— Qu’est-ce que vous nous voulez ? demandai-je en efforçant de garder une voix posée. Pourquoi vous nous pourchassez ?
L’homme et la femme se jettent un regard. Soudain ils se mettent à rire.
— Eh ben, tu dis vraiment c’te question ? se moque l’homme en brandissant sa fourche.
Sa façon de parler m’intrigue, tout comme le choix de son arme.
— Est-ce qu’on vous a fait quelque chose ? l’interrogeai-je. Je me suis cogné la tête, et je ne me souviens plus des dernières heures. Alors oui, je vous pose cette question : pourquoi vous nous pourchassez ?
Dans mon dos, je peux presque sentir Silas trépigner d’impatience, se faisant violence pour ne pas s’enfuir.
— Il s’prend pour qui, à nous d’mander ça ? dit la femme.
— Y dit des bobards, lui répond l’homme. Y fait c’qu’y peut pour s’en sortir.
— Non ! m’exclamai-je. Je veux juste comprendre pour-
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. L’homme se jette sur moi, fourche en avant. Je m’écarte juste avant que les pointes de son arme ne me touchent la poitrine.
Mais ce faisant, l’homme continue sa course sur Silas. Pétrifié, le jeune homme n’esquisse pas un geste.
Je n’hésite pas un seul instant. Je fonce sur l’agresseur, et l’attrape à bras le corps. Je le renverse au sol, l’écrasant de tout mon poids. La confusion et la fatigue accroissent mon irritabilité, et je me sens perdre le contrôle.
Je balance des coups de poings dans le visage de l’homme, qui lâche sa fourche. Je crie ma rage et mon désespoir à sa figure.
— Espèce de taré ! hurlai-je. Bordel mais pourquoi vous faîtes ça ?! Bande de cinglés !
— Lâche-le ! m’ordonne la femme en courant vers moi.
Je ne prête même pas attention à elle, quand bien même sa torche brûlante est dirigée vers moi. Elle aurait pu me tuer, mais c’était sans compter Silas qui, enfin sorti de sa torpeur, se précipite sur elle.
Ils tombent au sol, renversant la torche sur l’herbe. Cette dernière s’embrase aussitôt, éclairant la nuit.
Je continue de frapper l’homme jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Trop faible pour se débattre, il n’a même pas réussi à me porter un seul coup. Je me relève alors que les flammes lèchent le sol, grandissant à vue d’oeil.
J’aperçois Silas au moment où il abat une lourde pierre sur le crâne de la femme, l’assommant sur le coup. Voyant que les flammes menacent de piéger le jeune homme, je me dépêche de le rejoindre.
Je le saisis par la main droite, l’attirant à moi. Alors que des cris se rapprochent, certainement alertés par les flammes qui s’élèvent déjà haut dans le ciel, j’entraîne Silas dans mon sillage.
J'aime bien la longueur de tes premiers chapitres, cela donne du dynamisme. Bref, je continue!
J'aime beaucoup le pseudonyme ah ah ! Merci pour ce commentaire qui fait très plaisir à lire ;-)