21. Atkos

Par Hinata

Le ciel commençait à peine à prendre ses couleurs de crépuscule quand le nain Beherzt proposa au groupe de s’installer pour la nuit.

− Déjà ? s’exclama l’elfe aux yeux roses.

Son nom échappait encore à Atkos. Il la vit se cacher timidement derrière ses cheveux blancs aussitôt après avoir parlé. Le mot lui avait clairement échappé malgré elle. Gil’hem avait le même air sur le visage environ trois fois par jour, dès qu’il regrettait d’avoir donné son avis et attiré l’attention sur lui… Le souvenir brouillé de son ami étendu au milieu des autres centaures lui serra amèrement la gorge.

− Oui « déjà », répondit posément Beherzt en laissant tomber son sac dans l’herbe. Atkos ne peut pas continuer comme ça.

Il fut surpris d’entendre son nom venir aussi naturellement dans la bouche de cette personne qu’il ne connaissait que depuis quelques heures. Beherzt se montrait observateur, du reste. L’aile d’Atkos le faisait bel et bien souffrir plus qu’il ne voulait l’admettre.

− Négliger une blessure, ce n’est pas du courage, déclara Beherzt d’un ton catégorique. C’est de la bêtise pure.

La fille aux cheveux bouclés lâcha un petit ricanement sans aucune discrétion. Atkos détourna les yeux, peu ravi de se faire sermonner comme ça par quelqu’un d’à peine plus âgé que lui. Passait encore quand c’était son frère mais… Penser à Atkins le renfrogna un peu plus. Le doux rire que laissa échapper Nesli le sortit de son humeur.

− C’est bon, il a compris, arrête de jouer les vieillards pleins de bon sens, rabroua-t-elle Beherzt.

Elle alla jusqu’à lui tirer gentiment le bout d’une moustache.

− On peut être jeune et plein de bon sens, fit remarquer le nain avec un sourire en coin.

Nesli ne lui répondit pas, elle avait fixé son regard sur Atkos et fait un pas vers lui. Il n’avait jamais vu des yeux verts comme les siens. Enfin si : les iris des Ecailles prenaient souvent des teintes similaires, mais avec une pupille ronde abritée par des paupières en amendes comme Nesli, c’était beaucoup plus joli. Très, très joli…

− Tu veux que je te bande ? 

Il eut un petit sursaut.  

− Ton aile, expliqua Nesli, tu veux que j’essaye d’y mettre un bandage ? Si l’os est fracturé, il faut l’immobiliser le mieux possible, non ?

Atkos acquiesça tout de suite. De toute évidence, la fracture était un peu plus sérieuse qu’il ne l’avait cru. Rien qui ne puisse guérir tout seul avec le temps, mais un bandage aiderait très certainement.

− Je croyais que ce n’était rien de grave, s’immisça la fille aux cheveux bouclés. Juste une légère fracture.

Elle avait arrêté de pouffer, et ne souriait même plus du tout.

− Je me suis trompé, admit Atkos en haussant les épaules.

Aaah, quel idiot… La vague de douleur dans son aile se dissipa heureusement aussi vite qu’elle était venue.

− Domy, laisse-le tranquille, dit Nesli.

− Oui, abonda Beherzt, d’autant que tu ne vaux pas beaucoup mieux que lui sur ce plan.

− Pardon ? s’interloqua la dénommée Domy.

− Pas la peine de prendre un air outré. Si tu crois que je n’ai pas vu t’amuser avec ton Don tout le temps qu’on marchait !

Beherzt lui fit signe de lui montrer ses mains, ce que la fille accepta de faire, non sans rouler des yeux exaspérés.

− J’en étais sûr, elles tremblent. Tu t’es épuisée bêtement ! Le Don utilise ton énergie, il n’y a pas besoin d’être Révélé pour savoir ça !

− Je ne savais pas, répliqua-t-elle en rangea ses mains. Tout le monde n’a pas lu des tas de livres pendant son enfance.

− Et bien maintenant, tu vas me faire le plaisir de t’asseoir avant de nous faire un malaise.

Le grand sourire de Beherzt disait bien qu’il exagérait en toute connaissance de cause. Cela dit, cela se voyait aussi qu’il se faisait réellement du souci pour elle. Atkos ne les aurait pas cru si proches. Pour lui, le nain et les autres voyageaient simplement ensemble par praticité. En fait, ils avaient l’air amis. Ou en tout cas liés, un peu comme les membres d’un clan miniature.

− Allez viens, dit Nesli en lui tapotant le bras. On va te trouver quelque chose pour bander cette aile blessée.

 

***

 

Lorsqu’ils eurent fini le repas et qu’un silence s’installa, Atkos se décida à interroger la fille aux cheveux bouclés. Il n’eut même pas besoin d’attirer son attention pour lui parler : elle passait son temps à le fixer d’un air contrarié entre les mèches bouclées qui encadraient son visage.

− D’où te viennent tes origines hybrides ?

Ses sourcils se froncèrent encore plus qu’avant.

− Je suis humaine, signala-t-elle avec fermeté.

− Tu n’as pas de sang hybride ?

− Pourquoi cette question ? lui demanda Nesli.

