Autrefois une planète à la végétation luxuriante sur une grande partie de son territoire, Tython fut, suite à la guerre galactique opposant la République et l’Empire Sith, touchée par une terrible catastrophe et devint, dès lors, saturée en énergie du côté obscur. Mais, dans les années qui suivirent la disparition présumée des Sith, quelques Jedi construisirent une académie sur Tython, malgré l’omniprésence du côté obscur, ce qui contribua à affaiblir son pouvoir et à faire revenir une certaine végétation autour du lieu de l’ancien Temple Jedi. Malgré tout, l’académie fut abandonnée, et Tython oubliée, jusqu’à ce que Satele et son équipe la retrouve, et y fonde un Temple destiné à une formation très centrée autour de la Force. Après ces quelques années, les arbres, les fleurs, l’herbe et l’eau avaient refait leur apparition. Le vaisseau de Seru sorti de l’hyperespace en orbite de la planète, relâchant un instant sa concentration, il avait suivi la Force à travers cette dimension de l’espace-temps jusqu’à Tython. Cependant, à l’instant où il revint dans la dimension réelle, il se retrouva face à des centaines de débris de toute taille, qui frappèrent la carlingue de son vaisseau, il reprit cependant les commandes juste à temps pour effectuer un virage en tirant de toutes ses forces sur le manche pour éviter un immense morceau métallique.
— Qu’est-ce que… se demanda-t-il.
— L’Acclamator a explosé, fit Iris dans la radio, sortant tout juste de l’hyperespace, elle aussi.
— Ils l’ont pas loupé celui-là, ajouta Kelborn.
— En effet, dit Seru. Au moins nous aurons assez peu de résistance.
En effet, Iris avait vu juste, l’Acclamator, autrefois fleuron de la flotte de la République, n’était à présent qu’un immense tas de débris éparpillé en orbite autour de la planète. Il semblait que quelque chose l’avait détruit, mais la question était, qu’est-ce qui l’avait détruit ? La planète ne paraissait pas équipée de système de défense antiaérien assez puissant pour détruire un destroyer stellaire de cette envergure. En réalité, la seule hypothèse valable était une explosion interne. Espérant en avoir le cœur net, les deux vaisseaux descendirent vers la surface de la planète. Seru survola rapidement les abords de la nouvelle Académie Jedi, construite là où se trouvait la maison des maîtres, du temps de l’Empire Sith Ressuscité. Accolé à une montagne, surplombant un immense lac, le bâtiment était très différent de celui qu’il avait connu. Monté sur répulseur, et soutenu par le flanc de la montagne, on pouvait voir dépasser une plateforme de navette reliée par un court chemin au bâtiment en forme de cylindre, probablement d’une quarantaine de mètres de haut. Sur le toit se trouvait une immense porte en métal qui devait servir pour l’accès aux hangars. Malheureusement, il était impossible de se poser sur la plateforme extérieure ou sur le toit, tous deux recouverts de canonnières carbonisées.
— Suivez-moi, dit Seru à la radio avant de changer de cap, se dirigeant vers les montagnes.
Les deux vaisseaux se posèrent à quelques secondes d’intervalles sur l’un des seuls endroits à peu près appropriés pour se poser dans ces montagnes escarpées. Sortant de son intercepteur, Seru observa avec plaisir la planète, ce paysage montagneux enneigé, contrastant avec la forêt éparse et verdoyante visible à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de là. Cette planète, berceau des ordres Jedi et Sith était somptueuse, et l’érudit se plaisait à y revenir au cours de ses périples à travers la galaxie.
Carsha sourit en posant les pieds sur la neige fraîche des montagnes. Elle se rappela comment elle fut subjuguée par la beauté de Tython lorsque son maître l’amena ici pour la première fois. À l’époque, elle n’avait jamais rien vu de tel. Bien sûr, elle avait vu de beaux paysages durant sa formation avec son maître, mais rien de comparable à ça.
— C’est magnifique, n’est-ce pas ? lui sourit son maître.
— Oui ! s’exclama Carsha, joyeuse. Merci maître !
— Tu viens Carsha ? demanda une voix dans son esprit.
— Hein ? dit la chevalière en sortant de ses pensées, son regard se posant sur Iris, elle s'aperçut en même temps qu’elle avait revécu le souvenir marquant de sa première venue sur la planète. J’arrive.
