JULES.
J’me réveille. Pouls battant, en total’ sueur. Mon t-shirt m’colle au dos. Y’a un truc, j’sais pas quoi, ça va pas. Petit minois grisouille, grandes paupières somnolouilles. L’y m’faut un moment avant d’pouvoir me rappelotte où que j’suis, où que j’étais avant de m’endormir. V’là ! Ça y est ! C’était l’soir, c’était la Brocante. Jasmin pis l’Eustache partaient mais moi j’leur ai dit : envie d’rester encore un peu ici. Ils étaient surpris, j’ai haussé des épaules sans leur avouer que c’est pask’ j’me sens mieux là que dans la pourravo chambre que j’loue au fond d’la Ville Bétonnière. Pas y être ça m’évite d’penser que l’argent que j’ai volée à ma dernière famille d’accueil, bientôt j’en ai zéro et comment que j’vais m’payer un toit où dormir ?? Comme ça, j’suis donc restée, avant d’verser dans l’dodo, à même le sol-poussière, la colonne appuyée contre les rayonnages poudreux des hautes bibliothèques. Et là, j’m’éveille le dos endolori, la nuque raide, sans comprendre c’qu’il s’passe et pourtant l’y s’passe un truc étrangeot.
Déjà, il fait terriblonoir. Et quand j’dis qu’il fait terriblonoir, c’est qu’il fait anormalement terriblonoir. La Brocante, moi j’sais à force d’y passer mes journées et mes soirées, j’sais : dehors y’a des lampadaires qui éclairent la rue et qui, toujours l’soir, illuminent un peu l’intérieur. Alors pourquoi l’y fait aussi nuit ? Comme si on avait éteint toutes les lumières, étoiles et lune y compris ? Pis j’dois dire, en plus du sombre, c’est aussi la peur qui peint l’atmosphère en envoyant mon coeur pam-pam-pam’battre à toute allure.
Laissée seule à l’étage d’la Souvenance, j’transpire extrêmio et cherche mon faux-phare. À quatre pattes, n’y voyant rien, j’le cherche. Là, t’es où saleté d’phare-à-la-main, toi mon claque-jour, minable cracheur d’feu qui toujours plus agonise chaque nuit ? J’tombe sur l’dico-codex mais c’est pas ça que j’veux, rah ! Et vraiment c’est quoi cette terreur suspendue dans l’air ? Jules se l’explique pas, elle a juste peur, terriblopeur. Elle sait même pas peur de quoi, peur de qui, c’est juste une royale panique qui pulse dans ses veines, toujours plus à mesure qu’elle la trouve pas sa lumière. Besoin irrépressible, ça va la rendre folle ¡¡ T’es où t’es où t’es où t’es où où t’es canaille d’lueur qui prisonne dans une ampoule ? Fichtre ! Elle éternue. Fichaise de pollen. Pollen-poussière. Chiffon dans la gorge.
Tout à coup, clarté à la f’nêtre.
Assoiffée d’lumière, j’me lève. Cric-crac j’renverse des trucs. J’tombe. Genoux mains écorchés. Mon coude hurle. Grommelante j’me relève, j’accours à la fenêtre, j’y regarde. Dehors c’est comme dedans : juste du noir comme jamais j’ai vu du noir. Aucun ciel aucun lampadaire d’allumé. Il y avait juste un chatoiement, un seul, qui luisait à la f’nêtre du bâtiment d’en face. Jules s’y est accrochée comme à une bouée d’sauvetage. L’halo a grossi. Pris forme. Bientôt, on a pu discerner, sans l’ombre d’un doute, les deux silhouettes-idéelles de l’autre jour. Celles qui, au milieu de la foulo’gens et des cyclo’rats, avaient observé Jules d’une drôle d’manière. Celles qui, selon l’O.V.E.A., sont les Animas de Noée Elévie et Jules Orion.