− Elle est Révélée de l’air, non ? Elle doit avec un parent hybride. Je me demandais juste de quelle race. Mais si elle ne…

− Je n’ai pas de parent hybride, le coupa Domyrade.

C’était peut-être son imagination, mais Atkos était presque sûr d’avoir vu une expression de dégoût passer sur son visage. Cette fille avait un problème.

− D’un autre côté, réfléchit Beherzt, tu n’as jamais vu ton père. Qui sait, peut-être qu’il n’est pas humain ?

− Bien sûr que si voyons ! Je suis humaine et j’ai le Don de l’air, il va falloir vous y faire, voilà tout.

− Ah oui ? Alors tu ne nous caches pas des cornes sous cette tignasse de frisotis ?

Beherzt l’ébouriffa en riant et sa plaisanterie arracha même un pli amusé à l’humaine. A peine débarrassée du nain, cependant, elle reprit sa mine boudeuse.

Atkos ne savait plus trop quoi penser. Visiblement, cette fille ne connaissait pas son père, donc elle pouvait bien se tromper sur ses ascendances purement humaines. D’un autre côté, le fait qu’elle ne présente aucune caractéristique hybride visible appuyait son propos.

− Je croyais que le Don ne faisait jamais d’exceptions, leur avoua-t-il.

  − Je le croyais aussi avant Domy et N…

Beherzt s’interrompit au milieu de sa phrase d’une toux peu naturelle. A côté de lui, Nesli poussa un profond soupir.

− Ne t’en fais pas, Beherzt, ce n’est pas un secret. J’aurais même déjà du vous le dire. Surtout à toi, déclara-t-elle en regardant Domyrade.

− Comment ça ? hésita l’humaine d’une petite voix. Je croyais que tu avais le Don de l’eau…

– Du métal, corrigea sobrement Nesli.

− Alors ….

− Oui, nous sommes pareilles. J’ai aussi un pouvoir déviant. Je t’assure que je suis une nymphe de sang pur, et pourtant j’ai le Don des humains.

− Tu m’as menti, Nesli. Tu m’as laissée croire que tu avais le Don de l’eau alors qu’en réalité… Depuis le début… Et moi qui avais peur de vous dire mon secret…

− Justement, tu es bien placée pour me comprendre ! Toi non plus tu n’as rien dit pendant longtemps !

− Mais j’ai fini par vous dire la vérité ! Mais toi… toi, tu as attendu que les autres te forcent la main !

Nesli ne répondit rien ce qui parut encourager l’autre à continuer.

− Je croyais qu’on était devenues amies.

− Justement, Domy…

Nesli s’interrompit en voyant son amie se lever.

− Qu’est-ce que tu fais ? Reste, on peut quand même parler, non ?

Domyrade leur tourna le dos d’un air boudeur et s’éloigna sans rien dire. 

− Elle ne devrait pas partir toute seule dans le noir, se permit de faire remarquer Atkos. Il pourrait y avoir un fauve dans les environs, ou tout simplement des mares. Elle risque de s’enliser dans la boue par mégarde, c’est plutôt dangereux.

− Je la rejoins, décida l’elfe aux cheveux blancs.

Son initiative surprit Nesli et Beherzt, mais ils hochèrent tous les deux la tête. Atkos avait presque oublié sa présence tant cette fille se faisait discrète.

− Dis-moi Nesli, appela Beherzt quand l’elfe se fut lancé à la suite de Domyrade. Je ne suis pas sûr de tout comprendre… Tu as bien aussi le Don de l’eau, n’est-ce pas ? Parce que ce qu’il s’est passé au lac…

− Non, ce n’était pas moi au lac, répondit doucement Nesli. 

Son regard vert glissa en direction d’Atkos.  

− Quoi ? s’interloqua Beherzt. Non, ne me dites pas que…

Visiblement Nesli était déjà au courant et Beherzt était en train de comprendre aussi : ça n’avait aucun sens de nier. De toute façon, tant qu’il n’avait pas besoin de leur raconter ce qu’il s’était passé après leur départ… Oui, tant qu’il gardait ça pour lui, peu importe.

− Je crois que j’ai un pouvoir sur l’eau, confirma-t-il en regardant tour à tour Nesli et Beherzt.

La première semblait ravie, le second beaucoup moins. De toute façon, ils pouvaient bien réagir comme ils voulaient, ça ne changerait rien aux faits. Atkos n’avait pas vraiment écouté Nesli quand elle avait essayé de lui dire qu’il était probablement la personne à l’origine des phénomènes incroyables du lac. Mais ce qui était arrivé ensuite… Non, il ne pouvait plus fermer les yeux, quelque chose clochait chez lui. Le Don semblait une explication plutôt satisfaisante, si on oubliait cette histoire de races.

– La coïncidence est tout de même incroyable, fit remarquer Nesli avec une pointe d’enthousiasme dans la voix. Peut-être que le cas est plus fréquent qu’on le croit et que les Révélés concernés restent discrets. Mais enfin, nous en aurions tout de même entendu parler, non ?

Atkos haussa les épaules. Oui, c’était incroyable. Mais enfin, contrôler leurs pouvoirs était plus urgent que de découvrir la raison de leur existence, non ?

− Est-ce que tu penses que cette variante du Don pourrait être contagieuse ? demanda Beherzt à la nymphe.

