23 | Absolus (2/2)

Notes de l’auteur : Chapitre mis à jour le 17.02.24.

JULES.

Sûre d’sûre que j’voulais m’tailler fissa, éternello lâche, voulant rien être maître-Naïenne ou Absolu. Rien être Reine du Pandé’. Juste Reine d’moi-même. Mais lorsque Jawad a soupiro, son doigt pressé sur la détente, et qu’Océane a explosé un hilarire quand elle a compris qu’elle allait mourir, j’y ai pas résisté à instinctiv’ courir d’vant elle, sans m’comprendre moi-même, l’coeur embardé si brusque que ça aurait pu m’vomir. Ça P A N ! Ça vise sa poitrine. Ça vise mon front à cause que j’petite. J’tombe à la renverse. Océane aussi. Sourde douleur à la tête. Gargouillement chez elle. Chez moi. Et un cri qui perce la nuit. Celui d’Noée, aigu il m’lancine l’crâne et traverse les âges, tremblant c’est un serre-poitrine. Noée a vu. Quelque part j’sais pas trop où. À la Mer ou dans la Ville Tuère, elle a vu la balle fuser comme j’me suis vue mourir.

La main chevrotée, j’la mène au front. L’est humide mais c’est ma sueur. Pas d’sang. J’crois ? Pas d’trou. Si mes tempes tremblent et qu’une sévère doulère m’toque au crâne, l’idéelle n’a pas eu assez d’puissance pour vraiment m’meurtrir. J’gémis. J’roule. Transpirée dans la chaleur d’la nuit. Ruisselée à la froyeur de l’instant. C’est avant tout Océane qui a été touchée, j’le vois maintenant : son sang inonde son buste, elle git à terre. Haut-le-coeur. Les effluves rouges-brunes m’remuent l’ventre. Même la mer arrive pas à l’enfouir la fichue odeur d’mort… pis… pis… si atroce la pâleur d’son visage. Un frisson m’picore la peau, mais ça devrait être interdit d’livider autant, après ça éclate trop dans l’obscurité ! Surtout que eh, quoi ? Océane elle continue d’rocaille-rigoler, bien que ce soit en essoufflé, crachant en même temps des caillots d’sang. Comme si elle avait plus à gagner dans la mort qu’à y perdre.

Son Anima s’est agenouillé face à moi. Le buste fort-tendu, la mâchoire stresserrée, Océanette fixe son elle qui rican’agonise sans plus bouger. Et elle est là, j’jure qu’elle s’invite là, cette flammette qui arde à la colère et qui gonfle l’souffle ventru d’Océanette. Oui… Pask’ au moment où elle r’lève le regard et qu’elle l’harponne au mien, j’y surprends tout c’que j’ai jamais osé surprendre d’carnassier sur un visage. J’face ça et j’comprends Océane Océanette comme jamais j’les ai comprises auparavant.

Et mes conclu’, c’est ça : toute sa vie, Océane s’sera battue avec la force des morts, étant intraitable sur tout, s’autorisant aucune faiblesse, pas même une miette d’effroi face au canon d’un revolver. Jusqu’au bout, elle n’aura rien lâché, sauf peut-être un dernier rire, rêche et mauvais, qui lance sur l’monde l’espoir d’une ère nouvelle. Et quand, après sa mort, l’Anima s’sera retrouvé là, voyagé d’gemme à gemme durant plus d’un siècle, il aura fini par perdre la hargne d’Océane. Celle des premiers jours sur la terre-d’en-guerre. L’temps aura étouffé l’feu des querelles, c’qui expliquerait pourquoi, pendant si longtemps, Spectrette était tendriotte avec Jules. Juste tendriotte et tristée. Mais la Ville Chauffère aura fait r’monter les terriblées du passé, si bien que Spectrette aura r’trouvé un peu d’Océane. Et plus tard, aujourd’hui, sous la luobscurité des étoiles, alors que l’Anima r’voit l’moment où tout s’est renversé pour lui, là sur les pavés, toute la haine r’vient qu’il se souvient comment c’était et comment c’est les choses, maintenant.

Océanette r’garde Jules et s’souvient qu’un jour… il y a si longtemps déjà… Océane est morte. Elle s’souvient que des gens sont coupables de sa mort et que ces gens ne sont pas morts. Ou plutôt, que l’autocratie qui a orchestré sa mort tient encore debout. Elle s’souvient qu’elle a jamais eu la paix, dans sa vie, et que même dans sa mort, elle n’a su la trouver. Elle s’souvient que d’vant elle s’tient une personne qui peut porter Naïa dans sa hurlovoix. P’t-être Jules correspond pas à la rebelle idéale, mais d’toute façon, Jules est la seule personne de présente, donc forcé’, au moment où l’âme de l’Anima s’embrase à nouveau, toute la force d’son feu s’déverse sur Jules. Intense que c’est, à cause que toutes ces souvenances s’compriment dans un seul r’gard. Le sien. C’est un r’gard fait de boue, de rage, de mer et de sang. Un r’gard qui a oublié mais qui, subito, s’est rappelé. Un r’gard qui est avant tout une renaissance : la flaque d’sang au buste d’Océanette rapetissait tandis que celle à la poitrine d’Océane grossissait. C’est un r’gard d’fusillé qui hait ceux qui l’ont fusillé et qui exige qu’on fusille ceux qui ont marché sur la tombe des fusillés. C’est un r’gard sans fin, et Jules peut l’dire avec certitude : c’est la chose la plus terrible qu’il m’a été donné d’voir dans toute ma vie.

J’en était terror’glacée, à cause que je savais, à c’moment-là, qu’Océanette avait franchi un point de non-retour. Si elle avait quelquefois hésité à poursuivre l’projet Naïa, c’qui expliquerait certaines d’ses attitudes à mon égard, sautant entre l’cruel et l’mélanco’, bipolaire qu’elle est, cette fois, c’était décidé : elle s’était vue mourir, elle s’était souvenue, elle se r’plongeait dans la lutte avec encore plus d’agressivité que durant son vivant.

La preuve : elle miroi’flamboie comme jamais l’a brasillé la lumière. Grossit-s’élève, onduleuse et grande. C’est la houle qui serpentine dans son corps, m’éblouissant autant que ça m’effroie. L’envie d’tout régurgiter c’que ça m’serre dans la gorge. Est-ce qu’un Anima, ça peut être pire qu’un être humain ? Plus méchant, plus danger quand ça mesquine ? Comment qu’on y sait ? J’vais dégobiller. J’jure que j’vais l’faire si ça n’arrête pas bientôt l’étranglement dans mon ventre. J’détourne le regard. J’y supporte plus, la tête qui toc-toc à m’exploser les tempes.

Alors j’remarque que le m’sieur-au-pistole, l’est encore là. Tête baissée, il observe Océane. L’a l’air désabusé qu’elle rigole ses derniers souffles. Son visage s’floue, j’arrive plus à m’faire une idée nette d’ses traits, ou alors c’est moi qui vois tout trembler. Soudain, Jawad secoue sa tête, comme pour chasser des pensées qu’il avait. Pis il enjambe Océane sans plus d’considération, ordonnant qu’on aspire son vivème ou quoi. L’y s’dirige là-bas où Noée et Léon ont couru et où ses hommes hurlent qu’ils les poursuivent encore là-bas.

Et moi, laissée là avec deux hommes-rougoyés qui s’approchent d’Océane, j’ai envie d’suivre Jawad à cause que j’peux plus supporter c’que j’ai sous les yeux. Ça m’nauséeuse trop m’frissonne m’tremble m’enrage sans savoir quoi j’suis quoi j’ressens. J’saute sur mes pieds mais alors Océanette, Océanette, tout à coup Océanette m’attrape le bras, me l’serre si violence que j’hoquette, grimacée à la douleur. Quoi mais d’où elle arrive à m’toucher aussi puissant, maintenant ? Du sang glissant au bord des lèvres, elle m’ordonne d’rester. Comme s’il y avait, malgré tout, une dernière chose à voir par ici. Son r’gard est d’une telle brûlance et impériance, avec ses ch’veux noirs qui tentaculent dans ma direction en m’caressant les joues, que j’reste, trop horrifiée pour partir, convaincue que si j’lui désobéis maintenant, elle m’étranglerait jusqu’à m’vider tous les souffles.

J’me récroule au sol. Pis j’ose jeter un oeil sur Océane, quand bien même ça m’fend la poitrine. Sa lumière brillante moins. Océane-idéelle Océane Libelle s’efface peu à peu, bien que la mare d’sang grossit, grossit, grossit, rougeoie toujours plus, elle tache mes g’noux. Ma bouche-des-entailles j’mords elle est déchiquetée. Mes yeux s’humidifient, j’les sèche avec implacabilité, refusant d’pleurer sans même savoir c’que j’pleure. Ceux d’Océane sont fatigués ils fixent les étoiles avec brumaille. Ses lèvres bougent alors. C’est un souffle, c’est la mer qui geint et moi nous l’entendrons s’marrer pour ses derniers mots : Juliette, espère le meilleur mais prépare-toi au pire, car dénoncer l’injustice ne suffit pas. Il faut donner sa vie pour la combattre.

Encore elle fou-rire, toujours plus malingre et ironique, avant d’définito s’éteindre, les lèvres bloquées dans la grosse blague qu’est sa mort pis toute sa vie. Et c’était tout. Et c’était ça qu’Océanette voulait que je reste… entendre ça… pask’ elle s’rappelait très bien ses derniers mots et p’t-être même qu’ils n’ont jamais cessé d’la hanter, elle qui depuis muette jour et nuit. Si ça s’trouve, c’était même ça, l’vivème d’Océane quand elle a dansé avec la dernière minute d’son existence. L’Anima voulait que j’le sache ? Que j’comprenne qui est Océane ? Ce qu’il est, lui ? Mais alors comment ça s’fait, hein ?¿¿!¿ HEIN ???¿¿¿¡?!¿¿¿?!¡ Bordel, qu’Océane non seulement connaisse mon vrai prénom – c’lui que j’kiffe pas à cause que ça fait trop mimi-gentil – mais qu’en plus, elle savait qu’un jour, j’la verrais crever sous l’arrosoir des lampadaires à m’adresser ces quelques mots ?!¿!¿

Nuagement, l’idéelle s’estompe, laissant derrière elle, contre toute attente, une réelle mare d’sang. Mains genoux tibias j’en suis toute maculée. Océane effacée, moi toute saignée, dedans dehors, j’lève la tête. Nos regards se croisent avec Océanette. Ça m’creuse-douleur. Ses lèvres ses poings tressautent d’sèche détermination, il y a la survolte des flots dans ses blyeux. J’l’observe et j’me rends compte que j’la déteste autant que j’la vénère, Océanette. Toujours plus elle m’effare, et en même temps, j’peux pas m’empêcher d’admirer sa force, vouloir être comme elle, aussi souveraine, même quand on l’assassine. J’sais, pourtant, c’est pas la dame des bonnes influences, et jam’ j’voudrais emprunter l’même chemin qu’elle. À la fin, ça lui aura donné que des souffrances inutiles. Mais pourquoi, alors, hein ? Pourquoi je l’observe et j’sens l’amertume asphyxier ma gorge, avec l’envie d’venger Océane et, même, d’me venger ? C’est vrai quoi : Jawad, à tuer Océane, m’aura arraché Spectrette à tout jamais. Elle s’rait jamais d’venue Océanette si elle avait pas autant souffert ni vu sa propre mort, donc c’est d’sa faute si, dès aujourd’hui, j’dois mettre une croix sur Spectrette et qu’alors ça m’donne des visions rouges. Chiasse. Vraiment c’est terrible. Ma bouche s’déchire pis mes mains tremblent à cause que j’sais pas comment comprendre les contradictions dedans moi. Ça m’renvoie pas mal à Noée qui l’était dans la même situation que moi et qui p’t-être ressentait les mêmes choses ?

Beh oui : Noée Elévie, si j’ai bien compris, c’est l’héritière de Naïa, comme Jules. C’est l’être sur lequel Océane pose beaucoup trop d’espoirs, comme Jules. C’est l’être qui arrive à s’idéeller, comme Jules. C’est l’être qui incarne la Liberté, comme Jules voudrait l’faire. C’est l’être qui est comme Jules, si bien que ça curieuse Jules et qu’alors Jules veut savoir comment elle a fait, Noée, pour supporter sa mère et toute la pression de Naïa. Pis surtout, comment qu’elle a fait pour l’atteindre son absolue Liberté. Est-ce que vraiment, elle l’a touchée ? Est-ce que d’venir un Absolu ça l’a délivrée ou est-ce que ça l’a enfermée plus qu’autre chose, là dans son rôle d’changeuse d’vivème ? Jules veut savoir comment elle a eu la force plus tard d’créer l’Onde, composer la Poétique, édifier Achronie, c’tout nouveau mivage fait d’paix et d’sérénité. Ça aidera Jules qui, sur l’moment, s’retrouve total’ paumée dans tout son tumulte du ventre. Déjà : y’a un souvenir d’Noée qui court en c’moment même dans la Ville Guerroyère. Faut que j’la rattrape. Connaisse la fin. C’est une première étape.