— J’avais jamais rien vu de tel, fit Kelborn, s’arrêtant à côté de Seru.
— Cette planète est une parenthèse dans la galaxie elle-même, dit l’érudit. Elle est passée d’une planète magnifique en proie aux caprices de la Force, à une planète luxuriante et paisible, puis un désert sans vie, avant d’être ainsi.
— J’veux bien vous croire, j’y comprends pas grand-chose aux trucs de la Force, rétorqua le mandalorien. Le grand maître a pourtant passé du temps à discuter de ça avec moi, mais c’est pas simple votre histoire.
— Je le conçois, admis Seru. Mais avouez tout de même que c’est magnifique.
— Ouaip c’est beau, répondit-il.
Les quatre équipiers se rassemblèrent côte à côte, surplombant le toit de l’académie Jedi d’une vingtaine de mètres. Bien que parsemé de TIO/BA républicaines carbonisées, il y avait largement de quoi se réceptionner, alors, Seru, sans demander l’avis des autres du groupe, sauta, son corps prenant de la vitesse dans le sifflement dans l’air, avant d'atterrir souplement sur ses deux jambes, se baissant pour s’amortir, suivant, les deux Jedi firent de même, bien que Carsha se rattrapa mal sur ses jambes, et atterri sur ses fesses, sous le rire un poil moqueur d’Iris, et de Kelborn qui arriva quelques secondes plus tard avec son jet pack dorsal. Iris s’avança, observant les transports de troupes calcinés, sur le sol, des dizaines de soldats clone de la garde, et finalement peu de Jedi, ce qui réjouit les deux chevalières.
— L’entrée a été scellée de l’intérieur, observa Seru en prêtant son attention à l’immense trappe du hangar.
— Ce n’est pas un souci, répliqua Iris en découpant une grille d’aération avec son sabre et en sautant à l’intérieur.
— Quelle entrée peu civilisée, soupira Seru.
— On aurait pu passer par l’entrée aussi, dit Carsha.
— Je sais, c’est ce qu’aurait dit Satele, dit l’écho de la voix d’Iris dans le conduit. Mais je ne suis pas elle, je n’aime pas spécialement attendre à l’entrée de me faire tuer. Et puis, c’est discret.
— Ah ça… dit la jeune chevalière avant de sauter, elle aussi, dans le conduit, se mettant à ramper.
— Après vous, dit Seru à Kelborn.
Les deux derniers s’introduirent finalement dans le conduit d’aération, rampant lentement. Ils passèrent devant des petites grilles laissant une légère vision des couloirs circulaires de l’académie ; construite en cylindre, les couloirs s'avéraient suivre le même schéma, avec autour des pièces donnant vers l’intérieur du cylindre, et d’autres vers l’extérieur, loin d’être horrible à la vision, c’était surtout très fonctionnel, et on doit l’avouer, pratique en cas d’assaut, bien plus que des couloirs en ligne droite. Ils finirent par arriver tomber dans ce qui paraissait être la salle du Conseil, elle semblait tenir dans un étage à elle seule, elle donnait une excellente vision sur les lieux environnants. Mais cette contemplation fut de bien courte durée, car trois Jedi allumèrent leur sabre dans leur direction.
— Pas un geste ! cria une Jedi Twi’lek à la peau verte, au centre de la formation.
Seru observa leurs assaillants, ils faisaient presque pitié à voir. La plus âgée était cette Twi'lek aux longues lekkus pendant derrière sa tête, qu'il jugea avoir la vingtaine. Elle était entourée d'une jeune Miraluka, proche-humaine, portant un bandeau sur ses orbites vides, et d'un jeune humain, qui ne devait pas avoir dix ans. Il aurait pu facilement les maîtriser, mais jugea-t-il bon de ne pas envenimer la situation.
— Discret, dis-tu ? demanda Seru en levant les mains en signe de reddition.
— Oh, ça va hein, répliqua Iris.
— Qui êtes-vous ? demanda la Jedi, les menaçant toujours de son sabre.
— Des alliés, dit Carsha en s’avançant. Je suis Carsha Beanor, chevalière de la Répu… De l’Ordre Jedi.
« Voici Iris, chevalière, elle aussi, Kelborn, un chasseur de prime mandalorien, et Seru, un ami d’Iris.
— Bien sûr, Carsha, dit la Twi’lek soulagée. Tu es la Padawan de Maître Satele. Nous pensions être les seuls survivants. Je suis Alora, voici Aria, Padawan Miraluka, et Perell, initié.