− Non, impossible : mon Don s’est déclenché en Ruissolvie, où je n’ai jamais côtoyé d’humains, et encore moins des humains Révélés. Et puis celui de Domyrade est apparu il y a deux ans.

− N’empêche qu’à vous trois, vous formez un cercle parfait, réfléchit Beherzt. L’humaine a un Don d’hybride, l’hybride a un Don de nymphe, et la nymphe a un Don d’humain.

− J’avoue que c’est perturbant. Mais c’est peut-être un hasard…

− Et votre rencontre à quelques jours d’écart ? Encore un hasard ?

Nesli ne savait pas quoi répondre. En tout cas, Beherzt et elle semblaient assez déterminés à percer le mystère de cette coïncidence. Sauf qu’Atkos avait un problème plus important à résoudre pour le moment, et c’était le moment d’en faire part à l’intéressée :  

– Nesli, tu es la seule personne du continent à connaître vraiment le Don de l’eau.

Elle se détourna aussitôt de Beherzt pour lui accorder toute son attention. Il se força à soutenir son regard.

− J’ai besoin de ton aide pour contrôler ce pouvoir. Je ne retournerai pas chez moi avant d’y arriver.

− Je t’aiderai, le rassura-t-elle avec un sourire plein de bienveillance.  

Atkos se sentit soulagé. Il n’était pas venu pour rien. Elle pouvait l’aider avec son problème. Il allait vraiment régler cette histoire d’élément incontrôlable et retourner auprès des siens l’esprit tranquille. C’était tout ce qu’il voulait.

 

***

 

L’occasion qu’Atkos attendait se présenta enfin. Pour la première fois depuis son arrivée, il se retrouva vraiment seul à seule avec Nesli. Mais à présent qu’il se tenait à côté d’elle sans personne aux alentours, ses lèvres refusaient de se desserrer. Il essayait, prenait de grandes inspirations, mais les mots ne sortaient pas. Il ne savait plus par quoi commencer, craignait de l’importuner, se demandait si finalement il ne devrait pas tout garder pour lui.  Heureusement, la jeune fille ne voyait rien de ses tentatives ratées de prendre la parole. Tout en marchant, elle laissait distraitement son regard errer à l’horizon.

Fenore, Domyrade et Beherzt les avaient distancés petit à petit au fil de la journée. D’ordinaire, ils s’arrêtaient régulièrement pour attendre le blessé et celle qui ne manquait jamais de l’accompagner à son rythme. Mais ce jour-là, ils n’en firent rien. Cela n’était sans doute pas sans lien avec la bouderie de Domyrade envers Nesli. Fenore et elle n’étaient revenues au campement qu’une fois tout le monde couché pour la nuit. Au matin l’humaine aux cheveux bouclés n’avait pas prononcé un mot, ni à l’attention de Nesli, ni de personne d’autre. De toute manière, ses yeux bleus parlaient assez pour elle. Atkos valait mieux que ça. Il allait le prouver tout de suite en offrant à Nesli autre chose qu’un regard muet.

– Je suis désolé d’avoir refusé aussi sèchement quand tu m’as proposé de venir avec vous après l’attaque.

Il avait beau se répéter sa phrase d’excuse en boucle depuis plusieurs jours, elle lui sembla bancale, et même ridicule.

– Atkos, répondit Nesli de sa voix douce, je n’ose même pas imaginer comment tu devais te sentir ce jour-là. Tu n’as rien à te faire pardonner.

Il tourna la tête et croisa le regard émeraude de Nesli qui semblait caresser son visage. Il avait beau trouver cette façon de le regarder plutôt agréable, chaque fois il ne pouvait s’empêcher de détourner les yeux.

– En arrivant, tu as dit qu’après les funérailles tu avais choisi de venir payer ta dette, pointa Nesli, mais nous en avions déjà parlé : ce n’est pas moi qui t’ai sauvé la vie au lac. Tu t’es sauvé toi-même grâce à ton Don de l’eau. Alors qu’est-ce qui t’a vraiment fait changer d’avis ?

Atkos prit une grande inspiration, et se lança enfin pour de bon :

– Après les funérailles, le clan n’a pas tardé à quitter les abords du lac. Nous sommes partis vers Pétrougal. Mais avec les blessés, il a fallu s’arrêter rapidement et monter un nouveau camp. Je m’occupais d’Elias quand c’est arrivé.

Comment allait-il amener tout ça ?

– Qui est Elias ? l’interrogea Nesli pendant qu’il rassemblait un peu ses idées.

– Un enfant que j’ai sorti du campement pendant l’attaque. Son père et son petit frère n’ont pas survécu.

Même si Nesli s’efforçait de rester impassible, son regard se voila. Atkos se garda bien de préciser qu’on avait retrouvé les deux Ecailles transpercés d’un même trait, l’enfant empalé sur le torse du père agonisant.

– Et alors, reprit Nesli, qu’est-il arrivé quand tu t’occupais d’Elias ?

– Le soir, il a eu très soif. L’eau était plus ou moins rationnée, mais je l’ai quand même emmené discrètement à une des réserves pour le faire boire un peu. Au moment où j’ai ouvert la jarre, l’eau est sortie toute seule.