Baie vitrée. Elles s’tiennent debout derrière. Même étage que c’lui d’Jules. Éclairantes un peu les choses autour d’elles. La première d’entre elles, l’élancée, a gardé la mer dans son poncho, tandis que l’autre, la petiote en vert, c’est comme une forêt d’sapins qu’elle porte. J’crois : une fleur émerge dans ses ch’veux courts, des racines spiralent sur sa joue. Ça m’rappelle Océanette avec ses rigoles d’eau sur sa peau. Ici c’est tout pareil, seulement version végétale. Mais j’y vois pas bien depuis où j’me trouve, p’t-être j’déjante ? Faut que j’m’approche.
J’suis sortie sur l’balcon. Et dehors, tellement que j’m’y attendais pas qu’il fasse froid et encore plus peur, j’sursaute, j’atchoume. Oh mais y s’passe quoi là ! Nous on est le 3 juillet : c’est l’été l’y doit faire chaud !? Pis moi avec ma salopette-short, mon t-shirt, j’grelotte en claquant des dents ?¿ J’réajuste mon béret. Mon souffle y’a la frousse ça m’coupe la poitrine, l’angoisse montée à la gorge c’est l’effroi au bord des lèvres. L’envie d’vomir, j’ravale la bile. J’m’approche de la balustrade, malgré tout hypnotisée par ces deux idéelles qui, derrière la fenêtre, me disent dans un silence : viens approche-toi, vite-vite ! Y’a quelque chose par ici, faut absolum’ que tu vois !
Ok, très bien. Comment qu’on y va le plus rapidos possible ?
Option 1 : Descendre tous les escaliers d’la Brocante. Traverser la rue. Entrer dans l’bâtiment d’en face, et s’il est pas ouvert ? Bon. Défoncer la porte alors. Monter tous les escaliers. Défoncer la porte de l’appart’. Y entrer dans la pièce où les deux idéelles sont. Hmm. Trop lent.
Option 2 : Y’a un balcon d’vant la baie vitrée. Descendre tous les escaliers d’la fichue Brocante. Traverser la rue. Grimper l’bâtiment d’en face. Et si y’a pas d’prise pour s’accrocher ? En plus l’y fait noir ? Bon. Ça s’tente. Bondir sur l’balcon, y regarder par la fenêtre où les deux idéelles sont. Hmm. Encore plus lent.
Option 3 : Trouver un truc qui mène du point A, mon balcon, au point B, leur balcon, en ligne droite. Un truc qui m’fasse pas descendre quoi. Ça c’est rapidas, ça c’est bien ! Ouais, pask’ leur regard urge tellement, aux deux idéelles, surtout celui d’la nuagette-sapin, que c’est ma seule option d’vraiment envisageable.
Leur aura brille plus fort. Ça éclaire les alentours. J’repère une corde à linge sur la gauche, tendue entre nos deux immeubles. Des pantalons, des pulls y pendent. J’me dis… nan. Quand même ? Ça supporte mon poids… ça l’supporte pas… ça l’supporte… supporte pas… suis d’un genre maigrelette… ça peut l’faire mais… nan. J’suis pas folle à ce point-là. Par contre… un sourire carnassier habille ma binette.
À peine mon idée eue qu’Océanette apparaît à mes côtés. Elle m’fixe ahurie, l’air d’dire : non mais tu vas quand même pas faire ça ?¿! Mes lèvres s’étirent davantage, j’ricasse. Et pourquoi pas, Océanette ? Si Uranie l’autre jour a pu m’ligoter par la seule force d’sa pensée, pourquoi j’pourrais pas traverser le vide sur un pont-idéelle ? Franch’ ? En plus, si ça t’énerve que j’fasse ça : bah c’est parf’. Moi j’vais l’faire rien que pour t’tarabuster. Ça t’apprendra à être… toi.
