Chaque jour pour Agathe était jour de fatigue
Le moment d’arrachement au sommeil
Semblait s’étendre indéfiniment dans le matin
Veiller était un effort constant
Et l’appel du sommeil ou de l’ivresse
Un roulement de caisse permanent dans sa tête
Un léger voile blanc recouvrait le monde
Une sensation ténue de déséquilibre
La saisissait à tout instant
Un faible bourdonnement lui rongeait l’âme
Elle évoluait ainsi dans un milieu
Qui semblait se déchirer
Comme une blessure
Comme si ce qu’elle voyait
Etait une version écorchée, plus à vif
De la réalité
Ou bien était-ce ses yeux
Qu’on écorchait
En arrachant ses paupières dans son hibernation ?
Ici on retrouve la thématique de l'addiction qui était déjà présente dans le début de l'histoire et qui est malheureusement l'une des conséquences habituelles de la violence précoce. Quelle montée en puissance du renoncement (car je crois qu'on s'oriente de plus en plus sur cette hypothèse je pense). Il faut dire que l'image grise, terne et "sale" de ta couverture ne laisse guère de place à l'anticipation d'une histoire sympa !