Atkos mit une seconde à se rappeler que Nesli connaissait bien le Don de l’eau et qu’il était donc normal qu’elle ne trouve pas son récit si étrange que ça. Il continua, s’efforçant de trouver des mots pour qualifier ce phénomène que lui ne comprenait pas.

– L’eau bouillonnait, mais elle n’était pas chaude. Elle restait dans les airs, au-dessus de la jarre, comme un nuage très compact.

Les images étaient encore très présentes à son esprit, mais comme il n’avait raconté cette histoire à personne, ce n’était pas facile de décrire ce qu’il avait vu.

– Si Elias était là, s’inquiéta Nesli, comment a-t-il réagi ?

– C’était bizarre. Il n’a pas eu l’air surpris ou effrayé. Il devait avoir vraiment soif, parce qu’il s’est approché de la jarre.

– Oui, ou alors il était curieux. Et toi ?

– Je…je n’arrivais pas à bouger. J’avais déjà peur qu’on nous surprenne à la réserve, mais là, c’était encore pire si quelqu’un nous voyait.

– Et après ?

Atkos sentit chacune de ses plumes se hérisser malgré lui. Il fut tenté de mentir à Nesli, ou de ne plus rien dire, tout simplement. Mais il n’était pas un lâche.

– Elias a tendu la main vers l’eau qui flottait dans les airs et… l’eau lui a sauté dessus. J’ai tout fait pour arrêter ça, mais mes mains ne servaient à rien, elles passaient à travers. J’ai essayé d’éloigner Elias, mais l’eau restait autour de lui, plaquée à son visage. Il …il se noyait…et je ne pouvais rien faire. Rien ! Alors que c’était mon pouvoir qui l’attaquait.

Atkos prit une grande inspiration avant de conclure rapidement :

– Puis tout à coup, l’eau est retombée par terre. Elias a craché puis s’est remis à respirer normalement. Je me suis excusé et lui ai fait promettre de ne rien dire à personne. Je l’ai couché avec les autres orphelins et la nuit même, j’ai quitté le clan pour venir te voir.

– Je n’ai jamais entendu parler d’un Don qui rendrait l’eau agressive, déclara Nesli après un court silence. A mon avis, ton pouvoir a mal exprimé quelque chose que tu voulais vraiment : faire boire Elias.

Elle allait chercher un peu loin, non ?

– Le Don n’est pas aussi extérieur à toi que tu pourrais le penser. Ce n’est pas seulement un outil que tu dois apprendre à manier ou un vêtement mal ajusté. Il a accès à tes humeurs et sentiments les plus profonds, à tes besoins, tes désirs. Mais au début, il ne sait pas comment y répondre, et tu ne sais pas comment l’en empêcher, ou l’y encourager.

Bien qu’attentif, Atkos peinait un peu à la suivre. D’accord, Nesli avait l’air convaincu de ce qu’elle disait, et il voulait bien la croire. Mais concrètement…

– Comment je fais ça ? s’enquit-il. Apprendre à l’en empêcher, je veux dire.

– Tu fais connaissance avec lui, tu l’apprivoises.

Un silence ponctua sa réponse.

– Nesli, articula-t-il en s’efforçant de ne pas s’emporter, ce n’est pas une personne ou un animal sauvage que je dois contrôler. C’est quelque chose que je ne comprends pas, que je n’avais pas avant et qu’on ne peut pas voir ! Comment veux-tu que je fasse connaissance avec …avec quoi au juste ?!

Il avait de toute évidence échoué à garder son calme, et Nesli frissonnait de l’entendre hausser la voix sur elle.

– Je… Désolée de m’emporter, je sais que tu n’y es pour rien. Mais tu n’aurais pas des conseils un peu plus concrets pour moi ? Que font les nymphes quand elles deviennent Révélées de l’eau ?

– Et bien…, hésita Nesli, elles…

Atkos attendit patiemment. Puis le regard désolé qu’elle lui glissa confirma le soupçon qui commençait à poindre.

– Tu n’en sais rien, comprit-il avec un mélange de rancœur et de déception.

– Je ne connais pas vraiment le Don de l’eau, avoua Nesli. Mais je peux t’expliquer…

Il ne lui laissa pas le temps de finir.

– J’ai quitté mon clan, Nesli. Je n’ai plus de famille. Le clan du Naja est tout ce qu’il me reste et je l’ai quitté parce que je pensais que tu pourrais m’aider.

– Je peux t’aider ! assura Nesli. Je ne sais presque rien du Don de l’eau, mais je sais ce que c’est d’être un Révélé !

Dans un élan de culpabilité, elle prit ses mains dans les siennes.

– Je n’ai jamais voulu te donner de faux espoirs, jura-t-elle en gardant son regard plongé dans le sien. J’espère sincèrement pouvoir t’aider à contrôler ton Don. Je n’ai pas vraiment de difficultés avec le mien, c’est donc qu’il est possible de maîtriser nos pouvoirs anormaux.

Atkos sentit ses mains mollir dans celles de la jeune fille.

– Je…je te crois. Désolé, ce n’est pas ta faute si j’ai placé mes espoirs en toi…

Cela sonnait un peu niais, mais c’était la vérité. Nesli était vraiment le dernier espoir qu’il lui restait de ramener un peu sa vie à la normale.