J’me tourne en direction du balcon, frissonnante, avec c’te peur qui m’ronge toujours les os. Toutefois, c’est un poil différent maintenant : y’a cette énergie en plus qui jaillit dans l’coeur, celle qui déboule quand j’m’apprête à flirter avec le danger et qui m’réchauffe l’ventre à l’adrénaline. C’est l’énergie des diables qui m’électro-veines et que j’raffole tellement fort tant ça m’enrage les bras les jambes et ça finit toujours par m’foudroyer à l’invincibilité et m’envoyer conquérir le monde entier.
Bon, qu’est-ce que j’imagine ? Une poutre, une passerelle ? Genre un truc solide ? Mais comment savoir si j’ai la force pour ça ? Faut que j’me décide !¡¡ Toujours, mon regard est attiré sur la gauche, où pendille la cordille. J’sais pas trop mais, avoir un modèle, j’crois ça m’aide. C’est plus fastoche pour la visualisation alors très vite cette intuition veut plus m’quitter : c’est une corde qu’il me faut. Là, tout d’suite. Surtout qu’évoluer sur un lacet, c’est archi plus pérille-vertige que sur un pont, donc forcé’ : ça m’fouette encore plus l’ventre en m’impulsant du vrai courage. Plus c’est casse-gueule, plus ça m’donne l’culot d’y aller, et funambuler, ça a précisément c’truc grisant qui m’donne l’audace nécessaire pour m’enfoncer dans la noire-peur là-bas.
J’serre la rambarde. J’ferme fort fort les paupières… frisson… souffle s’essouffle… j’les ouvre et… j’ai… ça y est… idéelle devant moi. Ma corde, elle s’étirobrille avec fureur dans l’obsombrité. Truc-noeud-nuche à ma balustrade, elle file droite jusqu’à truc-noeud-nucher l’autre balustrade. Plus qu’un simple câble, c’est une racine avec des feuilles vertes et des fleurs qui en émergent. J’souris sauvageuse. Ça m’plait. C’est parf’.
J’grimpe sur la barrière. Accroupie dessus, le rebord pincé avec fouriance, j’observe une derniot fois la lumière à la f’nêtre, pis du coin de l’oeil, Océanette à mes côtés. Elle effectue des larges gestes pour m’dissuader d’y aller, c’qui m’sourit encore plus mufle. Lui montrant toutes mes dents, j’glisse un pied sur la liane, avant d’me lever en basculant tout mon poids d’ssus, sans m’donner l’droit d’hésiter… l’coeur fluant à une vitesse pas croyable… priant pour que ça s’casse pas la figure… douchée par la peur ouais… eh bien vous savez quoi ? Jules elle ricane pask’ ça marche rudement bien son truc.
Ses bras tendus à droite à gauche, elle fixette une brique là-bas, pose son deuxième pied. R’lève l’arrière, le r’flanque devant, r’lève l’arrière, le r’flanque devant, et rebelote, rebelote, rebelote qu’elle équilibre sur son brin d’folie. La souple racine courbe toujours plus à mesure qu’elle funambule jusqu’à son centre. Ça la dérange rien du tout. Vertigineusement sereine, Jules évolue dans l’froid pis l’noir comme si rien jamais pourra la r’tenir dans ses caprices d’irrévérence. Jambes maigrelettes, illuminées par sa liane-idéelle. Hanches mouvantes. Sa respir’ s’apaisible, son sourire s’adoucit. Un béret sur la tête. Des bras hauts ô ! dans le ciel-ô ! Et Océanette, restée sur l’balcon, s’accroche à la balustrade avec quasi désespoir, s’attendant à c’que Jules chute à tout instant. C’qu’elle sait pas, c’est que Jules vit un moment à part, suspendue hors de l’espace et du temps. Un moment qui la faisait s’sentir invulnérable et capable du plus givré. Un moment où il aurait été impossible que Jules-funambule y rate son équilibrisme dans l’obscurité. Tout était juste trop… tout.
