27. L’horizon est sombre, mais voilà un arc-en-ciel

Par Neila
Notes de l’auteur : Et voilà, le dernier chapitre du tome 1 !
Un gros, GROS merci à tous/toutes ceux/celles qui ont lu jusqu'ici, et un merci tout particulier aux irréductibles commentateurs (Isapass, MichaelLambert et LionneBlanche) dont les retours m'auront bien aidée et bien motivée. <3
N'hésitez pas à partager vos pensées/sentiments sur la fin, et sur tout le tome en général !
Bonne lecture.

— Trois Big Mac sans cornichons et… c’est pour qui, les Happy Meals ?

— À ton avis ?

L’Australien a arraché le sac des mains de Théo et a lancé les boîtes de Happy Meal à la Japonaise avant de s’installer sur les racines d’un platane. Patient comme le vieux sage, Théo a fait signe à John de lui donner le reste de la commande. Ce dernier l’a tendue avec la raideur d’un automate rouillé. Il nous avait retrouvés quelques minutes après le départ du Chevalier et en avait passé dix à grogner de fureur. Apparemment, Sacha avait aidé Théo à quitter sa chambre d’hôtel en douce. Je n’en revenais toujours pas qu’elle soit allée le chercher.

— Vous êtes sûrs de ne pas vouloir aller à l’hôpital ? a-t-il demandé.

— Pour qu’ils nous assomment de médoc et de questions ? a dit Sacha.

Avachie contre la statue grandeur nature d’une femme larmoyant au-dessus d’une tombe, elle a récupéré ses frites et s’est empressée de fourrer autant de pommes de terre que possible dans sa bouche. Théo s’est détourné pour lever le visage vers moi.

— Euh… je monterais bien t’apporter tes cheeseburgers, mais…

— Bouge pas.

Je n’avais pas non plus la force de descendre de mon mausolée. J’ai basculé ma faux tête en bas. Théo s’est figé. Son regard a glissé sur la lame et le manche, tandis que je pêchais délicatement le sac par l’anse.

— « Memoria », a-t-il lu. Espérance, Godnes… qu’est-ce que ça veut dire, tout ça ?

— Ce sont ses noms, ai-je dit en récupérant les burgers. Merci !

— Mec, a lâché l’Australien en attaquant son deuxième Big Mac, la faux, c’est trop ringard. C’est comme si je me promenais avec un boomerang ! Ou elle – il a désigné la Japonaise – avec un ka…

Il s’est tu, rattrapé par l’évidence.

Étendue sur une tombe, les pieds battant l’air, la Japonaise déballait ses jouets Happy Meal – des Schtroumpfs – en dodelinant de la tête. Ça aurait pu être mignon, si elle n’avait pas été couverte de sang. Avec son survêtement, elle avait l’air d’une lycéenne qui aurait fait un massacre en cours de sport.

— Vous êtes sûrs qu’elle ne devrait pas voir un médecin ? a dit Théo.

L’Australien a failli s’étouffer de rire.

— On est sûr qu’elle devrait ! Mais je crois pas que les médecins pourront faire grand-chose, elle était déjà comme ça quand on est arrivés.

Moi, je n’aurais pas été contre un saut aux urgences, mais Sacha avait catégoriquement refusé. Je crois qu’elle avait un peu peur des hôpitaux. Peut-être à cause de son hypersensibilité ? Ou peut-être que ça lui rappelait l’institue où ses parents l’avaient envoyée ? Les autres aussi avaient passé leur tour. On s’était rafistolés avec ce qu’on avait pu voler à la pharmacie du coin. La Japonaise s’était enrubanné le crâne comme un œuf de pâque, l’Australien s’était mis du coton dans le nez et de la glace sur l’épaule. J’avais refermé la plaie de Sacha à l’aide d’une agrafeuse cutanée avant de l’ensevelir sous les compresses et les bandages. Elle avait voulu me rendre la pareille, mais ma blessure au dos était déjà en bonne voie de cicatrisation. Un pansement avait suffi.

Sirotant son Coca, Sacha a lâché un rot, puis dit :

— Relax, Batman. Bouddha nous a fait faire une séance de méditation régénératrice pendant que t’étais au McDo. On a respiré, ouvert nos chakra, tout ça.

Assise en tailleur sur une pierre tombale, Erlik a froncé le nez, mais c’était peut-être à cause du burger qu’elle reniflait. Elle l’a reposé avec prudence, comme si elle manipulait un déchet toxique. La méditation nous avait fait un bien fou, c’est vrai, mais la blessure que le Chevalier avait infligée à Sacha était différente. Elle guérissait moins vite. Sa peau était encore bleue, du cou jusqu’au poignet.

— Je sens plus rien, a-t-elle assuré.

— Ton bras est peut-être mort, a fait remarquer la Japonaise qui finissait d’aligner ses Schtroumpfs sur la stèle la plus proche.

— Je commence à retrouver des sensations au bout des doigts.

— C’quoi, cette arme de malade ? a demandé l’Australien, la bouche pleine. Une arme qui blesse l’âme et la chair ? Jamais vu ça.

