20- Danse de minuit

Par Dédé

— Patober, m’accordes-tu cette danse ?

— Volontiers, Kass. Mais…

— Mais ?

— Il se fait tard.

— Il n’est jamais trop tard pour danser. Il est minuit pile.

— Mais…

— Mais ?

— Kass… Je ne sais pas danser…

— Je vais t’apprendre.

— D’accord, dans ce cas.

— Approche-toi, mon petit Patober.

— Tu es sûr ?

— Sûr que je veuille que tu t’approches de moi ? Oui.

— Non. Tu es sûr de vouloir danser avec moi ? Je risque de te faire mal aux pieds...

— On fera attention. Et, au pire, ce n’est pas bien grave. Tu me marches sur les pieds, et alors ? Au moins, je danse avec toi. C’est tout ce qui compte pour moi.

— Kass… Il est minuit. Je ne suis pas sûr d’être bien réveillé...

— Dans ce cas, tu ne m’écraseras pas trop les pieds si tes mouvements sont aussi endormis que toi.

— Tu sais toujours quoi dire. Peu importe la situation.

— Je ne suis pas Agent pour rien.

— En effet.

— J’ai lu, l’autre jour que danser à minuit pile, cela aidait à rapprocher des amoureux. C’est une manière de passer d’une journée à l’autre au contact de son bien-aimé.

— D’accord.

— On danse en voyageant dans le temps, en passant d’aujourd’hui à demain, de demain à hier, en un instant.

— Je ne suis pas sûr de tout comprendre.

— Ce n’est pas grave.

— Il est encore minuit. Et si on dansait ?

— Avec plaisir, mon petit Patober. Dansons avant qu’il ne soit minuit une !

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