2. Glace tranchante

Tandis que ses cheveux détachés sur la neige

Semblaient infiniment défaire l'écheveau

D'une vie empêchée dans la tresse des jours,

Mortuaire permanente aux boucles de tristesse,

 

L'enquêtrice marchait à pas légers, feutrés

En observant sans bruit, sous son chignon serré,

La position du corps que la Mort avait pris

Dans le troisième temps d'une valse couchée

 

Sur sa bouche pâteuse où le froid se mêlait

Au café matinal et au parfum du sang

Elle ne retint pas la moue de crispation

Qu'accompagnait toujours l'arrivée du légiste

 

Après les premières constatations d'usage

On retourna d'un bloc le cadavre rigide

Qui semblait reposer sur une vitre épaisse

Car la peau et la glace étaient inséparables

 

On aurait dit l'image étoilée d'éclats bleus

D'un être pétrifié de tranchantes fêlures

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez