Et au milieu de la plaine, un arbre mort, branches dénudées ; au creux du tronc, une chouette et ses petits. Autour, tout est blanc, étincelant de grâce. Un manteau de neige recouvre le moindre brin d’herbe, mais l’arbre est mort et noir comme du charbon. Il détonne sur la pureté de l’étendue glacée.
Les flocons ne se posent pas sur les bras du défunt. Protégé, dit-on au village, par l’âme d’une herboriste. Elle savait manié la magie des plantes, chuchote-t-on aussi. Elle était maudite, grogne quelqu’un. Elle pouvait nous soigner, rétorque un autre.
Mais on ne l’a pas revue depuis longtemps. Il n’y a plus que pour seul témoin de son passage cet arbre mort noir comme du charbon. On ne sait même pas vraiment si l’herboriste a cessé de vivre, ni si son esprit hante bien les branches.
En faits, personne n’avait jamais remarqué les quelques mots qui ornaient la base du tronc :
aux deux amants