Midas - Extrait du journal de bord
Le voyage avait été très agréable. C’est forcément plus agréable quand on ne ressent aucune douleur aux articulations, ni au dos. Lorsque les foulées sont légères et ne demandent presque aucun effort.
Voilà deux semaines que je marche toute la journée, mon cœur bat puissamment, mes poumons se remplissent sans difficulté et ne semblent même pas au maximum de leur capacité. Je n’ai même pas l’ombre d’une ampoule aux pieds ou de courbatures aux muscles. Je me sentirais aussi léger qu’une plume si seulement le prix à payer pour cette énergie n’était pas aussi coûteux.
Oublions.
Nouvelle ville, nouvelle vie.
Je vais me sentir bien ici. Les gens sont toujours très accueillants envers les explorateurs. Ils ont hâte d’entendre mes récits, d’apprendre de nouvelles connaissances en botanique, biologie ou géographie. Ils ont l’impression de se servir de moi, gratuitement, alors ils deviennent d’autant plus généreux.
Les pauvres. S’ils savaient qu’ils m’apportent bien plus que je ne pourrai jamais leur offrir.
Ni pensons plus. Pour le moment, un bon repas pour me réchauffer m’attend, et de l’alcool pour oublier. Ce soir, l’ambiance sera joyeuse, frivole. Ne pensons pas au reste et n’essayez pas d’imaginer comment tout cela va se terminer.
Une journée comme les autres
Le ciel était bleu, il faisait beau pour un jour d'automne. On était en septembre, les vacances d’été étaient finies et les cours avaient repris. Perdue dans ses pensées, Ëlie regardait par la fenêtre.
- FREDËLIE!!! Bon sang réveillez-vous !
La belle rêveuse sursauta. Apparemment, ce n'était pas la première fois que Madame Pick l'interpellait. Sa meilleure amie avait même commencé à la secouer. Ëlie répondit par un borborygme incompréhensible.
- Remplissez votre feuille, je ramasse ! Lança la professeure à l'assemblée.
La jeune fille regarda son bureau et découvrit, avec étonnement, qu’il y avait bien un document.
Elle tourna la tête vers Iris qui avait fini de remplir son document. La feuille était entièrement colorée d'une ravissante écriture italique rose. Il ne restait plus une seule place sur le parchemin. Elle déposa sa plume satisfaite de son travail.
Ëlie entreprit de lire le document :
"Quel est votre projet d'avenir ?
Selon vous, quels sont vos principales qualités et vos principaux défauts ?
Avez-vous un rêve et si oui, quel est-il ?
Si vous avez le choix de faire trois professions différentes, quelles sont-elles ? …"
Elle répondit à la hâte à toutes les questions et eu même le temps de faire un joli dessin à la fin du parchemin au moment où Madame Pick passa dans mon rang. Une grande traîné d'encre noir s'étala sur le papier quand elle ramassa vivement son parchemin alors qu'elle finissait décrire.
Mme Pick la fixa avec un air qui résumait que son cas était plus désespéré que ce qu’elle pouvait imaginer. Ëlie lui répondit de son plus beau sourire. La professeure regarda le tas de copies qu'elle tenait dans les bras, la feuille d'Iris en haut de la pile.
- Mademoiselle Malona, dit-elle en fixant Iris, cessez d'écrire en rose, c'est illisible !
Iris, l'air contrit, perdit en une seconde toute sa gaieté. Cette professeure n'imaginait pas le mal qu'elle faisait avec une simple critique.
- Quant à vous Fredëlie…Reprit-elle.
Tiens je n'ai pas de Mademoiselle moi ? Se dit-elle.
- … Voyons ce que vous avez noté…
Ëlie se doutait de ce que sa professeure comptait faire. Elle ne la connaissait que trop bien depuis quatre années de collège et trois années de lycée, mais Ëlie, nullement inquiète sur son propre sort préférait regarder sa meilleure amie. Cette simple remarque avait l'air de l'avoir blessé.
Iris leva les yeux vers sa meilleure amie qui lui fit un clin d'œil et lui souris pour lui remonter le moral. Cela eut l'air de fonctionner.
En regardant l'œuvre d'art qu’Ëlie avait pris le temps de faire à la fin de mon parchemin, Madame Pick devint rouge de colère. Elle remonta vivement ses lunettes sur son nez, remit quelques mèches de cheveux échappées de son chignon derrière ses oreilles pointues et dit amèrement :
- Je ne vois pas du tout ce que cela peut-être !
