Un franc rayon de soleil s’égara sur mon visage par les interstices du volet.
J’ouvris un œil.
5h30.
Pourquoi m’étais-je réveillée si tôt ?
La parade amoureuse d’une tourterelle, insolemment perchée sur la toiture voisine, répondit à ma question. Ne lui avait-on pas dit à ce nuisible volant que j’essayais de dormir ? Quoi qu’il en soit maintenant que j’étais réveillée, le mal était fait. Si je me recouchais, je me sentirais vaseuse pour le reste de la journée. Et ça c’était hors de question parce qu’aujourd’hui était un grand jour !
Aujourd’hui, j’avais un rendez-vous important.
Que dis-je…
Eh minute ! Y a comme un petit air de déjà-vu.
Hors de question de recommencer le fiasco de la veille !
Non. Aujourd’hui, tout sera différent. Non seulement, personne d’autre n’est au courant de ce rendez-vous mais en prime il peut complètement changer ta vie.
Alors pas de pression.
Et si ça ne donne rien tant pis, la vie reprendra son cours normal et on oubliera tout ça.
J’ouvris mes volets et je descendis à la cuisine.
Déserte.
Pour une fois, j’aurais droit à un petit-déjeuner serein.
Pas de tensions matinales.
Pas de regards accusateurs.
Le temps délicieux qui régnait dehors balaya les reliefs de ma mauvaise humeur. Je m’installai sur la terrasse avec mon café. La nuit avait chassé la pluie et les nuages. Si le temps se maintenait ainsi jusqu’au soir, au retour de mon rendez-vous je pourrais observer les étoiles. J’adorais cela.
L’infiniment grand me fascinait autant que l’infiniment petit.
Je terminai à peine mon café quand des pas résonnèrent dans l’escalier, immédiatement suivis de la voix contrariée de mon père. Mon répit n’aurait pas duré bien longtemps.
À ma grande surprise, je vis émerger Timothé, le plus jeune de mes frères.
Le hard gamer dans tout ce qu’il avait de plus authentique. Dormait le jour, jouait la nuit. N’échangeait qu’avec son réseau. Ne parlait avec les vrais gens que par monosyllabes bourrues. En fait, la description aurait tout aussi bien pu correspondre à un ours. Il en avait d’ailleurs la carrure.
Pour mes parents, c’était un cauchemar. Pour moi, c’était juste son choix. Ou l’expression d’un mal-être. Néanmoins, nous n’étions pas assez proche pour que je connaisse réellement ses motivations profondes. Quoi qu’il en soit, un lever aussi matinal ne lui correspondait pas.
Aux reproches de mes parents, je compris leur responsabilité dans ce petit miracle. Ils s’étaient mis en tête d’organiser une sortie familiale sur la base nautique voisine.
Une journée entière sous une chaleur écrasante à se presser dans un brouhaha de vacanciers sur un simulacre de plage coincée entre une gargote à boisson et un minuscule embarcadère.
Officiellement, ils prétendaient nous faire plaisir, officieusement, ils forçaient mon frère à sortir de son antre.
Leur vision de la sortie familiale correspondait plus à ma définition du calvaire.
J’en avais des frissons rien que d’y penser. Oui, j’étais une indécrottable casanière. Ou pas.
J’adore la plage… surtout quand elle est presque déserte.
Mais, j’avais été à bonne école. Au quotidien, mes parents étaient encore pires que moi.
Pour eux, les dîners en amoureux se résumaient à un long face à face silencieux, les sorties au cinéma à une légende urbaine, les invitations entre amis à une hérésie. La seule incartade à leurs habitudes d’ermites, c’était ces interminables repas de famille où une ribambelle d’oncles et tantes dont tu te souvenais à peine, passait ta médiocre vie au crible.
L’horreur.
Mais pour aujourd’hui, j’avais une excuse en béton pour sécher la sortie familiale : l’expert devait passer pour examiner ma voiture cabossée !
Voiture que je devais donc déposer là-bas en fin de matinée.
Qui aurait cru que ma déconvenue de la veille me rendrait service aujourd’hui.
Thimothé grommela quelque chose sur l’injustice. Ma mère lui expliqua que j’étais simplement punie par l’univers pour ne pas avoir été à la hauteur la veille.
Si seulement ils savaient.
Je me mordis l’intérieur de la joue jusqu’à leur départ pour ne pas faire étalage de ma joie.
Une journée entière de liberté !
Oui, je réagissais comme une adolescente. À mon âge, je ne devrais plus avoir de comptes à leur rendre, ni même de justifications à leur apporter sur mon emploi du temps. Mais pour l’instant, je n’étais pas capable de m’assumer seule, et tant que ce serait le cas, je devrais me contenter de leurs règles et leur cacher les choses qui comptaient à mes yeux.
Comme les ados.
Dans cette maison, je me sentais comme une extraterrestre dans la zone 51.
Piégée.
Décalée.
Différente.