Suante, vivante, elle était la confiance du monde, glissant avec abandon dans l’ciel, rien du tout fatiguée de c’qu’elle aurait pu être vidée. Fauve, rénove, elle était à des années lumières d’la Jules habituelle qui j’névrose dans la vie d’tous les jours. Elle était la Jules confrontée à elle-même, rien qu’à moi-même et à mon souffle bondissant. Forcé’, quand il s’agit juste du corps et d’sa façon d’bouger… exprimi’délire… c’est tellement plus simple qu’facer des gens aux pirouettes d’imprévisibilités. Voilà pourquoi Jules était si coulée, r’lâchée, comme un oiseau filant le firmament au premier jour : Jules était simplement sa plus fidèle alliée, la seule chose-d’gens en qui elle pouvait avoir foi. On n’pouvait pas lui enlever l’toupet d’croire en elle, si bien que rien ni personne, à c’moment-là, aurait pu la freiner ni la basculer dans l’vide des vacillés.
Son balcon, elle a fini par l’atteindre, y sauter en ombrageonne. Elle s’précipite à la f’nêtre, quand bien même c’est pas très poli d’zieuter chez les gens. T’façon j’m’en fiche. Là-d’dans : y’a les deux idéelles que j’peux regarder d’plus près. J’m’y étais pas trompée avec la plus p’tiote d’entre elles, une fille d’à peu près mon âge : des fleurs poussent dans ses ch’veux longs pis blonds, des racines d’la mousse végétale roulent à ses joues. Ça pointe aussi des feuilles rousses aux bras. Mélangés à tout ça, des rivio-peau coulent sur son corps, exact’ comme chez Océanette. Elévie est-ce que c’est vraiment l’Anima d’Elévie ? Quant à l’autre idéelle, l’a son poncho-mer qui flotte avec d’la lumière dessous. Sa binette est aussi indéterminée qu’la fillote pask’ y’a de l’eau là aussi, pis des mini-tourbillons de vent sur son nez, près d’ses lèvres. Ses cheveux, l’y sont tout bleus, coupés au menton. Orion est-ce que c’est vraiment l’Anima d’Orion ?
Intense leur fixette.
Et d’vant elles, y’a une dame étendue dans son grand lit, et ça m’rappelle le m’sieur couché au milieu des rats : la personne l’a les yeux tout noirs et une boule blanche flottante au-dessus d’sa bouche. Un vivème qui monte en colonne y est relié. La tête penchée, j’lis : « Malgré l’obscurité, je vois au clair de mes rêves. » J’pince mes lèvres. Tout à k’, les deux idéelles s’approchent du grand lit, m’regardent avec insistance moi j’y frissonne, avant d’se coucher l’une à droite, l’autre à gauche d’la dame. Et comme ça, chacune leur tour, elles roulent et glissent dans l’corps, comme si elles voulaient l’posséder ou j’sais pas quoi. Elles l’y font tout comme la première fois avec l’monsieur des rats. Plouf ! Disparues d’dans. Heh ?? C’est tout ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce que j’fous qu’est-ce que j’fous ? J’défonce la fenêtre pour y voir d’plus près ¿¿?
En fait, j’ai pas l’temps d’décider d’quoi que ce soit qu’elles disparues, les lettres du vivème s’brouillent. La phrase s’altère en « nulle part je vois au rien de mes rêves ». Alors les caractères s’précipitent dans la boule blanche qui d’vient boule noire. Cette dernière s’enfile entre les lèvres d’la dame qui réagit aussitôt, s’empare d’une grande bouffée d’air comme si elle avait été en apnée tout c’temps. Brusquette elle s’redresse. Instantanément, j’me colle contre le mur à droite d’la fenêtre, pour pas qu’elle me surprenne là.
