— Patober, m’accordes-tu cette danse ?
— Volontiers, Kass. Mais…
— Mais ?
— Il se fait tard.
— Il n’est jamais trop tard pour danser. Il est minuit pile.
— Mais…
— Mais ?
— Kass… Je ne sais pas danser…
— Je vais t’apprendre.
— D’accord, dans ce cas.
— Approche-toi, mon petit Patober.
— Tu es sûr ?
— Sûr que je veuille que tu t’approches de moi ? Oui.
— Non. Tu es sûr de vouloir danser avec moi ? Je risque de te faire mal aux pieds...
— On fera attention. Et, au pire, ce n’est pas bien grave. Tu me marches sur les pieds, et alors ? Au moins, je danse avec toi. C’est tout ce qui compte pour moi.
— Kass… Il est minuit. Je ne suis pas sûr d’être bien réveillé...
— Dans ce cas, tu ne m’écraseras pas trop les pieds si tes mouvements sont aussi endormis que toi.
— Tu sais toujours quoi dire. Peu importe la situation.
— Je ne suis pas Agent pour rien.
— En effet.
— J’ai lu, l’autre jour que danser à minuit pile, cela aidait à rapprocher des amoureux. C’est une manière de passer d’une journée à l’autre au contact de son bien-aimé.
— D’accord.
— On danse en voyageant dans le temps, en passant d’aujourd’hui à demain, de demain à hier, en un instant.
— Je ne suis pas sûr de tout comprendre.
— Ce n’est pas grave.
— Il est encore minuit. Et si on dansait ?
— Avec plaisir, mon petit Patober. Dansons avant qu’il ne soit minuit une !