À tel point que pendant mon enfance, il m’était même arrivée de me croire adoptée. Une enfant trouvée par hasard dans une poubelle. Mais non, j’étais bel et bien la fille de mes parents même si je ne ressentais pas leur amour. C’était cruel pour eux de penser cela, ce que mon entourage proche ne s’était pas gêné pour me faire savoir, mais dans ma naiveté d’enfant, j’avais l’impression que quelque chose clochait dans leur comportement. Que je n’étais pas conforme à leurs attentes. Depuis, je faisais mon possible pour le devenir.
Dans cette recherche d’affection j’avais essayé de leur dévoiler un peu de mon monde, mais je n’y avais récolté que des jugements et de la désapprobation dissimulées sous les grandes tirades du décalage générationnel.
Nous étions trop différents.
Ils aimaient la cuisine traditionnelle, je préférais la cuisine du monde et ses saveurs exotiques.
Ils se gavaient de télé-réalité et de comédies potaches, j’adorais les dessins animés et la science-fiction.
Ils écoutaient du disco, j’optais pour du classique et de la musique instrumentale.
En apparence, tout nous opposait. Y compris notre vision de la vie.
Donc, au lieu de m’épuiser à communiquer avec eux, je m’étais repliée sur moi-même pour cultiver mon jardin secret, sans réaliser que cette attitude m’excluait encore plus de leur cercle. C’était sans doute une erreur, mais je n’avais plus l’énergie d’essayer.
Quoi que je fasse leurs exigences n’étaient jamais satisfaites, alors, j’avais baissé les bras, me construisant au passage un égo tordu qui menaçait de s’effondrer.
Au quotidien, j’aplanissais ce décalage inconfortable que je ressentais avec eux et avec le monde en général pour rentrer comme possible dans le moule, mais, cela revenait ni plus ni moins qu’à renier qui j’étais.
Ce n’était pas viable sur le long terme.
Enfin, disons plutôt que c’était devenu invivable.
Par chance, je prenais doucement conscience du problème et j’essayai de corriger le tir. Mais on ne se refait pas en un jour et les failles de mon égo étaient profondes.
Il n’y avait qu’à travers les instants de solitude que je m’épanouissais pleinement.
Pas de faux-semblants. Pas de jugements. Pas de regards en coin.
Mais ces occasions étaient si rares…
Entre mon chômage, le télétravail de ma mère et les habitudes casanières de toute la famille, j’étais condamnée à supporter une pression parentale quasiment constante.
Mais heureusement, aujourd’hui, j’avais quelques heures pour souffler et en prime un rendez-vous qui pourrait changer ma vie.
Si cette proposition de colocation aboutissait, je tiendrais entre mes mains la première clef vers mon indépendance.
Pourtant, cette perspective me laissait étrangement calme. Comme si intérieurement je n’avais aucune attente. Comme si mon esprit considérait cette histoire comme un coup d’épée dans l’eau.
Vraiment curieux.
Très largement avant l’heure, je partis pour mon rendez-vous, juste pour m’assurer que je ne croiserais pas mes parents à leur retour. Pour l’instant, je n’avais l’intention de leur parler de cette entrevue. Je m’inventerais un alibi en fonction de l’issue de ma visite, place de la République.
J’abordai donc la place en question avec une belle avance.
Vacances obligeaient, les lieux de loisirs étaient bondés mais les routes, quasiment désertes. Je me payais donc le luxe de garer ma voiture de location quelques rues plus loin, pour terminer la route à pied. Histoire de visiter un peu le quartier.
Un vent frais balayait les rues, rendant supportable la chaleur de ce début de soirée.
J’arrivai face à un petit square ombragé sur les hauteurs de la ville.
Un épicier du monde, une boulangerie, un fleuriste, une aire de jeux, voilà donc la fameuse place de la République.
C’est mignon. Une vraie carte postale des années 70.
Vivante et colorée. Seule ombre au tableau, la crèche bien planquée entre deux bâtiments. Alors oui, les parents verraient cela comme une aubaine, je voyais ça comme une source de tapage. La marmaille, ça chahute et quand ça chahute, c’est bruyant. Mais pour l’instant, cela ne constituait pas un critère rédhibitoire.
Je continuai d’explorer le quartier encore un peu. Puis, quelques minutes avant l’heure, je me dirigeai tranquillement vers le hall de l’entrée 25. Un immeuble en vieilles pierres de taille, propre et de bonne facture, un peu isolé à l’entrée de la place. Suffisamment petit pour conserver une copropriété à taille humaine contrairement à tous les monstres de briques qui l’entouraient, mais suffisamment élevé pour surplomber avantageusement les hauteurs de la ville. Je n’osais imaginer la vue que l’on devait avoir du dernier étage de cet endroit. Sans doute un infâme empilement de bâtiments noircis par la pollution en journée, mais la nuit… la nuit, cela devait ressembler à un ciel d’encre que les lumières de la ville mouchetaient d’étoiles iodées. Je souris, me prenant à espérer un appartement au sommet de l’immeuble. Au quatrième ou cinquième étage, ce serait parfait, le troisième à la rigueur.