Ma respir’ s’affole. Violent. Elle s’affole pask’ j’y comprends très bien, moi, ce qui vient d’se passer : on a changé l’vivème d’la dame, juste après qu’Elévie pis Orion ont glissé dans le corps. Un qui l’est pire que le premier même si j’capische pas c’qu’il signifie. Alors ça veut dire c’sont eux qui l’ont fait. Eux eux eux. Mais ça l’est pas logique ! Moi j’pensais Elévie et Orion ont fondé l’Onde pour justement arrêter la changeation des vivèmes ! Moi j’pensais qu’ils étaient la voie du pacifisme, avec tout leur délire sur l’exploration du Flux qui permet d’nous libérer de n’importe quel mivage et qu’à la fin l’y en a un tout nouveau qui s’appelle Achronie. Est-ce que l’Onde ment sur ses véritables intentions et qu’en fait ils les changent les vivèmes ? Mais pourquoi qu’ils feraient ça ? Ou est-ce que Jasmin l’a raison quand il pense que c’est pas l’Onde qui possède les Animas d’Elévie pis Orion ? Mais qui les détient, alors ? Le mouvement néonaïen ? Et là il les forcerait à faire un truc qu’ils voulaient plus reproduire ? Comment savoir ? Comment être certaino-sûre que c’était bien des Animas, au fait ? Et pourquoi ça m’a dévisagée comme si ça m’concernait violent tout ça ? J’essaie d’y réfléchir, comprendre un peu, lorsque j’remarque : la nuit, elle a retrouvé sa lumière et sa chaleur. Les étoiles percent le ciel, la lune miroite pâleuse, les lampadaires lumio-arrosent les trottoirs. Et pis, il fait plus peur. Mais quoi ? Ça veut dire quoi c’retour à la normale que j’en ai marre de rien comprendre ?
Gémissante, l’adrénaline du fou-moment retombante, j’frissonne. Mes jambes tremblotent. Ça y tient plus. J’me laisse glisser contre le mur. Tombe assise, dos rapé. Souffle court. Habits détrempés. Chevrotante. J’me prends l’front, n’y comprenant rien à rien à rien à tout c’qui m’arrive et… mon regard rive sur la Brocante en face. Alors, j’vois l’écart entre nos deux immeubles. Alors, j’prends soudain conscience d’mon numéro d’équilibriste extra périlleux. Terrorisée, toute décalée, j’ouvre grandô les yeux, réalisant c’qu’y s’est passé… J’névrose et j’suffoque presque… j’m’y vois… mon ventre s’retourne… j’me revois marcher… ma peau fièvre… la bile r’monte… j’étais là au milieu… c’est la mort qui courait sous moi… j’me penche… et moi qui m’rendais compte d’rien… mais je… mort morte… vraiment je… et j’vomis, et j’tousse… dégueu… plus jam’, jamais… non mais qu’est-ce qui m’a pris aussi ?¿?! Est-ce que j’suis follo complète lollo à c’point-là ?
La respir’ tremblotante, la joue morde-aïe, j’regarde encore la Brocante éclairée par les étoiles, la lune, les torches sur la route. Il y a Océanette campée là-bas, dont les ch’veux sombro funestes brillent plus longs qu’avant. Debout sur l’balcon, elle m’dévisage mécontente, ses yeux lançant des éclairs, ses deux bras croisés. Haute et droite stature. Hypra tendue dans sa combi’ verte d’militaire. Vraim’… l’a pas apprécié que j’démence comme ça. Perle d’sang sur mes lèvres. J’détourne la tête à cause qu’elle m’flippe. Et j’réfléchis encore et encore à c’que j’ai vu.
Les pensées fila-vite, j’sors d’ma salopette la photo que j’ai piquée à Siloé et qui montre Océane pis Noée d’vant la mer. P’t-être ça m’donnera des nouvelles idées pour comprendre un peu les choses, savoir jusqu’à quel point Noée l’a été « maître-Naïenne » à changer des vivèmes juste avant d’fonder l’Onde. Mais l’cliché ça m’aide pas grand-chose, si ce n’est à remarquer que la gamine a des dreadlocks blondes et que c’est l’exact’ même couleur que les cheveux de l’idéelle. Gneh. Ça prouve en rien que c’est son Anima que j’ai vu. Marre, marre, marre d’toutes mes questions. J’y vois trop tout flou et franch’ ça m’encaque. Lèvre saign’mordue. Mes doigts nerveux glissent sur la photo. Et… et… et… chiasse. J’sens que… qu’elle renferme une idéelle que j’ai pas perçue jusqu’à maintenant. Une boule d’anxiose à la gorge, j’passe mon pouce dessus… j’fixe Océane Libelle… pis Noée Elévie… la gamine blonde a des pointillés d’rousseurs sur les joues… assez farouche là… y’a une tache brune sur l’coin du cliché… tache de sang séché ?? Soudain, l’y a comme un éclair d’vant mes yeux. M’sens toute éblouiotte… mes courts ch’veux s’agitent… vent au goût d’mer et la mer… la mer… la mer s’élève… s’jette dans la Ville Boulevardère…
Suis sur mes pieds.