– Moi aussi, tu sais, j’ai placé des espoirs en toi, lui confia-t-elle. J’espérais vraiment que ce Don de l’eau était le tien, que tu étais comme moi.

– Je comprends.  

Il récupéra ses mains que Nesli lâcha sans détacher ses yeux de lui. Atkos se détourna tristement.

− Mais si tu ne peux pas m’aider, se résigna-t-il à dire, je n’ai plus rien à faire ici. Je partirais dès que mon aile sera guérie.

Avant qu’elle ne le harponne de nouveau avec son regard émeraude, il accéléra légèrement le pas.

 

***

 

Deux jours entiers s’étaient écoulés tranquillement lorsqu’ils constatèrent que les provisions de leur groupe commençaient à s’épuiser. Atkos avait emporté son arc et son carquois avec lui, mais son aile blessée le gênait pour tirer correctement. Ses flèches étaient trop peu nombreuses pour risquer d’en perdre bêtement en manquant sa cible. En clair, il ne leur restait plus qu’une solution pour se procurer de la viande : se rabattre sur la petite volaille de la Plaine. Ce gibier-là se cachait dans les hautes herbes, il fallait manier les pièges avec astuces pour espérer en attraper.

− Normalement, ce sont les enfants qui font ça, les informa Atkos. Les vrais groupes de chasse se concentrent sur les volées d’oies et les hardes de cervidés.

− Ça tombe bien, répondit Beherzt, nous ne sommes pas de vrais chasseurs. Et puis on ne va pas se plaindre si attraper ces cailles est un jeu d’enfant, n’est-ce pas ?

Atkos se hâta de le démentir. Parce que les enfants s’en occupaient, cela ne voulait pas dire pour autant que c’était chose facile. Et puis, en plus d’être pénibles à attraper, ces cailles n’étaient pas très dodues. Il faudrait en piéger plusieurs pour espérer les nourrir convenablement tous les cinq… dans l’optique qu’ils arrivent déjà à capturer quelque chose.

− Bien sûr qu’on va y arriver, assura Beherzt. D’autant qu’avec le Don de Nesli, ces poulettes ne vont pas voir leur mort arriver. Je l’ai vu pêcher, moi, et je peux vous dire que sa lance est efficace.

− Hum, en fait, intervint Nesli, je pensais rester avec Atkos et vous laisser chasser tous les trois.

− Si c’est à cause de ma blessure…

− Non, ce n’est pas pour ça. En fait je crois que j’ai eu une idée pour t’aider avec ton Don.

Atkos se figea de surprise… et de contentement. Si Nesli trouvait une manière de lui apprendre à contrôler son pouvoir, alors il aurait une raison valable de rester. Parce qu’il y avait réfléchi et en était certain désormais : il ne voulait pas partir dès que son aile serait guérie. Pas tout de suite, en tout cas.

− Mais vous pouvez prendre ma lance, conclut Nesli, elle vous sera sûrement utile.

− Bon, très bien, reste avec lui, consentit Beherzt en prenant la lance. C’est même mieux comme ça.

− Oui c’est même parfait, aboya Domyrade d’un air mécontent.

Elle n’était pas restée fâchée contre Nesli, mais ça ne l’empêchait pas de s’irriter pour rien. Elle prit la lance des mains de Beherzt et s’éloigna d’un pas décidé.

− Allez, viens Fenore. On va chasser.

L’elfe se laissa volontiers entraîner à sa suite.

− Je crois qu’elle est un peu jalouse, chuchota sournoisement Beherzt avant de partir lui aussi dans le sillage des deux filles.

Nesli ne se tourna vers Atkos que lorsqu’ils eurent complètement disparu.

– Ferme les yeux, lui ordonna-t-elle d’emblée.

Atkos s’exécuta. L’idée le traversa que Nesli pourrait bien décider de l’embrasser par surprise si elle le voulait, et qu’il pourrait bien la laisser faire.  

– Maintenant, pense très fort à ton élément. Cherche une odeur particulière.

D’accord, elle comptait vraiment lui faire faire un exercice pour contrôler son Don. Très bien, c’était ce qu’il voulait après tout. Paupières closes, Atkos essaya de faire ce qu’elle lui disait. Dans le noir, il percevait mieux la chaleur du soleil sur sa peau. Quant à l’odeur que Nesli lui faisait chercher, elle restait imperceptible. Ah si, tiens : le vent soufflait dans les cheveux verts de la nymphe et lui faisait sentir le parfum de menthe qu’elle dégageait. En réalité, c’était une autre odeur qu’il ne connaissait, mais elle lui faisait vaguement penser à de la menthe. Ou peut-être à du romarin. Il n’avait jamais été un spécialiste des aromates.

– Concentre-toi, Atkos. Fais le vide.

Déterminé à réussir l’exercice, il s’efforça d’ignorer la présence de Nesli. Mais alors ses pensées volèrent vers ses parents, son frère, ses amis. S’il ouvrait les yeux maintenant, sortirait-il enfin de ce cauchemar où tous avaient disparu de sa vie ? Ce cauchemar où un pouvoir sorti de nulle part le rendait dangereux pour les autres.  Sans famille, sans clan et avec un Don, Atkos ne se reconnaissait plus.