Dans l’entrée, un homme d’âge mûr attendait. La petite cinquantaine au jugé. Taille moyenne. Tempes grisonnantes. Rasé de près. Tiré à quatre épingles. Strict. Le maintien raide. Le profil parfait du comptable ou du recouvreur de dettes du trésor public.
Je souris.
Voilà que je cataloguais les gens exactement comme je détestais qu’on le fasse avec moi. Après tout, qu’est-ce qui empêchait un artiste ou un prof de philo d’avoir une démarche raide ? S’il fallait, ce monsieur était chanteur de hard métal ou coach sportif dans sa vie professionnelle.
Ou pas.
Je souris.
Inutile de s’attarder sur lui, après tous, j’attendais un jeune homme.
À mon approche, il s’inclina poliment et se présenta :
— Henry Langler. Et je suppose que vous êtes Mademoiselle Bertier ?
— Euh… oui… vous supposez bien.
Un instant de flottement traversa l’entrée.
Était-ce lui qui cherchait une colocataire ?
Impossible. L’annonce précisait bien jeune homme, pas vieux guindé.
— C’est à vous que j’ai parlé hier soir ?
Il approuva, tout en me serrant la main. Sa poigne était à son image. Ferme. Assurée. Chaleureuse.
— Je m’en excuse par avance, mais Jérôme ne pourra pas être présent à cet entretien.
— Jérôme ?
— Oui, mon neveu et votre futur colocataire, dans l’hypothèse où cet arrangement nous convienne mutuellement.
— Je...
— Vous envisagiez peut-être que cette colocation me concernait directement ?
Je rougis jusqu’aux oreilles, tellement j’avais honte.
— Disons que ça m’a traversé l’esprit.
Monsieur Langler partit d’un rire franc. Malgré son allure stricte, il dégageait une certaine chaleur. Je préférais largement son air austère de bibliothécaire paternaliste à la mine joviale du RH débonnaire de la veille.
— Je reconnais qu’il était maladroit de ma part de ne pas vous avertir plus tôt. C’est effectivement avec moi que vous avez rendez-vous, mais je représente les intérêts de Jérôme. Mon neveu. Et n’ayez crainte, de ce que je vois, il ne doit guère être plus âgé que vous.
Je relâchai un soupir de soulagement d’une élégante discutable, mais le dénommé Henry ne s’en formalisa guère. Il alla même jusqu’à se fendre d’un petit rire discret.
— Si votre neveu est le principal concerné, pourquoi n’est-il pas là ?
— Jérôme est un garçon fort occupé par son travail. Et malheureusement, il n’a pas pu se libérer aujourd’hui.
— Que fait-il dans la vie ?
— Je vais lui laisser le soin de répondre à cette question quand vous vous rencontrerez.
— D’accord. En tout cas, si c’est un bourreau de travail ça risque d’être compliqué de se mettre d’accord sur les tours de lessive ou de ménage.
Ma plaisanterie arracha une grimace à Henry.
— Justement. C’est pour cette raison que vous êtes là. Vous l’aurez compris, Jérôme n’est pas en mesure d’assurer les tâches du quotidien aussi simples que la vaisselle, la lessive, le ménage et la cuisine pour ne citer que cela.
Pas en mesure de ? Ou pas disposé à ?
— J’en déduis donc que c’est cela que vous entendiez par services d’assistance au quotidien.
Henry opina du chef.
— C’est d’une femme de ménage dont il a besoin pas d’une colocataire !
Je me mordis la lèvre, maudissant ma spontanéité.
Stress ou pas stress, il va vraiment falloir que t’apprenne à tenir ta langue.
— Ne vous inquiétez pas. Vous comprendrez quand vous le rencontrerez.
Je souris.
— Dans ce cas, allons-y. Il me tarde de voir cet appartement.
De toute façon, s’il ne me convenait pas, la question de ce mystérieux colocataire allergique aux travaux domestiques ne se poserait plus.
Tandis que nous traversions le hall d’entrée impeccablement entretenu, Monsieur Langler se fendit d’une petite description des parties communes.
— Comme vous le voyez, c’est un immeuble ancien, mais l’intérieur a été entièrement rénové il y a une dizaine d’années. Exception faite de Jérôme, tous les habitants sont locataires. Si vous souhaitez davantage de détails sur la vie courante de l’immeuble, je pourrai vous fournir les procès-verbaux des dernières assemblées générales de la copropriété, ainsi que tous les renseignements nécessaires pour satisfaire votre curiosité.
J’accusai réception de toutes ces informations d’un hochement de tête, tandis qu’il appelait l’ascenseur.
— L’élévateur est révisé tous les ans par une société extérieure, continua-t-il. En revanche, le ménage des communs et les menus travaux courants sont assurés par la concierge. Sa loge se trouve juste là-bas au fond de ce couloir, à proximité du local à vélos, du local à poubelles et de l’accès au sous-sol du bâtiment.