L’idéelle, l’idéelle prisonnée dans la photo ! L’est là ! Des vagues glissent sur la route, du sable s’tasse sur l’trottoir, et une silhouette, subito, s’dégage sous l’orange des réverbères. Elle marche d’un pas décidé. Faut que j’m’approche. La suivre. J’jette un vif regard sur l’balcon d’en face. Océanette… Océanette… je l’ai jamais vue aussi terror’tendax. Le corps rigide, elle fixe la personne-idéelle. Pis moi. Deux yeux bleus creusés d’une telle détresse que ça m’retourne l’coeur. J’comprends pas… Total’ pétochée, elle secoue violemment sa tête. Plus vite plus fort, elle ajoute ses bras. L’y disent non non non non, n’y va pas !! Mais moi, une boule d’suffofoc’ dans la gorge, j’suis déjà de l’autre côté d’la barrière. J’suis déjà sur les briques à désescalader mon immeuble. Varappée j’arrive là,
souffle court
mains écorchées
muscles fatigués
pieds sur l’trottoiré
et je cours
dans le sable je cours
rattrapant l’idéelle qui laisse l’empreinte de ses pas
sur la plage emblondinée
Je t'avoue que j'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'il se passait dans la 2e partie du chapitre, après "Intense leur fixette." Enfin, si j'ai compris 2 3 trucs mais ça reste assez flou. C'est en partie dû à la lecture espacée, parce que comme tu alternes les pdvs entre Jules et Nova, là ça faisait plusieurs mois que j'avais plus lu de chapitre de Jules, donc je m'embrouille un peu au niveau du vocabulaire, genre les vivèmes, l'Onde etc... J'ai mieux compris la fin du chapitre, notamment avec le passage de la photo qui est vraiment sympa. Bon, dans tous les cas, je prévois de lire de manière bien plus régulière ton histoire ces prochaines semaines (=
J'ai bien aimé le passage où Jules fait du funambulisme (bon c'est pas forcément le meilleur mot mais tu comprends^^), la manière dont sont décrites ses sensations. La fin de chapitre est un joli passage.
J'attaque la suite !