— J’étais, se crispa-t-elle, serrant doucement le poing.
— Oui, bien, dit Iris en se raclant la gorge. Ce n’est pas complètement faux, nous sommes sûrement les seuls survivants du Temple de Coruscant.
— Mais… et le Haut Conseil ? demanda la Twi’lek.
— Mort ou disparu, soupira Iris.
— Oh non… souffla Alora. Ici aussi, les maîtres se sont sacrifiés pour nous… Je suis la seule chevalière encore en vie…
— Alors, tu es la responsable ici ? demanda Iris.
— En quelque sorte, admit la Twi’lek. Les clones étaient très bien entraînés, ils nous ont pris par surprise. Suivez-moi.
Le petit groupe suivit Alora dans les escaliers du Temple alors que les autres Jedi fermèrent la marche derrière eux. Ils se retrouvèrent bientôt dans la salle principale du bâtiment, circulaire, elle aussi, avec autour quelques pièces importantes comme un espace médical, une petite salle d’archives, et des petits bureaux pour étudier. Deux Jedi retournèrent voir un initié blessé dans la baie médicale, Seru marcha calmement en direction des archives, Kelborn se mit dans un coin pour nettoyer son arme, tandis qu’Alora restait avec Iris et Carsha.
— Qui est-ce ? demanda la Twi’lek en regardant Seru qui étudiait quelques documents des archives.
— C’est un peu compliqué à expliquer, répondit Iris. Mais c’est un vieil ami.
— Il est vraiment de notre côté ? Son aura est… troublante.
— Du moment que tu ne l’insultes pas en le comparant aux Jedi ou aux Sith, et que tu respectes la Force, tu n’auras aucun problème.
« Mais oui, ajouta-t-elle, c’est déroutant.
— Il suit la volonté de la Force alors ? Intéressant.
— Aussi intéressant que vos archives, je dois dire, intervint Seru qui s’était approché en silence.
Cette arrivée fit sursauter Carsha, entraînant un rire des deux autres Jedi, et un sourire satisfait sur le visage de l’historien.
— Je dois dire que je n’y mets les pieds que pendant mes rondes de sécurité, répondit Alora. Mais vous avez raison.
— Vous avez tort, la connaissance est la base de toute chose, sans elle, nous sommes en partis aveugle.
« Quoi qu’il en soit, une question me taraude. Comment vous êtes vous occupé du destroyer stellaire ?
— Oh ça, une magnifique idée de maître Coleman Kcaj, qui a lancé le processus d’autodestruction de l’Acclamator. Une chance qu’il se trouvait à bord à ce moment-là.
— Ingénieux, fit Seru. Dernière question, toutes les balises de repérage ont bien été détruites ou désactivées ?
— Euh… Oui, pourquoi ?
— Eh bien parce que dans tous les cas, vous allez devoir quitter les lieux, dans le meilleur des cas, vous avez une dizaine d’heures de marge, dans le pire, deux tout au plus. Parce que l’Empire va revenir.
— Même les balises des chasseurs ? demanda Carsha.
— Je… Oh non ! s'exclama Alora. Aria a utilisé son chasseur pour examiner les débris de l’Acclamator !
— C’est à se demander ce qu’on vous apprend dans cette shabla d’académie. Quand a-t-il décollé ?
— Euh… Il y a deux heures tout au plus.
L’historien se mit à marcher en réfléchissant, calculant rapidement à base d’ordre de grandeur le temps que pourrait mettre le vaisseau le plus rapide de la République, aujourd’hui l’Empire, pour arriver sur Tython depuis Coruscant. Il s’accroupit et sortit d’une des poches de sa ceinture un petit morceau de pierre noire. Seru se mit à écrire rapidement sur le sol quelques calculs, sous le regard incrédule des trois femmes.
— Quarante minutes, dit-il finalement en se redressant.
— Hein ? s’étonna Carsha.
— Nous avons au grand maximum quarante minutes avant que des vaisseaux impériaux n'émergent de l’hyperespace.
— Comment… ? demanda Alora.
— On s’en fout de comment il a fait, s’exclama Iris. Prenez vos affaires et rejoignez-nous à nos vaisseaux, on se tire de là.
