— Paëlla, tout ce que je dis, c’est que j’aimerais vivre dans une ville fantôme.
— Pourquoi, Moussaka ?
— Pour éviter les déceptions, les conflits, la violence, les dangers, les mensonges, les poisons…
— Tu dis ça par rapport à ce qui se passe avec Rizotto ?
— Si seulement il n’y avait que ça…
— Ça a pas l’air d’aller, sœurette. Tu m’inquiètes.
— La vie est décevante…
— Il y a parfois de bons côtés.
— Vraiment ?
— Oui. Regarde ! Avec Patober, on parle de créer notre propre agence de détectives. Tu veux en faire partie ?
— Moi, détective ? J’ai du mal à trouver mon ombre quand elle est devant moi, et encore moins mon reflet dans le miroir… Alors, mettre la main sur des disparus, enquêter, suspecter, attraper des coupables… Trop peu pour moi.
— Moussaka, c’est quand même la première fois que je te sens aussi mal. Je te reconnais pas… Jamais tu as parlé de ville fantôme avant.
— La ville fantôme, ce n’est peut-être pas la solution…
— Pourquoi ?
— Parce qu’il y aurait des fantômes...
— Tu as un problème avec eux ?
— Il y en a certains que je ne voudrais pas recroiser.
— Genre, qui ?
— Je ne sais pas. Des gens.
— Je remarque que tu es très secrète sur ta vie privée. Je sais même pas si tu es encore célibataire.
— Je le suis.
— Pourquoi j’ai l’impression que tu me dis pas tout ?
— Parce qu’il y a des choses que tu préférerais ne pas savoir, crois-moi.