"Je t'avoue que j'ai eu un peu de mal à comprendre ce qu'il se passait dans la 2e partie du chapitre, après "Intense leur fixette." Enfin, si j'ai compris 2 3 trucs mais ça reste assez flou. C'est en partie dû à la lecture espacée, parce que comme tu alternes les pdvs entre Jules et Nova, là ça faisait plusieurs mois que j'avais plus lu de chapitre de Jules, donc je m'embrouille un peu au niveau du vocabulaire, genre les vivèmes, l'Onde etc... " >> Déjà merci beaucoup pour ton retour à ce sujet ! Ensuite est-ce que tu n'as pas compris ce que la scène signifiait ou est-ce que visuellement tu n'arrivais pas à te représenter la scène ? Parce qu'à vrai dire Jules ne comprend pas non plus ce qu'il se passe, donc c'est normal si t'es dans le même état qu'elle (mais dans ce cas faut que je précise que Jules n'y comprend rien pour que la lecteurice se dise que c'est normal), en revanche si j'étais pas claire descriptivement parlant, là c'est un autre type de modifications qu'il faut que j'amène ^^ (et peut-être qu'il faut que je fasse les deux modifications haha). Le problème ne doit pas uniquement provenir du fait que t'as une lecture espacée, idéalement faudrait que les lecteurices s'y retrouvent assez facilement quand même :)
Cool sinon si t'as aimé la partie du funambulisme pour Jules :D
J’ai un petit moment avant d’aller me faire défoncer au sport alors me voilà <3
Je t’avoue que j’ai un peu ri avec le début du chapitre parce que la total’ sueur c’est un peu ma vie en ce moment (hélas) (oui l’été c nul)
« À quatre patteS* » voilà je commence de manière très agréable n’est-ce pas
OH LA « claque-jour » je suis absolument fan de la trouvaille
« Mon coude hurle. » hélas
« Dehors c’est comme dedans : juste du noir comme jamais j’ai vu du noir. Aucun ciel aucun lampadaire d’allumé. Il y avait juste un chatoiement, un seul, qui luisait à la f’nêtre du bâtiment d’en face. Jules s’y est accrochée comme à une bouée d’sauvetage. » C’est cool ça, parce qu’au début j’ai eu peur que tout ne soit que noir et c’est tout, alors que je commençais à me demander (voire à m’inquiéter) de ce qui faisait que les choses restaient visibles, dans le sens où j’aurais trouvé ça presque autant effrayant que le noir de ne pas savoir d’où vient le peu de lumière
« p’t-être j’déjante ? » ahah
« En plus, si ça t’énerve que j’fasse ça : bah c’est parf’. Moi j’vais l’faire rien que pour t’tarabuster. Ça t’apprendra à être… toi. » Je valide cette logique de grosse rageuse
Ah ouais Jules qui idéelle ! C’est cool je trouve parce que ça la rattache plus directement à l’intrigue en cours, encore plus qu’avec la rencontre avec Siloé qui semblait « préparer » un peu les choses mais pas l’immerger complètement dedans comme c’est littéralement le cas pour Nova qui est déjà en Eurythmie (je me rends compte que je suis à moitié en train de dormir encore, faudra que tu me redises si c’est pas clair) (j’ai l’impression de te laisser souvent cette responsabilité pardon)
Et puis c’est chouette aussi pour le personnage, « à des années lumières d’la Jules habituelle qui j’névrose dans la vie d’tous les jours »
« Malgré l’obscurité, je vois au clair de mes rêves. » WALA j’aime tellement lire les vivèmes c’est ma passion
« nulle part je vois au rien de mes rêves ». Mais alors je comprends pas trop ce qui se passe, parce que pour moi le premier vivème était cool, mais je comprends pas trop celui-ci, qui a l’air positif puisque la peur et la nuit disparaissent ? Je comprends pas trop ce qu’il veut dire en fait
Eh ben il s’en passe des choses ! Cette révélation de l’idéelle contenue par la photo HEIN. Après je t’avoue que ça m’a fait une sensation un peu étrange quand Jules a regardé la photo, comme si elle la regardait pour la première fois alors qu’on sait très bien que c’est pas le cas ? Et puis du coup je me demande : est-ce que c’est sa manière de regarder d’une autre manière justement qui « déclenche » l’idéelle ? Est-ce que l’idéelle délire toute seule et sort comme ça ? En tout cas la peur d’Océanette je la trouve très chouette (rime), je sais pas si j’ai envie de me ranger de son côté, de celui de la provoc/curiosité à la Jules, c’est cool
Et juste je comprends pas trop malgré tout, l’idéelle de la photo c’est pas une des deux qui sont en train de délirer avec la dame ? Elles deviennent quoi ces deux-là une fois que Jules regarde la photo et qu’elle se retrouve à la plage ? Et en soi il s’est passé quoi, c’est juste des idéelles qui se baladent et ciblent des gens au hasard ou c’est la dame qui a fait un cauchemar et les idéelles qui sont venues la réécrire pour la décauchmarder ?