Acquiesçant, Alora se rua vers la baie médicale pour donner ses consignes aux autres Jedi, tandis qu’Iris et Carsha partirent en courant jusqu’au toit, suivit de Seru qui effaça ses calculs d’un mouvement de la main, créant un peu de vent grâce à la Force. Une fois sur le toit, l’historien s’accroupit et donna une impulsion sur le sol, cette dernière le propulsa sur la falaise plus haut, les autres le suivant quelques instants après. Iris quant à elle aida à propulser le blessé sur la crête.
— Waaaaah doucement ! cria le Jedi blessé.
— Oh ça va, fais pas ta chochotte ! rit Iris en reposant le Jedi au sol.
Alora arriva quelques instants plus tard, les bras chargés de quelques vieux holodisques et des sabres de Jedi tombés au combat.
— Tu as l’intention de ramener tout le Temple avec toi ? railla Iris.
— Non mais ça peut être utile, je pense, fit-elle en se dirigeant vers le vaisseau d’Iris.
— Un sabre, ça pourrait être utile, dit simplement Kelborn.
— Je vous mets au défi d’arriver à vous en servir sans entraînement, répondit Seru.
— J’avoue que c’est la galère au début, ajouta Carsha.
Tandis que la petite équipe discutait calmement, un Venator sorti de l’hyperespace. Seru tourna la tête vers le ciel, ne pouvant qu'observer avec dépit qu'il s'était trompé dans ses calculs. Un léger vent de panique souffla dans le petit groupe.
— Le meilleur pilote, avec moi, fit Seru. Les autres dans la navette d’Iris.
Alora fit toute désignée pour le seconder dans ses manœuvres, tandis que le reste des Jedi ainsi que Kelborn se pressèrent dans le vaisseau de la chevalière. Ce dernier décolla en premier. Seru s'installa à la place de gauche, place du pilote principal.
— Prenez les commandes des canons, dit-il. Je vais piloter et vous facilitez la vie.
— Mais il n'y a que des canons avant ! S'exclama la Twi'lek après avoir observé le tableau de bord.
— C'est un chasseur autant qu'un vaisseau cargo, ou de transport, répondit l'homme aux cheveux gris en décollant à la suite d'Iris. Il en a plus dans le ventre qu'il ne le laisse penser.
Seru poussa les moteurs pour passer devant Iris en faisant une vrille au passage. Le vaisseau fendait l’air à une vitesse étonnante pour une taille telle que la sienne. Le commandant de bord appuya sur quelques boutons pour augmenter la puissance des déflecteurs avant alors qu’il traversait la dernière couche de l’atmosphère. À dire vrai, Alora était assez impressionnée qu’il puisse piloter ce vaisseau tout seul, en règle générale, ce genre d’appareil devait avoir au moins deux personnes en continu pour être manié correctement, pourtant Seru avait l'habitude de tout faire seul.
— Je prends les tirs, dit-il à Iris par la radio. Passes en supraluminique à mon ordre, je t’envoie les coordonnées.
— Hm, bien, répondit-elle. Tâchez de ne pas arriver en retard.
— Jamais, cela serait bien impoli.
Le Venator ne tarda pas à sortir ses chasseurs et à faire feu sur les deux vaisseaux. La grande majorité des tirs furent dans un premier temps intercepté par le Fureur, malgré tout, la plupart furent évités par la dextérité de pilotage de Seru. Le moindre tir secouait l’intérieur du vaisseau et faisait serrer les dents des deux occupants. Malgré la protection, Iris reçu un missile à protons venant du Venator, détruisant les boucliers instantanément et endommageant un moteur.
— J’ai plus de bouclier ! cria Iris. Et j'en ai un qui m’a verrouillé !
— On s’en charge, prépare l’hyperpropulsion.
Seru tira d’un coup sec sur le manche du vaisseau et fit une vrille afin de se retrouver derrière Iris, et surtout, derrière son poursuivant qui n’eut pas le temps de réagir, explosant en vol.
— Il a tiré un missile l’enfoiré ! se crispa Iris.
Mais Alora réagit au quart de tour et effectua un tir précis sur le projectile qui explosa à bonne distance de la navette.
— Beau tir, dit le pilote.
— Merci ! fit la Jedi, heureuse de son coup.
— Iris, dégage de là.
— C’est parti ! répondit-elle en activant l’hyperpropulsion.
Voyant Iris partir, Seru entra les coordonnées et sauta également dans l’hyperespace vers leur destination.
À suivre…