La mère de Yousef, Bibsbebe, recourbée et haute comme trois pommes, s'offrit comme adjuvante. À l'instar de son fils, elle n'avait pas idée qu'Eleonara était une elfe, mais, ayant appris que celle-ci avait froissé des Religiats par le passé, elle était déterminée à lui démontrer comment ses cousines et elle avaient escamoté les soldats durant leur jeunesse.
Sur les indications quelque peu autoritaires de la vieille dame, Eleonara la hissa sur ses épaules. Monsieur Yousef leur enfila des djellabas et des manteaux jusqu'à ce que l'on ne vît plus que le visage heureux et rabougri de Bibsbebe dépasser au sommet de leur silhouette commune. Par une fente entre les fibules, Eleonara parvenait tout juste à discerner où elle mettait les pieds. Elle était contente d'avoir confectionné un turban plus serré et plus épais depuis sa venue au Bimaristan : la matrone s'agrippait à son cou, à son nez et à son front avec autant d'acharnement qu'un bébé singe collé à sa mère.
Eleonara et Bibsbebe s'entraînèrent à marcher droit et en équilibre à la Source. Lorsqu'elle furent satisfaites de leur technique, elle s'en allèrent par les couloirs souterrains et sortirent à la rue par un portique circulaire, toujours en pyramide humaine. Là, Eleonara guigna entre les fermoirs ; la vue lui déplut. Des Religiats – elle n'aurait pas su dire combien exactement – venaient de suspendre une discussion sérieuse pour les jauger, puis les encercler. L'elfe se concentra pour respirer le plus doucement possible, à ne pas bouger les bras et à ne pas se pencher en avant ou en arrière au risque d'envoyer Bibsbebe pour la culbute de sa vie.
— Bonsoir madame, salua un accent einhendrien. Avec respect, nous allons vous demander de dévoiler votre tête afin que nous puissions contrôler vos oreilles, merci de votre compréhension.
Sans un mot, ni un hochement – ce qui aurait pu déstabiliser sa porteuse –, la grand-mère obéit et retira son capuchon. Ses pavillons d'oreille étant aussi ronds qu'une lamelle d'orange ; on lui accorda donc le droit de passage.
— Bonne promenade, madame. Ne devrait-on pas vous accompagner ? Vous n'avez pas l'air très stable sur vos chevilles.
D'une voix à peine audible, Bibsbebe les remercia et les dissuada de la suivre, leur assurant qu'elle n'avait jamais eu de malheur de sa vie et que ce n'était pas à son âge que ça débuterait.
En s'éloignant, Eleonara jura que la patrouille de moines-soldats les gardaient à l’œil. Elle crut même entendre :
— Elle a la peau des pieds drôlement lisses. Et claire.
Eleonara accéléra. Malgré ses efforts pour une démarche correcte, elle claudiquait, mal assurée par sa vue restreinte. Cette gaucherie pourtant ne faisait qu'ajouter une touche de réalisme au farfelu personnage qu'elle et Bibsbebe incarnaient, ce fil de fer emmailloté qui errait de nuit et esquivait les obstacles juste avant de s'y cogner. Elles avaient quitté le Bimaristan au bon moment : les Religiats s'étaient déjà répartis pour couvrir chaque entrée mais n'avaient pas entamé leurs recherches. Ils voulaient attraper l'elfe comme on attrape un lièvre : en bouchant chaque issue de sa tanière.
Eleonara et sa complice élurent un coin de rue sombre pour se démanteler. La première fut soulagée de laisser la mère de Yousef glisser de ses épaules : celle-ci rattrapait sa petitesse par un poids conséquent.
— Retrouvez-moi ici après vos courses, comme convenu, lui rappela l'elfe en réajustant au mieux son turban, que la vielle dame avait altéré en se raccrochant à elle. On décidera à ce moment-là la prochaine étape. Je me dépêche.
— Entendu. À bientôt, alors. Ce fut un plaisir de courber la loi avec toi.
Avec un sourire, Eleonara abaissa une bandelette de tissu mi-opaque mi-translucide sur ses yeux, s'enveloppa dans une vielle cape de Sgarlaad et partit. Elle irait seule chez les Vendeurs de Secrets.