Dans un tintement aigrelet la cabine arriva. Henry m’invita à le suivre, appuyant sur le bouton du quatrième étage.
Et un bon point pour l’orientation de l’appartement.
Nous montâmes.
— Vous avez une voiture ? me demanda-t-il.
Je grimaçai légèrement.
Vu mes performances d’hier, c’est un bien grand mot, mais après tout, il n’est pas obligé de le savoir.
J’optai donc pour une approbation silencieuse.
— Parfait. Dans ce cas, sachez que l’appartement dispose d’une place de parking souterrain, un avantage non négligeable compte tenu de la forte fréquentation du quartier.
— Et votre neveu ne l’utilise jamais ?
— Jérôme ne conduit pas.
Le ton sec de Monsieur Langler me dissuada d’insister sur le pourquoi du comment.
— D’accord.
L’ascenseur arriva à point nommé pour rompre le silence gêné qui s’installa entre nous.
Henry m’entraîna au fond du couloir.
Une moquette vintage recouvrait le sol. Ce qui me marqua le plus, ce ne fut pas tant son élégante couleur violacée, mais sa propreté indéniable.
De ce que j’en avais vu jusqu’à présent, la concierge ne volait pas son salaire.
— Isolation thermique et acoustique, précisa Henry remarquant mon intérêt.
Il s’arrêta sur le troisième et dernier palier le temps de chercher ses clefs et de compléter sa description :
— L’appartement est partiellement sous combles, ce qui permet d’avoir de vraies fenêtres et un petit balcon sur la partie avant et une mezzanine avec les chambres qui sont sous pente. Mais, vous verrez tout est très bien isolé. Des travaux ont été réalisés il y a cinq ans en même temps que la réfection du toit, de la façade et l’installation des velux dans les chambres.
Je sifflotai d’admiration.
Monsieur Langler, vous êtes un vrai vendeur dans l’âme.
Je n’avais même pas encore vu l’appartement mais il me plaisait déjà.
Espérons juste que la réalité soit à la hauteur de la promesse.
Un petit carillon tintinnabula joyeusement à l’ouverture de la porte. Ce n’était vraiment pas le genre d’objet que je m’attendais à trouver chez un homme.
L’autre détail qui me frappa directement, ce fut la sobriété des lieux.
Un brise-vue séparait l’espace combinant une penderie et un petit banc. Sur la droite, une porte desservait une buanderie étroite et toute aussi dépouillée.
Au moins elle a le mérite d’exister, songeai-je. C’est pas courant dans un appartement de cette surface.
Sur le conseil d’Henry, je retirai mes chaussures pour ne pas salir le tatami qui recouvrait la majeure partie du sol. Bon, les amateurs de déco appelleraient ça du jonc de mer, mais personnellement je trouvais que le terme de tatami cadrait mieux avec la zénitude que dégageait le salon de mon hôte mystère.
Au milieu de la pièce, une arche en pierre de parement séparait visuellement un salon de la salle à manger à l’angle de laquelle on apercevait une cuisine totalement ouverte.
Une méridienne, un grand canapé et une rangée de pouf en cuir sombre encadraient une superbe table basse. Un modèle unique, fabriqué à partir de bois récupéré d’une caisse de transport où une mappemonde avait été pyrogravée. L’artisan avait poussé le détail jusqu’à capitonner les rebords pour s’éviter les désagréments d’une collision impromptue.
Je souris au souvenir de toutes ces petites déconvenues domestiques que l’on expérimentait tous un jour, genre orteil contre table basse ou encore côtes contre coin de table.
Je continuai à déambuler dans la pièce, notant tous les petits détails comme je savais si bien le faire.
Le home cinéma à faire pâlir de jalousie mon gamer de frère. Les étagères de bois bruts d’une bibliothèque sur mesure qui s’imbriquaient les unes dans les autres pour former des motifs géométriques. La collection de littérature de l’imaginaire à peine entrecoupée de quelques bibelots stylisés dont une enceinte Bluetooth. Le mur de briques blanchies.
Tout y était tellement ergonomique et plus impeccablement rangé encore qu’on aurait pu s’y retrouver les yeux fermés.
Décidément, quel gars étrange.
Même le carillon posé sur le meuble télé ressemblait davantage à une œuvre d’art qu’à ces horloges hideuses de grand-mère.
Du coin de l’œil, je remarquai que monsieur Langler, sous ses airs impassibles, étudiait la moindre de mes réactions.
Je toussotai nerveusement.
Extérieurement, j’affichai une mine impénétrable, histoire de ne pas lui dévoiler trop rapidement mes cartes, mais intérieurement, je savourai cette visite.
J’avais toujours quelques réserves envers ce mystérieux colocataire, mais il fallait lui reconnaitre que c’était un homme de gout.
— C’est agréable n’est-ce pas ? me demanda monsieur Langler.