Tiens, justement, s’il n’était plus vraiment lui, il devrait être facile de se détacher de cette fausse identité… De faire le vide une bonne fois pour toute.

Il se sentait sur le point de quitter son corps, de décoller en pensée, dans un ciel noir infini… Tout à coup Atkos l’entendit. Ce n’était pas une voix, à peine un bruit. Une note unique, pure et plus légère qu’un murmure, résonnait dans le lointain. Il s’y accrocha, tout tendu vers ce son infime. Puis la note devint mélodie, lente et rieuse. Il voulait l’entendre mieux. Atkos fit un pas, puis deux, pour s’en rapprocher.

Le son venait de plusieurs endroits, plus ou moins éloignés de lui. Chacun faisait entendre une tonalité et un rythme différents. Mais une mélodie résonnait plus fort que les autres. Elle était proche. De l’eau chantait tout près. Elle était endormie, alanguie, mais bien présente.

Nesli s’était trompée : ce n’était pas une odeur. C’était un chant, un chant magnifique qui l’invitait à se laisser bercer. Au milieu des murmures et des tintements de la musique, il crut entendre son nom. Il écouta plus attentivement, et l’appel se mua en cri. Un cri angoissé avec la voix de Nesli. Il ouvrit brusquement les yeux et au même moment la musique s’arrêta.

– Atkos !

Nesli l’appelait dans son dos. Le garçon pivota vers elle, mais seul le haut de son corps bougea. Oh non, il s’était déjà enfoncé jusqu’aux jarrets dans la boue d’une mare.

C’était déjà arrivé au moins une fois à presque tout le monde, avant d’avoir appris à repérer infailliblement ces points d’eaux traîtres cachés par les herbes. Il devait s’envoler le plus vite possible hors du piège. Son geste réveilla brusquement la douleur de son aile. Il tomba les mains en avant avec un juron. Ça faisait un mal de chien. Quel idiot ! Ne même pas se rappeler de sa blessure…

Par-dessus ses grommellements, il entendit Nesli patauger vers lui.

– Non ! cria-t-il à la nymphe toujours dans son dos. Nesli, ne viens surtout pas. Je vais m’en sortir, ne bouge pas.

Priant pour que la jeune fille lui ait obéi, Atkos se redressa avant que ses poignets ne s’enfoncent à leur tour.

– Atkos !

Nesli avait fait le tour de la mare pour se poster face à lui. 

– Utilise ton Don ! C’est de l’eau dans cette mare ! Fais comme au lac !

Plus facile à dire qu’à faire. Atkos n’avait aucune idée de la façon de s’y prendre. Il pouvait entendre de la musique, mais c’était tout. Quel incroyable pouvoir.

Rah ! Pourtant, il était tout autant en danger dans ces sables mouvants que pendant sa noyade. Les conditions étaient on ne peut plus propices à une réitération. Pourtant non, il se sentait parfaitement incapable de reproduire ce qu’il avait accompli avec l’eau du lac.

– Je ne peux pas, grogna-t-il.

Aucune importance. Il n’avait jamais eu besoin de ce Don avant. Ce n’était pas maintenant que ça allait changer.

Atkos se jeta en avant pour attraper les herbes les plus proches. Mais la boue lui arrivait maintenant à mi-cuisse, et l’eau de la mare le mouillait jusqu’au nombril. Et puis même s’il avait eu plus de mobilité, la rive était trop loin. Désespéré, Atkos ferma les yeux. Il entendit aussitôt le chant de l’eau, assoupie tout autour de lui. Elle descendait loin dans la boue, et s’étendait plus loin encore sous la terre, infime, diffuse, chantonnant doucement son indescriptible mélodie. Foutue musique, elle ne pouvait pas se rendre utile ?

Atkos appela l’eau à son aide. Rien. Il se fit plus autoritaire, lui ordonna de se retirer, de le sortir de là. Rien. Il s’efforça de la capturer, de la dompter, de l’écraser. Rien. Ses pensées s’enroulaient sur elles-mêmes. L’eau ne l’entendait pas, ne l’écoutait pas. Quelle idiotie. Il allait devenir fou, voilà tout. Et mourir étouffé aussi.

– Atkos ! Attrape !

Il rouvrit les yeux juste à temps pour attraper le bâton que Nesli lui tendait depuis la rive. Mais si les mains de la nymphe tenaient bien un long morceau de bois, les siennes, en revanche, s’agrippèrent à une barre de métal.

Abasourdi, Atkos sentit le métal glisser sous ses doigts. Deux extrémités s’allongèrent pour venir entourer son torse, passant sous ses bras comme deux serpents qui se soudèrent l’un à l’autre sous l’émergence de ses ailes, entre ses omoplates. L’instant d’après, Atkos se sentit tiré vers la rive, comme pris dans une épuisette sans filet que Nesli tirait de toutes ses forces par le manche de bois fin.

Tout en se rapprochant, beaucoup trop lentement, de la rive, Atkos se sentit s’enfoncer davantage. L’eau montait vers son visage au fur et à mesure qu’il s’enfonçait. Si Nesli ne tirait pas plus fort, il se noierait avant même de disparaître complètement.