Le mysticopolium du quartier nord battait son plein. L'heure de pointe était autant une bénédiction qu'un dilemme : la foule rendait Eleonara invisible, certes, mais en échange, elle devrait patienter plus longtemps sur le banc : cinq curieux la précédaient dans la file.
À tâtons exagérés, Eleonara atteignit le banc, s'y assit et attendit, le cœur battant. Elle devait jouer son rôle d'aveugle jusqu'au bout ; elle avait même trébuché au seuil, une bonne astuce, quoique involontaire. Le vacarme des clients l'enveloppa et bourdonna dans ses tympans. Son bandeau lui laissait entrevoir des couleurs et des formes, mais ne lui permettait de lire les visages qu'au prix de beaucoup de concentration.
Ses doigts tambourinèrent sur la surface du bois, puis sur ses genoux. Poireauter était la pire des tortures : elle savait parfaitement sur quoi se renseigner et avec quoi payer ; elle n'avait pas besoin de mijoter davantage sur la question.
Quand enfin vint son tour, elle s'étira et remercia l'inconnu qui lui tenait la porte ouverte. Ce ne fut qu'au cliquetis des pênes qu'elle osa retirer son bandeau. Elle pouvait mentir à la ville, mais pas aux Mysticophiles.
Attablée à la surface nacrée et hexagonale qui déciderait son futur ainsi que celui de Sgarlaad, Eleonara se retrouva à appréhender le « regard » de la Vendeuse qui s'installa en face d'elle. En devinant la silhouette chétive et surchargée de bijoux de son interlocutrice, l'elfe frissonna.
C'était une enfant.
— Bonne nuit, Nocturne, dit la fillette, implacable. Pose ta question.
Son visage enfantin était avalé par sa parure faciale ; Eleonara avait l'impression de converser avec une poupée de bois et d'or plaqué.
Elle voulait demander combien de temps les Religiats resteraient au Bimaristan et s'ils avaient déjà une piste précise, mais c'était jouer avec le feu. À la place des flammes, elle choisit les braises.
— Bonne nuit. Voici ma question : où puis-je m'approvisionner ce soir en poix, en plaques de métal flexible et en sacs de sable pour un prix abordable et en me déplaçant le moins possible ?
— Nous possédons la réponse.
Les petits doigts couverts de pierres précieuses posèrent un cube moyen sur la balance.
— À toi de jouer.
Eleonara décida de prendre les devants et d'anticiper le prix de ses prochaines questions pour s'économiser du temps.
— Je sais que Le Mizmar fait escale au Nord.
La Vendeuse avança sa main étincelante. Quand elle la retira, un grand cube et un petit cube contrebalançaient celui du plateau opposé.
— Nous pouvons te répondre pour moins que ce prix-là, fit-elle. Il te restera du crédit. Notre réponse est la suivante : rends-toi au souk du secteur est et cherche la famille Kermès. Ils pourront satisfaire tes désirs. Ils possédaient des contacts avec la périphérie avant la déclaration de quarantaine, des partenaires qui leur ont livré plus que ce dont ils avaient besoin. Ils cherchent quelqu'un à qui vendre le surplus. Profite, il y a les soldes sur tous les biens non-alimentaires et, pendant que nous y sommes, les Kermès livrent gratuitement aux secteurs nord-est, nord et sud-est. Autre chose ?
— Oui, se hâta Eleonara. Existe-t-il un remède pour les morts-siestes ?
Silence.
— Reformule. Nous ne sommes pas familiers avec le terme « mort-sieste ».
Ce n'était pas bon signe. Si même les Mysticophiles ne savaient pas de quoi il s'agissait, l'elfe n'avait aucune chance à comprendre la maladie de Sgarlaad. Elle soupira.
— Par mort-sieste, j'entends une condition du corps ou peut-être de l'esprit qui force un individu à demeurer endormi pendant une durée anormale, sans que rien ne puisse le réveiller. Possiblement associé à un blanchissement capillaire et oculaire, ainsi qu'à des espèces de trous de mémoire.