— Effectivement, vous avez une belle hauteur sous plafond. C’est peu commun pour un appartement sous combles.
Je continuai de flâner innocemment dans le séjour avec une curieuse impression de décalage. S’agissant d’un homme réfractaire aux travaux domestiques, je m’attendais davantage à un capharnaüm géant qu’à une propreté aussi méticuleusement ordonnée.
Ou alors le bonhomme a une femme de ménage redoutablement efficace… dans ce cas, pourquoi vouloir en changer ?
Quelle que soit l’explication, la réalité ne cadrait pas avec l’idée que je m’étais faite de ce neveu. À moins d’avoir interprété ses propos de travers.
J’étais perplexe.
Sous l’alcôve crée par la mezzanine, une cuisine à l’américaine, plus fonctionnelle encore que le salon, étendait son profil noir verni. Pas une machine ne sortait de l’alignement parfait du plan de travail. Pas un ustensile ne dépassait. Pas une tâche sur les plaques à induction. Pas même un torchon sale sur le bord de l’évier émaillé. Tout était parfait.
Il avait même été jusqu’à décorer les placards de poignées toutes différentes.
Remarque, ça doit être pratique pour se repérer le matin quand t’as la tête encore dans le pâté. Ou si t’as un creux la nuit et que tu veux pas qu’on te voit...
Je caressai du bout des doigts la rangée de placards vernis assortis à ceux de la cuisine qui occupaient l’espace libre sous l’escalier menant à l’étage.
— Pourquoi n’y a-t-il pas d’appliques ou de plafonniers ? lançai-je, feignant d’être distraite.
Ma question crispa légèrement monsieur Langler.
— Jérôme a les yeux sensibles, m’expliqua-t-il. Il n’apprécie pas les lumières trop vives. Mais les installations électriques existent et sont parfaitement aux normes. Si par la suite vous avez besoin d’un éclairage plus franc, il n’y aura qu’à retirer les caches au plafond et poser les luminaires.
— Je ne suis pas une grande adepte des lumières trop vives non plus, mais c’est bon à savoir.
Je continuai mon inspection minutieuse.
Chaque pièce avait un sol différent. Lames de parquet foncées, carrelage métro blanc, jonc de mer, moquette épaisse. Tant de matières et de textures différentes et pourtant, tout s’accordait harmonieusement sans excès ni faute de goût.
Devant la cuisine, une demi-douzaine de chaises en cuir à l’armature métallique formait comme une gangue de protection autour d’une grande table en chêne lustré aux rebords arrondis.
Décidément, ce mec doit être un grand maladroit pour protéger ses meubles comme ça.
Le mystère de ce colocataire potentiel s’épaississait, même si j’appréciais son sens du détail. Tout était étudié pour se faciliter la vie. Tout était impeccable. Une décoration urbaine et masculine qui parvenait tout de même à être chaleureuse et confortable.
Je gravis les premières marches de l’escalier et d’un regard, j’embrassai l’intégralité de la pièce de vie.
J’adorai cet appartement et ses 81 m² de classe tout en sobriété. Un vrai magazine de décoration. Élégant et propre, minimaliste mais cosy. Je m’attendais presque à voir surgir derrière le canapé la présentatrice de ces émissions de déco à la mode, tant l’aménagement de cet intérieur était soigné. Néanmoins, son goût presque pathologique pour le rangement m’interpelait un peu. J’avais du mal à imaginer que c’était un homme qui habitait ici. D’ailleurs, j’avais du mal à croire que quelqu’un habitait réellement ici.
Pas de tableaux. Pas de photos. Quelques petites lampes métalliques, posés çà et là pour seul éclairage.
Tout était si froid. Si lisse. Si anonyme. Sans âme. Même les objets personnels semblaient sans caractère.
Qu’est-ce que cela cachait ?
— Alors, que pensez-vous de votre visite ?
Je sursautai. Accaparée par mes pensées, j’avais presque oublié la présence de monsieur Langler dans mon dos.
— C’est un très bel appartement, même si je ne comprends pas toutes les subtilités de son agencement.
Henry se contenta d’un sourire pour toute réponse.
— Et donc pour le loyer comment ça se passe ? hasardai-je.
— Nous assumons les frais courants. En échange, vous assurez les tâches d’intendance quotidienne. Ménage, lessive, repassage, cuisine, courses. Bref des choses que vous feriez pour vous-même si vous viviez seule.
— Elle est où l’arnaque ?
— Il n’y en a pas. Comme je vous le disais, Jérôme n’est pas capable de s’en charger seul.
— Pourtant, l’état de l’appartement me suggère le contraire.
— C’est-à-dire ?
— Votre neveu semble assez maniaque. Et d’après mon expérience, ce genre de personne n’apprécie pas que l’on touche à ses affaires. Encore que soyons honnête, il n’y en a pas beaucoup.
— Je vous l’ai dit, vous comprendrez quand vous le rencontrerez.