Soudain, le regard de Nesli s’éclaira. Elle cria :

– Fenore !

L’elfe apparut dans le champ de vision d’Atkos et courut aider Nesli à tirer, bientôt suivie de Domyrade puis Beherzt. Au lieu d’aider les filles à hisser Atkos avec le bâton, Beherzt ôta immédiatement sa ceinture et l’envoya à l’hybride. Atkos attrapa au vol l’extrémité du cuir que le nain se mit à tirer avec force. 

A quatre, ils parvinrent à le hisser jusqu’à la rive et à tirer hors de la boue. Haletants, ils restèrent tous un moment silencieux, reprenant leur souffle et leurs esprits.

– J’avais bien dit, fit remarquer Domyrade après un silence, que la lance s’était transformée en serpent argenté.  

– Et vous avez bien fait de le suivre, conclut Nesli. Je n’aurais jamais pu sortir Atkos de là toute seule.

– L’union fait la force, déclama Beherzt en se redressant fièrement.

− Attention, tu perds ton pantalon, lui fit remarquer Fenore avec un rire nerveux qui les contamina tous les uns après les autres.

– Merci à tous les quatre, soupira Atkos en se hissant sur ses sabots, sa toison noire dégoulinant de boue.

Lorsqu’il fut debout, le cerceau de métal qui avait servi de harnais tomba au sol. Atkos l’enjamba avant de ramasser l’objet par le manche en bois.

Nesli agita les mains et le cerceau de métal revint former, au bout du bâton que tenait Atkos, la pointe acérée de la lance. Lorsque les doigts de la Révélée s’arrêtèrent de remuer, le fer s’immobilisa, dur et tranchant, comme s’il n’avait jamais bougé de la hampe.

– Maintenant, dit-il à Nesli en lui rendant son arme, je te dois vraiment la vie. Et j’ai une dette envers chacun de vous.

− Vous entendez les filles ? glissa Beherzt. Il va falloir se mettre en danger pour qu’il puisse la payer avant qu’on quitte la Plaine.

− Tu ne veux pas venir jusqu’en Edelstein avec nous ? demanda Nesli en braquant son regard irrésistible sur lui.

Il détourna la tête avant de répondre :

− Je ne …

− Tu as oublié, Nesli ? le coupa Domyrade en se plaçant entre lui et la nymphe. Il veut juste tes conseils avant de repartir dans son clan. Tu peux comprendre ça, non ?

Repartir dans son clan. Oui, c’était ce qu’il voulait faire dès qu’il aurait appris à maîtriser son pouvoir. Mais cela risquait de prendre plus de temps que prévu. Et puis, le clan du Naja sans sa famille, sans ses amis… Plus personne ne l’attendait là-bas… Même Elias gardait sûrement un souvenir complètement traumatisé de lui.

Alors quoi, errer seul dans la Plaine ? Rejoindre un autre clan ? Est-ce que d’autres clans s’étaient fait attaquer par les humains ? Il ne s’était même pas posé la question. Les réponses se trouvaient sans doute à Pétrougal. Mais il ne savait même pas comment se rendre à la capitale. La cuve se trouvait au Nord-Ouest du royaume, mais à part ça…

Ou alors ça ne le dérangerait pas de voyager avec Nesli. Même s’il finissait par maîtriser son Don, il pourrait toujours rester avec elle, l’accompagner pendant son séjour sur le continent. Sauf qu’elle rentrerait bien un jour chez elle en Ruissolvie. Et à ce moment-là, que ferait-il ?

La vérité, c’était qu’Atkos n’avait plus aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa vie.

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Notsil
Posté le 07/06/2020
Qu'il est choupi Atkos ! Et il ne semble pas s'être rendu compte qu'il est totalement sous le charme de Neslis ^^ (qui elle n'a pas l'air de voir qu'il est en voie de tomber amoureux d'elle :p ).
Le "− Tu veux que je te bande ? " dès le départ, mouarf j'ai parfois l'esprit trop tordu :)
Quant à Behertz... il aide tout le monde, c'est le papa poule de l'expé, ça change d'ailleurs que ça ne soit pas une femme qui prenne les choses en main.
Fenore s'ouvre un peu, j'imagine que ça sera utile quand elle fera une bêtise avec le feu de leur campement un peu plus tard :p
En tout cas ton univers est riche, c'est très agréable à lire !
Hinata
Posté le 08/06/2020
Ow, ça me fait tout plaisir que tu trouves Atkos choupi haha ^^ En effet, nos héros sont pas vraiment les personnes les plus perspicaces de la Terre ^^" (enfin, à part Beherzt quoi haha)
Si toi t'as l'esprit tordu, imagine moi, qui me suis complètement laissé écrire ce malentendu tout bidon XD
Ah oui, tiens, je n'avais pas pensé que le rôle de Beherzt était plutôt catégorisé féminin...et bah je suis ravie de casser les codes écoute ^^

Merci pour tes commentaires si nombreux et tellement agréables !
_HP_
Posté le 05/06/2020
Coucou !