— Nous comprenons mieux. Tu viens de décrire un des symptômes du cassage, la nécronarcose, un phénomène rarissime. Ce que tu crois être des trous de mémoire ne sont pas de trous de mémoire, mais de trous de conscience. Un état caractérisé par l'absence soudaine de lucidité, une capacité réduite de réagir à des stimuli, ainsi que par une inactivité sensorielle et musculaire. La nécronarcose est semblable à l'hibernation : il s'agit d'un sommeil non pas récupérateur ou réparateur mais protecteur, comparable à celui des animaux des régions froides qui se protègent de l'hiver.
Eleonara voulait se frapper le front. Le cassage ! Sgarlaad avait eu raison ; le cassage était vraiment responsable pour sa condition ! Un détail clochait, pourtant : Sgarlaad avait été cassé bien avant leur rencontre. Comment se faisait-il que les effets ne se manifestaient que des années plus tard ?
— Qu'est-ce que ça implique, d'être cassé ? voulut-elle savoir.
La petite Vendeuse passa son ongle limé sur le plateau droit de la balance afin de soustraire ce qui lui était dû.
— Le cassage est un traitement appliqué aux Mikilldiens souhaitant travailler en Einhendrie. Il s'agit d'une sorte de domptage, de débourrage similaire au rite initiatique des Sylvains. Le cassage tranquillise les Barbares ; il les rend soumis et dociles, selon les Einhendriens. Le procédé en lui-même diffère au cas par cas. En règle générale, pourtant, le futur cassé est cloîtré dans une pièce pendant plusieurs jours. Il ne reçoit aucune instruction, aucun conseil, uniquement un objet. Nos sources se contredisent quant à la nature exacte de l'objet. Toujours est-il qu'à sa sortie – s'il y arrive –, le cassé n'est plus le même. S'il était joyeux, il est endeuillé. S'il était lumineux, il s'efface. Bientôt, sourire ou pleurer lui est impossible. Le sommeil le fuit s'il le désire et s'invite s'il le repousse. Sa faim, elle, devient aussi frivole et imprévisible que sa fatigue.
Une acouphène avait remplacé le silence ; sauf que le bourdonnement n'existait que dans la tête d'Eleonara. Tout dans la pièce, à l'exception d'elle-même et du tabouret qui la portait, avait cessé d'exister.
Sgarlaad. Son tempérament discret, son manque de réaction et son mutisme n'étaient donc pas naturels. Ses iris blancs. Ses « siestes ». Il était devenu ainsi sous le marteau des Einhendriens.
— Tu as encore du crédit, lui rappela la fillette aux traits dissimulés par des plaquettes d'or.
Décidément, la Mysticophile était axée affaires. Eleonara ne pensait plus crédit, solde et redevances ; elle avait une terrible envie de creuser un trou dans un mur et de courir à la pleine lune. Elle savait néanmoins que la Vendeuse ne la laisserait pas sortir tant que leurs dettes ne fussent pas arrangées.
— Attendez, dit l'elfe afin de s'accorder le temps de réfléchir. Vous avez parlé d'une pièce dans laquelle l'individu à casser est enfermé. Qu'y a-t-il, dans cette pièce ? Que s'y passe-t-il ?
— Nous sommes désolés, ces informations ne sont pas disponibles. Très peu de personnes ont connaissance de cette pratique et malheureusement pour nous, elles sont incorruptibles. Souviens-toi, notre savoir repose sur la bonne volonté des Hommes à nous transmettre le leur.
— Mais... je ne comprends pas : les Nordiques cassés doivent bien en parler, non ? s'indigna Eleonara. À leurs proches ou à leur entourage, par exemple.
Elle regretta presque aussitôt son emportement. Elle savait la réponse : les cassés n'avaient plus souvenir de leur « traitement ».
La réponse de la Mysticophile ne fit que confirmer son raisonnement.
— Nous ne sommes pas directement en contact avec des Mikilldiens. De plus, les cassés sont incapables d'exprimer ce qu'ils ont vécu à qui que ce soit, tout comme les Sylvains et les Religiats se soumettent aux vœux de silence de leur ordre. Une autre question ?
— Oui. Le cassage est-il réversible ?