Sérieusement ? Encore cette rengaine ? Qu’avait-il donc de si particulier ce gars-là ? Trois bras ? Des ventouses ? Un fauteuil roulant ?
Quoi ce que cette dernière possibilité semblait plutôt improbable, au vu de l’escalier.
N’ayant pas l’ombre d’une réponse, je reportai mon attention sur la suite de la visite. L’étage.
Le même jonc de mer que dans l’entrée recouvrait le sol de la mezzanine et des chambres.
Un couloir partiellement ouvert desservait trois portes. Sans surprise, j’y découvris deux chambres à nouveau tout droit sorties d’un magazine de décoration et une salle de bains. Baignoire balnéo et douche à l’italienne… Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne se refusait rien le garçon.
— Et la pièce du fond ?
— C'est le bureau de Jérôme. Il le verrouille toujours et pour l'instant vous n'aurez pas à vous en soucier. Idem pour sa chambre.
— Pourquoi c'est là qu'il enferme le corps de ses anciennes colocataires ?
Henry pâlit.
Je soupirai, levant les yeux avec un sourire blasée.
— Barbe Bleue, le petit cabinet, la sœur Anne dans la tour...
La perplexité d'Henry m'arracha un sourire.
— Laissez tomber. J'ai l'habitude que personne ne comprenne mes références.
Je ne m’attardai pas davantage. J’avais vu tout ce que je voulais. En dépit de ces quelques étrangetés de conception, ce logement comblait toutes mes espérances. La seule inconnue dans cette histoire, c’était ce mystérieux colocataire caractériel livré avec l’appartement.
Logiquement, entrer chez quelqu’un permettait de cerner les aspects les plus évidents de sa personnalité.
Malheureusement, ce fameux Jérôme restait une page blanche. Vide. Impersonnelle. Anormale. Superficielle. Un fantôme dans sa propre maison.
Sauf qu’il ne propose pas des bonbons ou un sort, mais du ménage ou un loyer. Et, pourquoi c’est son oncle qui s’occupe de lui trouver un colocataire d’abord ?
Je sais bien que je n’étais pas une référence en matière de confiance, en moi comme en les autres, mais une tâche avec de tels enjeux… j’imaginais mal la confier à une tierce personne. Si proche d’elle que je sois.
Décidément, cette histoire me semblait bien opaque. Trop opaque.
Qu’est-ce que je ne voyais pas ?
— Dites-moi Monsieur Langler, votre neveu existe-il vraiment ?
Il pâlit de façon inquiétante.
— Pourquoi me posez-vous cette question ?
— Je ne sais pas. La propreté quasi chirurgicale des lieux. Le rangement millimétré. On dirait un appartement témoin. C’en serait presque à se demander si quelqu’un vit vraiment ici. Malgré cela, vous me décrivez votre neveu comme incapable de s’acquitter des corvées ménagères. Alors j’ai quelques réserves.
Henry grimaça, soudain mal à l’aise.
— Vous pensez que je me moque de vous ?
— Disons que je me questionne sur la crédibilité de votre proposition. Parce que de mon point de vue, soit votre neveu n’existe même pas et vous n’osez pas m’avouer qu’en réalité vous cherchez simplement une personne pour vous tenir compagnie, ce que je pourrais tout à fait comprendre. Soit, vous êtes sérieux, mais vous ne jouez pas franc jeu avec moi.
— Jérôme est bien mon neveu. Et notre proposition est honnête.
— Alors pourquoi faire tant de mystères ?
— La situation de Jérôme est compliquée. Il est très pris par son travail, raison pour laquelle je n’ai pas jugé nécessaire qu’il assiste à ce premier rendez-vous.
— Pas nécessaire ?
— Jérôme est quelqu’un de peu conventionnel et sauvage. Il n’est pas méchant, mais avec son caractère particulièrement rude, la cohabitation pourrait être compliquée.
Je fronçai les sourcils, craignant de comprendre.
— Dois-je en conclure que ce projet lui déplaît, mais qu’il n’a pas son mot à dire ?
— D’une certaine manière, mais les choses sont légèrement plus complexes qu’il n’y parait.
Je le gratifiai d’une moue perplexe.
— Pourtant, il est majeur, alors pourquoi est-ce vous qui prenez la décision pour lui ? Serait-il sous tutelle ? Ou peut-être a-t-il un handicap physique ou mental ?
L’étonnement lissa les rides sur le visage d’Henry. Cela ne dura qu’une seconde avant que son sourire reprenne sa place.
— Vous analysez toujours tout comme ça ?
— Oui, à fortiori quand il est question de mes intérêts.
Henry me sourit, mais ses yeux me détaillaient froidement.
— Laissez-moi vous poser une question. Si vous êtes à ce point convaincue que je tente de vous arnaquer, pourquoi restez-vous ?
— Disons que pour l’instant j’essaie de me faire une opinion objective de la situation.
Et ton attitude ne me rassure pas du tout !