Vautrés au milieu des tombes, on s’est contentés de mastiquer nos burgers sans plus rien dire. Théo nous observait comme de drôles d’oiseaux. La scène me laissait également une impression d’étrangeté au creux du ventre. Pas parce qu’on pique-niquait dans un cimetière – quoi de plus normal ? –, mais parce qu’on pique-niquait ensembles. De mémoire de faucheur, ça n’était sûrement jamais arrivé. Est-ce que j’aurais dû dire un truc ? Si sauter sur les toits des immeubles et manier une faux m’étaient aussi facile que respirer, là, je séchais. J’ai compris au silence prolongé et aux regards fuyants que les autres n'étaient pas plus à l’aise. Je me suis éclairci la gorge.

— Au fait, comment vous vous appelez ?

Avec tout ça, on ne s’était même pas présentés.

— Izanami !

— Daramulum…

— Non, je veux dire… vos vrais noms.

Ils ont paru surpris. Personne ne leur demandait jamais ?

— Monti, a dit l’Australien.

— Wada Ryôko, a dit la Japonaise, mais vous pouvez m’appeler Ryû !

— Moi c’est Enzo.

Les regards se sont tournés vers Sacha, qui n’a pas réagi, alors j’ai ajouté :

— Et elle, Sacha.

— Ça va, je sais encore dire mon nom !

— Et moi, Kushi.

L’esprit d’Erlik s’était détaché de son corps et flottait dans les airs, en position du lotus. Théo a failli s’en décrocher la mâchoire.

— Attends, ai-je dit. Erlik, c’est pas ton prénom ?

Ses petits yeux noirs se sont plissés d’amusement.

— Erlik est le dieu de la mort et du Tamag – l’enfer – dans le tengrisme, a lâché Théo, qui ne se laissait pas impressionner bien longtemps.

Erlik – Kushi – a posé son regard d’enfant trop vieux sur lui.

— Tu en sais, des choses.

— Je sais seulement utiliser un moteur de recherche.

Monti a pointé une frite dans sa direction.

— C’est qui, c’mec ?

La question avait bien une heure de retard, à croire que Monti remarquait tout juste la présence de Théo – ce qui était d’autant plus vexant qu’on mangeait tous à ses frais. Mains dans les poches, le concerné lui a adressé son sourire de patron d’entreprise.

— Je m’appelle Théo. Je suis un camarade de classe d’Enzo.

Appuyée contre la stèle de Madame Thiédot, la tête en bas, les jambes en l’air, Ryû le fixait par en dessous.

— Je comprends pas ce qu’il dit, mais il est trop mignon. On le garde ?

Théo n’a pas semblé comprendre non plus, ce qui était sûrement mieux.

— Tu devrais pas laisser un voyant te coller aux basques, a dit Monti. Ils comprennent à peine ce qu’ils voient et ils font n’imp’. Comme l’autre nécromant.

En parlant de lui, Kushi était partie faire une promenade astrale dans les catacombes, mais Sunday avait mis les voiles en emportant ses bocaux et son grimoire. Ça m’inspirait des sentiments contradictoires. Qu’un type avec des compétences pareilles soit dans la nature, prêt à aider le Chevalier, c’était plutôt angoissant. D’un autre côté, j’étais soulagé de ne pas avoir à décider de son sort. C’était un vivant… le faucher aurait été un meurtre, pur et simple. Et aucun de nous n’était policier, on ne pouvait pas non plus l’enfermer.

Sunday méritait beaucoup de baffes et posait un vrai problème, mais il ne fallait pas mettre tous les voyants dans le même panier.

— Je ne fais pas de nécromancie, s’est défendu Théo, et je ne demande qu’à comprendre ce que je vois. Mais pour ça, il faudrait d’abord qu’on m’explique.

— Théo est cool, ai-je dit avant que Monti ne réplique. On peut lui faire confiance.

— Lui, au moins, il sait se rendre utile, a ajouté Sacha.

Monti a serré le poing sur son cornet de frites, réduisant les dernières en purée.

— Eh, j’ai pas arrêté de vous sauver la mise !

— Tu parles ! T’essayais seulement de récupérer tes souvenirs !

— Et quoi ? Je devrais me soucier de vous ? Mais vous étiez où, ces cinq dernières années ?

Sa question a jeté un froid.

— Toi, surtout, a-t-il ajouté en levant vers moi un regard noir. Tu m’as bien lâché.

— De quoi tu parles ?

— Tu t’es pointé, après ma renaissance. Je t’ai raconté mon histoire, comment le Chevalier avait volé mes souvenirs et tué le vieux. « T’en fais pas, je vais éclaircir tout ça, je reviendrai… ». T’es jamais revenu.

Voilà encore un exploit qu’on pouvait ajouter à la légende de Thanatos.

— Pardon. Je me souviens pas… Je crois que j’essayais de comprendre ce qui se passait.

— Et t’as compris ?

— Ouais, a dit Sacha. Le Chevalier veut anéantir les faucheurs.