— Non.
— Et les symptômes ? Les trous de conscience, la nécro...nécrona...
— Nécronarcose. Non plus. Les cassés sont condamnés et ils le savent, c'est pourquoi ils écourtent leur vie de leur propres mains.
— Quoi ?
— Tu es à court de crédit.
Chaque révélation de cette enfant était une fourche d'hérétique enfoncée dans sa poitrine, source d'un fouillis inouï. Soit Eleonara n'avait pas entendu juste, soit cette gamine de Mysticophile se payait sa tête. Oui, ce devait être ça : la petite n'avait pas terminé sa formation et racontait des âneries pour le plaisir de l'impressionner.
Se cramponnant à cette idée, Eleonara étrangla ses craintes et les jeta dans le puits du déni. Les mots de la jeune Vendeuse, cependant, avaient laissé une cicatrice.
L'elfe s'était levée sans le remarquer. La Vendeuse de Secrets la copia et, au lieu de l'inviter à se rasseoir, elle tira gentiment le rideau orangé de côté ; elle lui désigna non pas la porte reconduisant au mysticopolium, mais celle qui menait à l'arrière-cour du bâtiment.
Méfiante, Eleonara secoua la tête.
— Pourquoi me faites-vous sortir par là ? En temps normal, je...
— Un raccourci.
La jeune Vendeuse ouvrit la porte, encourageant sa cliente à se fondre dans l'encre et la fraîcheur de l'extérieur. Encore troublée par leur discussion, Eleonara lui fit ses adieux et enjamba le seuil.
Une fois que la Vendeuse eût verrouillé l'issue postérieure du mysticopolium, l'elfe fixa ses maigres chevilles pour se recentrer. Elle réfléchirait à leur discussion plus tard. Ce n'était pas le moment de sentir, de s'affliger. Penser. Il lui fallait penser. Elle soupira et ses idées s'éclaircirent. « Bon. Que faire, maintenant ? »
Premièrement, se rendre à l'adresse de la famille Kermès du secteur est, leur transmettre la liste de matériaux faisant défaut pour fignoler la barque. Ils négocieraient un prix ; l'elfe accepterait et payerait avec des secrets, n'importe lesquels, ça n'avait plus d'importance. Dans un deuxième temps, elle rejoindrait Bibsbebe et l'informerait que les Kermès livreraient leur marchandise à la Chambre des aveugles. Bibsbebe rentrerait seule au Bimaristan, tandis que Eleonara se cacherait dans les venelles jusqu'à ce que les Religiats délaissassent l'hôpital. Ensuite, elle se réunirait avec Sgarlaad à la Source. Ce n'était pas un plan brillant mais elle n'avait plus le choix.
D'une main anxieuse, elle fouilla dans sa poche à la recherche du petit billet déchiré et plié sur lequel elle avait gribouillé l'adresse des Kermès, la liste des matériaux et celle de la Chambre des aveugles.
Une voix susurra dans le creux de son oreille.
— Les étoiles nous observent ce soir.
Eleonara vrilla sur le qui-vive. Un sourire de prédateur resplendissait dans la nuit comme un croissant de lune couché. Elle cligna des paupières ; les ombres pouvaient jouaient des tours. Néanmoins, la suavité de cette voix familière et les éclats nacrés tranchant la poisseuse obscurité suffirent à écarter ses doutes.
— Sebasha.
— Salutations, apostate, dit l'Opyrienne avec une courbette, sa silhouette à peine devinable sous la l'astre nocturne. Je vois que ton visage a subi de la fureur de poings ainsi qu'une suppression de maquillage. Quel est ce bandeau autour de ta gorge ? Tu te déguises en mal-voyante ? Ne réponds pas, je sais. Ma présence ici te surprend ?
— Non. Vous êtes une Vendeuse de Secrets, n'est-ce pas ?
La Peau Sombre pinça ses lèvres tatouées avec un hochement désapprobateur.
— Chaud, mais pas tout à fait. Tss tss, siffla-t-elle, je te croyais plus perspicace.
— Hein ? C'est quoi votre métier, alors ? Guerrière-espionne ?
