Même si l’Empereur n’avait pas réussi à faire le moindre mal à Seru, et qu’il ne lancerait pas un avis de recherche galactique ni la moindre prime sur sa tête, afin d’éviter de donner le moindre espoir aux opposants de l’Empire, l’érudit savait que Sidious pouvait lui mener la vie dure, et l’empêcher de mener à bien ce pourquoi il était toujours en vie, l’accumulation de savoir. Et mieux encore, Seru savait que l’empereur détenait des documents, parchemins, holocrons, et autres reliques vieilles de milliers d’années, et le savoir accumulé durant le millénaire dans l’ombre. En fin de compte, avoir l’Empereur comme allié, ou comme “neutre” n’était pas indispensable, il pouvait faire sans, le jour viendrait où quelqu’un se dresserait contre lui, et il pourrait récupérer son savoir, mais l’avoir en ennemi n’était pas non plus dans son intérêt. Peut-être pourrait-il manipuler le seigneur noir pour lui voler ses connaissances... Mais pour l’heure, le seul savoir qui l’importait se trouvait toujours sur l’œcuménopole, plus précisément, dans le bâtiment encore fumant du district fédéral, le Temple Jedi. Seru se prit lui-même à ne penser qu’à lui et ses recherches, plutôt qu’au sort de la Galaxie, avant de secouer la tête, il n’était plus, depuis bien longtemps, celui qui devait mener la Galaxie à la paix, d’ailleurs, c’était une mission impossible.
Arrivant à quelques dizaines de mètres du bâtiment, Seru sentait l’atmosphère devenir plus pesante, se baissant pour observer la situation, il vit rapidement que le Temple était quasiment vide vu de l’extérieur, mis à part quelques soldats de la 501ᵉ Légion et de la Garde de Coruscant restés là pour surveiller. L’érudit se redressa avant d’avancer calmement vers le grand escalier menant à l’entrée principale du bâtiment.
— Halte ! ordonna un clone de la garde. Faites demi-tour, cette zone est interdite d’accès.
— Je sais bien, soldat, répondit Seru.
« Mais je dois entrer, et vous allez me laisser entrer sans poser de question, ajouta-t-il en usant de ses pouvoirs de persuasion.
— Je vais vous laisser entrer sans poser de question, répondit doucement le clone en s’écartant du chemin.
Montant calmement les marches, Seru observa les statuts des quatre maîtres fondateurs du Temple Jedi avant de continuer son chemin vers l’entrée proprement dite du bâtiment. Il traversa l’immense “couloir” d’entrée du Temple Jedi, de part et d’autres duquel se trouvaient d’immenses colonnes en pierre, il observait le sol sur lequel étaient encore allongés des dizaines de Jedi, Seru ressentait encore la douleur et la détresse de leur âme, avant de tomber.
— Abattus par leur propre aveuglement, pensa-t-il.
Il s’arrêta à côté d’un corps qui le marqua, la Force y était encore présente en grande quantité, même après plusieurs heures sans vie, il s’accroupit, observant une jeune femme aux cheveux argentés de vert vêtue, blessée au niveau du cœur. Seru sentait que contrairement aux autres Jedi, elle avait rejoint la Force paisiblement, l’accueillant comme une amie. Il passa sa main au-dessus du corps, utilisant son pouvoir, il parvint à revoir les quelques derniers instants de cette jeune femme, une immense puissance dans la Force, une conviction inébranlable et une volonté de sauver le plus grand nombre, l’archétype parfait du Jedi, la figure du grand maître, oui, c’était elle, c’est certain.
— Alors c’est vous, Satele, dit-il doucement. Vous l’aimiez, n’est-ce pas ?
Avant de se relever, l’historien posa son regard sur le sabre laser se trouvant à côté de la jeune femme, un manche courbé, des gravures complexes et un métal pur. Il le prit dans sa main, l’observant un instant.
— Une poignée incurvée ? se demanda Seru. Étonnant pour une pacifiste… Oh… Je comprends, ce n’était pas le vôtre, mais celui de votre maître.
Il repensa à la vieille tradition Jedi de la concordance de Féauté, consistant à échanger son sabre laser avec un autre Jedi en signe de confiance absolue. Il continua de l’observer, avant de l’attacher à sa ceinture, à côté du sien. Il continua alors son chemin à travers le temple, contournant les trous d’explosion et prenant soin d’enjamber les corps sans vie des clones et des Jedi. Il observait cette architecture qu’il n’avait pas vue depuis plusieurs millénaires, lors du sac de coruscant par l’Empire Sith Ressuscité, en fin de compte, cela n’avait pas beaucoup changé, tout avait été reconstruit à l’identique, mais de nombreuses pièces utiles avaient été rajoutés par la suite. Il arriva finalement à l’endroit qui l’intéressait le plus, les archives. Seru observa un instant un immense réceptacle vide, qui devait contenir un objet très imposant, mais qui avait probablement été dérobé par les clones, ce que Seru ignorait, c’est qu’il s’agissait de l'emplacement du Grand Holocron du Temple Jedi. L’érudit entra dans les archives, d’immenses rayons d’hololivre, une très ancienne technologie ressemblant à des sortes de petite disquette de données, il était impressionné, malgré l’immense quantité d’archives qu’il possédait lui-même, les archives Jedi étaient immenses, des milliers d’informations stockées depuis des milliers d’années. Sortant un datacron d’une des poches de sa ceinture, l'homme entreprit de le connecter au serveur central des archives afin de récolter une quantité immense d’information, qu’il éplucherait, traduirait, et analyserait avant de le mettre dans ses propres archives. Tandis que le transfert se faisait, Seru s’éloigna, marchant humblement dans le Temple, il se demanda si la Tour centrale abritait toujours les reliques de l’Ordre, il s’y dirigea.