On leur a rapporté nos déductions : tout semblait avoir commencé il y a cinq ans, avec la disparition de l’Américain. Puis le Chevalier s’en était pris à Erlik et s’était rendu compte que tuer une seule incarnation, au moment où on existe dans deux personnes, ne suffisait pas à nous détruire. Alors il avait changé de stratégie en s’attaquant à Monti. À partir de là, il s'était mis à harceler les faucheurs déjà réincarnés pour les pousser à précipiter leur renaissance et voler leurs souvenirs. Comme ça, il laissait derrière lui des prématurés paumés qu’il pourrait facilement trucider plus tard, retardant le moment où les autres faucheurs ne pourraient plus l’ignorer – si ce moment existe.

Ryû avait été la quatrième sur sa liste, puis était venu le tour d’Andriy, la précédente incarnation de Sacha. Lui et Sam avaient tenté de retourner le piège du Chevalier contre lui, mais… bon. Ça a fini en brochette. Sam a cherché d’autres alliés, convaincu l’Indien : nouvelle brochettes party. Le Chevalier a détruit l’Indien et, cerise sur le cheese naan, il s’est arrangé pour faire porter le chapeau à Sam. Après ça, plus personne n’a voulu lui/me faire confiance. Sam a fui le Chevalier et ses mauvais esprits aussi longtemps que possible avant de venir me passer le flambeau, il y a six jours. Franchement, il aurait pu attendre jusqu’aux grandes vacances.

— Et le Chevalier compte faire ça avec tout le monde ?

— Hum… a fait Kushi, pensive. J’en doute. Plus il attend, moins nous sommes vulnérables. Et il ne peut pas prendre le risque que nous alertions les autres.

— Mouais, a fait Sacha, avachie sur les genoux de sa statue, soda à la main. Peut-être qu’il peut. Comme il l’a dit, y a de grandes chances qu’ils fassent rien.

— Si on témoigne tous les cinq de ce qui nous est arrivé, ai-je dit, je suis sûr qu’ils nous aideront.

— Si ça les intéressait, ce qui nous arrive, a objecté Monti, ils seraient déjà là. Compte pas sur moi pour aller leur courir après, j’ai un minimum d’amour propre.

— Un minimum… a répété Sacha.

— Eh, drongo, tes ordures dans la poubelle.

Couchée sur le dos, Ryû a lancé un regard ennuyé à Monti et au sac en papier qu’il brandissait dans sa direction. Comme il attendait, elle a lâché ses Schtroumpfs, basculé sur le ventre et ramassé les emballages de frites et de burgers éparpillés autour d’elle. Elle en a fait une grosse boule qu’elle a jetée. La boule a rebondi sur le nez enflé de Monti avant de finir dans le sac.

— Oups, a dit Ryû.

Sacha a souri derrière son soda et un muscle a roulé sur la mâchoire de Monti. Je me suis empressé de reprendre la conversation avant que ça dégénère.

— Le Baron va appeler tout le monde à se rassembler au prochain solstice. Faut que vous veniez.

Monti a reposé le sac-poubelle et s’est laissé retomber contre l’arbre, dans son dos.

— Ouais, venir, ça nous réussit.

— On s’en serait pas sortis, sans vous.

Sacha en a perdu le sourire, mais s’est retenue de me contredire – ce qui lui donnait l’air d’avoir un rot particulièrement gros coincé dans le gosier. À la place, elle a demandé :

— Comment vous avez fait pour nous retrouver ? Les sorts du nécromant empêchaient toutes émanations de s’échapper de la caverne…

— Mais pas tes balles, lui a fait remarquer Kushi.

Bien sûr. À force de tirer dans tous les sens, certaines de ses balles avaient dû finir dans – à travers ? – les murs de la grotte.

— Et sinon, a dit Monti, on peut savoir c’est quoi l’embrouille ?

— L’embrouille ? ai-je répété.

— Entre toi et le Chevalier ! Fais pas l’innocent, il a dit qu’il avait un compte à régler avec toi.

— Ben… l’ennui, c’est que je me souviens pas.

— Il doit appartenir à ton passé, a dit Kushi.

— Mais il est quoi ? a insisté Monti. Un esprit ? Un shaman ? Un zombie ?

— Un Américain.

On s’est tous tourné vers Théo, qui a haussé les épaules.

— Vous n’avez pas remarqué ? Il parle anglais et son accent est définitivement américain.

Je n’avais pas remarqué du tout. À mes oreilles, il sonnait italien.

— Ah, ouais, a fait Monti.

— Qu’est-ce qu’il dit ? s’est impatientée Ryû, la seule à ne pas comprendre Théo.

— Le Chevalier viendrait des États-Unis, ai-je rapporté.

— Super, a dit Sacha. Est-ce que ça nous aide à le détruire ?

— Tu veux le détruire ? a dit Monti. Facile : faut récupérer nos souvenirs. Thanatos a qu’à ouvrir l’au-delà et on y va.

— Nan. C’est ce que le Chevalier veut. Vous avez rien écouté ou quoi ?

— « Il a besoin d’un de ses souvenirs perdus pour libérer un monstre et ce sera la fin de la mort ! » t’as dit, a fait Ryû en envoyant ses jouets se fracasser les uns contre les autres. Le monstre, il est dans l’au-delà ?

— On dirait bien, ai-je dit.

— Comment ça, la fin de la mort ? a demandé Monti.

— La fin de la mort, a dit Sacha.

— C’est ce que nous a dit Baba Yaga, ai-je précisé.

— Oh, bien sûr ! Baba Yaga.