Amusée, Sebasha tapota sur son menton lisse.
— Ravie que tu me perçoives ainsi, c'est original. Une guerrière ? Pile la couverture que je m'étais choisie. Toi aussi tu sais paraître et faire croire. Parfois, une simple croyance accomplit la prophétie. N'oublie pas d'où tu es partie, servante de Diutur, et n'oublie pas pourquoi. Toi, l'apostate à l'origine des meurtres du Don'hill, ravageant un monastère entier. Depuis le début, la Bête, c'était toi. Je le sais depuis longtemps et pourtant, une part de moi a encore de la peine à y croire.
Elle regarda autour d'elle, avant de se pencher en avant et de murmurer :
— Ai-je tort, Eleonara de Garlickham, ancienne esclave et prisonnière à la taverne du Saint-Cellier ?
Eleonara.
Eleonara.
Sur le coup, Eleonara se vida de son souffle. Une odeur de métal creusa un chemin jusqu'à son cerveau ; son cœur voulut bondir mais la paralysie l'enserra. Ce n'était pas un genou dans le ventre qu'elle venait d'encaisser. À vrai dire, rien ne s'était passé : Sebasha n'avait pas levé un doigt et n'avait pas frôlé un de ses cheveux.
À la prononciation de son prénom, une étincelle glaciale s'était déclenchée à la source de sa nuque et s'était déroulée le long de son échine. L'instant suivant, Eleonara perdit la vue, puis le reste de ses sens.
Elle ne se sentit ni chuter dans l'inconscient, ni même frapper le sol.
En tout cas, je suis très curieuse, du coup : quel était le "vrai" caractère du Nordique avant d'être cassé? Question insidieuse : s'il redevient ce qu'il était, plaira-t-il autant à Elé?
Quant à Sebasha, je ne suis pas si surprise qu'elle connaisse les secrets de notre elfe préférée. En fait, c'est plutôt logique, vu l'intérêt quelle porte à Hêtrefoux (les messages, tout ça...) Ceci dit, perso, je pense que c'est plutôt une bonne chose que Sebasha lui ait mis la main dessus (en tout cas, pour le moment). Elé a beau être courageuse et pugnace, pour sortir d'un piège pareil, il lui faudra la sournoiserie et l'intelligence de l'Opyrienne. ^^
Bon ben j'enchaine, je peux pas en rester là :D
Alice
Ah ah, tu te poses des questions très, très, très intéressantes auquelles je veux absolument répondre dans les prochains tomes! Je prends note immédiatement !
Je me doutais que ce passage avec Sebasha ne serait pas une grande révélation et j'avais un peu peur que ça dérange à la lecture mais ça n'a pas l'air de t'avoir gênée, alors tant mieux ! Je suis d'accord qu'en temps de crise, Eleonara a plutôt intérêt de se trouver près de Sebasha qui garde plus facilement le contrôle ^^
Merci beaucoup pour ton avis et tes questionnements !
Bon reprenons calmement.
Elé joue encore avec le feu ! D'abord, il semble maintenant que l'ensemble du Bimaristan, ou au moins tout le coins des aveugles, soit au courant de sa présence et de celle de Sgarlaad, et aussi de leur projet d'évasion. Pas bon, ça ! Quelqu'un va bien finir par cafter, ne serait-ce que par imprudence !
Ensuite elle passe juste sous le nez des Religiats ! Et Bibsbebe (j'adore ce nom), elle est très rigolote, mais je ne sais pas si elle est bien fiable...
Et enfin, une nouvelle visite aux mysticophiles ! Je suis sûre que cette fois, elle en a beaucoup trop dit ! Notamment sur le Mizmar...
Bon, ceci dit, les explications de la vendeuse de secrets à propos du cassage mettent à mal ma théorie sur l'âge très avancé de Sgarlaad, puisque ses symptômes semblent conformes. Je ne renonce pas y à croire, cependant : s'il a un pouvoir ou un enchantement qui fait qu'il est très vieux, le cassage a pu l'affaiblir petit à petit, ce qui expliquerait pourquoi ses symptômes se manifestent longtemps après.
