Sous la peau de son ventre au lancinant ressac
Les tissus ne jouaient pas de ce rythme lunaire
Qui fait fleurir le sang et tomber ses pétales
Ses humeurs ne charriaient jamais ces nids de chair
Où les oeufs endormis dans les branches coupées
Descendent lentement leur voie cataméniale
Le flux et le reflux qui font entre les jambes
Une marée vermeille aux vagues régulières
Ainsi que le brouillard traversé de rayons,
Coton sanglant passé sur une plaie du ciel
Où les pentes à pics ont fait glisser leur lame,
Qui s’étend et s’en va dans les matins d’alpages,
Une respiration avec un goût de fer,
Le flux et le reflux n’ont pas connu ces côtes.
Le roi du Nord a su, d’un geste de la main,
Pétrifier ses vaisseaux, saisir toutes ses voies.
Celui-ci tu me l'avais envoyé pour le TW donc je ne le découvre pas, mais il fait sens dans le fil de l'histoire. On y trouve les métaphores féminines fleuries et habituelles aux côtés de ce qui est donc pathologique et totalement lié à la tragédie d'Agathe. Le titre "oeufs endormis" évoque effectivement une fertilité en sommeil. C'est fou tous les liens que tu as su faire pour raconter cette histoire. Encore bravo à toi !
C'est terrible... Ton écriture est superbe, et je trouve que tu rends justice à ce thème très difficile. Encore une fois, tu trouves un bel équilibre entre la beauté de la métaphore et le respect du sujet, tu restes très sobre et très juste. C'est épatant et déchirant, bravo !
J'aime beaucoup l'alternance entre les temps, celui du présent, un présent à valeur itérative concernant "le flux et le reflux" que connaissent les corps nés féminins en général, par opposition au passé de ton récit. Ce passé lui-même possède une belle texture, entre l'imparfait que tu emploies pour décrire la vie du corps de la jeune fille et le geste brutal de son tortionnaire au passé composé, qui "a su" altérer les mécanismes internes du corps de sa victime par sa violence.
Merci pour ta si belle écriture !