Ça sentait le sarcasme.

— L’au-delà… existe ? a lâché Théo.

Sacha a haussé un sourcil.

— Et ça te surprend ? Alors que tu vois les esprits errants ?

— Ce n’est pas parce qu’il y a des esprits parmi nous qu’il y a un au-delà.

— Où tu crois qu’ils vont, ces esprits, une fois qu’on les a aidés ? Au club Med ?

Elle a conclu la tirade par un nouveau rot et Ryû a roulé de rire. Théo a grimacé, de dégoût ou d’agacement, difficile à dire.

— Ils auraient simplement pu devenir autre chose. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

— Désolée de te décevoir, Einstein, mais y a bien un au-delà.

— C’est de Lavoisier, et je ne suis pas déçu. Tu peux ouvrir l’au-delà ? a-t-il demandé en levant le visage vers moi.

— À ce qui paraît.

— Mais il se souvient plus comment faire, a dit Sacha. Sam savait que le Chevalier volerait les souvenirs qu’il tenterait de transmettre à Enzo, alors il n’a pas inclus celui-ci dans le lot. Tant qu’Enzo ne se souviendra pas, le Chevalier pourra pas mettre son plan à exécution. La question de savoir si on doit aller ou pas dans l’au-delà ne se pose même pas.

Je me suis éclairci la gorge.

— À ce propos…

Sacha s’est redressée, l’expression assombrie.

— Me dis pas que tu te souviens ?

Je n’ai rien dit.

— Me dis pas que tu te souvenais déjà avant qu’on descende dans les catacombes ?

Je n’ai doublement rien dit. Sacha a lâché une flopée de jurons qui auraient choqué jusqu’à mon grand-père.

— S’il se souvient comment ouvrir l’au-delà, a dit Monti, ça règle la question.

— Ça règle rien du tout ! Si le Chevalier a battu en retraite, tout à l’heure, c’est parce qu’il croit encore qu’Enzo sait rien. S’il s’aperçoit qu’il a retrouvé la mémoire, on est foutu !

— Parce que Papa Machintruc a dit je sais pas quoi ?

Sacha m’a lancé un regard qui signifiait clairement « est-ce que je peux le flinguer ? ».

— Je pense que nous devrions tous rester cachés, est intervenue Kushi. Au moins jusqu’au rassemblement.

— Je me cache pas, moi, a dit Monti.

— Je sais où on peut se cacher ! a fait Ryû, en levant la main. Dans l’au-delà.

Sacha a fermé fort les paupières et s’est frappé le front – à défaut de les frapper, eux.

— Piège ! Monstre !

— Eh quoi, alors ? On renonce à nos souvenirs ?

L’idée a laissé place au silence. Si on abandonnait nos souvenirs dans l’au-delà, attendre ou mourir n’y changerait rien, ils ne nous reviendraient jamais. Il y a encore deux jours, ça ne m’aurait pas chagriné, au contraire. Mais le vide engendré par leur absence commençait à se faire sentir. La peur et le besoin de les récupérer se disputaient un violent bras de fer.

À ma grande surprise, je n’étais plus le seul à être partagé.

— Peut-être, a commencé Sacha sur le ton de la prudence, qu’on devrait y renoncer, pour l’instant… Peut-être que le Chevalier a pas totalement tort.

— Quand il a sous-entendu que t’allais te transformer en grosse garce ? a lancé Monti. T’inquiète, ça peut pas être pire.

Les lèvres de Sacha se sont tordues. Elle a serré les dents et lâché avec toute la férocité dont elle était capable :

— Ouais, et toi tu seras toujours un gros nul.

Monti s’est propulsé au-dessus des tombes, Sacha a dégainé son revolver. J’ai bondi de mon mausolée, prêt à m’interposer. Le pied de Monti a manqué une stèle et il s’est vautré sur la dalle, au bas de la statue qui servait de trône à Sacha.

Cette dernière a abaissé son arme, lèvres entrouvertes. J’ai cillé.

— T’as perdu ta jambe, a constaté Ryû.

Il n’y avait pas d’autre façon de le dire. Le pied de Monti – et son mollet – était resté derrière lui. Ryû s’est penchée par-dessus la stèle pour le ramasser. Ce n’était pas une vraie jambe, mais une prothèse. On avait enfilé une basket au bout et peint en points colorés sur la coque en plastique, des formes abstraites, peut-être des animaux.

Ça expliquait sa démarche d’ours. Et le fait qu’on l'ait distancé, sur les toits. Il n’empêche, il bougeait sacrément bien. J’étais loin d’imaginer qu’il lui manquait une demi-jambe – à en juger par les tronches qu’ils tiraient, les autres non plus.

La tête basse, Monti s’est essuyé le nez sur le bras en y laissant une traînée de sang, puis s’est relevé sur son unique pied. Comme il vacillait, j’ai tendu le bras pour l’aider. Il m’a repoussé d’un coup de coude. Il tremblait.

Les yeux cachés sous la visière de sa casquette, il a sauté à cloche-pied, arraché sa prothèse des mains de Ryû et s’en est allé s’asseoir plus loin en nous tournant le dos. Sacha a posé un regard rageur dans la direction opposée, l’air de frémir sous le coup d’un tas d’émotions contradictoires.