Plein de questions en moi, dont : ferai-je une sieste cet après-midi
(Bisous ouèche)
(yay vive la défonce au sport héhé)
Chouettas si tu trouves ça cool que l’origine de la lumière soit dite :)
(oui Jules-rageuse on l’adore jpp)
Si si c’est clair Dodo haha, Jules est carrément plus rattachée à l’intrigue dans cette version que l’ancienne ! Contente si tu le perçois ainsi ! C’était ce qui manquait, un ptit fil rouge chez elle, parce que dans l’autre version, well, c’était n’imp’ :’)
« nulle part je vois au rien de mes rêves ». Mais alors je comprends pas trop ce qui se passe, parce que pour moi le premier vivème était cool, mais je comprends pas trop celui-ci, qui a l’air positif puisque la peur et la nuit disparaissent ? Je comprends pas trop ce qu’il veut dire en fait. >> hahaha lol, je devrais peut-être changer ce deuxième vivème ? Parce que pour moi il est carrément négatif, même si l’idée d’obscurité disparaît :) L’idée c’est pas forcément de comprendre le vivème mais de quand même saisir qu’il a été changé en un truc carrément pas cool, donc si on perçoit pas ça, faut que je le modifie !
Pour le coup de l’idéelle sur la photo : oui je comprends ta sensation étrange que Jules semble la regarder comme si c’était la première fois alors que non. Qu’on se l’avoue : c’est un peu une facilité scénaristique que j’ai là, lol : OH TIENS JULES REGARDE LA PHOTO ET COMME PAR HASARD A CE MOMENT-LA QUELQUE CHOSE EN JAILLIT LOL POURQUOI CA S’EST PAS PASSE AVANT. Faudrait que je vois pour rendre le truc plus smooth j’en sais rien, merci d’avoir noté ta sensation étrange !
Et non l’idéelle de la photo c’est pas une des deux qui sont en train de délirer avec la dame ! Les deux elles finissent par disparaître quand Jules se retrouve à la plage, je devrais peut-être préciser. Et ce que font les deux idéelles avec la dame : oui c’est volontairement flou, c’est expliqué plus tard mais en fait lol c’est mi-expliqué et pas-vraiment-expliqué, parce que les persos savent pas trop et émettent plus des hypothèses que des certitudes, faudra que je vois pour quand même dire noir sur blanc ce qu’elles fichent là quand même. Quoiqu’il en soit : à ce stade c’est volontaire qu’on sache pas trop qui elles sont et ce qu’elles foutent là !
Voilooooou, merciii pour ton commentaire !
> Je comprends pas le vivème et je capte qu'il a l'air négatif, mais du coup j'avais l'impression de pas avoir compris quand je lisais la suite puisque tout a l'air de se résoudre positivement ? (fin du tout noir et de la peur) On a du mal à pas l'interpréter autrement que comme quelque chose de positif du fait de ce qui se passe en fait (je trouve), enfin de mon expérience j'ai absolument pas dissocié les choses
en gros :
j'étais pas : "vivème pas cool malgré la fin de l'obscurité"
j'étais : "vivème pas cool mais fin de l'obscurité donc vivème cool ?????"
J'ai honte de pas savoir m'exprimer ahah heureusement que j'ai pas besoin de savoir écrire dans la vie :))) Plus sérieusement j'espère que ça clarifie un peu ma lecture malgré tout
Après c'est expliqué plus tard l'événement de l'obscurité, en quoi c'est lié au fait qu'on change le vivème, mais pour le coup je sais pas quoi faire pour qu'on se fasse quand même la réflexion que c'est un vivème pas cool.
Et je comprends maxi ta confusion, en plus y'a les deux idéelles en plus qui ajoutent du wtf, ce qui fait un triple wtf :)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))
Moi j'dis, vive les Portiers et son wtf d'infinité :)))))))))))))
Et sinon pour la confusion que tu sais pas quoi en faire : délègue-la à Jules ? Après bon elle a déjà beaucoup à faire et à penser ahah