— Militaires idiots, pesta-t-il. Ils ont détruit l’ascenseur.
En effet, la cage de l’ascenseur était encore fumante, totalement hors service. Seru s’en approcha et pénétra à l’intérieur. Il attrapa son sabre laser, l’allumant, projetant une lumière d’un blanc pur tout autour de lui, il entreprit de découper le haut de la cage avant de sauter sur le toit de cette dernière, rangeant son sabre laser. Réfléchissant, il n’avait qu’une solution, escalader.
— Par tous les esprits, souffla Seru. J'ai horreur de ça.
L’historien détacha un grappin de sa ceinture, et visa le haut de la tour, projetant avec une grande puissance un crochet qui s’accrocha presque à son objectif. Laissant alors le mécanisme faire son travail, Seru gravit le tunnel de l’ascenseur. Il arriva bientôt en haut, et profitant de l’élan que lui donnait son outil, il se propulsa jusqu’en haut de la tour, se réceptionnant parfaitement.
— Intrus détecté ! dit un droïde en tirant sur Seru.
— Droïde ! grogna l’homme en sautant pour éviter le tir, avant d’utiliser la Force pour broyer les circuits du robot. Je déteste les droïdes.
Compte tenu de la présence de ce droïde, il semblait que les hommes de l’Empereur n’étaient pas encore venus ici pour piller les inestimables reliques se trouvant à l’intérieur. Seru ne pu qu’être impressionné par les richesses de l’Ordre Jedi, il reconnut des objets qu’il croyait détruits ou perdu depuis des centaines d’années, même des artefacts Sith bien plus dangereux que n’importe quelles armes actuelles.
— Par la Force, dit-il. C’est fantastique.
Seru se décida à prendre un certain nombre de livres, de textes gravés, ainsi que les reliques les plus dangereuses, avant de quitter les lieux, le moins de choses possible devaient tomber entre les mains de l’Empereur. Il changea plusieurs fois de datacrons, les archives étant tellement immenses qu’il fallait un stockage énorme pour tout récupérer. Avant de partir, il s’avançait vers une porte ronde et lourde scellée par la Force, après l’avoir déverrouillé sans mal, Seru y pénétra et découvrit l’immense crypte des holocrons du Temple. Cette pièce, sans lumière, contenait des dizaines de petits cubes de données que seuls des utilisateurs de la Force pouvaient ouvrir, émettant une légère lueur bleutée, l’homme était fasciné. Malheureusement, il ne pouvait pas tout emporter, alors il observa les holocrons, afin de déceler s’il en trouvait un que la Force lui indiquerait de prendre. Il ressentit l’aura qu’il avait observé tout à l’heure, celle de Satele, alors qu’il s’approchait d’un des cubes, il s’arrêta devant et le prit doucement dans ses mains. Il trouva également de très anciens holocrons ayant appartenu à Atris, Avar Kriss, ou même Yoda, il prit ces trois en plus avant de quitter la salle, la refermant soigneusement. Il rebroussa finalement chemin, repassant par le couloir d’entrée, sa tenue remplie à craquer de reliques sacrées. Alors que Seru allait quitter le Temple, il s’arrêta un court instant, pensif, et se retourna, posant son regard sur le corps devant lequel il s’était arrêté à son arrivée, le corps de Satele.
— Tu aurais apprécié que l’on fasse cela pour toi, se dit-il.
Il finit par soupirer et retourna à son chevet, prenant le corps du Jedi dans ses bras, comme on porterait une mariée, avant de quitter le Temple. Quelques heures plus tard, les Maîtres Kenobi et Yoda vinrent au Temple, avec pour objectif de désactiver le piège Sith demandant aux Jedi encore en vie de revenir sur Coruscant. Lors de leur visite, ils furent d’abord soulagés de voir que le corps de Satele ne s’y trouvait pas, mais Yoda ajouta qu’il ne sentait plus le pouvoir de Satele dans la Force, ce qui les inquiéta, était-elle retournée à la Force, auquel cas, elle était morte ailleurs, ou quelqu’un avait-il déplacé son corps ? Ou pire, s’était-elle coupée de la Force ? Ou plus étrange, avait-elle perdu ses pouvoirs pour une raison particulière ?
À suivre…