Héhé j'en étais sûre, il est sous le charme petit (grand) Atkos !! Par contre Nesli, je t'autorise à être son amie... Mais rien de plus okéé ?? T'as Cyren, je te rappelle !!!!
Je trouve ça très intéressant d'explorer, d'en apprendre plus sur ce don !
Et je suis très curieuse de connaitre celui de Beherzt (oui parce que c'est obligé qu'il en ait un quoi, y a 5 Révélés et il manque que lui et on connait pas d'autre nain et il faut forcément (absolument pas mais si quand même xD) qu'il y ait un nain, pour qu'il y ait les 5 "espèces" et BREF il a un Don xDD c'est tellement embrouillé comme message...)
Et je suis ravie que Fenore s'ouvre petit à petit ! Et Domyrade, c'est pas bien d'être jalouse ! (non bon ok c'est pas à moi de dire ça... 😬😅)

"Elle doit avec un parent hybride" → "avoir", peut-être ?
"Désolée de m’emporter, je sais que tu n’y es pour rien" → désolé (c'est Atkos qui parle ^^)
Hinata
Posté le 06/06/2020
Ouais, faut dire qu'il est pas très discret notre petit Atkos :smirk: Et puis pour sa défense, personne ne résiste à Nesli héhé
Haha, t'inquiète, j'ai tout compris à ton "message embrouillé", mais compte pas sur moi pour révéler quoi que ce soit mouahaha, tu verras plus tard (ou pas...nan je déconne, si si, tu verras)

Thanks again pour les coquilles :*
Alice_Lath
Posté le 10/05/2020
Haha, Nesli qui fait tourner les têtes dis-moi, Atkos semble complètement in love et Domy qui fait la tête derrière haha, c'est beaucoup trop choupi. En tout cas, c'est étrange que le don d'Atkos se soit pas manifesté au niveau de la mare, je me demande pourquoi, qu'est-ce qui a bien pu bloquer son utilisation. D'ailleurs, est-ce que notre nain n'aurait pas un don lui aussi? Histoire de compléter le cercle héhé, car après tout, on ne sait pas grand chose sur lui
Hinata
Posté le 11/05/2020
Haha bon tant mieux sur leurs humeurs / caractères te plaisent ^^
Pour le Don d'Atkos au moment de la mare, je réalise qu'il n'y a pas de vraie explication, autre que le lien des pouvoirs à leurs émotions/ état d'esprit/ habitude... Si tu penses que c'est problématique dis-moi > < "

C'est vrai qu'on ne sait pas grand chose de Beherzt...pour l'instant du moins ;)
Xendor
Posté le 02/05/2020
Coucou Hina !

Punaise c'est un super chapitre ! Dom se révèle être super jalouse. Ça sent la lutte pour le mâle du groupe (désolé de le dire comme ça, c'est tout ce que ça m'inspire 😅).

Par contre, petit point de physique : dans les sables mouvants on ne s'y enfonce jamais complètement, en général jusqu'au milieu du torse voir aux aisselles et les victimes meurent de soif et de faim en fait.

Un grand holà à Fenore qui vient de faire sa première blague. Champagne !! Punaise je ne veux surtout pas que Domy convainque Atkos de se barrer. On a commencé à explorer le Don, et gratte la surface des liens qui unissent cette compagnie, alors pas question qu'ils se séparent !

Gros courage pour la suite, je suis tout en émoi par ce chapitre, je l'ai beaucoup apprécié 💪🙂
Hinata
Posté le 02/05/2020
Hey hey

Owww trop contente qu'il t'ait plu ^^ C'est cool de se dire que les chapitres un peu plus longs que les autres en valent la peine haha

Ouaip, Domy a un sale caractère, et la jalousie en fait clairement partie, par contre à ce stade c'est carrément envers Atkos qu'elle est jalouse parce qu'il lui "vole" Nesli, et pas l'inverse... ton comm me fait penser que peut-être c'était pas très clair, si oui je verrais si je peux pas éclaircir un peu la situation entre ces trois-là...

Oh, merci pour le petit point de physique, c'est bien cool de se dire que t'es attentif à ce genre de choses ^^ Bon, par contre je t'avoue que ça m'embête bien haha. Heureusement pour moi, il se trouve que c'est pas seulement des sables mouvants ici : on s'enlise dans le fond de la mare, et du coup y a une couche d'eau au-dessus (et maintenant je me demande si ça c'est possible en fait è-é) et du coup la personne mourrait pas étouffée mais noyée? Bon, et puis si vraiment la physique empêche la vraisemblance, dis moi et je rajouterai une petite règle du monde qui le permet quand même, parce qu'il faut bien que le fait que l'histoire se passe dans un univers fantasy soit un peu utile de temps en temps haha XD

Yaay, bravo Fenore ^^ Héhé, j'entends tes craintes, et je les comprends. Que puis-je dire d'autre... tu verras bien :p

Merci pour ta lecture si rapide et ce commentaire hyper boostant !
Xendor
Posté le 02/05/2020
Désolé ^^ c'est le physicien qui s'exprime. En fait dans les sables mouvants en général tu restais bloqué et la mer venait de recouvrir. Pas sympa comme situation. Et il est possible de s'en sortir en faisant des petits mouvements de rotation sur soi-même pour liquéfier l'environnement proche. Je te conseille de regarder des vidéos dessus c'est passionnant.
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