Ainsi, Jules s’relève, se voulant inébranlable. Ses mouvements restent fragiles et hésitants. Elle trébuche. Toussottine. Migraine. Elle peste. Dos fourbu. Epuisée, elle tente elle relève le buste fort. Corps chancelant. Fort si fort. Elle se grandit. Encore encore. Inspire. Expire. Sèche la sueur à son front. Barbouille visage-sang. Encore encore. Paupières embrouillées, elle en enlève l’humidité. Inspire. Expire. Elle sera grande Jules, n’en démordra pas de tout… ça. Éclairée par le soleil de minuit, elle sera tenace elle prend la force de la lune et la voilà qui, pendant un court instant, reste là, un peu engourdie malgré tout, à nourrir sa vigueur avec le souvenir de tous ces manquements entraperçus dans le pan ! d’un revolver. Son échine est solide maintenant. Ça érige d’la résistance. Colonne vertébrale toute droite. Elle observe l’avenue le regard incisif, perçant, avec c’quelque de nouveau dans les pupilles : c’est de l’aigreur mêlée à de la détresse. C’est l’appel à la colère contre ces gens qui lui ont arraché sa grande amie de toujours, celle qui, à mesure que glissent les jours, s’dévoile être sa grande ennemie. C’est la retenue à cet appel, le plus fort possible que Jules espère ne pas flancher. Océane a foiré, mais peut-être pas Noée, et si blondinette a réussi à ne pas s’engager dans la même voie que celle d’sa mère, c’est que tout n’est pas fichu. C’est que Jules a les moyens de résister et de s’en sortir, elle aussi.

Poings serrés, ongles qui entrent dans la paume. Puis, sans plus tarder, alors que Jules était fixette devant la Fontaine, elle s’élance. Semelles qui crissent. La mise en mouvement est abrupte. Expéditive, sa vitesse est phénoménale lorsque Jules s’engage dans l’avenue, tout pour rattraper le souvenir-idéelle qu’elle a perdu de vue. Son sillage : empreintes de sang. Elle s’en fiche royal’. Elle défonce les pavés et s’enfonce dans la chaleur d’une fumeuse nuit d’été.

C’était la course, la déterminée. Celle des intrépides qui n’ont qu’un seul but dans la tête, un qui les fera courir à s’en vomir les boyaux, sortir l’échec de leur ventre. Ceux-là ils sont ceux qu’on voit tenir une allure inaltérable et ça fait tellement peur à voir, lorsqu’ils sifflent les poumons et que pourtant ils ne s’arrêtent pas, ayant encore tellement de douleur à souffler. Et moi j’étais de ceux-là. J’courais avec la résolution d’rattraper Noée Elévie pour qu’elle m’explique comment qu’on fait l’existence avec un ventre broyé dans toutes les directions. J’jure que je l’abandonnerai pas, non, la fille aux dreadlocks blondes qui orpheline quelque part dans les boulevards endormis.

C’était la course, la désespérée. Celle des éperdus qui courent pour rattraper quelque chose qu’ils ont perdu. Eux ils courront encore jusqu’à la toute fin, le corps exténué au bord de l’à-pic, trop têtus pour s’arrêter, trop tristes surtout pour s’avouer vaincus. Ils sont ceux qu’on voit s’anéantir sur la chaussée, croulant avec la pluie, et lorsqu’inquiets on leur demande de ralentir, eux ils accélèrent encore. C’est une beauté brutale, une violence qui rugit. Et moi j’étais de ceux-là. J’courais et j’savais que Spectrette s’rait plus jamais Spectrette mais j’pouvais pas m’empêcher d’poursuivre mon passé, les muscles déchirés, les ch’villes enflammées, comme si quelques jolis morceaux d’histoire écoulée trainaient encore en bord de chemin.

