27. Poudreuse

La neige tombait depuis des heures

 

Sans un bruit

 

Le sol rugueux, les couleurs ternes de l’hiver,

Du gris terre d’ombre à celle Cologne,

Les talus, les chemins pierreux,

Les cheveux de vert Véronèse,

Epars sur un brun de Cassel

Piqueté par le noir de Russie

 

Et ce vertige coloré dans le tournoiement du regard

 

Tout disparaissait dans un drapé d’ivoire

 

Tout était recouvert, aplani

Effacé sous la blancheur inerte

D’un édredon de silence

 

On passait, sans s’en apercevoir,

 

De la réalité

 

A son fantôme

 

La poudre cristalline apaisait tout

De sa caresse muette

Les aspérités du sol devenaient de jolis mamelons

D’ombre et de lumière

 

Et sous la peau transparente d’Agathe,

On voyait tomber sur son coeur,

Ses poumons, dans son crâne

 

La même neige qui pansait son âme

 

Et cela faisait comme un tableau :

 

Femme-burle à la tête de givre

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MarieZM
Posté le 22/04/2025
Re,
Bon, par goût personnel c'est le type de texte qui me met plus mal à l'aise qu'autre chose bien qu'il soit bien exécuté. Je laisse un commentaire mais c'est subjectivement un chapitre qui ne m'a rien apporté pour l'histoire ni émotionnellement, je savais qu'elle était déjà morte et que c'était pas hyper fun. Je caricature mon ressenti mais là pour une fois je trouve que ça en rajoute "pour rien" dans le pathos. Je joue le jeu des éloges et des critiques honnêtes, tu n'y verras rien d'autre que l'expression de mon ressenti à un instant T j'espère ! :)
Paul Genêt
Posté le 22/04/2025
Là encore, il y a certainement quelque chose qui ne passe pas bien car à cette étape de l'histoire, Agathe n'est pas encore morte. Dans la deuxième partie du poème, à partir de "Et sous la peau transparente d'Agathe", je décris une neige qui n'a rien de réel et une Agathe qui n'est qu'une sorte de rêve, de femme transparente dans laquelle on voit la neige tomber. Comme je le disais dans le discord, les références sont picturales et je pense tout particulièrement à certains tableaux de Dali où on voit des corps ou des visages féminins découpés, ouverts, à travers lesquels on peut voir autre chose ou bien dont la tête devient un bouquet de roses. Je ne voulais pas évoquer son corps après sa mort mais une sorte d'Agathe surréelle, une femme paysage. Cela dit, vu la manière dont elle meurt, je comprends que ça ne soit pas clair. Enfin je pense que ta critique portait plus spécifiquement sur cette deuxième partie que tu as lue comme une description en quelque sorte complaisante de son cadavre ? Si c'est bien ça, ce n'était pas du tout mon intention.
MarieZM
Posté le 24/04/2025
Merci pour cet éclairage, effectivement je n'avais pas vu les choses comme ça du tout. J'ai cru qu'il s'agissait d'une description de cadavre, tout à fait. Pour te dire la vérité je trouve ça difficile d'utiliser x fois la métaphore de la neige blanche pour des idées aussi différentes les unes des autres alors qu'on s'est autant éloigné du narratif. Mais c'est pas parce que je critique que je suis nécessairement objective, hein. Comme la dernière fois tu as beau m'expliquer je n'arrive pas à réellement voir autre chose que ma première vision. Il y a quand même eu son enterrement avant, on a retrouvé son corps au tout début puis ensuite il y a eu l'enterrement, et ça se sent tellement qu'elle va mourir dans chacun des textes "à rebours" de son décès qu'à n'importe quel moment on peut à nouveau nous la décrire comme morte. Tu vois ce que je veux dire ? (impression que je suis peut-être seule à partager mais je t'explique ce que je ressens :) ).
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