J'ai bien noté aussi la petite réplique glaçante de la mysticophile sur le suicide des cassés... brrrrr !
Revenons à la fin : tu sais que j'attendais depuis longtemps les retrouvailles avec Sebasha ? Mais là, du coup, je ne sais plus si c'est une bonne chose ou pas ! Alors Sebasha sait parfaitement qui elle est depuis le début ?! Est-ce que par hasard, elle travaillerait avec l'Alchimiste ? En tout cas, ça relance très très bien en posant plein de nouvelles questions !
Comme d'habitude, j'ai lu en apnée sans voir passer le temps !
Détails :
"La mère de Yousef, Bibsbebe, recourbée et haute comme trois pommes, s'offrit comme adjuvante." : pas très convaincue par "adjuvante" que j'imagine plutôt comme quelque chose qu'on ajoute à un mélange pour faire le liant ou quelque chose comme ça, mais pas pour une personne. Ici je verrais plutôt "comme alliée" ou "comme adjointe" à la limite.
"comment ses cousines et elle avaient escamoté les soldats durant leur jeunesse." : escamoter, ça veut dire faire disparaître. C'est bien ce que tu voulais dire ? Sinon, "chercher des noises" ? "Harceler" ?
"elle s'en allèrent par les couloirs souterrains et sortirent à la rue par un portique circulaire" : dans la rue
"— Entendu. À bientôt, alors. Ce fut un plaisir de courber la loi avec toi." : faire courber la loi serait plus juste, ou sinon contourner la loi ? (en fait, ça passe aussi comme ça, c'est du pinaillage)
"elle n'avait pas besoin de mijoter davantage sur la question." : j'aime beaucoup cet usage du verbe "mijoter", mais du coup, je dirais plutôt "mijoter davantage la question" ou "laisser mijoter davantage la question"
"Attablée à la surface nacrée et hexagonale qui déciderait son futur ainsi que celui de Sgarlaad, " : qui déciderait de son futur ainsi que de celui...
"— Je sais que Le Mizmar fait escale au Nord" : ça je sens qu'elle n'aurait pas dû le dire ! D'ailleurs, ses questions sur le cassage ne me paraissent pas très raisonnables non plus !
"Sgarlaad avait eu raison ; le cassage était vraiment responsable pour sa condition !" : responsable de sa condition
"Comment se faisait-il que les effets ne se manifestaient que des années plus tard ?" : problème de concordance des temps. "ne se manifestent" ou "ne se manifestassent"
"Elle savait néanmoins que la Vendeuse ne la laisserait pas sortir tant que leurs dettes ne fussent pas arrangées." : idem. "tant que leurs dettes ne seraient pas arrangées"
"Se cramponnant à cette idée, Eleonara étrangla ses craintes et les jeta dans le puits du déni." : j'adore !
"Eleonara vrilla sur le qui-vive. " : pas convaincue par cette phrase. Peut-être qu'elle serait plus explicite comme ça : "Sur le qui-vive, Eleonara vrilla" ?
"Je vois que ton visage a subi de la fureur de poings ainsi qu'une suppression de maquillage." : a subi la fureur de poings
J'embraye sur les aventures de Melvine !
Comme d'hab, Eleonara prend des risques par nécessité (eh oui ses questions aux Mysticophiles sont limite suicidaires), mais sans doute que ça aura des conséquences pour la suite... vaut mieux se méfier. Même de Bibsbebe ? xD C'est vrai qu'on ne sait jamais !
J'aime beaucoup suivre ton raisonnement par rapport à l'état de Sgarlaad; tu prends de nombreux aspects en compte, c'est intéressant :)
C'est vrai qu'on n'a pas revu Sebasha depuis un petit moment mais on va bientôt savoir ce qu'elle fabriquait de son côté. Sebasha l'expliquera plus tard, mais elle s'en doutait fort quand Eleonara est venu lui demander de l'aide juste après l'empoisonnement général du Don'hill. Tiens, c'est drôle, pourquoi tu penses à l'alchimiste tout d'un coup ;) ?
Merci beaucoup pour avoir relevé toutes ses coquilles et merci pour tes remarques <3 Je vais commenter ton deuxième commentaire !