Malgré tout, mon instinct semblait disposé à lui faire confiance. J’avoue que cela me dépassait. Alors, je préférais le museler.
— Et qu’attendez-vous exactement de cette colocation ? insista-t-il.
— En toute franchise, j’ai besoin de m’éloigner de mes parents, mais je n’ai pas les moyens d’assumer seule le prix d’un loyer.
— Besoin au point d’accepter la première annonce venue ?
Je grimaçai.
Objectivement, j’aurais voulu dire que oui, mais c’eut été un mensonge. Je décidai donc de me montrer transparente avec lui, après tout, je n’avais rien à perdre.
— Il n’est pas dans ma nature de prendre une décision que je n’aurais pas mûrement étudiée sous toutes les coutures. Mais nos relations sont compliquées, alors vous comprendrez que je ne peux pas me permettre de me tromper. Pour ce qui est du reste, exception faite du mystère incompréhensible que vous entretenez sur votre neveu, l’appartement me plait et je suis disposée à faire les efforts nécessaires pour que ça marche, mais j’attends que ce soit réciproque.
— Parfait. Dans ce cas, nous devrions pouvoir nous arranger.
— À condition de rencontrer votre neveu.
— Il va sans dire.
Son sourire s’élargit et il ajouta :
— Plus notre conversation avance et plus je m’aperçois à quel point vous êtes…
— Bizarre ?
— Je dirais plutôt hors norme, un peu comme Jérôme.
Je pâlis. J’avais remarqué qu’il m’étudiait discrètement. Jamais je n’aurais imaginé que j’étais si transparente. Une boule se forma dans le fond de ma gorge. Cette sensation de décalage, personne ne la percevait. Même moi je ne la comprenais pas pourtant, ce parfait inconnu l’avait remarqué. Cela me mettait mal à l’aise.
— Vous devriez pouvoir vous entendre, en conclut-il.
— Nous verrons cela. En attendant, je vais réfléchir à tout cela à tête reposée et je vous recontacte dans quelques jours.
Ces quelques mots roulaient étrangement sur ma langue. Que ne les avais-je déjà entendus au cours de mes démarches professionnelles.
On étudie votre CV et on vous recontacte dans quelques jours.
Ces petits mots tout simples procuraient un tel sentiment de puissance. L'illusion si douce qu'à cet instant précis c'était nous qui tenions le destin dans le creux de notre main et pas l'inverse.
Même si pour ma part, c’était tout vu.
Je n’avais aucune raison de m’embringuer dans cette histoire alambiquée, mais je voulais quand même m’accorder un peu de temps pour faire le point avec moi-même. Juste histoire de ne pas passer à côté d’une opportunité par simple apriori.
Je remerciai poliment monsieur Langler pour cette visite, mais au moment de sortir de l’immeuble, je me retournai pour lui demander :
— Par curiosité, vous avez reçu beaucoup de réponse à votre annonce ?
— Par le biais du journal, vous êtes la seule.
Je souris.
Donc la balle est dans mon camp.
En le quittant, je réalisai qu’une heure et demie s’était écoulée depuis mon arrivée.
Inutile d’espérer rentrer discrètement avant mes parents. Sur le retour, je me peaufinai donc un alibi pour leur cacher ce rendez-vous.
Sans surprise, aussitôt que je franchis le seuil des pénates familiaux, ils me tombèrent dessus.
— Où est-ce que tu étais partie traîner encore ? me demanda mon père. Je croyais que tu devais déposer ta voiture au garage en début d’après-midi ?
— J’y suis allée. Et après, je suis sortie boire un verre avec une copine.
— Tu n’avais rien de mieux à faire ? me reprocha ma mère. Je sais pas moi comme chercher du travail par exemple.
— Et tu imagines les emmerdes si tu avais aussi beugné la voiture de location ? surenchérit mon père.
J’ouvris la bouche, prête à répliquer, mais je me ravisai au souvenir de notre conversation de la veille. Quoi que je dise, j’aurais tort, alors autant éviter les frais.
Au lieu d’ergoter vainement, je m’enfermai dans ma chambre, excédée par leur intransigeance. J’enfouis ma tête profondément dans mon oreiller et je hurlais tout mon saoul pour évacuer colère et frustration.
Depuis toujours, je m’efforçais d’être une fille modèle. L’archétype de la jeune femme bien sous tous rapports.
Bac : obtenu avec les félicitations du jury.
Permis : réussi haut la main.
Voiture : acquise au jour décidé par le conseil familial.
Études : longues et difficiles, mais surtout proche domicile. Parce que sérieusement, quelle idée qu’une enfant de presque 20 ans alors se sente pousser des désirs de liberté.
Au contraire, mieux valait museler sa confiance pour la modeler à l’image des gens tous gris qui peuplaient le vaste monde.
Voilà ce qu’ils avaient fait de moi.