Plus personne n’a osé parler, jusqu’à ce que Monti ait fini de rattacher sa jambe et abaissé son baggy.

— Si Thanatos a pas l’intention d’ouvrir l’au-delà, j’ai rien a faire ici.

— Il serait sage de ne pas prendre de décision précipitée, a dit Kushi. Attendons le rassemblement, les autres…

— J’m’en tape des autres !

Monti s’était levé d’un bond et nous regardait à nouveau en face, les yeux flamboyants.

— Ça les concerne pas, ils ont pas leur mot à dire ! Toi non plus, d’ailleurs !

Sacha a explosé à son tour :

— On sait pas ce qui nous attend, dans l’au-delà !

— Ça me fait pas peur !

— Ah, ouais… comme t’as pas peur du Chevalier ?

— Se quereller ne mènera à rien…

— Battez-vous ! Battez-vous !

C’était reparti pour un tour. J’ai promené un regard désespéré sur le cimetière. Sourcils froncés, Théo s’efforçait de comprendre ; trois pas derrière lui, John faisait la statue. Quelque chose a bougé, plus loin. J’ai tendu le cou.

La silhouette évanescente d’un homme en pourpoint et hauts-de-chausse, chapeau et grande plume, nous lorgnait depuis le carré voisin.

— Je reviens, ai-je lancé, mais ils étaient tous trop occupés à se crêper le chignon pour se soucier de moi.

J’ai slalomé entre les tombes, traversé la route pavée et rejoint Hervé derrière une rangée de mausolées.

— T’as rien ? ai-je dit. C’était la folie, là-dessous !

— Tu n’en as pas moins triomphé de cet abject nécromant. Tu as été magnifique.

Quelque chose clochait. Hervé souriait, mais son visage – son âme – n’exprimait pas vraiment la joie. On aurait plutôt dit quelqu’un qui s’efforçait de faire bonne figure après s’être coincé les doigts dans une porte.

On a triomphé, ai-je rectifié.

Son sourire s’est tordu, comme mis à l’épreuve par un nouveau coup de porte.

— Tu as réussi à rallier les autres prématurés à ta cause ? a-t-il dit. Je m’en réjouis.

— C’est pas encore gagné, mais… ils sont là. Pour l’instant.

— Je ne doute pas une seconde que tu parviendras à convaincre tes confrères. Tu es un grand faucheur. Ce fut un honneur de partager un bout de ma mort avec toi.

Hein ?

— Hein ? Pourquoi est-ce que tu parles comme si c’était fini ?

— Ma foi, il faut se rendre à l’évidence. Tu n’as plus besoin de moi – je doute que tu en aies jamais eu besoin, mais…

— Quoi ?

J’étais largué. Où est-ce qu’il était allé pécher cette idée ? Qu’est-ce qui se passait ? Qu’est-ce que j’avais manqué ? Ça m’est revenu en pleine face, comme un élastique.

Je lui avais dit de s’en aller. Je lui avais crié « je te libère de ta promesse ». Mon cœur s’est emballé.

— C’est à cause de ce que j’ai dit dans les catacombes ? Je veux pas que tu t’en ailles ! C’est pas ce que je voulais dire !

— Assurément, a fait Hervé avec une tristesse qui débordait de tendresse. Tu ne le diras jamais, tu es bien trop gentil pour cela. Tu l’étais déjà dans ta précédente vie. Si tu m’as invité à te suivre dans tes aventures, ce n’était point pour recevoir mon aide, mais pour m’apporter la tienne. M’aider à trouver le repos. Ne crois pas que je l’ignore… mais tu as déjà gaspillé trop de temps et d’énergie pour moi et tu as des affaires autrement plus importantes à régler.

— Qu’est-ce que tu racontes ? Hervé, j’ai besoin de toi ! Sans toi, je…

Tu n’aurais pas été blessé !

La voix d’Hervé avait tambouriné dans le cimetière, aussi puissante et soudaine qu’un coup de tonnerre. Le temps d’un battement de cil, sa silhouette s’est assombrie, ses yeux ont paru à deux doigts de lui sauter des orbites et les traits de son visage se sont déformés sur une grimace de colère folle. Je me suis figé. L’instant d’après, Hervé était redevenu lui-même, comme si cette vision n’avait été qu’une image subliminale. Il s’est détourné, les mains serrées sur le pommeau de sa canne, le nez baissé sur ses souliers.

— Ce n’était pas un songe. Dans les catacombes, je t’ai attaqué…

— C’était pas ta faute, ai-je dit, à bout de souffle. T’étais sous le contrôle du nécromant, t’y pouvais rien.

Hervé a hoché la tête de gauche à droite.

— Parce que je suis un esprit faible. Père avait raison… Je t’en supplie, oublie moi. Je ne suis qu’un fardeau. Le souvenir sans envergure d’un homme qui n’en avait aucune.

— Hervé !

J’ai tendu la main pour le retenir, mais c’était comme essayer de retenir de la fumée. Il s’est volatilisé et je me suis retrouvé seul au milieu des tombes, étourdi par le silence. J’ai titubé, me suis appuyé à un mur.