Le dessin représentait une elfe avec des cheveux en bataille, le nez anormalement long, des dents pointues et des yeux qui lançaient des éclairs. Ëlie s'était toujours demandée pourquoi une femme aussi ordonnée et stricte que Madame Pick n'était pas capable de se coiffer aussi bien que son bureau était parfaitement rangé. On avait toujours l'impression qu'elle sortait d'une folle nuit d'amour pour avoir un chignon aussi peu présentable.
Ma foi, se dit-elle, c'était peut-être le cas. Cette pensée lui fit sourire, cela rendait cette professeure moins diabolique.
Madame Pick se ressaisit, ordonna à la classe de se taire et d'arrêter de rire et lu le document :
- “Si vous avez le choix de faire trois professions différentes, quelles sont-elles ? Je souhaiterais être un farfadet pour ne pas avoir d'autres obligations que de boire et de m’amuser ou une sirène pour me baigner tous les jours. Sinon, un griffon, pour n’avoir de limites que les cieux.” En-tout-cas Mademoiselle Fornela, à cause de votre comportement, je me ferrai un plaisir de m’assurer que vous n’aillez que le ciel comme unique toit. »
Les élèves riaient derechef, mais cette fois-ci, Madame Pick ne fit rien pour les arrêter.
- Je vous remercie pour vos encouragements Madame, répondit Ëlie avec cérémonie exagérée. Iris ria, et cela lui donna le courage de continuer :
- Ne pouvant associer mes trois vœux de professions, je me contenterai des cieux que vous consentez à m’offrir, Madame. En effet, il serait fallacieux pour un farfadet de penser vivre dans l’eau. Tout comme à une sirène de siroter sous l’eau son vin de sureau. Il ne me reste plus qu’à devenir un griffon, grisé par la force du vent, se fichant du fou et du poisson limité par leur point de vue décevant.
Bouche bée, Madame Pick répondit après quelques secondes de réflexion en essayant de se faire entendre au-dessus des rires et des sifflements des autres élèves :
- Vous commencerez par admirer le ciel depuis la fenêtre de l’école ce samedi matin de 8h à 12h pendant vos heures de colle.
La jeune fille ne répondit rien. La professeure avait sans doute oublié qu’elle l’avait déjà mise en retenue pour les deux prochains samedi matin. Il valait mieux se faire oublier et éviter de bloquer tous ses samedis dès le début de l’année.
Aussi, décida-t-elle de se taire pour ne pas aggraver davantage son cas tout en masquant du mieux qu’elle put, le sourire qui avait poussé au coin de ses lèvres sous l’effet des encouragements de ses camarades.
Ma foi très intéressants, ces trois premiers chapitres. C'est évidemment le thème de la magie qui m'a encouragé à lire ton texte, et jusqu'ici je ne suis pas déçu.
Je remarque surtout que le caractère des personnages est réussi, on apprend très vite à assimiler leur comportement et leur personnalité, et on n'oublie pas leur nom. C'est pour moi la plus grande qualité de ton texte.
Deux choses me semblent toutefois importantes à corriger :
-beaucoup de fautes, parfois d'orthographe, parfois de concordance des temps... c'est dommage car leur fréquence abîme ton texte. N'hésite pas à relire au moins deux fois tes écrits, car en plus de les corriger cela t'aide à les améliorer et à les peaufiner.
-tu pourrais prendre davantage de risques, je pense. Ton texte repose sur des structures très conventionnelles : la magie, les éléments, l'école, etc. C'est une bonne direction à prendre, à condition que tu t'assumes davantage dans ton univers. Invente des concepts, des lieux, même des éléments pourquoi pas. L'important dans un texte de fantasy est de réussir à se démarquer, même si c'est un tout petit peu. Après tout, chaque écrivain de fiction a envie d'inventer son propre monde !
J'ai hâte de voir la suite de ton histoire, j'ai passé un bon moment à lire tes textes au delà de ça. La lecture est fluide, rien ne s'éternise, et le décor est efficacement planté. Mais encore une fois, n'hésite pas à ajouter ton grain de sel.
Bonne écriture !
Je vais corriger tout ça !