Une personnalité hors norme écrasée par le carcan de la normalité tissé autour d’elle au fil des ans. Une personne meurtrie par d’invisibles blessures qui se débattait avec elle-même dans l’indifférence générale.
Aujourd’hui, ma vie ressemblait peut-être à un champ de ruines, mais c’était à moi de mener mes combats. De reconstruire. D’avancer. Et pour cela, je devais faire mes propres choix. Trouver ma place.
Mais où ?
Je repensais à monsieur Langler et cette visite déconcertante.
À travers le prisme du comportement parental, sa proposition me semblait déjà moins douteuse qu’une demie-heure plus tôt.
Oui, il restait de nombreuses zones d’ombre, mais je voulais encore croire qu’elle cachait peut-être une belle opportunité. La perspective de mon indépendance. Ma liberté.
Néanmoins, il restait la question de ce mystérieux neveu.
Vu le standing de l’appartement et l’apparence soignée de son oncle, il venait probablement d’une famille aisée. Mais en me fiant aux dires de monsieur Langler, je n’arrivais pas à décider s’il tenait plus du marginal trop obsédé par son travail pour s’inquiéter des choses du quotidien, ou du maniaque trop inadapté à la société pour s’assumer seul.
Dans un cas comme dans l’autre, ce fameux Jérôme m’apparaissait comme un homme atypique. Et j’aimais les gens capables de penser hors des moules qu’on leur imposait.
Au point d’accepter cette coloc’ juste pour le plaisir d’emmerder les parents ?
C’était tentant, mais sur le papier, ça ressemblait quand même à un mauvais calcul. Qui ramasserait les pots cassés si cette histoire tournait à l’eau de boudin ?
Ce serait moi. Et je n’avais pas les épaules pour encaisser ce genre de déconvenue.
Alors que faire ? Abandonner simplement ou s’accrocher ?
Comme à chaque fois que j’avais besoin d’un conseil objectif, je décrochai mon téléphone pour questionner Lilie, ma meilleure amie. Que dis-je mon exacte opposée. Féminine, épicurienne, indépendante, pas ponctuelle pour un clou, mais toujours présente en cas de besoin.
En raccrochant, j’avais une nouvelle perspective sur cette colocation. Lilie prétendait que je me fiais trop aux attentes des autres et pas assez à mes besoins. Et elle avait raison.
J’étais fatiguée de m’interdire de vivre simplement ma vie. De faire mes propres expériences. Mes erreurs. Tout ça pour plaire à des personnes qui ne me regardaient même pas. Mais après tout, pourquoi me prendrait-on au sérieux, si moi-même je me complaisais dans le rôle de l’éternelle adolescente ?
Il était temps de m’affirmer.
Et cette annonce, c’était comme un test.
Une lutte entre ma raison et mon instinct.
La première me criait de renoncer. Le second voulait accepter.
D’ordinaire, la raison l’emportait systématiquement. Je n’avais ni l’audace, ni la confiance en moi pour laisser les pleins pouvoirs à mon instinct.
Mais cette fois quelque chose me poussait à dépasser mes réticences, juste histoire de voir ce qu’il en ressortirait.
Serait-ce un échec comme le prévoyait ma raison ? Ou un nouveau départ comme l’espérait mon instinct ?
Je ne risquais rien à essayer de le découvrir.
Après tout, si on ne choisissait pas sa famille, on pouvait toujours choisir son colocataire.
Et c’était bien ce que je comptais faire. Que j’accepte ou non, ce choix était le mien. Et j’explorerai cette piste jusqu’au bout.
J'ai dévoré tes chapitres. Il y a des formulations un peu maladroites, par endroit, mais ça m'a pas empêché de me plonger immédiatement dans la tête de ta protagoniste. Je la trouve vraiment... Bien construite. Très réaliste, avec beaucoup de nuances. On dirait une vraie personne avec qui on discuterait, c'est assez étonnant.
Cette histoire de collocation peut paraître assez classique, au premier abord, mais y a vraiment un truc qui fait qu'on accroche direct. Je pense que ce qui me plaît le plus, c'est le caractère de ta narratrice. Elle ajoute une vraie touche de fraîcheur, avec sa franchise et ses doutes.
J'ai vraiment hâte de découvrir la suite ! Et Jérôme ! Qui sera sans doute assez revêche au premier abord... J'imagine déjà comment le côté direct de Sasha va pouvoir le sortir de ses habitudes bien huilées. ^^'
merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire. Je suis ravie que ta lecture t'ai plu comme ça. Effectivement, il reste encore quelques imperfections, mais comme tu dis, je voulais une héroïne au plus proche de la vie réelle sans virer dans le pathos ou l'autoflagellation
Une petite tranche de vie feel good que j'ai vraiment pris plaisir à écrire. Du coup, je suis contente que ça se ressente à la lecture et que tu aies accroché. J'espère que la suite te plaira autant parce que oui, entre Jérôme et Sacha, ça fera parfois des étincelles.
En tout cas, merci d'être passée.
A peluche ^^