C’était la course, l’explosée. Celle des timides qui retiennent trop de grogne et soudain un jour ça peut plus rester claquemuré. Ça doit péter alors ça éclate et ceux-là ils sont ceux qu’on voit s’étrangler au milieu de minuit, la bouche en sueur et en sang, un cri qui sort, une douleur contenue trop longtemps qui hurlevent. Et moi j’étais de ceux-là. J’courais et si pendant un court instant, j’ai cru entendre Noée gueuler, très vite j’ai compris qu’en réalité, tout ça venait de moi. Jamais encore j’m’étais sentie aussi seule et j’avais eu besoin de c’feulement, ma fièvre qui mugit, une fureur contenue trop longtemps qui foudrevent.

C’était la course, la vraie. Celle de ceux de celles qui s’expriment à travers la sueur, la salive, le sang. Celle des regards amers, sans larme, et des corps tendus à la fermeté. Arrive un moment où on n’supporte plus c’qui cogite à l’intérieur et dont on n’sait parfois que faire, alors j’y ai couru moi, avec la volonté d’tout blinder, les yeux arides et secs, bientôt rejointe par Océanette dont la poitrine n’saignait plus. Si elle tenait encore son fusil, prête à talocher le monde, elle n’portait plus son habit de militaire. Elle avait préféré une jupe rouge foudroyante, un crop-top jaune rayonnant. À son ventre essoufflé, son tatouage en vagues ondoyait. Les rivières d’eau incrustées dans sa chair dansaient avec. Sa binette tenait une cassante ténacité au bord des lèvres, celle qui l’enlaidissait tellement fort que je n’la reconnaissais plus. Et si j’m’étais décidée à m’dresser contre elle, j’ai accepté, à c’moment-là, qu’on court ensemble. C’sera le dernier instant où on partagera encore un truc, elle et moi, avant la complète et définitive rupture. C’sera comme si nous étions d’retour là, façant le premier jour, la première fugue, et qu’on n’était jamais entrées dans la Ville Colère. Comme si je n’devais pas penser à plus tard, cet instant où je construirai quelque chose de nouveau dont tu ne feras pas partie.   

C’est la course, la terrible. Nous sommes là, toi et moi, à courir derrière j’sais plus trop quoi, essoufflant cette amertume qui, malgré tous mes efforts, ne s’essouffle pas. Vivantes, suantes, on est de celles de ceux qu’on voit éternellement courir sur les pistes inexplorées, placées au bord du désastre. Une tache noire au fond de l’horizon. Nous sommes de vous de nous qui ruisselons d’incendie, les muscles à peine raidis par l’effort. Nous suons ce qui palpite d’invivable à l’intérieur. Nous avons la gorge nouée mais nous baignons dans la douce conviction de ne jamais, jamais, s’arrêter.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Edouard PArle
Posté le 27/06/2024
Coucou Louison !
Wow magnifique chute ! Dans l'ensemble, le style de ce chapitre m'a happé et je me suis régalé. J'ai notamment beaucoup apprécié la description de la mort d'Océane et ses conséquences pour Jules. Puis tout le passage sur la course est vraiment beau et bien écrit. Jules qui s'unit avec Océane par la course semble annoncer qu'elle paraît prête à reprendre le flambeau. est-ce que ce sera vraiment le cas ? Comment le fera-t-elle ? Très curieux de découvrir la suite.
Mes remarques :
"Juliette, espère le meilleur mais prépare-toi au pire, car dénoncer l’injustice ne suffit pas. Il faut donner sa vie pour la combattre." super passage !
"Encore elle fou-rire, toujours plus malingre et ironique, avant d’définito s’éteindre, les lèvres bloquées dans la grosse blague qu’est sa mort pis toute sa vie" super passage ! (bis mdr)
"Celle de ceux de celles" -> de ceux et celles ?
Allez, je continue mon marathon (=
Louison-
Posté le 29/06/2024
Roh je suis contente si la fin t'a plu, je me souviens que c'était l'une des parties que j'ai préféré écrire de tout le tome 1 ^^
Oui faudra voir comment Jules réagit au flambeau que lui donne Océane, elle aura son mot à dire la petite haha ^^

Merci aussi pour toutes les petites phrases que tu relèves à chaque fois ! Contente si elles te plaisent :-)
Vous lisez