C’est bizarre, ça… Perdre un ami, ça fait le même effet qu’une arme de faucheur. Ça laisse une douleur aiguë et glacée dans la poitrine, l’impression de basculer dans un gouffre et de se faire essorer les entrailles.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Sacha venait d’apparaître à l’angle du mausolée, la voix pleine de panique, le regard plein de douleur. Ma panique. Ma douleur. Je n’ai pas réussi à répondre. Elle m’a attrapé par les épaules.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? Où est Hervé ?

Deux mains de fer me comprimaient la trachée. J’ai dégluti et articulé :

— Il est parti.

— Parti… comment ça ? Où ? Pourquoi ?

— Il croit qu’il est un poids.

Les bras de Sacha sont retombés, ses poings se sont serrés. Elle s’est retournée et a shooté dans une pierre.

— Stupide fantôme !

— C’est ma faute.

— Arrête, t’y es pour rien. Les esprits errants errent pour une raison. Ils ruminent tous sur quelque chose.

— Mais j’ai aggravé les choses. Sacha, il…

— Ouais, j’ai senti.

L’espace d’une seconde, la douleur et le ressentiment avaient noirci l’esprit d’Hervé. Et si je l’avais précipité sur la pente, donné l’impulsion qu’il manquait pour entamer le processus auquel Hervé avait si longtemps échappé ?

— Faut que je le retrouve.

— Enzo…

Il fallait que je réagisse. Que je répare ça. Ça n’était pas encore trop tard. Tant que l’esprit d’Hervé existait, peu importait l’état, ça ne serait jamais trop tard.

— Montmorency !

J’ai tiré ma carte de faucheur et ai zoomé sur Paris.

— C’est de là qu’il vient… c’est pas très loin !

Dans le nord.

— Il va bientôt faire jour… a lâché Sacha, la voix rocailleuse.

Dans mon ventre, l’espoir a tourné au vinaigre. La carte n’affichait aucun esprit errant sur la commune de Montmorency. Il y avait bien quelques lumières qui brillaient sur les villes autour de Paris – Aulnay-sous-Bois, Créteil, Argenteuil… – mais Hervé serait-il allé errer là-bas ? Je ne lui avais posé aucune question sur son passé. Je ne savais pas où il avait vécu, où il était mort ni comment. En fait, je ne savais rien de lui. Tu parles, d’un grand faucheur. Tu parles d’un ami.

Je me suis laissé tomber sur une tombe, les yeux fixés sur la carte. Sur la commune de Montmorency, désespérément vide de morts. J’avais bien foiré.

Sacha s’est assise dans mon dos.

— C’est pour ça qu’il faut pas trop en attendre des autres, morts ou vivants. Ils finissent toujours par te décevoir.

— C’est pas Hervé qui me déçoit.

— T’es pourtant le moins décevant de la bande, a-t-elle marmonné.

Je n’ai pas tout de suite compris où elle voulait en venir, tout à ma peine d’avoir perdu Hervé. Lorsqu’elle a repris la parole, sa voix était encore plus basse, un peu étranglée.

— Pardon… d’avoir tiré. J’aurais dû t’écouter. J’aurais dû te faire confiance. J’essaye, mais… c’est dur.

— Parce que t’as peur que je te déçoive ?

— Que tu me déçoives, que je te déçoive. Mais j’ai réalisé… je crois qu’être seule, ça me fait encore plus peur.

Je me suis retourné vers Sacha, qui gardait le nez baissé sur ses Converses délavées.

Le Chevalier avait tout faux sur nous, et sur Sacha. Avec ou sans souvenirs, j’étais sûr de pouvoir compter sur elle. Peut-être que je me trompais, qu’elle partirait et que je perdrais un nouveau morceau d’âme.

— On reste ensemble, alors ?

Sacha a reniflé.

— Tu dis ça, mais à la première occasion, tu te jettes dans les bras du Chevalier.

— Ah, oui… ai-je soupiré en passant une main dans mes boucles agglutinées par la poussières et le sang. Pardon. Je voulais éviter que tout le monde se dispute.

Sacha s’est retournée et m’a attrapé par le col.

— Et tu t’excuses en plus ?

— Ben… je sais bien que c’était pas malin. Si t’étais pas intervenue, à l’heure qu’il est, le Chevalier saurait comment ouvrir l’au-delà et…

— Je m’en tape de ça ! T’as dit que tu me laisserais pas seule.

J’ai cillé, frappé, brûlé par le feu de son regard accusateur. Par ce que je croyais comprendre.

— Fais plus ça, a-t-elle dit. Je peux pas te faire confiance si tu te casses.

C'était légitime. J’avais failli lui faire ce qu’Hervé venait de nous faire : partir endurer seul, sans voir la peine que mon absence pourrait causer. Ça ne se reproduirait pas. J’ai scellé cette promesse d’un hochement de tête.

L’orage, dans les prunelles de Sacha, a paru se calmer. Une seconde, on est restés comme ça, nez à nez, puis elle s’est écartée.

— Te bile pas, pour Hervé. Il finira par réapparaître et on ira le retrouver. Pour qui il se prend, d’abord, à nous lâcher comme ça ? Il m’a même pas dit au revoir ! Je vais lui faire bouffer sa fraise, à ce crétin !

