— Kass m’a laissé un message sur la table de nuit, ce matin.
— Vous… vous avez donc dormi ensemble ?
— Oui, pour la première fois.
— Mais c’est génial, Patober !
— Juste après avoir dansé à minuit.
— C’était comment ?
— Je ne vais pas rentrer dans les détails, Paëlla…
— En un mot.
— Un mot ? Magique.
— C’était magique du début à la fin ?
— Du début à la quasi-fin.
— Pourquoi « quasi-fin » ?
— Je me suis senti bizarre, au réveil, quand j’ai lu son mot...
— Il disait quoi, ce mot ?
— Qu’il a dû partir au Bureau en urgence. Qu’il est désolé de ne pas avoir attendu que je me réveille. Qu’il me contactera dès que l’urgence sera réglée.
— C’est tout ? Il a rien dit d’autre ?
— Si ! Qu’il a passé une agréable soirée ainsi qu’une douce nuit en ma compagnie.
— Et, ce mot, tu l’as pas aimé, Patober ?
— Si. Mais, Paëlla… J’aurai préféré le voir, lui, au réveil, et non un morceau de papier avec son écriture dessus.
— Je vois… Je sais ce que tu as…
— Ce que j’ai ? On dirait que je suis malade.
— En quelque sorte, oui.
— Ah bon ?
— Tu souffres du syndrome du lit vide.
— Du nid vide, non ?
— Du lit vide. T’as pas dormi dans un nid d’oiseau, que je sache ?
— Non.
— Donc, c’est le syndrome du lit vide. Tu déprimes dès que tu ouvres les yeux et que tu constates que tu es seul dans le lit.
— C’est exactement ce que j’ai ressenti ce matin.
— Et sinon, tu crois que l’urgence de Kass concerne notre affaire ? C’est qu’on stagne un peu depuis qu’on sait pour Rizotto…
Qu’il a dû partir au Bureau en urgence. Qu’il est désolé de ne pas avoir attendu que je me réveille. Qu’il me contactera dès que l’urgence sera réglée.
Qu’il a dû partir au Bureau en urgence. Il est désolé de ne pas avoir attendu mon réveille. Il me contactera dès que l’urgence sera réglée.