvenir te hante, le tien me hante tout autant.
J'espère pouvoir t'écrire de nouveau et avoir de tes nouvelles rapidement.
Je dois y aller...
Élise, j'y vais, je pars à la guerre.
J' aime beaucoup la façon dont ça fait très authentique cette lettre. Ça me rappelle celles qu'on lisait en classe. Malgré la guerre, la vie continue...
Je me suis lancé ce matin dans cette histoire. Ça va vite, c'est rythmé, c'est prenant...
Comme j'ai vu qu'on pouvait chipoter, j'ai trouvé cette tournure un peu lourde:
"me fait me rappeler que moi aussi j'en ai rêvé". J'aurais directement écrit "me rappelle que moi aussi j'ai rêvé".
Eh bien ma foi, je suis heureuse d'apprendre que ma petite histoire a su t'attirer dans mes filets :) J'espère que cela te plaira !
Et oui, vous pouvez chipoter tant que vous voulez ^^
'ai littéralement englouti cette lettre. On retrouve les mêmes points forts que précédemment, le style épistolaire est très bien adapté à la situation. Et là, le contexte sert, enfin! Mai 1940, le début de la bataille de France... On imagine très bien le sort funeste qui attend Thomas. Toute l'intensité dramatique est présente, d'autant plus pour le lecteur qui connait le contexte de manière précise...
Honnêtement, je vois pas ce que je pourrais te reprocher ici, mis à part le fameux "8" écrit en un chiffre, mais bon, ça pourrait totalement être justifié par le style épistolaire employé....Thomas pourrait très bien écrire comme ça.
En tout cas bravo, c'est une réussite!
Tu as parfaitement le droit de chipoter, ça peut me permettre de revoir des points sur le récit également, ne t'en fait pas ! Mais ravie d'apprendre que cette lettre se soit faite engloutie :D
Du coup, je continue à croise mes petits doigts pour la suite ;)
Ici tu situes le chapitres en mai 40, il dit qu'il ne veut pas lui parler de certaines choses, donc ça supposerait qu'il a déjà combattu mais tu termines en disant qu'il part pour la guerre. Du coup maintenant, je ne peux que supposer qu'il part en Belgique puisqu'on est en mai 40 et que tu dis qu'il quittes la France. C'est un peu confus
J'aime tout autant cette deuxième lettre !
J'aime beaucoup que celle-ci soit assez courte pour coïncider avec le fait qu'il n'a pas le temps d'écrire plus. J'aime aussi beaucoup que tu t'attaches beaucoup au lien de Thomas et Elise, aux moments qu'ils ont vécu ensemble. Ça rend le récit d'autant plus poétique.
J'ai toujours peur en commençant un récit historique dans les périodes de guerre que celui-ci tire trop sur la misère, la douleur... Et je suis ravie que ce ne soit pas totalement le cas ici. C'est une nuance que j'aime beaucoup ici.
Je trouve que ça donne un côté très humain à ces lettres, qu'il y a des personnages derrière avec tout un long vécu derrière eux.
Bref, je suis totalement plongée dedans pour le moment. :3
Après écrire sur la guerre c'est une chose, ce n'est pas très rose, mais ce n'est pas non plus tout noir, en fait j'ai essayé de nuancer pas mal en me disant "la vie continue malgré tout" et il fallait que ça reste dans cet esprit.
C'est un état d'esprit que j'aime beaucoup en tout cas :3