Elle essayait de me redonner le sourire et je dois dire que ça a marché. Sacha a souri à son tour, avant de bondir sur ses jambes, l’attitude et l’expression à nouveau farouche.

— Pas la peine de te cacher !

Théo est sorti de l’ombre dans un frémissement de feuilles mortes.

— Je ne me cachais pas, je venais simplement voir si tout allait bien. J’ai l’impression d’interrompre quelque chose…

— Tu nous espionnes ?

— Je ne comprends toujours pas le russe, tu sais, a-t-il soupiré. En fait, je ne comprends pas la moitié de ce qui se passe, mais ça a l’air plutôt sérieux.

Sacha l’a toisé comme une pièce d’art mal fichue et encombrante à laquelle elle s’efforçait de trouver quelques qualités.

— Tu devrais rentrer chez toi, a-t-elle conclu, toute animosité envolée.

— Parce que je n’ai pas ma place ici, a complété Théo sur le ton fataliste de celui qui connaissait la chanson.

— Parce que tu risques de te faire tuer. Rentrer et oublier tout ça, ce serait la décision la plus sage. Mais si tu décides de rester, on pourrait avoir besoin de tes talents.

Ça a paru le surprendre encore plus que les squelettes animés, la vouivre et la projection astrale. Il lui a fallu un certain temps pour accepter que Sacha ne s’était pas trompée dans son anglais, et quelques secondes supplémentaires pour retrouver sa répartie.

— Je ne savais pas que j’avais des talents.

Sacha a roulé des yeux.

— C’est bon, fais pas ta princesse !

— Je crois que ce qu’elle veut dire, suis-je intervenu, c’est : merci du coup de main.

Ça m’a valu un coup de pied dans le tibia.

— Tu vas nous aider, ou pas ? s’est-elle impatientée.

Les yeux de Théo ont bondi de Sacha à moi, de moi à Sacha. Comme il semblait avoir du mal à décoder le message, j’ai pris sur moi de le simplifier :

— T’as ta place ici.

Ça a fini de lui griller les circuits.

— Vous… vous êtes vraiment la même personne, d’une vie à l’autre ?

Si j’avais dû deviner ce qu’il allait dire, je n’aurais pas parié là-dessus.

— Pardon, c’est une question stupide ! a-t-il enchaîné. Vous ne pouvez pas le savoir, sans vos souvenirs. C’est que j’ai tellement de questions, mais je comprends que vous préfériez garder certaines informations secrètes. Si je peux me rendre utile, évidemment, je vous aiderai.

Il avait débité tout ça assez vite, si bien que j’ai eu un peu de mal à suivre. Théo qui s’emmêlait les saucisses, c’était une première. Sacha l’a dévisagé façon Professeur X. Monti, Ryû et Kushi – de retour dans son corps – nous ont rejoints à ce moment.

— Ça va, on vous dérange pas ? a lancé Monti avec sa bonne humeur coutumière.

— Un peu, a renvoyé Sacha sur le même ton.

— Eh, on s’est pas tapé quinze mille kilomètres pour tenir la chandelle pendant que vous faites vos petites réunions.

Bras crocheté à une croix, Ryû a commencé à se balancer au-dessus du sol en y mettant des coups de sabre impatients, réduisant les feuilles mortes en feuilles extra-mortes.

— Alors, on va dans l’au-delà ou pas ?

C’était la grande question. Valait-il mieux y aller ou ne pas y aller ? Et Hervé, dans tout ça ? Et mon père ? J’avais l’impression de me retrouver face à une voiture emboutie où tout était à changer sans savoir par quelle pièce commencer – le moteur ? le châssis ? l’embrayage ? Il fallait prendre les problèmes un par un, se concentrer sur ce qui était à ma portée. D’abord, rassurer mon père. Ensuite, trouver Hervé. Et après… J’ai promené mon regard sur les autres qui débattaient à nouveau avant de baisser les yeux sur Memoria. Ce qu’on avait là était plus précieux que nos souvenirs, toujours est-il qu’il valait mieux les récupérer si on le pouvait. Dans cette vie, plus que dans n’importe quelle autre, il était primordial que je me souvienne.

— Il faut que je retourne à Florence.

La déclaration a mis un terme au débat.

— Venez avec moi, on décidera tous ensemble : si vous voulez aller dans l’au-delà, on ira dans l’au-delà.

— Florence ? a répété Monti. Y a quoi, là-bas ?

— Mon père. Je suis parti sans un mot. Il s’inquiète et… On ira retrouver nos souvenirs, sauver les faucheurs, la mort, tout ce que vous voulez, mais d’abord, il faut vraiment que je parle à mon père.

Ryû a penché la tête, Monti a fait la moue, mais aucun d’eux n’a râlé. Je crois qu’ils comprenaient. Mon regard a croisé celui de Sacha pour lui poser la question muette « Tu viens… ? ». Elle a répondu par un sourire furtif que je n’ai eu aucun mal à interpréter : « Bien sûr que je viens ».

Je me suis tourné vers Théo.

— Je veux pas abuser, mais…

— Le hasard fait bien les choses, a-t-il dit, j’habite justement à Florence. Je vous dépose ?

— Eh, a râlé Monti, j’ai pas que ça à faire, moi !

