27 - Poudreuse

Les rayons du soleil caressent mon visage et entrouvre mes yeux endormis. Je me lève, jette un coup d’œil par la fenêtre… Wahou. C’est blanc. Blanc ! Tout est recouvert. Je ne vois plus un brin d’herbe, plus une trace du gris qui aime tant s’installer en hiver. La route aussi est complètement dissimulée par les flocons. Pas une trace de la déneigeuse qui est censée passer. Mais combien de centimètres le ciel a-t-il déversé ?

Je me prépare un café, j’enfile un pull de laine bien chaud sur mon pyjama. Dans une heure, j’espère, je suis sur les pistes. C’est la première fois de la saison que la neige est aussi belle. Parfaite pour skier.

Enfin, je sors. Mes boots s’enfoncent dans la poudreuse : la déneigeuse n’a toujours pas réussi à se frayer un chemin jusqu’ici. Mes skis sur l’épaule, j’avance à pas lents. Enfin, j’arrive à la station : fermée jusqu’à cette après-midi, au moins. Flûte. J’aurais dû m’en douter, avec toute cette neige. Impossible de tout déblayer avant l’arrivée des sportifs.

Tant pis. Je rentre chez moi, je pose mes skis, mes bâtons, mon sac, mon casque. Ne reste que mon bonnet, ma doudoune, mon pantalon imperméable. J’avance jusqu’à la forêt, je m’enfonce dans la poudreuse. Tous les arbres sont étincelants d’innocence. Je me laisse tomber à terre : c’est froid, sous mes fesses. J’observe le soleil qui joue entre les branches dénuées, je trace un ange dans la neige.

Je reste la journée ici, tant pis pour le ski.