20- Première leçon

Notes de l’auteur : Bonne lecture

 

-- Non mais vous êtes complètement sénile, s'ecria Oren tout rouge de colère. On a tous faillit mourir.

-- Presque mourir ce n'est pas mourir, fit simplement Myrddin. Je suis fort aise de voir que tu peux exprimer autre chose que la gentillesse et l'entouthiasme, c'était plus qu'agaçant. Vous avez fait équipe et vous avez sauvez l'antipathique du groupe, il vous en sera reconnaissant à vie. C'est une bonne chose.

-- J'hallucine des oreilles, souffla Azénor.

-- Et si l'un de nous était réellement mort ? demanda Nour en s'inquiètant de la réponse.

-- Vous recommencez à me contrarier, s'énerva le mage. Cesser de penser à ce qui pourrait se passer et savourer ce moment où vous vous sentez vivants. L'elfe tu vas être ravi, nous entamons l'apprentissage. Vous allez déplacer des choses, fit-il avec une voix mystérieuse. Des pierres plus précisèment, nous allons faire un barrage pour traverser plus aisèment la rivière. Mais avant tout il faut vous préparer, et la méditation est un excellent moyen.

-- Vous êtes un odieux vieux monsieur, ajouta Oren pour manifester son mécontentement.

-- Et pour la pédagogie vous repasserez, renchérit Azénor.

-- Dire qu'il aurait pu me sauver en un clin d'oeil, marmonna Elijah en mettant un coup de pied dans un caillou.

Malgré leurs protestations ils s'assèyerent où Myrddin leur ordonna. Elijah suivit docilement la troupe mais il enrageait, ses pas claquaient sur le sol. Aucun ne comprenaient l'attitude de Myrddin, pourquoi les accompagner s'il ne les protégeait pas ?

-- Pour commencer, concentrez-vous sur votre respiration, ordonna le mage à voix basse. Inspirez profondément par le nez, sentez l'air entrer dans vos poumons, puis expirez doucement par la bouche. Répétez cela plusieurs fois, en vous concentrant uniquement sur le souffle. Si des pensées surgissent, observez-les et laissez-les partir, revenant simplement à votre respiration.

Nour avait dejà médité, mais seule. Avoir un professeur, même si c'était le vieux mage grognon, était probablement une bonne chose. Elle suivit donc ses instructions à la lettre. Inspirer, expirer. Elle ouvrit un oeil, et fut suprise par Myrddin qui lui jeta un repard noir.

– Maintenant, portez votre attention sur votre corps. Commencez par vos pieds et remontez lentement jusqu'à votre tête, en prêtant attention à chaque partie du corps. Si vous ressentez des tensions, essayez de les relâcher. Ceci vous aide à vous connecter avec votre corps et à libérer les tensions accumulées.

Oren énuméra conscienseusement tous ses membres ; pieds, chevilles, mollets, genou...

-- Maintenant imaginez-vous dans un endroit que vous aimez, calme et paisible. Explorez mentalement cet endroit, en notant tous les détails sensoriels. Les couleurs, les odeurs, les sons. Laissez-vous immerger dans cette visualisation et ressentez la sérénité de cet environnement.

Elijah se retrouva instantanément dans l'observatoire du palais de Lunadin. C'était le point le plus haut du royaume. C'était son endroit préféré, celui où il se retrouver seul et s'adressait à la lune. Il redescendait toujours de la tour calme et apaisé.

– A présent prenez un instant pour réfléchir à quelque chose pour lequel vous êtes reconnaissant. Que ce soit une amitié, une expérience positive, ou simplement le fait d'être ici en ce moment. Cultiver un sentiment de gratitude peut élever notre état d'esprit et renforcer notre bien-être émotionnel.

Azénor remercia la terre pour ses bienfaits, et les esprits bienveillants qui avait mis Nour sur son chemin. Tout comme le chambellan elle ressentait l'approche de grands changements, et Nour n'y était pas étrangère.

– Nous avons maintenant terminé. Avant d'ouvrir les yeux, prenez une dernière respiration profonde. Prenez note de la paix que vous ressentez à l'intérieur de vous. Lorsque vous serez prêts, ouvrez doucement les yeux.