— Il a un jet, a glissé Sacha. Avec jacuzzi, minibar et sièges massant.

— Moi je viens ! s’est exclamée Ryû.

Kushi a hoché la tête en signe d’assentiment – probablement pas pour le jacuzzi et le minibar.

— De toute façon, je ne peux pas ouvrir l’au-delà ici, comme ça, ai-je dit.

— Comment alors ?

— Hum…

Ils m’ont regardé, tous intrigués, un peu impatients. J’ai levé le visage vers le ciel. La nuit s’estompait, l’aube approchait.

— Eh bien, pour commencer, il va nous falloir un arc-en-ciel.

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BeuldesBois
Posté le 20/09/2023
Alors, ça y est, c'est la fin ! (Temporaire)
Félicitations pour avoir mener ce tome à son terme ! <3 <3 I loved it. Tu nous auras tenu en haleine jusqu'au bout. Je le trouve extrêmement bien dosé ce tome. J'adore les héros et le folklore. (J'adore le thème mais bon ça j'avais pas besoin de le préciser j'imagine.)
J'espère que tu vas l'envoyer à quelques maisons, parce que ça vaut vraiment le coup que des pro de l'édition l'aient sous les yeux, je pense <3. Je serais vraiment très très triste si ce manuscrit restait à dormir dans un tiroir. Et c'est pas juste l'amie qui dit ça.
Savoir que j'ai pas moyen d'avoir une suite là ça me met un petit pincement.
Je suis contente de retrouver le goût de la lecture et d'avoir pu profiter de cette histoire, qui y a contribué <3.

Mince, du coup j'ai peu de choses à dire sur les derniers chapitres en eux-même ; je suis surtout focus sur le fait que ce soit fini ;o;
Disons...
On touche quelque chose du doigt avec les dernières révélations sur le bad-guy, le tata-caca de cette histoire, notre chevalier pas-si-préféré. J'ai encore du mal à savoir si tu nous mets sur des fausses pistes avec le fait qu'il soit Américain ou pas. Et je n'ai pas encore fait le lien avec l'ouverture de l'Au-delà mais ça viendra à tête reposée peut-être. (Si des yeux curieux se font spoiler, déso, mais vous l'aurez cherché !)

Je veux pas que Hector devienne mauvais ;____; Faites quelque chose ;0;

Enzo qui se vente d'avoir une grande faux, vraiment...

Le petit détail des souvenirs acr-en-ciel je ne sais pas pourquoi je bloque dessus, J'A-DORE le fait qu'au milieu de tout ce noir, ce sombre, cette crasse, ces trucs putréfiés, ce sang, les souvenirs soient d'une lueur arc-en-ciel, je ne peux pas en détacher mes métaphoriques-yeux. <3
(Et je repense à la toute dernière phrase de ce chapitre, qui parle aussi d'arc-en-ciel, et je me demande où tu nous emmènes, parce qu'à part suivre les leprechauns et trouver des chaudrons d'or... Ou peut être le Bifrost ? Qu'est-ce que tu nous a préparé, je me questionne.)

Je te fais plein de bisettes et te dis encore bravo pour cet accomplissement <3 !
Neila
Posté le 22/09/2023
Enfin la fin tu veux dire ! J’écris trop (lentement), mes histoires sont trop longues. x’D Ça fait déjà un bon paquet de mots là…

Mais merciii. TwT J’t’ai vraiment redonné le goût de la lecture ?é.è Je suis grave contente que ça t’ait plu, en tout cas. <3 Ç’aurait été triste que je t’ennuie avec une histoire qui finit dans un cimetière (quand est-ce qu’on écrit le cross-over avec Bobby, alors ? :p).

J’ai pas l’intention de laisser traîner ça dans un tiroir, ne t’en fais pas. J’ai… l’espoir, que ça puisse peut-être se vendre. O.O Je vais tenter, on verra bien. Bon, là je laisse un peu reposer. Je compte ensuite faire une grosse relecture et des p’tites corrections (je me suis laissée pas mal de notes au fil des retours que j’ai reçus). Après, j’aimerais bien le faire passer sous les yeux de deux ou trois béta-lecteurs. Ensuite, le dragon pourra quitter le nid.

Si des gens lisent ton commentaire ils vont se poser des questions sur cette histoire de tata-caca…….
Les liens se feront en temps et en heure, fufufu.

Enzo qui se vante d’avoir une grande faux, c’est à prendre au premier degré hein. Il n’y a aucun sous-entendu grivois là-dessous, voyons, Enzo est trop pure pour ça. Et son estime de lui-même ne passe pas par la taille de son kiki. C’est ce qui fait de lui un vrai héro.

Contente que tu approuves le choix des couleurs ! L’arc-en-ciel, ça m’a paru souvent associé à un passage entre deux mondes (les leprechauns et le Bifrost en sont un bon exemple) alors… je me suis dit pourquoi pas. Faudra attendre le tome deux pour voir ce qu’ils vont bricoler avec cet arc-en-ciel. Et on y croit, je ne mettrais pas dix ans à l’écrire !

Encore merci pour tes retours et ta lecture. Ça me fait rudement plaisir de partager cette histoire avec toi. <3
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