Il les observa un à un sortir de leur torpeur.

-- Vous devez être bien conscient d'une chose, TOUS les êtres humains, les elfes aussi vraissembablement, sont dotés d'un esprit aux facultés phénoménales. C'est inné, acqui, il n'y a pas à revenir là-dessus. Il faut cependant considérer notre esprit comme un muscle, nous en avons tous mais cela ne peut pas dire que nous sommes tous égaux, certains vont courir plus vite grâce à leurs muscles, d'autres pourront soulever des poids énormes, et puis beaucoup ne sera capable de pas grand-chose. Le travail et l'entraînement seront vos seules planches de salut si vous voulez dompter vos donc. C'est compris ?

Tous acquiscèrent de la tête, formidablement motivé par le discours de Myrddin. Cela paraissait si simple.

-- Très bien. Allons construire ce barrage, hurla-t-il subitement.

 

Ragaillardis ils rejoignirent les berges de la rivière mais se demandaient tout de même s'ils étaient de taille pour un tel projet. Azénor tendit les bras, elle se concentra sur les grosses pierres qui jonchaient le rivage. Les vagues tumultueuses rugissaient, mais son esprit intrépide ne fléchirait pas. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle fixait une imposante roche. Des gouttelettes de sueur perlaient sur son front, mais la pierre ne bougea pas d'un pouce. Les autres échangèrent des regards inquiets, mais ils ne laissèrent pas la déception s'installer.

Oren tenta sa chance. Il fixa une pierre avec détermination, ses mains tremblantes d'effort. Cependant, malgré tous ses efforts la pierre resta immobile, comme ancrée dans le sol.

Puis vint le tour de Nour. Elle ferma les yeux pour trouver la force en elle. Elle fit un effort qui lui sembla surhumain pour déplacer un caillou, pourtant assez petit mais sa tentative se solda également par un échec.

C'est alors que tous les regards se tournèrent vers Elijah. Ses yeux étincelaient d'une lueur particulière, mêlant détermination et confiance. Il fixa une pierre avec intensité, inspira profondément, et ferma les yeux. Une énergie invisible semblait l'envelopper alors que la roche se soulevait lentement du sol, répondant à la puissance naissante de sa psychokinésie.

Malgré le relatif exploit les autres furent émerveillés. Ils observaient, subjuguées et un tentinet jaloux, la pierre se déplacer vers le cours d'eau agité. Avec une précision étonnante, Elijah la plaça entre deux rochers déjà présents. Les autres, galvanisés par ce succès, le rejoignirent.

– Ohh, s'énerva Myrddin. C'est pas mal l'elfe mais y'a pas de quoi fanfaronner. A cette vitesse on sera mort de vieillesse avant de pouvoir traverser.

 

Nour avança alors dans l'eau, fébrile. Une force invisible la poussait à tenter quelque chose. Elle agrippa le médaillon, ferma les yeux. Elle souhaita de toutes ses forces que la rivière l'entende, que le niveau de l'eau baisse assez pour qu'ils puissent traverser. Ses lèvres remuèrent.

– S'il te plaît laisse-nous passer, je t'en prie laisse-nous passer, susurra-t-elle sous les yeux circonspects de ses camarades.

Je veux que le niveau baisse, je veux que le niveau de l'eau baisse, je veux que le niveau baisse.

Ses yeux lui faisaient mal. Elle tenta alors la visualisation, elle vit clairement l'eau claire et rapide diminuer sa pression, ralentir sa course. Le niveau descendit petit à petit, jusqu'à que Nour voit les pierres au fond de l'eau apparaître.

Soudain Oren cria, elle sursauta, rouvrit les yeux. En baissant les yeux elle vit l'eau effeurer ses pieds, elle avait réussit. La joie et la fierté la submergèrent.

– On faiblit pas la terrayenne, ou on va tous se noyer, s'alarma Myrddin. Allez les gosses travez vite, faut pas traîner, fit-il en relevant sa longue tunique.

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